Le Patron De Mon Mari, Version 2, Partie 2
Dans la soirée, alors quon regarde un film avec mon mari, je reçois un SMS. Mais je me fais prendre à mon propre jeu à force de cacher des choses à Romain : pour ne pas quil sache que jenvoie des messages à son patron, jai entré le numéro de Thomas sous le nom Steph, le diminutif que je donne à ma meilleure amie, qui elle est enregistrée sous son prénom. Et quand je vois apparaître : nouveau message Steph sur mon téléphone, je Louvre alors que Romain est à côté de moi.
Un diaporama souvre alors avec les 2 photos que nous avons prises au parc en plein écran. Jappuie sur supprimer et verrouille rapidement le téléphone en jetant un coup à mon mari.
- Cétait quoi la photo ? Me demande-t-il.
- Cest Stéphanie qui ma envoyé une photo delle avec son homme. Ils sont au resto.
- OK, répond-il machinalement avant de se replonger dans le film.
Quand il part se doucher avant daller au lit, jen profite pour écrire à Thomas.
non mais ça va pas ?
ben quoi ? Elles sont jolies, je pensais que tu les voudrais
Menvoyer ça alors que tu sais très bien que Romain serait là, je suis convaincue que tu espérais quil les voit
tant que tu y es, pourquoi pas lui dire clairement que tu me fais chanter
et ces photos jen veux moi ! On est pas ensemble et jai pas envie den garder un souvenir
Deux jours plus tard, il sonne à la porte. Quand jouvre, je le vois avec un gros carton devant lui.
- Cest quoi cette fois ?
- Cest pour Rosi. Je lui acheté des jouets
- Ce nétait pas nécessaire, elle a tout ce quil faut niveau jouets
- Javais envie de la gâter ! Laisse moi entrer le carton à lintérieur, cest un peu lourd
Je le laisse passer à contrecoeur. Il pose le carton sur la table de la salle à manger et louvre. Il en sort des jouets en bois, un boulier, un trotteur
- Où est-ce que je vais bien pouvoir planquer tout ça pour que Romain ne le voit pas ? Je réfléchis à haute voix.
- Je tai déjà dit, la solution est simple : craque ! Laisse le pour moi et tu nauras plus à lui mentir.
Pour accompagner son geste, il me pousse doucement contre le mur, passant une main dans le bas de mon dos et lautre dans ma nuque. Jai beau le repousser, je ny parviens pas. Il pose ses lèvres sur les miennes. Il est ferme mais absolument pas brutal. Malgré tout, ne voulant pas lui céder, je lui mords la lèvre. Il me lâche alors et jen profite pour méloigner.
- Embarque ce putain de carton et casse-toi de chez moi ! Et ny remets jamais les pieds. Dans 8 jours je serai débarrassée de toi
- Je suis désolé de tavoir la main, je crevais denvie de goûter à tes lèvres
je crois quil faut que je me fasse une raison
dit-il en remettant les jouets dans le carton.
Il sen va et referme la porte derrière lui. Je suis contente quil finisse par accepter mon refus, bien quun peu inquiète de savoir sil va mettre sa menace à exécution. Javoue que ny ai pas pensé quand je lai envoyé sur les roses, mais là il allait trop loin
Le soir en rentrant, Romain est de bonne humeur, dit quil a passé une bonne journée. Jen conclus que, pour le moment du moins, Thomas ne lui a pas parlé.
Mais quatre jours avant que léchéance du cdi narrive, quelquun toque à la porte 30 minutes avant lheure où Romain rentre habituellement. Jouvre la porte, Rosi dans les bras.
- Va-ten, je tai demandé de ne plus jamais remettre les pieds ici, dis je à Thomas qui se tient sur le pas de la porte avant de refermer la porte.
Il passe son bras entre celle-ci et le montant de porte.
- Je pense franchement que tu devrais me laisser entrer sil te plaît.
Ce nest que maintenant que je remarque la voiture de gendarmerie garée à côté de son Audi. Deux gendarmes, un homme et une femme, si tiennent derrière lui.
Jouvre la porte et les laisse entrer. Thomas tire une tête de 6 pieds de long.
- Venez, je prends la petite, et asseyez vous madame, me dit la gendarmette en tendant les bras vers Rosi.
A cet instant jai limpression dêtre un robot. Je lui tends ma fille, elle séloigne ces la cuisine avec elle et Thomas mentraîne vers le canapé et minvite à masseoir avant de sinstaller à côté de moi.
- Madame Gellati, auj
commence le gendarme.
- Non, laissez je vais le faire, linterrompt Thomas.
Mon regard passe du militaire à cet homme que je déteste.
- Julie, y a eu un braquage au magasin
Ma respiration devient difficile. Je ne parviens plus à articuler le moindre mot. Romain ?
- Ils étaient 3, armés. Y en a un qui menaçait Charlotte pour quelle ouvre la caisse mais elle était totalement tétanisée. Il lui criait dessus. Les 2 autres nous tenaient en joue. Quand jai voulu protester pour quils laissent Charlotte, celui qui soccupait de moi ma mis un coup de crosse.
Je lève les yeux vers son visage et vois son arcade sourcilière bleue et recousue.
- Romain a proposé douvrir la caisse à sa place. Ils lont fait se lever. Il a ouvert le tiroir. Si seulement il sen était tenu à ça...
Ne pouvant toujours pas articuler un mot, je pose ma main sur la sienne et la presse pour lencourager à continuer
- Quand le mec sest tourné pour prendre largent, Romain a voulu le désarmer, mais lautre lui a tiré dessus 2 fois. Jai voulu aller laider mais ils men ont empêché
. Quand ils sont partis il était trop tard. Les pompiers nont rien pu faire quand ils sont arrivés.
Jai limpression que le monde sest arrêté autour de moi. Les larmes coulent sur mes joues. Thomas me prend dans ses bras, je pleure de plus belle. Puis la rage monte. Je crie, je le frappe. Le gendarme veut intervenir mais Thomas lui dit de me laisser sortir ma colère. Puis je linsulte.
- Pourquoi lui ? Je te déteste, cest toi qui aurait du intervenir, cétait à toi de protéger tes employés.
Il se lève, penaud, et sen va sans un mot.
Les gendarmes restent avec moi le temps que je me calme et de soccuper des modalités administratives. Il faut que jaille à la morgue pour lidentification. Je ne men sens pas la force, mais je nai pas le choix. Il na pas de famille ici, ses parents vivent à létranger. Il va falloir que je les appelle pour leur annoncer
. Le gendarme se propose de rester avec moi le temps que je les appelle.
Sa mère est anéantie au téléphone. Elle me demande de linformer de la date des obsèques et me dire quelle soccupera de la facture. Elle raccroche sans un autre mot.
Mes beaux-parents ne mont jamais appréciée. Ils nont pas fait le déplacement pour notre mariage, ni pour la naissance de la petite. Une fois sa peine passée, elle pourra se réjouir de ne plus avoir de raison de faire semblant de maimer.
Toute la soirée, Thomas essaye de mappeler et menvoie des sms. Je les ignore tous.
Une semaine après le braquage, les obsèques ont lieu. Je vis cette journée comme depuis lextérieur de mon corps. En sortant de léglise japerçois Charlotte. Elle fuit mon regard puis séclipse au bras de son copain. Thomas aussi est là. Il madresse un léger sourire et se dirige vers moi. Je nai pas envie de lui parler. Je me mêle à mes collègues pour aller au cimetière.
A la fin de la cérémonie, je reste un long moment sur la tombe. La petite est chez la nounou et cest la première fois que jarrive à laisser aller ma peine depuis que jai hurlé sur Thomas.
- Ce quil a fait était très courageux, dit doucement Thomas derrière moi.
- Non, cétait totalement stupide. Risquer sa vie pour sauver ton fric
mais il a toujours comme ça, trop gentil. Pourquoi tu es là ?
- Je voulais savoir comment tu vas
jai appris que tu nas pas pris de congé, si ce nest pour aujourdhui
- On pourrait avoir cette discussion ailleurs que sur la tombe de mon mari ? Ramène moi chez moi, je te paie un café.
Dans la voiture, je regarde par la fenêtre. Le temps est à limage de mon humeur, morose.
- A la maison, il sassied sur le canapé. Japporte 2 tasses de café et minstalle à côté de lui.
- Je ne te dois rien Thomas. Je vais bien, aussi bien quune veuve peut aller. Et non je nai pas pris de congés parce que je ne me voyais pas rester toute la journée à me morfondre au milieu de toutes ces choses qui me le rappellent.
- Justement, je voulais te parler dun truc. Jimagine que ça doit être difficile vivre ici maintenant, en effet. Et financièrement, ça pas être facile de rester ici, et je me suis renseigné un peu sur les loyers, et franchement pour moins cher que ce que tu paies ici, tu auras pas mieux quun F1. Avec la petite cest pas possible.
- Va droit au but.
- Viens vivre chez moi
- Tes tombé sur la tête ou quoi ? Tu oses encore tenter des choses alors que mon mari est tout juste décédé
- Non cest nest pas ce que tu crois. Je te parle pas de ça dans le sens dêtre ensemble. Mais mon loft est grand, jai de la place. Tu auras ta chambre, Rosi la sienne.
Il sort son portable de sa poche et me montre une photo.
- Tu vois, cette pièce cétait mon bureau, je lai repeinte pour que tu puisses y installer sa chambre. Et jai aussi réaménager la salle de bains pour quelle puisse y prendre don bains, jai même installé une table à langer.
Je suis assez surprise de ce quil a fait.
- Où as-tu trouvé le temps de faire ça ? Je croyais que tu bossais beaucoup avec le magasin.
- On a toujours pas réouvert. Il a fallu laisser fermé pour lenquête, Charlotte nest pas en état de revenir bosser, y a eu un peu de casse aussi. Et je crois que javais besoin de faire un break aussi
Je regarde la photo de la chambre : elle est magnifique. Il la peinte en rose poudré et gris perle.
- Cest gentil Thomas, mais je ne peux venir. Quest-ce que les gens vont dire en plus si je viens vivre chez toi ?
- Quest-ce quon en a à foutre de ce que pensent les gens ? Et sois réaliste, tu sais très bien que tu ne peux pas te permettre de rester ici, je suis sûr que tu nen as même pas envie. Mais je ne te force pas. Tu viens que si tu veux et quand tu veux. Même dans un mois
Je termine mon café en silence. Au bout de quelques minutes, il se lève, pose son mug dans lévier, et pars.
Je passe le reste de laprès-midi à réfléchir à sa proposition. Il na pas tort, je ne peux pas continuer à payer le loyer de cette petite maison, aussi faible soit-il pour un tel bien, avec mon seul salaire. Et je ne me sens plus bien ici. Il y a trop de souvenirs. Ça fait une semaine que je ne dors presque plus.
« je peux emménager quand ? »
« ce soir si tu veux. La peinture ne sent plus, ta chambre est prête
»
« trop compliqué ce soir, il faut démonter puis remonter les meubles de la chambre de Rosi, mon lit aussi
»
« je me doutais que tu voudrais conserver le lit de la petite, si je prends la camionnette du mag il rentre sans que jaie besoin de le démonter. Et pour toi, pas besoin de tes meubles, je tai acheté une chambre complète. Je me suis dit quà ta place je pourrais dormir dans mon lit près un tel événement
»
« merci. »
« je suis là dans 20 minutes »
Je récupère la petite chez la nounou. Pendant quelle joue dans son parc, je mets des habits dans une valise, jy ajoute quelques jouets.
Quand Thomas arrive, on met le lit dans la camionnette ainsi que la valise. Jinstalle la petite dans la voiture. Quand je vais fermer la porte à clef, une larme roule sur ma joue.
Thomas passe un bras autour de mes épaules.
- On viendra demain récupérer les affaires que tu veux emmener. Et le reste je demanderai à des déménageurs de les mettre au garde-meubles.
- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Cest pas uniquement parce que tu me veux
- Parce que tu as raison, cest ma faute sil est mort. Cest moi qui aurait du intervenir comme il la fait. Alors maintenant faut que je veille sur vous 2.
- Jai dit que cétait de ta faute parce que jétais en colère. Tu ny peux rien. Tu as essayé dintervenir, tu as plus de chance que lui.
Je passe mes doigts sur son arcade encore meurtrie. Il ferme les yeux un instant.
- Cétait plus facile pour moi de te détester que de lui en vouloir à lui. Tu me tapais déjà sur les nerfs à timmiscer dans ma vie. En réalité je lui en veux terriblement de nous avoir laissées. Jaurais préféré quil ferme sa gueule, quil les laisse te piquer ton fric. Alors sors toi de la tête que tu es responsable de tout ça.
Je monte dans ma voiture. Jouvre la fenêtre.
- Je te suis
Il sinstalle derrière le volant de la camionnette et démarre.
Son loft se situe au dernier étage dune petite résidence.
Il met le lit dans lascenseur et prend les escaliers. Quand il redescend, il maide à sortir le reste des affaires.
Il dépose le tout dans le couloir et me montre nos chambres.
- Là cest la tienne.
Les murs sont peints en blanc, seule une bande de papier peint gris barre le mur contre lequel est appuyé la tête de lit.
- Et celle-ci cest celle de Rosi.
Il a déjà installé le lit.
- Ma chambre à moi est au bout du couloir, si y a quoique ce soit, thésite pas à venir me réveiller en pleine nuit.
- Merci Thomas, cest gentil.
Le lendemain, je dépose Rosi chez sa nounou. Je vais dans cette maison qui était encore la mienne hier soir et je fais le tri dans toutes les affaires. Je mets dans des cartons ce qui doit aller au garde meuble, dans le garage ce qui part à la dechetterie et dans des sacs ce que je prends chez Thomas.
Je nemmène pas grand-chose : mes vêtements, ceux de Rosi, ses jouets, mes produits de beauté, quelques photos, et les cadeaux de Thomas.
Quand jarrive avec les quelques sacs, Thomas me demande de venir masseoir un instant avec lui au bar de la cuisine.
- Tiens, voilà un jeu de clefs pour toi. Jai mis ton nom sur la boîte aux lettres comme ça tu peux faire tes changements dadresse. Je savais pas si tu voulais garder ton nom marital ou reprendre ton nom de jeu fille, du coup jai mis les deux. Et aussi, jai demandé un double de ma carte de crédit. Tu peux ten servir si besoin.
- Je nen veux pas Thomas, jai un salaire pour payer ce dont jai besoin.
- Je sais, mais si ça peut améliorer ton quotidien, si tu veux faire un petit plaisir, fais le.
- Mon quotidien est déjà grandement améliorer vu que je nai plus de loyer à payer. Dailleurs, je tiens à payer notre part à Rosi et moi. Je te donnerai tous les mois une participation au loyer et aux factures.
- Pas besoin, de 1 je suis propriétaire, de 2 cest pas la petite différence sur les factures qui va me
- Tu me fatigues ! Pourquoi tu veux toujours avoir le dernier mot...
Il rit et arrive à marracher un sourire.
Les semaines suivantes, Thomas me force à prendre congé. Et javoue que cela me fait le plus grand bien. Thomas travaille énormément. Je ne le vois pas beaucoup.
Un jour, alors que je donne son petit pot à Rosi, elle se renverse le bol dessus pendant que je me tourne pour prendre son biberon deau. Je décide donc daller lui donner un bain. Jentre dans la salle de bains et tombe nez à nez avec Thomas nu, sortant de la douche. Il le prend avec un grand sourire, moi je suis morte de honte.
Je pensais quil nétait pas encore debout : je lai entendu travailler tard cette nuit, et je ne lai pas vu de la matinée.
Je ressors immédiatement de la salle de bains et referme la porte derrière moi. Il sort 3 secondes après moi, une serviette nouée autour de la taille.
- Je te laisse la place, je vois que Rosi a essayé de manger seule et que ce nest pas concluant, fait-il en riant.
- Thomas, je suis désolée, jaurais du frapper avant dentrer.
- Pas de souci, tinquiète, jaurais aussi pu venir te dire bonjour avant daller me doucher. Je vais finir de me sécher dans ma chambre.
Je vais baigner ma fille puis retourne dans la cuisine pour lui donner la fin de son repas.
Quand jarrive, Thomas est là, en train de réchauffer un reste de repas de la veille.
- Tu en veux ? Me demande-t-il en me montrant lassiette de lasagnes quil sort du micro-ondes.
- Je veux bien, merci.
Je lui réponds sans même oser le regarder.
- Tiens, prends mon assiette, je men réchauffe une autre.
- Merci.
Quand son assiette est prête, il sinstalle en face de moi. Je mange mes lasagnes sans oser lever les yeux de peur de croiser son regard. Intérieurement, je le remercie de ne pas engager la conversation. Après quelques minutes, je prends mon courage à 2 mains.
- Encore désolée, je pens
- Julie, stop, cest pas grave, me coupe-t-il. Tu mas vu à poil, cest pas la fin du monde. Tes pas la première
Jose enfin lever les yeux pour le regarder. Il me sourit. Jen profite pour changer de sujet.
- En tout cas, merci davoir cuisiné hier soir, jétais épuisée. En plus cest super bon.
- Y a pas de quoi, tu nes pas venue vivre ici pour être là bonne à tout faire. Et les lasagnes cest un des seuls trucs que je sais faire avec les pâtes et les pizzas surgelées.
Je ris doucement.
- Et tu vas me dire que tu arrives à être mince comme ça en bouffant des pâtes et des pizzas ?
- Non, les pizzas cest jour de fête uniquement, dit-il en riant. Avant, je mangeais des pâtes et du poulet cuit au four, tous les jours, midi et soir. Et jessaie de faire pas mal de sport aussi.
- Jai pas mal chamboulé tes habitudes on dirait
- Ben javoue que ta cuisine change de ce que je mangeais avant, et je vais pas men plaindre, cest super bon et équilibré. La preuve, je suis pas allé faire de sport depuis un moment et jai pas pris un gramme.
- Tu devrais quand même refaire du sport, cest pas que bon pour le corps
- Justement, je vais faire une sortie VTT cet aprem avec mon cousin. Et je crois que ta tête a besoin aussi que tu te remettes au sport, tu souris pas assez en ce moment. Et jaime pas ça. Tu as une paire de baskets toutes neuves dans le meuble à chaussures.
Je regarde mes pieds, honteuse. Il a raison, ça me ferait du bien. Je vais y songer.
Je pars coucher Rosi pour sa sieste. Quand je ressors, il est parti. Il ma laissé un mot.
je serai de retour pour le repas. Biz
10 jours après le début de mon congé, mon patron mappelle et demande si je veux bien lui rendre service et venir travailler laprès-midi malgré mon congé, il y a eu un bug informatique et il faut reprendre tous les dossiers client. Jaccepte pour soulager mes collègues. Quand Thomas rentre du magasin entre midi, je lui en parle.
- Cet après-midi je dépose la petite à la MAM, je vais au boulot filer un coup de main, ils ont eu un souci.
- Si tu veux, je peux men occuper.
- Non, ça va te faire un détour de lemmener, moi je passe devant
je lui réponds.
- Je parlais pas de la déposer, je parlais de men occuper moi
- Tu saurais toccuper dun bébé de 7 mois, toi ?
- Ben oui
je la mets à la sieste vers 13h30, quand elle se lève je joue avec elle, après je lui donne son goûter et de toute façon pour le soir tu seras rentrée. Et entre temps je lui changé couche si besoin. Je suis pas idiot.
- Cest pas ce que je voulais dire
- Tinquiète je lai pas mal pris, je suis célibataire, pas de frangin ou de frangine avec des gosses. Je comprends ta réaction. Mais jai toujours eu un bon contact avec les s. Ça devrait le faire.
- Tes sûr ? Je veux pas que tu te sentes obligé.
- File te préparer, je men sortirai. Et si ça va pas je tappelle.
Ce mec est vraiment surprenant parfois. Javoue que je suis contente de ne pas avoir besoin de mettre la petite à la MAM, elle sera mieux chez elle.
Quand je rentre le soir, je suis épatée. Lappartement na pas explosé, tout est rangé, il est en train de jouer avec ma fille sur son tapis déveil.
- Je passe par la salle de bains et je prends le relais, je lui lance depuis lentrée.
- Pas de souci Julie, prends ton temps.
Quand jentre dans la salle de bains, je suis encore plus épatée : il a fait tourner des machines de linge, la fait sécher et a même commencé à le plier.
- Tas lavé le linge ? Je lui demande.
- Ben oui, tu croyais que je faisais comment avant que tu viennes ?
- Je sais, je me suis jamais posée la question.
En fait si, je me la suis posée. Et je nose pas lui avouer que je pensais quil avait une femme de ménage qui lui faisait tout
Je les rejoins sur le tapis et de me retrouver avec eux me rappelle les mêmes moments passés avec Romain. Une larme roule sur ma joue. Je lessuie rapidement pour que Thomas ne la voie pas.
Les jours passent et je commence à me sentir à laise chez Thomas. Et je prends bien soin de toujours toquer à la porte de salle de bains pour ne pas me retrouver de nouveau face à Thomas nu. Le spectacle était plutôt plaisant, mais jai eu la honte de ma vie. Si javais pu me mettre dans un trou de souris
Acceptant enfin le fait daller mieux, je décide de transformer mon congé de 3 semaines en congé sabbatique. Mais il faut dabord que jen parle à Thomas, après tout cest chez lui que je vis, et je nai plus avoir de salaire si je fais ça. Je ne veux pas quil croit que je profite de sa gentillesse, je suis déjà assez gênée quil nous héberge.
Un jour, alors quil rentre du magasin, je me lance à leau et aborde le sujet :
- Je peux te parler un instant ? Je lui demande.
- Bien sûr, quelle question.
- Mes congés sarrêtent dans quelques jours et je dois avouer que je ne me sens pas vraiment prête à retourner travailler dans ce cabinet comptable et
Il ne me laisse pas finir man phrase.
- Pas de souci, Julie. Reste ici le temps daller mieux et tu retourneras quand tu ten sentiras capable. Vas chez le médecin et mets toi en arrêt. A moins que ce ne soit pas le fait daller travailler qui ne te va pas, mais plutôt le job en lui-même...
Il me cerne plutôt bien déjà.
- Tu as tout compris. Ce boulot ne me plaisait déjà plus depuis longtemps
- Démissionne alors.
- Cest délicat, si je ne trouve rien dautre. Non je pensais plutôt prendre un congé sabbatique, mais le problème cest que je naurai pas de salaire et tu fais déjà tellement pour
.
Il me coupe à nouveau.
- Ten fais pas pour largent, ce nest pas ce qui manque ici. Fais le et prends tout le temps que tu veux pour trouver autre chose. Le plus important cest que tu sois bien. Et au pire profites en pour changer complètement de voie.
- Non, je pense pas, jaime assez ce que je fais en soit, mais cest lambiance, les collègues, le fait de ne pas évoluer
jaimerais viser plus haut, quon me donne un peu plus de responsabilités. Là jai tout juste le droit de moccuper du courrier.
Japprécie quil me soutienne, mais je suis quand même un peu gênée à lidée que je ne vais plus avoir de salaire et de devoir dépendre de lui. Il en fait déjà tant.
Quand je fais ma demande de congé sabbatique, mon employeur laccepte immédiatement, disant quil comprend tout à fait vu le drame que nous avons connu. Sil savait la vraie raison, je crois quil au à titre plus de réticences.
Quelques semaines après que jai eu cette conversation avec Thomas, il mappelle depuis le magasin.
- Dis Julie, jai un de mes clients qui cherche une secrétaire dans une société de placement financier, je lui ai parlé de toi.
- Vraiment ?
- Oui, du coup, si ça tintéresse tu as rendez vous demain après-midi à 14h avec lui, et sinon il a dis quil ny a pas de souci, il annule lentretien.
- Ah non, je suis contente. Faut juste que je vois pour faire garder Rosi
- Ne ten fais pas pour ça, je resterai à la maison. Charlotte fera tourner le magasin demain, elle en est tout à fait capable.
Ce soir là, quand il rentre, je ne cesse de le remercier.
- Julie, arrête, cest rien.
- Mais ça membête que tu doives laisser ton magasin à cause de moi
- Ten fais pas, Charlotte est vraiment top, je lui fais confiance les yeux fermés. Et ça me fera du bien de pas penser boulot tout le temps. Et je méclate avec la petite.
Quand je repense au Thomas que jai connu quand Romain a commencé à travailler pour lui et que je le compare à celui qui est en face de moi, je le demande si cest bien le même homme. Il y a 6 mois de ça, il était arrogant, sen prenait à ses employés, les traitant de bons à rien, aimait faire voir quil avait de largent. Aujourdhui, il fait passer les autres avant lui, accepte les erreurs et faiblesses des gens qui lentourent, il est devenu un patron modèle. Il a encore un peu de mal avec la notion de richesse, mais il ne nexpose plus autant dêtre dun niveau social supérieur aux autres.
Je ne pense ne pas être étrangère à ces changements : nous ne sommes certes pas en couple, et on se voit peu, mais il nest plus seul ici, et solitude naide pas à être de bonne humeur. Et depuis notre première conversation houleuse dans son magasin, je ne suis me jamais gênée de lui parler de la façon dont il traite les gens.
Et bien entendu, le braquage et la mort de mon mari ont du beaucoup le marquer et lont conduit à se remettre en course.
- Allez, arrête de rêver, faut quon aille faire les courses
Je récupère Rosi dans son parc et nous allons au supermarché.
- Je trouvais cette voiture bien trop tape à lil, mais finalement, je crois que je my fais
lui dis-je au moment où il ferme le coffre.
- Tu veux conduire ? Me demande-t-il en me tendant les clefs.
- Jamais de la vie, jai trop peur de lesquinter.
- Arrête, tu conduis très bien
je ne te le proposerais pas sinon de tout de façon
- Oui mais non, il suffit dune fois
Il se renfrogne et prend place derrière le volant.
Le lendemain après midi, une demie-heure avant lheure où je dois partir pour mon entretien, il me demande si je veux bien quil emmène Rosi au parc, et je lui réponds quil ny a aucun problème. Des quils ont quitté lappartement, je me prépare.
Quand jarrive dans lentrée pour prendre les clefs de ma voiture, je réalise quil ma laissé son Audi et est parti avec ma 206.
je tai dit que je ne me sentais pas de la conduire
en plus tu me fais ce coup là le jour de lentretien
et moi je te fais confiance, tu me la ramèneras en un seul morceau, et au pire une rayure cest rien. Et tu vas le décrocher ce job, tes au top
Il arrive à me tirer un sourire alors que je suis hyper stressée.
Lentretien sest très passé et cest de très bonne humeur que je retourne au loft, bien décidée à faire une petite scène à Thomas pour le coup de la voiture.
Quand je passe la porte dentrée, il est assis au bar de la cuisine, le pc portable devant lui, son téléphone pro à loreille gauche, le perso dans la main droite et la thermos de café à moitié vide à côté de lui. Il na pas lair très content. Il semble même plutôt nerveux : sa jambe tremble sur le repose pied tabouret sur lequel il est assis.
- Mais jen ai rien à foutre moi de votre bug informatique ! Mes employés nont pas eu leur salaire ! Alors vous vous démerdez, mais à la première heure demain, le problème est résolu.
Il raccroche et se tourne vers moi :
- Enlève pas tes chaussures, on part dans 5 minutes.
Ah bon ? Je ne savais pas
voilà quil recommence à décider pour moi
Il compose un numéro sur son téléphone perso et attend que ça décroche.
- Alex, cest bon jai vu avec la compta, demain ça devrait être réglé. En attendant je tai fait un virement pour que tu puisses aller payer ton loyer et que ton proprio te laisse tranquille. Non, tinquiète , pas besoin de me rembourser, je vais voir avec eux pour quils le fassent, en guise de dédommagement. A demain.
Il raccroche et pose son téléphone.
- Et on va où ? Je lui demande.
- Inscrire Rosi à la crèche.
- Elle est déjà inscrite à la MAM
je rétorque.
- La MAM est à lopposé de là où tu vas travailler dorénavant.
- Quest-ce qui te dit que jai ce job ?
- Parce que tu es faite pour. Je me trompe ?
- Non tu as raison, je commence dans 5 jours.
- Allez go, à la crèche.
Arrivés devant la crèche, je suis bouche bée.
- Thomas, cette crèche est la plus chère de la ville
- Et aussi la plus proche de ton nouveau lieu de travail, et surtout la meilleure de la ville. Et je veux ce quil y a de meilleur pour elle et pour toi
toi maintenant tu as un excellent travail, cest au tour de Rosi davoir ce quil y a de mieux.
- Mais même avec mon nouveau salaire qui sera certes bien plus conséquent que le précédent, je ne peux pas me permettre de lui payer une place ici
- Ce nest pas toi qui paies, cest moi, dit-il.
- Même pas en rêve Thomas ! Tu en as déjà fait bien plus quil ne faut pour nous
Il ne répond pas et sors de la voiture. Quand je le rejoins de lautre côté de la voiture, il a déjà détaché Rosi et la sort de lhabitacle.
- Thomas, je ne plaisante pas, je ne veux pas que tu paies toujours tout pour nous.
- OK, je ne paierai que la moitié alors. Et la discussion est close.
Ça membête quand même, mais je ne vais pas avoir le choix daccepter ce compromis : il a raison, cette crèche est lidéale par rapport à mon nouveau boulot, mais je ne pourrai jamais payer la totalité de la garde toute seule.
On entre dans la crèche et je suis saisie par la taille de la structure. Et lendroit est très lumineux grâce à plusieurs puits de lumière au dessus de nos têtes. Le mobilier est tout ce quil y a de plus récent.
La directrice, une trentenaire qui ma lair issue de la bourgeoisie, vient nous accueillir.
Elle nous invite à entrer dans son bureau.
Elle me demande combien dheures par semaine dont nous avons besoin, des informations sur la petite et les renseignements me concernant. Puis elle se tourne vers Thomas.
- Passons au papa : vous vous appelez comment ?
- Il nest pas le papa de Rosi, cest un ami. Le père de la petite est décédé il y a quelques mois. Jen ai la charge seule, je réponds à la place de Thomas.
- Oh désolée, fait-elle en baissant les yeux.
- Par contre, Thomas sera amené à venir chercher ma fille parfois, vous pouvez le noter sur la liste des personnes autorisées à la récupérer.
Par chance, Rosi a une place dès mon premier jour de travail.
Cest le début dune nouvelle vie qui commence. Je méclate dans mon nouveau job, Rosi a lair dêtre bien à la crèche. Et Thomas est aux petits soins : il maide avec les courses, le ménage, la petite.
Même sil arrive peut être à me faire sentir presque à ma place chez lui, en dehors des repas que lon partage, je passe le plus clair de mon temps dans ma chambre pour ne pas empiéter sur sa vie.
Un soir, il toque à la porte de ma chambre.
- Tu sais, tu nes pas obligée de te terrer dans ta chambre quand je suis à la maison. On peut cohabiter. Je vais bosser sur le pc, je me mettrai à la table de la salle à manger. Tu nas quà tinstaller sur le canapé pour regarder la télé.
Jaccepte volontiers. Ça me fera du bien de ne pas passer une soirée de plus seule. Le simple fait quil soit dans la même pièce que moi me rassure beaucoup.
Je ne vois pas la moitié de lépisode de la série devant laquelle je me suis posée. Je me réveille quand je sens le drap sur mes épaules. Jatt la main de Thomas au moment où il lâche le drap.
- Je ne voulais pas te réveiller, désolé. Tu tes endormie sur le canapé alors je tai portée jusque dans ton lit. Jéteins la lampe de chevet, rendors toi.
- Reste un peu avec moi sil te plaît, le temps que je mendorme juste.
- Heu, oui, si tu veux.
Il sallonge à côté de moi et je me blottis dans ses bras.
Après quelques minutes, je pose un doigt sur ses lèvres.
- Ne dis rien.
Il me regarde, surpris. Je me redresse un peu et lembrasse doucement.
- Je croyais que
commence-t-il.
- Chut. Faudrait que tu apprennes à te taire parfois.
Jouvre les boutons de son polo et il me renverse de côté. Il se met à genoux au-dessus de moi, enlève son haut et rallume la lampe de chevet.
- Non, laisse éteins sil te plaît.
- OK, si tu veux
Il se penche et membrasse à son tour. Jenlève mon t-shirt, il soccupe douvrir mon soutien gorge. Jouvre son jeans et le tire vers le bas, embarquant son boxer au passage. Il fait de même avant mon slim et mon tanga.
De me retrouver nue contre lui, pendant un instant je me demande si cest une bonne idée de faire ça. Puis il pose sa main sur ma joue avant de membrasser à nouveau. Je suis parcourue de frisons et mes doutes senvolent : ce soir jai juste envie passer du bon temps.
Il passe une main sous mes reins et mattire sur lui. Je me retrouve à califourchon sur lui. Il caresse mon dos, mes fesses, mes seins. Jose à peine le toucher. Je pose doucement mes mains sur son torse. Jen profite pour tâter sa musculature.
- Je mords pas tu sais, enfin si mais que si tu aimes ça
bref
tout ça pour te dire que tu peux me toucher, jattends que ça depuis des mois...
Je pose alors mes mains plus fermement sur lui et glisse mes mains sur ses abdos. Il nous fait basculer de telle sorte quil se retrouve au-dessus de moi.
Il membrasse doucement dans le cou, puis descend lentement le long de ma poitrine , puis de mon ventre jusquà mon entrejambe. Je sens une vague de chaleur monter en moi quand il passe sa langue le long de mes grandes lèvres. Je glisse ma main dans ses cheveux et tire doucement tu dessus. Quand il sattaque à mon clitoris, je ne peux retenir mes gémissements.
Il remonte jusquà mes seins dont il titille les tétons du bout de la langue. Je les sens pointer de plus en plus.
Il délaisse ma poitrine et se place au-dessus de moi.
- Tes sûre que cest ce que tu veux ? Me demande-t-il.
Pour tout réponse, je le tire vers moi pour lembrasser et il me pénètre.
Il a des gestes doux, je sens son pénis enter et sortir doucement, mais profondément. Je parcours son dos du bout des doigts, et au moment où je sens que je vais jouir, jenfonce mes ongles dans son dos.
- Laisse toi aller
pas que jaime pas quon me griffe, mais jaime encore plus entendre une femme jouir
Heureusement que la lumière est éteinte parce que je dois être rouge pivoine. Mais jaccède à sa demande et laisse exploser mon plaisir. Quelques instants plus tard, il jouit a son tour. Il roule doucement sur le côté et me prend dans ses bras. Je le remercie intérieurement de ne pas engager la conversation. Rapidement je mendors contre lui.
Le lendemain matin, Thomas dort encore quand je me lève. Je pars me doucher rapidement et moccupe de Rosi. Quand je la recouche pour la sieste, jenfile mon legging de sport et mes baskets. Je rédige un petit mot à lattention de Thomas que je pose sur le bar de la cuisine.
je suis partie courir. La petite a mangé, elle fait la sieste. Si y a quoique ce soit, appelle moi.
Courir me fait le plus grand bien. Je me demande pourquoi jai attendu aussi longtemps depuis mon accouchement pour my remettre.
Quand je rentre, il y a une odeur désagréable jusque dans le couloir de la résidence. Et un bruit assourdissant retentit dans lappartement. Il y une forte fumée dans la cuisine.
- Thomas ? Thomas ? Rosi ?
Je commence à paniquer. Je cours jusquà la chambre de la petite, elle ny est pas. Je ressors et fonce dans la mienne, personne. Je tente celle de Thomas. Ils sont là sur le balcon.
- Ça va ? Vous navez rien ?
- Non, tinquiète. Je suis tout de suite sorti avec elle quand jai vu la fumée.
- Quest-ce quil sest passé ?
- Jai voulu faire à manger
je crois que je ne suis pas doué.
- Je vais aller réparer tes bêtises. Reste encore un peu là avec Rosi, le temps quil y ait moins de fumée à lintérieur.
Je retourne dans la cuisine et trouve une poêle avec de lhuile brûlée dedans. Dans le doute, je place un torchon mouillé dessus avant de la poser sur le rebord extérieur de la fenêtre. Je crée des courants dair et éteins le détecteur de fumée. Jatt mon téléphone et commande un repas japonais. En attendant le livreur, je nettoie la plaque de cuisson et la hotte. Quand je reviens dans la chambre de Thomas, il est allongé sur son lit, Rosi à côté de lui endormie.
- Je vais la mettre dans son lit. Tu lui as donné son biberon de midi ?
- Oui, oui, elle la vidée. Et elle a une couche propre.
- Merci.
Je couche ma fille dans son berceau.
- Dors bien ma puce, maman taime fort.
Dans la cuisine, je retrouve Thomas debout devant le réfrigérateur ouvert.
- Ferme ce frigo, jai commandé à manger. Jespère que tu aimes japonais.
- Je sais pas. Jamais goûté
Au même moment, le livreur sonne à la porte.
- Ben on va vite être fixé.
Je me dirige vers la porte, mais Thomas y arrive avant moi. Il ouvre au livreur, lui tend un billet et prend les paquets que ce dernier lui donne.
- Gardez la monnaie.
Il referme la porte avec son pied et vient poser les plats sur le bar.
- Premièrement, jaurai pu payer. Deuxièmement, tu es au courant que tu lui as laissé plus de pourboire que le prix du repas ?
- Premièrement, oui tu aurais pu mais cest moi qui aie mis le feu à la cuisine. Deuxièmement, il va être content alors.
- Il va peut être avoir un sacré pourboire aujourdhui, mais cest humiliant. Ça donne limpression que ceux qui ont du fric vous prennent de haut. 2 euros lui auraient fait tout autant plaisir et il se serait pas senti con.
- Je ferai mieux la prochaine fois. Pour le repas et pour le pourboire.
Il sort les plats du sachet kraft. Il regarde chaque plat dun air dubitatif.
- Tas vraiment jamais mangé de sushis et tout ?
- Jamais. Cest une grande première. Et je sais pas me servir de ces choses là, ajoutent-ils en désignant les baguettes. Je crois que je vais prendre une fourchette.
- Même pas en rêve ! Moi sous ce toit, tu mangeras japonais avec des baguettes. Je vais tapprendre.
Je passe les 10 minutes suivantes à lui montrer comment sy prendre. Il finit par y arriver de manière assez approximative. Puis je lui détaille les plats.
- Alors là, tu as des sushis, des makis, des onigiris. Ça ce sont des gyozas, des nems et des raviolis en pâte de riz. Et là tu as de la soupe miso et des ramens.
- Et tout ça, ça mange avec des baguettes ?
- Oui. Avec un peu dentraînement, ça va aller tout seul.
Il bataille dabord un peu puis finit par réussir à manger avec les baguettes.
Après quelques minutes, jose enfin aborder un sujet qui me trotte dans la tête depuis quelques temps.
- Thomas, je te remercie mille fois de ce que tu fais pour Rosi et moi depuis que Romain nest plus là. Mais je nai pas envie que tu te sacrifies pour nous. Ça fait 3 mois quon est là maintenant, et tu nes jamais sorti, pas une fois. Arrête de te préoccuper de nous, sors, fais des rencontres
si cest le fait quon soit là qui te freine, on peut partir, je trouverais bien appartement que je peux me payer
Il reste muet un instant, pose ses baguettes et se passe les mains dans les cheveux et la barbe.
- Sinon, on en parle de cette nuit ou comment que cest ? Je me trompe pas, on sest bien envoyé en lair cette nuit ? Et cest bien toi qui ma demandé, jai pas rêvé ?
- Non, tas pas rêvé. Jaurais du mettre les choses à plat avant de faire quoique ce soit. Javais envie, juste envie de prendre du bon temps. Cétait pas pour que ça aille plus loin. Je crois que javais besoin dêtre un peu rassurée.
Il repousse son plat et se redresse sur son tabouret.
- Tu sais ce dont moi jai envie, et toi tu te sers de moi pour assouvir une pulsion ?
- Thomas
- Non, en fait laisse, jai plus envie den parler
et jai plus très faim
Il se lève et part dans sa chambre.
Je reste un moment assise seule au bar. Puis je vais dans ma chambre et commence à mettre mes affaires dans mon sac des sport.
- Tu fais quoi là ? Me demande-t-il.
- Ça se voit non ? Je pars, quand Rosi se réveille, je lemmène, on va dormir à lhôtel le temps de trouver un appartement.
- Est-ce que je tai demandé de partir ? Non, alors tu restes. Je vais pas te laisser te mettre dans la merde.
- Je suis désolée, jai pas réfléchi aux conséquences que ça pouvait avoir. Puis ça faisait un moment que tu navais plus rien fait dans ce sens, je pensais que ça tétait passé.
- Non, bien au contraire, mais tu as perdu ton mari, ça aurait été mal venu de ma part de te draguer. Mais maintenant que jai goûté à tout ça, jai envie dy goûter encore et encore, dit-il en posant ses mains de chaque côté de mon visage et en passant son pouce droit sur mes lèvres.
Ma tête me dit de me dégager de ses mains, mais mon corps refuse de bouger. Au contraire, il menvoie des signaux denvie.
- Javoue que jai bien aimé aussi.
Je le laisse membrasser.
- Je vais pas te mentir, jai envie de toi, y a pas photo, mais jai pas envie dêtre juste un plan cul. Si on remet ça, cest parce quon est ensemble. Sinon je sors de ta chambre et excuse moi dêtre cru, je me soulage avec ma main droite
Je lui souris doucement.
- Je pense quon peut bien tenter quelque chose. Après tout, tu nes pas le connard que jimaginais
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