Démarcheur À Domicile 7 Des Coups Et Des Menaces

Je passe une grande partie de la nuit suivante à me remémorer les événements de cette soirée.Ressasser... Revivre...Bouillir...Désespérer... Appeler une solution juste... Tout sauf gagner des cornes à la loterie de l'amour.
A mon côté,Marion dort du sommeil de l’innocence . Elle a été rudement secouée par le haut degré des vibrations de l’œuf. Mais aussi particulièrement touchée par mes questions. Sitôt couchée elle a fermé les yeux et s’est endormie . Je pense au rôle indigne de sa sœur, à la conduite scandaleuse de Gérard pour soumettre une femme à son bon plaisir. Un jour ils auront des regrets s’ils ne connaissent pas les remords. Ma grosse interrogation c’est Marion. Elle avait juré de ne plus toucher aux vibromasseurs. Or elle s’est laissé prendre au piège de l’œuf vibrant, un équivalent fort reconnaissable. Par son imprudence elle a failli passer à la casserole dans la foulée avec Gérard.

Un ou deux centimètres après son attaque rusée, il s’enfonçait dans ses orifices naturels et la possédait pour de bon. Que Marion hurle sa douleur ou pas, l’étalon enragé ne lâchait plus prise et les cris seraient devenus plaintes amoureuses, Marion aurait expérimenté le mélange confus du plaisir de la copulation et de la souffrance d‘une hyper activité du jouet utilisé de façon exagérée. Certes sa sœur est responsable du complot. Mais il y a une faille dans le comportement de ma femme. Il varie, selon son entourage du moment. Elle a repoussé Gérard par peur de souffrir et non par vertu ou respect de ses engagements envers moi. J’étais furieux, mon interrogatoire mi sarcastique, mi cruel a dû le lui faire comprendre.

Elle ne s’est pas souciée d’adoucir ma rancœur : elle aurait pu chercher à atténuer la gravité de la situation, dire qu’elle avait repoussé son violeur par fidélité. Ça ne lui est pas venu à l’esprit. Quelle confiance accorder à une épouse qui oublie ses liens et ses obligations quand il suffit des vibrations intenses d’un œuf pour la réduire à subir les assauts d’un violeur, pour la livrer sans autre défense que la peur d’une trop forte douleur.

La prochaine fois, un tentateur plus rusé et moins pressé dévorera sa proie habilement apprivoisée. J’ai peu ou mal dormi. J’ai passé une mauvaise journée. Pour me détendre, en quittant le travail, je me suis rendu dans un bar, j’ai laissé passer le temps devant une ou deux pressions. J’ai imaginé cent façons de sortir de l’impasse, de faire payer aux deux principaux coupables leur implication dans la destruction de notre confiance mutuelle.

Une solution revient au bout de chaque piste : « divorce si elle ne t’aime plus, ne te laisse pas détruire par le doute, ne gaspille pas ton énergie à vouloir maintenir un semblant de vie conjugale heureuse. » La sœur est pourrie, Marion pourrira à son contact. A quoi j’oppose plus timidement : « je l’aime, un faux pas ne doit pas faire oublier trois années de bonheur. »

Une lueur m’apparaît dans mon désespoir. Je peux me faire un allié : Joseph. Si Joseph dresse sa femme, et je lui fournirai les raisons de le faire, Liliane s’assagira, renoncera à son rôle d’entremetteuse et je garderai peut-être Marion, s‘il n‘est pas trop tard pour l‘arracher à l‘emprise du vice. Je vais le cueillir à la sortie de son entreprise et nous échafauderons à deux un plan de sauvetage de nos foyers. Je l’attire dans un autre troquet. Il est heureux de me voir. Il s’est passé des choses hier chez lui. Je l’écoute et il renouvelle le récit de ce qu’il a constaté et que j’ai déjà entendu.

Un représentant en lingerie féminine a eu un malaise dans son salon. Il prétend avoir été assommé pendant que Liliane faisait la vaisselle à la cuisine après une réunion pourtant fructueuse.

-Pour peu Liliane me soupçonnerait. Heureusement j’étais sur le chantier, j’ai des témoins. On ne lui a rien volé. C’est incompréhensible…

Je joue la compassion pour la deuxième fois :

- En effet, c’est terrible. On n’est plus en sécurité nulle part. Dans ton salon ?

Comment Gérarda-t-il atterri au salon ? Liliane est forte.
Je n’exprime pas cette considération.

- Qui aurait pu ? Dans notre maison ? Tu te rends compte ?

Je fais l’étonné. Joseph et Liliane l’ont reconduit chez lui, encore groggy, le pauvre ! Cela devient rengaine pleurnicharde.

- Mais si, tu le connais, c’est Gérard, il joue au foot avec nous. Je me demande si ce type ne profite pas de son boulot pour draguer les nanas. Heureusement Liliane est sérieuse, je ne crains rien. Mais elle m’a dit qu’il a flashé sur Marion. Tu devrais te méfier et la surveiller : on ne sait jamais…

J’en ai marre de sa crédulité et de ses bons avertissements.

- Tu as raison Joseph. Simplement, si ma femme pourrait succomber au charme de Gérard, j’ai toute raison de penser que la tienne a déjà succombé.

Il se lève, m’att par le col de la veste, me secoue :

- Retire ce que tu viens de dire ou je t’assomme. On ne parle pas sans preuve. On n’accuse pas ma femme sans preuve.

- Écoute-moi. J’ai des choses à te raconter. Ça ne te plaira pas, mais je dois, à mon tour, attirer ton attention sur un fait dont tu ignores le contexte

- Ne tourne pas autour du pot, va droit au but.

Je lui narre donc tous les événements. Gérard dans la douche des vestiaires en train de bourrer l‘une des deux soeurs, la sortie de sa femme du lieu de rencontre amoureuse. Puis je passe aux rendez-vous les amants admis dans mon lit en mon absence par ma propre femme, sa belle sœur.. Enfin je narre ce que j’ai personnellement observé dans sa demeure: la séance de la réunion chez lui, la séquence des œufs vibrants, le ventre rasé de sa femme: « peut-on être plus précis? »

- Ah! Oui, tu as vu son ventre, c’est vrai, elle a coupé ses poils. Ça me suffit comme preuve. Mais mon salaud tu t’es rincé l’œil. Tu les a vus faire, depuis le dressing ! Tu es un voyeur! Merde alors, quels salauds. Liliane ?

Je termine par la tentative de viol sur Marion

- Tu as bien fait d’allonger ce salaud.
Je vais régler ça tout de suite. A bientôt.

Je suis rentré tard, sans appétit, je me suis couché sans adresser la parole à ma femme. Elle s’est couchée plus tard en reniflant.

Du côté de Joseph, je n’ai pas reçu de nouvelles pendant une semaine. Rares sont ceux qui ont aperçu Liliane pendant les jours suivants. Il paraît qu’elle est tombée sur un coin de table ou qu’elle a fait une chute dans l’escalier. Je n’ai rien demandé à Marion. Dès le samedi matin, elle m’a interrogé avec sa mine des mauvais jours :

- Tu ne saurais pas pourquoi Joseph a foutu une sacrée trempe à ma sœur ?

- Quand, où ? Quoi, il a osé la battre ? Le pauvre homme. Si tu veux le savoir interroge ta sœur ou ton beau-frère. Mais je suis heureux d’apprendre que Joseph a des couilles. Je le féliciterai à l’occasion

Elle a insisté:

- Joseph est rentré à la maison vendredi soir légèrement éméché et, sans explication, sans un mot, il a couché ma sœur Liliane sur ses genoux, lui a déchiré et arraché sa culotte et lui a battu les fesses pendant un quart d’heure. Ensuite il a écrasé sous ses pieds le téléphone mobile de Liliane. Ce matin Gérard voulait livrer la commande à Liliane Joseph l’attendait, l’a balancé dans l’escalier. Liliane a voulu s’interposer. Il l’a frappée avec les poings. Elle m’a téléphoné à l‘instant : les réunions chez elle sont définitivement annulées. Liliane ne veut pas porter plainte. Gérard est à l’hôpital, elle pense qu’il a des fractures. Il marchera peut-être avec des béquilles, comme toi !

- Il l’a mérité plus que moi, non? Pourquoi appose-t-elle les deux images d’hommes sur béquilles. Moi et ce salaud . Béquilles mises à part, ne vois-tu pas de différence entre lui et moi? Ta sœur ne porte pas plainte,c’est très sage. Elle sait pourquoi. Si Joseph a bousculé Gérard, toi aussi tu peux deviner la cause des coups portés aux deux amants. Ça ne pouvait pas durer éternellement ce cirque où il faisait le clown.
J’ai envie d’aller féliciter Joseph et de lui tirer les vers du nez pour avoir le nom de son informateur.

- Jure-moi que ce n’est pas toi.

- Parce que tu me soupçonnes ? C’est un comble, le culot : tu t’amuses avec des vibromasseurs, tu jures que tu ne le feras plus, tu recommences et tu t’envoies en l’air ou presque avec Gérard. Pourquoi ne m’accuses-tu pas de l’avoir poussé dans l’escalier de ta sœur, ce cochon ? Au lieu de t’apitoyer sur lui, explique-moi pourquoi toi, tu ne portes pas plainte contre Gérard et ta sœur pour tentative de viol ? Je trouve en tout cas que Joseph a agi en bon mari. Il sait mettre de l’ordre chez lui. Bravo Joseph. Alors sache bien ceci: je suis fier d’avoir réveillé ton beau-frère

- Mais tu t’excites. Si je te trompais, tu me battrais ?

- J’y prendrais mon pied. Ne t’avise plus de t’enfoncer des cochonneries dans le sexe. Et surtout n’approche plus de Gérard. Ou je ne réponds plus de rien.

- Touche-moi et tu verras.

- Trompe-moi et tu le regretteras. Contre moi tu porterais plainte, c‘est très drôle. Tu préfères le viol par un branleur à la fessée par ton mari. Ne serais-tu pas plus amoureuse de Gérard que de moi ? Tu devrais courir à son chevet pour le consoler et lui dire à qui il doit son état. Peut-être sa chute n’a-t-elle pas abîmé son zizi. Ta chatte reposée par une nuit calme ne se dérobera pas s’il tente encore de te violer. Vas-y, cours et mendie son amour de coureur de jupons. Mais alors, prévois de divorcer pour faute.

- Oh ! C’est dégoûtant. Jaloux insupportable. Tu as vu que je ne me suis pas laissé violer !

- Ce n’est pas juste. Après trois années de mariage, voilà notre première grosse dispute. Et pourquoi, pour qui ?

- A propos de Liliane et de Gérard. Ces deux là vont encore souffrir, crois moi. Et tu auras à choisir ton camp. Je ne marcherai pas dans vos combines libertines. Ou tu vis normalement avec moi ou tu t’éloignes de moi pour profiter des conseils sulfureux de ta sœur et de son amant.

- Il y a longtemps que mon choix est fait. Mon amour c’est toi. Je ne veux pas divorcer.

Marion, larmes aux yeux, quitte la cuisine. Je bois mon café, pas mécontent des dernières nouvelles. Gérard à l’hôpital, Liliane mise au pas par une raclée carabinée et ma femme effrayée par l’annonce de ma révolte de mari résolu à ne rien pardonner. L'ensemble constitue peut-être un avertissement salutaire. Si la menace de fermeté peut aider à l’écarter de l’ignoble Gérard et la mettre à l’abri des écarts de sa sœur, je ne me serai pas inutilement montré dur dans mes propos. Tout n’est pas encore définitivement perdu.

Par contre un excès de sévérité peut mener ma femme à vouloir fuir le tyran domestique que je deviens. Où est le juste milieu ? Un bon divorce n'est-il pas finalement le meilleur remède à une situation trouble que je subis plus que je ne la crée? La cause ne justifie-t-elle pas un raidissement de ma conduite pour tenter de protéger notre couple. Qui me conseillera de fermer les yeux sur des agissements trop libres? Je veux attendre pour voir quelle direction Marion prendra, je ne peux plus me contenter de vagues promesses et de mots tendres. Ses actes commanderont mes décisions

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