54.3 Opération Petitcon Acasquette
La nuit suivant ces retrouvailles sexuelles avec mon bobrun, jai du mal à trouver le sommeil.
Cest dabord à cause de lexcitation : je le revois en train de prendre son pied dans ma chambre, sur mon lit ; je sens ses bonnes giclées exploser dans ma bouche ; je sens ses va-et-vient entre mes fesses ; je sens mon orgasme venir, orgasme quil ma offert rien quen me baisant.
Jai beau me branler, plusieurs fois même : lexcitation retombe, mais rien ny fait, le Marchand de sables semble avoir oublié de passer me voir. Et au fur et à mesure que mon insomnie se prolonge, des angoisses surgissent, comme des fantômes indomptables.
Je repense à tout ce plaisir, à tout ce bonheur sensuel, sexuel, sauvage, animal que Jérém mapporte ; et je me dis quau fond, il ny a vraiment que ça entre nous, que je nexiste à ses yeux que à travers nos parties de baise. Cet après-midi il est venu, il a vu que javais envie de lui, toujours envie de lui, malgré tout ; alors il ma baisé, et il est reparti.
Mais aussi excitant que ça puisse être le fait de se sentir lobjet du plaisir dun si bel étalon, je sais que je ne peux me contenter de cela ; je sais que jaspire à plus.
Pourtant, je me rends compte que je ne fais rien qui pourrait changer cet état de fait : non seulement je ne lui dis pas ce que je ressens, mais je ne me défends même pas quand il me blesse.
Une question me taraude lesprit : est-ce que le fait que notre histoire naille pas dans la direction que je souhaite, ne tient pas finalement en grande partie à moi ?
Une question qui va de pair avec une encore plus importante : est-ce quil est vraiment utile dattendre de lautre ce dont on a envie ?
Bien sûr, si par le passé jai essayé parfois de maffirmer face à lui, ça na jamais été une réussite. Lorsque jai cherché de la tendresse, je me suis fait jeter ; lorsque jai essayé de lui exprimer mes sentiments, mes envies, je me suis fait jeter deux fois plus ; lorsque jai essayé de titiller sa jalousie, ça mest revenu en pleine figure.
Mais est ce que jai essayé assez fort ? Est-ce que jai été assez clair ?
Au fond de moi, je sais que cette relation na pas davenir en létat, je sais quune bonne explication avec Jérém simpose. Mais quelle explication ? Par où commencer ? Pour lui demander quoi ? Pour lui exprimer quoi quil ne sache déjà ? Pour exiger quoi de lui ? Comment changer lattitude de la personne quon aime lorsquon na ni de prise ni demprise sur elle ; et ce, pour la simple et bonne raison quelle ne ressent pas les choses de la même façon que nous les ressentons ?
Seul, dans mon lit, je me dis que je devrais me battre pour lui faire comprendre que jexiste, que jai des envies, des besoins. Qui ne sont pas ment identiques aux siens, mais tout aussi légitimes. Lui montrer que si jaccepte ses envies à lui, jai besoin quil en fasse de même envers moi.
Je sais que le risque dune telle mise au point est le plus grand de tous, celui de le perdre. Mais je sais aussi que, tant que je nessaierai rien, il ne se passera rien. On sera toujours enfermés dans cette relation pipée.
Mais de quel « pouvoir » je dispose pour maffirmer face à lui ? Quest-ce que je représente à ses yeux, dans sa vie ? Quest-il capable de supporter en termes de mise au point avant de prendre la tangente pour de bon ? Toutes ces questions se résumant en une seule, dont la réponse me fait peur : à quel point Jérém tient à moi ?
Seul, dans mon lit, loin de Jérém, je me sens fort, sûr de mes envies, de mes raisons, de mes sentiments ; alors que, face à Jérém, je suis faible, je perds tous mes moyens.
Putain de bobrun imprévisible et plutôt déstabilisant : je le quitte un dimanche matin en pétard comme jamais, à deux doigts de me taper sur la gueule ; 36 heures plus tard, il se ramène chez moi pour me ramener mon portable. Il se déplace exprès, alors que rien ne ly obligeait ; alors que si vraiment il ne voulait plus me voir, il aurait pu me le faire passer par Thibault ; ou bien le glisser dans la boite aux lettres, puisquil avait trouvé mon adresse.
Ça aussi : je suis vraiment interpellé sur la façon dont il a bien pu la trouver. Je ne me souviens même pas lui avoir parlé de ma rue ; et surement pas de lui avoir donné plus de détails ; peut-être quil a cherché dans lannuaire ; peut-être même, qui sait, quil ma suivi un jour.
Quoi quil en soit, il est là. Il débarque chez moi en mode « froid de Sibérie », il enchaîne sur le mode « charmeur », pour finir en mode « serial baiseur ». A croire que ses colères, en dépit de leur virulence, nont rien de définitif.
Mais quelles étaient donc ses intentions réelles en venant chez moi avec le prétexte du portable ? Etait-il venu uniquement pour tirer son coup, sûr que je ne pourrais pas lui résister ? Etait-il venu pour une sorte de revanche/vengeance de la panne de la dernière fois ?
Il y avait peut-être de ça aussi, mais probablement pas que.
Au fond, il ne mavait même pas proposé de coucher. Quand jy pense, il ne pouvait pas savoir que jétais seul à la maison ; il ne pouvait donc pas préméditer le fait dutiliser ma chambre en tant que baisodrome de remplacement de cet appart de la rue de la Colombette dont il venait peut-être de rendre les clefs.
Non, il ne mavait rien proposé : il allait même repartir aussitôt mavoir remis le téléphone. Cest moi qui lui avais proposé de rentrer, et de coucher. Bien sûr, ça navait pas dû lui déplaire comme proposition. Mais au final, jai limpression de lui avoir montré que je nattendais que « ça » de lui.
Finalement, cest moi qui me rabaisse à nêtre quun objet sexuel pour lui. Comment ensuite lui « reprocher » de me traiter de la façon dont il me traite, comment me plaindre que je ne suis « que ça » pour lui, alors que je ne lui donne aucun moyen de me voir autrement ?
Mais comment jen suis arrivé là ? En tâtonnant dans les brouillards épais de la peur : peur dexprimer mes sentiments de peur de les voir bafoués, rejetés, méprisés ; « peur de lui faire peur » et de le faire fuir.
Mais est-ce bien de cela dont Jérém a envie ? Dun mec complètement soumis à ses envies sexuelles ? Et même si cela est vrai, et ça lest je crois bien, peut-être quil aimerait que je sois moins faible et soumis en dehors du lit, que je lui tienne tête.
Les envies de Jérém sont-elles vraiment et toujours les mêmes que celles de ce premier jour de révisions où il a voulu que je le suce ? Son regard sur moi est-il vraiment le même que ce jour-là ? Son attitude à mon égard, est-elle la même ? Probablement pas.
Thibault, qui le connaît comme personne dautre, ma assuré que jamais il na vu son pote ainsi, et quil est certain quil tient à moi. A sa façon, certes, mais quil tient à moi.
Il y a ensuite sa jalousie : toujours mal placée, certes, elle sest pourtant manifestée à de nombreuses reprises.
Il y a notre « intimité » : lorsquil me mate en train de lui offrir son plaisir, ça me donne envie de croire quil kiffe regarder parce que cest moi qui le fait grimper au rideau ; lorsquil passe sa casquette après que je lui ai demandé, ça me touche ; car, même si la demande est assez « anodine », il le fait quand même, et il le fait pour moi.
Non, peut-être vraiment quil ne cherchait pas que de la baise en se pointant chez moi : peut-être quil ne savait pas exactement ce quil cherchait et quil comptait sur moi pour lui apporter des réponses.
Peut-être que, tout autant que moi, Jérém redoute notre séparation, et quil ne sait pas comment men parler, sans avoir à dévoiler ses sentiments, sans avoir peur de se sentir faible, sans « perdre la face ». Au fond, Jérém sexprime de la façon dont il la toujours fait, tantôt par le silence, tantôt par la colère ; et ce, sans doute parce que personne ne lui a jamais tendu de main pour quil essaie autrement.
Sa venue expresse pour me ramener le portable, nétait pas une façon de venir sexcuser, sans par ailleurs lexprimer, de la brutalité avec laquelle il mavait foutu à la porte la dernière fois ?
Oui, Jérém a peut-être besoin de quelquun pour le faire avancer.
Qui sait dailleurs si cette cigarette qui se prolongeait après son premier orgasme nétait pas un signe de sa part, sa façon de me dire quil attendait peut-être que je lui parle ?
Certes, Jérém pourrait lui-même exprimer ses envies ; mais, le connaissant un peu, je sais quil ne fera jamais le premier pas. Surtout pas envers moi, un mec.
Oui, peut-être que cest (enfin) à moi de prendre les choses en main. Jusque-là, jai toujours pris sur moi, jai trop tergiversé. Pourquoi je devrais tout accepter de lui, sans conditions, sans avoir mon mot à dire ? Pourquoi continuer à me comporter comme si le fait de nexister à ses yeux que par nos parties de baise était une fatalité ? Pourquoi subir et ne pas enfin commencer à me battre ? Pourquoi mempêcher dexprimer ce dont jai envie, ou pas envie ?
Après, comme toujours, cest facile de réfléchir à tout cela la tête froide, le soir dans mon lit, après une série de branlettes ; lorsque le corps, apaisé et repu, glisse lentement vers le sommeil, vers le bonheur passager de la cessation de tout questionnement ; lorsque mon bobrun nest pas là, à côté de moi, lorsque sa sexytude ne me met pas la tête en ébullition, lorsque son nouveau tatouage ne me met pas tout sens dessus dessous.
Mais, au fait : est-ce quune des raisons de sa venue nétait pas justement celle de me montrer son nouveau tatouage ? Pour mallumer, jusquà membraser (ce qui a quand même été une réussite totale) pour que je lui tombe direct sur la braguette ?
Oui, certainement ; mais peut-être pas que. Car si on regarde lintention de « me montrer son nouveau tatouage » dun autre point de vue, on peut également y voir un geste tout aussi touchant que coquin, surtout lorsquon fait le lien avec cette précision : « Je viens juste de le faire ».
Ce qui implique que je suis certainement la première personne à qui il la montré.
Dans son attitude, javais cru lire : « Alors, il te plaît mon nouveau tatouage, hein ? Il me va bien, hein ? Ça te donne encore plus envie de me sucer, hein ? » ; alors quil aurait peut-être tout simplement fallu comprendre : « (Est-ce qu)il te plaît mon nouveau tatouage ? (Tu trouves qu)il me va bien ? ».
Voilà les réflexions que je me suis fait la nuit après la venue de Jérém, après cette première baise dans ma chambre ; à moins que la mémoire ne me joue des tours et quelle ne place à ce moment des prises de conscience que je me ferai que bien plus tard dans ma vie, bien après que la naïveté de mes 18 ans ne se soit envolée dans les tourbillons de la vie ; des réflexions que je projetterai dans cette nuit, comme une évidence, comme un délicieux anachronisme, une fois éclairé par les évènements successifs de cette histoire.
Mardi 31 juillet
Le lendemain de cette première baise chez moi, aussi inattendue que décoiffante, jattends fébrilement le retour de mon bel étalon.
Je sais quil a aimé nos retrouvailles sexuelles, quil a pris son pied comme jamais. Je lai ressenti, je lai vu. Moi aussi jai pris mon pied comme jamais. Il ma fait jouir rien quen me baisant. Truc de fou. Comment voulez-vous que je garde lesprit clair après ça ?
Alors, je lai invité à revenir. Presque supplié de revenir. Et il avait lair davoir accepté mon invitation.
Alors, en ce mardi, je passe mon temps à attendre son retour.
Jai piétiné toute la matinée, dans lattente nerveuse que laprès-midi vienne.
12 h : je déjeune avec maman et jai du mal à tenir en place.
13 h : maman vient de partir.
14 h : je tourne en rond. Je suis excité et inquiet. Jai envie de me branler pour me calmer mais je veux garder mon excitation pour alimenter le feu de mon bomâle.
Je ne sais même pas sil va venir ; le sens de ses mots de la veille porterait à le croire ; mais qui sait ce quil va en être en réalité ; est-ce quil na pas changé davis entre temps, trouvé mieux à faire, à baiser ?
15 h : Et sil na pas changé davis et denvie, à quelle heure va-t-il terminer son service, prendre sa pause ? Va-t-il venir directement en débauchant ou avant de rembaucher ?
Quand serait-il le bon moment pour lui parler ? Avant de monter dans ma chambre, autour dune bière ? Ou bien après lamour, sur loreiller ?
Les minutes ségrènent lentement et trop vite à la fois. Tout mon corps est encore secoué par ce que mon bobrun ma fait hier ; et il en redemande.
16 h : soudainement je réalise que nous sommes le 31, et que cest le jour où mon bobrun doit rendre les clefs de son appart. Bien sûr quil ne va pas venir ! Jai été con de ne pas y penser avant ! A lheure quil est, il doit être en train de finir de déménager ses affaires chez Thibault.
Je ressens un bon gros pincement au cur en imaginant mon Jérém en train de quitter définitivement ce lieu si symbolique. Ce lieu que je ne reverrai plus, et dont le dernier souvenir sera un « dégage » balancé avec une agressivité assez impressionnante.
16h30 Et alors que je ny croyais plus du tout, ça sonne à lentrée.
Je dévale les escaliers quatre à quatre, jouvre la porte et
voilà la voisine qui veut parler à maman
« Elle nest pas là
elle va rentrer plus tard
».
Et alors que je suis pressé de la voir partir pour ne pas devoir écouter ses bavardages sans fin, elle commence à me parler de problèmes de voisinage.
Nous sommes toujours sur le pas de porte ; je sais que ce nest pas très poli de ne pas linviter à rentrer, mais je sais que si je craque, je ne vais pas men dépatouiller pendant des heures
surtout que cela ne la gêne en rien pour me tenir la jambe
au secours !!!
Nous sommes en plein soleil et je compte sur la chaleur pour quelle se fatigue et pour quelle rentre chez elle. Mais rien ny fait, elle cause, elle cause, elle cause.
Je fais semblant de lécouter tout en tentant délaborer une excuse pour mettre fin à ce harcèlement verbal, lorsque je me sens comme décoller sous leffet dun tarpé
jen ai la vue brouillée, la tête qui tourne
Limage de sa plastique, de sa présence vient de traverser, transpercer, pénétrer, violer ma rétine, bousculer mon esprit en menvoyer en plein trip
PAF/2 !!! Deuxième de la semaine
Mon mâle reproducteur est là. Venant de la gauche, le voilà. Et, aujourdhui, cest clair, il veut ma peau ; ou, du moins, il veut avoir raison de ma santé mentale.
Voilà mon excuse pour virer la voisine « je nai plus le temps pour tes conneries, je dois baiser avec le bogoss qui vient darriver ».
Au lieu de quoi : « Il va falloir que je vous laisse, jai des choses à voir avec mon pote ».
« Je reviendrai plus tard ! » fait-elle sur un ton presque solennel.
Oh, oui, super
on te sonne quand on a fini
La bécasse vient de partir et mon bobrun est là, en face de moi. Oui, il va y arriver
à me faire disjoncter pour de bon
Après la tenue rouge de lundi, voici la tenue blanche : t-shirt col rond qui semble sorti direct de son emballage ou, mieux encore, cousu direct sur son torse ; le coton immaculé semble presque coller à sa peau mate qui a lair légèrement moite ; jai dailleurs limpression quil se dégage de lui comme une petite odeur de peau de mec bien chaude, à la limite de la transpiration, odeur se mélangeant au parfum de son déo ; le blanc du t-shirt établit un contraste saisissant avec son nouveau tatouage qui rentre par le col et ressort par la manchette bien tendue sur son biceps saillant.
Et puis il y a la casquette : blanche elle aussi, toujours posée à lenvers (je me dis que le petit con a compris leffet que ça me fait).
La tenue blanche de petit con sexy est complétée par de grandes lunettes de soleil noires pour contrer la puissance du soleil en ce milieu daprès-midi ; et par cette chaînette de mec posée bien en évidence par-dessus le coton, entre ses pecs.
Lensemble est juste un scandale de sexytude, un affront, une attaque, une OPA hostile
une Opération (de) Petitcon Acasquette en bonne et due forme, hostile pour ma santé mentale.
« Salut » je lui lance.
« Salut
tes seul ? » il me balance tout en ôtant ses lunettes et en me percutant de plein fouet avec son plus incandescent regard de b(r)aise.
Vraiment, il ne perd jamais le nord ce mec.
« Oui, je suis seul, je te lai dit que je suis seul tous les après-midi
rentre
».
Je me décale, il rentre, il massomme avec son déo mélangé à cette odeur, à cette impression de testostérone qui semble flotter autour de lui en permanence. Lespace dun instant, le temps de rentrer, il pénètre dans mon espace vital ; je suis instantanément saisi par limpression dêtre comme enveloppé dune sorte de fluide presque épais, ce mélange de virilité et de bogossitude, comme si cela était en effet quelque chose de « palpable ».
Oui, le bogoss a lair davoir chaud. Cest vrai que dans la rue, il fait une chaleur assommante ; il fait « mauvais », comme on dit à Toulouse lorsque le soleil du mois de juillet fait grimper le thermomètre.
« Tu veux une bière ? » je lui lance, sûr de moi ce coup-ci. Hier, après son départ, jai bien vérifié quil y en avait.
« Je veux bien ».
Je linvite à me suivre dans la cuisine. Je lui tends sa bière et, après avoir bu une première gorgée de la mienne, je me lance, je lui lance :
« Je suis content que tu sois là ».
Jérém ne dit rien, mais jai limpression que ça lui fait plaisir dentendre ça. Rassuré, jenchaîne :
« Je crois que hier je ne tai pas remercié pour le portable
alors, merci
».
« Jallais pas le garder » fait-il avec un petit sourire narquois.
« Merci dêtre venu me lamener en tout cas
je croyais que tu ne voulais plus me voir
».
Pour toute réaction, Jérém lève les yeux au ciel et souffle bruyamment en signe dagacement, mais jai limpression quil sagît dun agacement presque amusé.
« On monte, maintenant ? » fait-il en dégainant un sourire coquin qui sent le sexe à plein nez.
Bon, ok, les explications ce sera pour plus tard. Il y a des priorités dans la vie.
Nous sommes dans ma chambre. Jai tout juste le temps de fermer la porte quil matt par le bras, mattire vers le lit, my fait asseoir ; ses mouvements sont fermes mais pas violents ; il approche de moi, et alors que je mattends à que sa main se pose sur ma nuque pour coller mon visage à sa bosse, le bogoss se penche, att le bas de mon t-shirt et avec un geste impatient, il le tire vers le haut, comme une invitation à lenlever ; je ne me fais pas prier, je me libère de mon t-shirt, je suis torse nu.
La suite, cest le récit dun moment qui va être très chaud. Ses mains poussent mes épaules de façon à mobliger à mallonger sur le dos ; un instant plus tard, il a déjà déboutonné sa braguette, enlevé son short et son boxer, tout en gardant son t-shirt blanc et sa casquette et il me bondit dessus comme un fauve sur sa proie, comme un mâle en rut sur sa femelle, menfonce la queue dans la bouche et commence à la baiser.
Dun geste rapide, presque précipité, il att un oreiller, puis un autre, il les cale derrière mon cou, ce qui a pour effet de relever ma tête et de lautoriser à me limer la bouche sans trop se pencher en avant.
Ses coups de reins sont puissants, son gland senfonce dans ma bouche, à la limite de ma gorge, tellement loin que je suis obligé de retenir son bassin avec mes mains pour respirer de temps en temps.
Oui, le bogoss a chaud et il est très chaud. Mais il réagit bien à mon coup de frein sur laction, il accepte de baisser dun cran le régime de ses ardeurs. Le bogoss prend son pied. Et le bogoss semble de bon poil.
Jadore sentir son poids musclé sur moi, son torse me dominant de tout son développement, sa queue remplissant ma bouche. Et plus il prend son pied, plus il chauffe ; jusquau moment où, ny tenant plus, ses bras se plient ; la casquette senvole en premier, ses doigts attnt le t-shirt par derrière le col ; une fraction de seconde plus tard, le coton blanc glisse sur son torse de fou, offrant à ma vue le bonheur de sa musculature puissante, de ses tatouages et de sa chaînette de mec.
Cest un geste très rapide, si naturel, pourtant si chargé dérotisme. Je crois que rien nest à mes yeux aussi beau et excitant que de mater ce beau garçon, objet de tous mes désirs, ôter son t-shirt, se mettre à laise pour prendre son pied avec moi ; et, plus fort encore, ôter son t-shirt pendant quil est déjà en train de prendre son pied entre mes lèvres, sans pour autant que la cadence de ses coups de reins en soit un tant soit peu perturbée.
Tout pris dans lexcitation des sens, il balance le t-shirt devant lui, soit derrière moi, avec un geste si inconscient, nonchalant, en levant le bras et en sen débarrassant sans y prêter attention ; je ne suis pas encore remis de la claque quest à chaque fois la vision de sa nudité que déjà je suis bouleversé par une rafale darômes dégagés par la peau fraîchement dénudée. Et par un autre geste, à la fois sexy et touchant à mes yeux : tout comme hier, et sans même que je ne lui demande, le bogoss ratt sa casquette et la pose sur la tête.
Je suis dingue et plus que ça, même. Jai très envie de le sentir se décharger dans ma bouche. Ça tombe bien car, au menu de mon bobrun ce jour-là, il y a bien « dégustation de semence de bogoss, copieuse, chaude, bien épaisse et savoureuse ».
Quelques coups de reins, puissants, très « mec », très « jeune mâle vigoureux plein de puissance et dardeur » ; un rugissement vibrant, secouant tout son corps et le mien avec, et le bogoss se répand dans ma bouche. Bonheur absolu.
Un instant plus tard, il se dégage de moi et il part fumer sa cigarette à la fenêtre.
Je le regarde, la casquette toujours à lenvers sur sa belle crinière brune de mâle, lépaule appuyée au montant de lembrasure ; je le regarde et le contact de sa peau me manque déjà. Cette peau mate et tatouée qui mattire comme un aimant.
Jai envie de lui montrer que si je suis fou de lui, ce nest pas quà cause du sexe ; au fait, je ne sais pas trop quoi je devrais montrer
si je lui montre que je suis amoureux, ça va le faire fuir
si je lui montre que je nen veux quà sa queue, il va me prendre pour sa salope.
Limpression que quoique je fasse, ça ne sera jamais bien.
Comment faire pour lui montrer juste à quel point ça fait du bien de ses laisser aller à un simple câlin ? En lui en faisant un, non ? oui, jai limpression que quoique je fasse, ça nira jamais. Alors, autant faire ce dont jai envie.
Oui, cette peau mate mattire comme un aimant. Alors je me laisse aimanter. Je descends du lit et je le rejoins à la fenêtre. Je mapproche de lui jusquà presque frôler son dos.
« Jai droit ou je vais me faire jeter ? ».
« Arrête, on va nous voir
».
« Fausse excuse, les rideaux nous protègent
».
Je fais tourner la visière de sa casquette sur le côté et je me colle à lui. Jai limpression de jouer avec une figurine Playmobil, la figurine Playmobil la plus sexy qui soit.
Quest-ce que cest bon de le sentir contre moi. Sa peau dégage un mélange complexe darômes de frais, de mec, de mec qui vient de jouir ; elle est chaude, douce, et ses muscles si fermes.
Depuis combien de temps jattends, jespère, je souhaite ce moment
et même si le partage nest pas encore total, même si Jérém est encore sur la défensive, la retenue, lesquive, en mode « froid des Balkans », linstant magique est quand même-là. Alors, ce sont des frissons indescriptibles qui courent le long de ma colonne vertébrale.
« Tes chiant
» fait-il tout en continuant à fumer sa cigarette.
Certes, ce nest pas un véritable encouragement à poursuivre ; pourtant jai limpression quil ny a pas de véritable agressivité dans ses mots, jai la sensation que je ne vais pas me faire jeter.
« Je sais
».
Je passe mes bras sous ses aisselles, je le serre un peu plus contre moi ; je me dresse sur la pointe des pieds, je pose ma tête sur son épaule ; et je ne peux pas résister à la tentation de poser quelques bisous à la base de son cou.
« Arrête, ça chatouille ! ».
Je my attendais un peu à celle-là. Alors je me contente de poser ma tête sur son épaule et de fermer les yeux pour profiter de ces instants de tendresse ; une tendresse que je lui donne et quil reçoit sans pour autant men donner en retour, une tendresse quil ne refuse pas non plus, ce qui est déjà un pas en avant assez remarquable.
Cela ne dure pas longtemps. Le bogoss termine sa cigarette, écrase le mégot sur le rebord de la fenêtre ; et il se dégage de mon étreinte.
Mais alors que je mattends à le voir partir, il sallonge sur le lit, lair épuisé.
« Tes fatigué ? ».
« Un peu
hier soir jai fini super tard et ce midi il y avait un monde fou
et puis, cette chaleur massomme
il fait vraiment mauvais depuis le week-end
».
Je le regarde, allongé sur mon lit, à laise dans sa magnifique nudité. Je me perds dans cette contemplation, complètement déconnecté de linstant présent, sans faire attention aux secondes qui passent et au silence qui sinstalle.
Lorsque je reviens à moi, jai limpression que ses paupières sont de plus en plus lourdes, et quil va sendormir. Je le rejoins sur le lit. Il se tourne sur le côté. Je me colle contre lui.
« Jai chaud
» il me balance.
« Cest quune impression
» je rigole.
« Tes chiant
».
« Je sais
».
Je le serre dans mes bras. Aucune réaction de sa part, aucun mot. Le vent dAutan fait bouger le rideau, plongeant tout à tour la chambre dans la pénombre ou la remplissant de rayons de soleil intenses.
Tout pris dans le bonheur de le tenir dans mes bras, je me sens partir comme dans une autre dimension ; je ne prête même plus attention aux bruits de la ville qui montent de la rue : tout ce qui compte pour moi cest sa présence, la chaleur de son corps, son odeur. Et le fait quil tolère mes câlins.
Et pendant que le silence sinstalle, je mautorise le bonheur simple et intense découter sa respiration. Elle se fait de plus en plus régulière, paisible, je commence à croire que mon bobrun sest assoupi.
Une impression qui se manifeste totalement fausse, lorsque je lentends me balancer à brûle pourpoint :
« Quest-ce que tu attends de moi, au fait ? ».
Ah, celle-là, alors, vraiment je ne my attendais pas
qui a dit que Jérém ne ferait jamais le premier pas ?
Je crois dabord de ne pas avoir bien entendu ; pourtant sa question est plutôt claire, sans équivoque.
Cest le moment Nico, il faut saisir loccasion, il faut lui parler, cest maintenant ou jamais.
Je reconnais lun de ses instants où tu sais que cest là que tu dois monter dans le train, quimporte où il va, mais tu sais que tu dois y aller, sans poser de question.
Lui parler, facile à dire, surtout que si je me lance, je risque darriver très vite aux sujets qui fâchent : surtout que, pour parler à un mec comme Jérém, il faut trouver les mots, les phrases et les formes quun tel spécimen, LE spécimen, puisse entendre sans se braquer ; il faut trouver la brèche, comme une aiguille dans une botte de foin, pour ne pas trop chatouiller la bête ; et cest un exercice dautant plus difficile lorsquon est amoureux et quon sait quun mot de trop pourrait nous faire perdre lêtre aimé.
« Je ne sais pas vraiment Jérém
» je finis par me lancer « un peu de considération déjà
je ne suis pas un pantin quon prend et quon jette quand on en a envie
cest trop dur de ne jamais savoir quand je vais te revoir, ou même si je vais te revoir
cest dur de supporter tes colères
tu y as été fort lautre soir
jai cru que tallais me frapper
».
« Tu dis nimporte quoi
».
« Je te jure, tu mas fait peur
».
« Je nétais pas bien
».
« Peut-être
mais je ne suis pas ton punching-ball
».
« Ok, ok, désolé
».
« Je crois que je mérite un minimum de respect, même quand tu nes pas bien
».
« Ça va, nen fais pas des tonnes non plus
».
« Tas compris ? » je fais exprès de reprendre ses mots de la dernière fois.
« Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !!! » fait-il en montant la voix sur un ton qui se fait de plus en plus agacé.
« Merci ! ».
Le silence sinstalle à nouveau. Je me dis que, puisque le train est lancé, autant continuer jusquau au terminus.
« Dans un mois, je vais partir à Bordeaux pour mes études
».
« Je sais
».
«
je ne sais pas si tu vas rester sur Toulouse ou si tu vas partir
».
« Je nen sais rien non plus, mais jaimerais bien prendre lair, jen ai de plus en plus envie
».
« Je ne veux pas te perdre
enfin
je veux dire
je ne veux pas te perdre de vue, Jérém
».
« Je te lai déjà dit, tu vas moublier quand tu seras à Bordeaux
tu vas rencontrer dautres mecs, des mecs comme toi
».
« Toublier ? Je ne pourrai jamais toublier
tu comptes beaucoup trop pour moi, et tu le sais
tu es le seul mec qui ma rendu dingue au premier regard
tu es le premier mec avec qui jai couché et de loin celui qui ma le plus fait vibrer
».
« Je tai bien secoué
».
« Bien sûr que tu mas bien secoué
mais je ne te parle pas de ça
».
« Je suis sûr que tas encore envie de me sucer
».
« Non, pas maintenant
».
« Tant pis, je vais y aller alors
».
Il se dégage alors de mon étreinte et il commence à se rhabiller, en silence. Boxer, t-shirt, short et baskets viennent à la fois cacher et mettre en valeur sa plastique de fou.
Tout se passe très vite ; dans ma tête ça se bouscule et je narrive pas à trouver les mots pour aller plus loin ; mon train lancé à si belle allure a raté sa destination à cause dun sabotage daiguillage signé Jérémie Tommasi.
Je crève denvie de lui crier « Je taime Jérém, je taime comme un fou ! », mais je ny arrive pas.
Nous descendons lescalier. Son déo me met KO. Il a raison, jai encore envie de lui.
Nous sommes dans lentrée. Je ne peux pas le laisser partir comme ça
jai encore son goût de mec dans la bouche et ça renvoie un petit arrière-goût de « reviens-y ».
« Jérém
».
Le bogoss se retourne, me regarde, me comprends. Il sait que jai envie de lui, son regard dégage cette aisance du mec assuré de son charme et du désir quil inspire. Ses mains défont déjà sa braguette, écartent les pans de son short et dévoilent le boxer à nouveau déformé par sa jolie bosse.
Je suis à nouveau à genoux devant lui ; je le pompe avidement, tout en me branlant, tout en glissant mes mains sous son t-shirt blanc dans lequel je plonge mon nez au fil de mes va et vient sur sa tige raide ; et alors que mes doigts caressent ses abdos, ses pecs, ses tétons, sa main appuie lourdement sur ma nuque pour imprimer le mouvement qui lui plaît.
Ainsi, son orgasme arrive assez vite. De nouvelles giclées de bogoss atterrissent dans ma bouche, glissent dans ma gorge.
Je suis excessivement excité ; je nai pas encore joui depuis tout à lheure et jen ai très envie. Je me relève et je continue à me branler, dos contre le mur, sans oser le regarder. Je sens cependant son regard lourd et fixe sur moi ; oui, il me regarde en train de me branler.
Puis, sans un mot, il matt par lavant-bras, me forçant à méloigner du mur ; il passe derrière moi, il baisse mon short et mon boxer, il crache sur ses doigts, il fait glisser sa salive entre mes fesses ; un instant plus tard, sa queue glisse en moi lentement, elle prend possession de mon entrejambe, jusquà ce que ses couilles se calent contre mes fesses.
Il entreprend alors à me limer doucement. Putain
il vient de jouir et il veut à nouveau me baiser
il est inépuisable ce mec
« Vas-y, branle-toi
» je lentends me chuchoter à loreille.
Je mexécute. Mais alors que je mattends à que ses coups de reins prennent de lampleur et de la puissance, le bogoss continue des va-et-vient lents et doux ; je me rends très vite compte que cette pénétration na pas pour but de me baiser mais juste de maider à jouir.
Me branler avec Jérém en moi, me sentir possédé par sa puissance masculine, cest le pied absolu ; mais je ne suis pas au bout de mes plaisirs. Et de mes surprises.
Et alors que je commence à sentir lorgasme sapprocher, je sens sa main frôler la mienne ; je continue à me branler, croyant à un « accident » ; mais sa main revient à la charge, elle att la mienne, la dégage carrément de ma queue. Je me laisse faire ; et là, sans attendre, sa main vient saisir ma queue. La sensation de sa prise ferme et chaude sur ma queue est délicieuse. Ce simple contact se prolonge pendant quelques instants, délai pendant lequel mon excitation monte encore, encore, encore.
Un instant plus tard, Jérém est en train de me branler et de me pilonner tout doucement, son torse collé contre mon dos, son souffle sur mon cou ; une somme d« ingrédients » qui décuple mon excitation. Dès lors, le bogoss na pas besoin daller bien loin pour que mon orgasme explose, pour que je gicle copieusement sur le carrelage. Je crois que je nai jamais joui aussi fort de ma vie : jen ai le souffle coupé.
Un instant plus tard, il sort de moi, il remonte son boxer et son short, il boucle sa ceinture. Il est prêt à partir. Mais je ne peux pas le laisser partir comme ça, toujours pas.
« Et toi, Jérém, tu attends quoi de moi ? » je mentends lui balancer à mon tour, et à brûle pourpoint ; je suis tellement surpris de ma sortie que jai limpression dentendre pour la première fois ma voix enregistrée, je ne la reconnais pas, ça sonne comme faux, déplacé.
« Que tu me fasses jouir sans me prendre la tête » voilà sa réponse cinglante, le regard fuyant.
« Et ça te suffit ? ».
« Bien sûr que ça me suffit
je te lai toujours dit
».
« Tu nas jamais eu envie de te poser et dessayer
»
« Dessayer quoi ? ».
« De tenter une relation
juste pour voir
».
« Je ne crois même pas aux relations entre mecs et nana
alors, tu vois
».
« Ça pourrait peut-être changer un jour
».
« Ce jour-là nest pas prêt darriver
».
« Je tattendrai Jérém
».
« Tu attendras quoi ? ».
« Que tu sois prêt
».
« Mais prêt à quoi ? ».
« A aimer
à te laisser aimer
».
« Dis pas des bêtises
écoute-moi bien Nico
si je te baise cest parce que tu suces bien et tas un bon cul
je prends mon pied, tu prends ton pied, il ny a que ça de vrai
mais moi je ne suis pas pd, fiche-toi ça dans le crâne
alors, si tu veux quon continue à senvoyer en lair tant quon est tous les deux sur Toulouse, ne me prends pas la tête
et à Thibault non plus
».
Sur ce, sans me laisser le temps de réagir, le bogoss att la poignée de la porte, ouvre le battant ; un instant plus tard il est dans le rue, plongé dans la lumière aveuglante de laprès-midi toulousain.
Le battant de la porte dans la main, je le regarde séloigner, beau comme un Dieu, son goût persistant dans la bouche, une déception persistante dans mon cur.
Cette fois-ci, jai essayé de lui parler. Et franchement, je nai pas limpression davoir avancé dun poil. Je suis déçu par ses réactions. Tenter de lui parler na pas plus levé le voile sur le « mystère Jérém » et sur le mystère de ses envies réelles.
Mais que veut réellement Jérém ?
Jai beau me r lesprit en me disant que certaines de ses attitudes sembleraient indiquer quil attend peut-être autre chose de moi que de la baise, ses mots disent exactement le contraire. Alors, à quoi se fier ? A mes oreilles ou à mon instinct ?
Si je me fie à ce dernier, je me dis que ses mots ne sont pas son véritable ressenti. Sil la joue mec sûr de lui, de ses envies, je sens que quelque chose le tracasse. Quelque chose dont il ne veut toujours pas parler. Jai beau tenter de prendre les choses en main, il est glissant comme une anguille.
Cest dur de ressentir ce sentiment dimpuissance, cette impression que les mots et les attitudes et le ressenti de la personne ne disent pas la même chose, la impression que la personne se cache derrière des mots faux pour se protéger de nous, pour se cacher de nous, pour nous fuir.
Mais ça aussi, ce sont peut-être des réflexions que je me ferai plus tard, trop tard.
Sur linstant, je me sens frustré, déçu, triste. Cest dur dobserver, impuissant, le fossé infranchissable entre Jérém et moi ; de ressentir le sentiment de navoir aucune prise pour faire évoluer les choses entre nous.
Je viens de remonter dans ma chambre, plein de tristesse, et soudainement je repense à ce maillot que jai acheté à Londres. Je nai toujours pas trouvé loccasion pour le lui donner.
Jappréhende un peu sa réaction
est-ce que cest « trop » comme cadeau ? Comment va-t-il le prendre ? Est-ce que cest une bonne idée de faire un cadeau à un mec qui vient de vous annoncer que vous nêtes rien de plus pour lui quun cul à baiser ?
De toute façon je lai acheté pour lui et je lui donnerai. Dès demain. Mais est-ce quil viendra, demain ?
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