54.4 Putain, Qu'est-Ce Que C'Est Bon...
Le sexe avec mon bobrun est le genre de gourmandise dont je ne me lasse pas. Cest comme du Coca, sucré et pétillant, comme des Haribo qui piquent en bouche : ça fait grave envie ; et lorsquon cède à la tentation, non seulement elle ne se calme pas, mais elle se fait de plus en plus forte et impérieuse.
Je me réveille en pensant à lui, à sa puissance de mec, je me réveille en me branlant ; soudaine envie dune boisson chaude et bien corsée pour bien commencer la journée, une boisson qui nest ni du café ni du thé.
Deux fois quil vient chez moi et mon corps, mon esprit ne cessent de réclamer son retour. Sa présence ; son corps ; son sexe ; sa puissance de mec.
« Time goes by so slowly for those who wait/Le temps passe si lentement pour celui qui attend » chantera Madonna quelques années plus tard, dans lun de ses tubes les plus mémorables des années 2000.
Oui, le temps semble ralentir à lapproche dun rendez-vous très attendu ; et à fortiori, lorsquil sagît de celui avec le garçon capable de faire battre fort votre cur et dembraser vos sens dun simple regard ; et lorsque ce rendez-vous est incertain, lorsque ni lheure ni la certitude même de ce rendez-vous ne sont acquises, le temps semble carrément se figer.
Occuper mes heures, fuir la branlette, alors que dès que je pense à lui, lérection me guette : voilà le plus dur à supporter dans lattente.
15h35. Je suis au rez-de-chaussée, affalé dans le canapé du séjour ; je suis en train de lire, dé dévorer un bouquin plutôt prenant, « Les Thanatonautes » ; lhistoire est aussi farfelue que captivante, le sujet aussi surréaliste que le récit vraisemblablement construit ; voilà de quoi moccuper lesprit et me changer les idées. Jadore cet auteur toulousain depuis la trilogie des fourmis. Et je suis toujours autant conquis par son écriture. Même encore aujourdhui, lorsque jécris.
Cest le bruit de la sonnette, tel un réflexe pavlovien, qui marrache à ces histoires dentonnoir, de murs de toutes les couleurs, de fil qui se tend dangereusement et de point de non-retour.
Le bouquin tombe lourdement sur la table basse sans même que jaie pris le temps de marquer la page. Je dois me faire violence pour ne pas me précipiter sur la poignée de la porte dentrée ; difficile, lorsquun simple coup de sonnette suffit pour que mon cur se mette à battre la chamade, pour que mes mains deviennent moites, pour que ma respiration saccélère, pour que la tête commence à tourner comme un tambour de machine à laver en mode essorage, pour que tout on corps crie à laccouplement avec ce putain de bogoss suintant la testostérone.
Oui, je me fais violence pour me contrôler : je ne dois pas lui montrer quil me met dans un tel état ; déjà quil en est bien assez conscient, autant ne pas me ridiculiser ; et du moins pas tout de suite, pas avant de voir dans quelle attitude il est aujourdhui.
Le problème est que, avant de découvrir son attitude, je vais découvrir sa tenue
et ça, ça ne joue pas vraiment en ma faveur.
Jouvre la porte et mon bobrun se tient là, pile devant moi, sur la dernière marche du petit escalier qui sépare le niveau de la rue et le rez-de-chaussée chez moi. Je me trouve nez à nez avec lui ; et la vision est tellement puissante et proche, que jen suis surpris. Une claque en pleine gueule. Je crois que jai même un réflexe de recul.
On a beau tenter de sy préparer, la vision dun bogoss est toujours une nouvelle expérience proche du traumatisme et on ne sait jamais si on sera capable den sortir indemne.
Oui, sa tenue, la première chose qui me percute, massomme, me terrasse : après les « attaques » précédentes, après la tenue rouge de lundi, la tenue blanche de mardi, voici la tenue
noire !
Après le blanc aveuglant, voilà le noir éclatant dun t-shirt « stretch » ; un t-shirt au tissu si fin, si élastique et si moulant quon devine non seulement ses pecs, ses tétons, mais le moindre muscle de son torse ; et je ne parlerai même pas des biceps enveloppés par des manchettes tendues à la perfection ; je ne parlerai pas non plus des tatouages qui jouent à cache-cache avec mon regard, qui samusent avec ma santé mentale, qui jonglent avec mes derniers neurones ; se montrant ici, disparaissant sous le coton, réapparaissant plus loin.
« Tu me laisses rentrer ? » je lentends me balancer alors que jai dû me figer en tentant limpossible, alors que le logiciel « Nico » a méchamment crashé en sessayant à une tâche qui dépasse toutes ses ressources système, une tâche qui se lance pourtant toute seule « au démarrage », lorsque le bogoss rentre dans son champ visuel.
Non, on ne captera jamais entièrement toute la bogossitude dun aussi absolu bogoss, mais cest peut-être là une « fatalité » à laquelle il faut se résoudre ; et ce, pour pouvoir justement continuer à être bouleversé par chaque nouvelle vision.
Je le sais, je ny arriverai jamais, pourtant je ne peux pas men empêcher : tenter de capturer toute sa bogossitude dun seul regard. Jai beau prolonger le temps dexposition ; le cliché parfait nest pas à portée de mes yeux, de mon cerveau ; peut-être de mon cur : mais le cur nest jamais rassasié, lorsquil aime.
Le bogoss me regarde, il sourit. Son regard est juste une promesse de baise purement sauvage et torride. Il sait à quel point jai envie de lui, et je sens que non seulement ça lui plaît bien, mais que ça lui fait de plus en plus deffet. Cest grisant.
« Oui, rentre
» je finis par lui répondre en me décalant pour le laisser passer.
Le bogoss pénètre une fois de plus chez moi. La gifle olfactive de son déo de mec vient faire vibrer mes narines et embrumer un peu plus mon cerveau.
« Tu veux boire quelque chose ? » je lui demande, alors que je nai quune envie, ou plutôt deux, celle de le voir à poil et celle de lavoir dans ma bouche.
« Non
cest toi qui va boire un truc
» fait-il en se retournant vers moi et en me lançant un regard chaud comme la lave qui sort du volcan. Cest un petit sourire coquin, amusé, cest quelque chose qui ressemble à de la complicité. Sensuelle, certes, mais de la complicité. La domination est toujours là.
« Ah, tu crois ? » je mamuse à mon tour.
« Jen suis même certain
» fait il en appuyant le dos contre le mur, tout en ouvrant lentement sa braguette et en dévoilant un joli boxer rouge feu avec élastique blanc ; très bien rempli, qui plus est.
Petit con, va
mais petit con sexy et bandant. A gifler, mais bandant à souhait.
Leffronterie, le culot le plus insolent, et même lassurance la plus désinvolte se font séduction pure lorsque les arguments sur lesquels ils reposent sont aussi puissants.
Je chauffe, je brûle, je flambe, je ne tiens plus en place ; je suis comme un petit taureau déjà bien chaud devant lequel on agite une muleta. Un boxer rouge feu avec élastique blanc
si ce nest pas de la pure provoc !
Je ne vois que son boxer, je vois rouge, rouge feu : je me précipite sur lui, non, je me jette sur lui ; jai envie de le voir torse nu, jai envie de lui arracher le t-shirt, même si une petite voix en moi me retient en criant que ce serait sacrilège de déchirer un pareil emballage ; fou de désir, jatt ce bout de coton scandaleusement sexy, je latt par le bas, je le retourne sur son torse ; le bogoss lève les bras, le mouvement est parfaitement coordonné et tout aussi pressé et précipité que le mien ; je le fais glisser, je libère son torse magique, je libère lodeur de sa peau, je libère cette peau que jai envie de lécher jusquà en perdre la raison.
Non, décidemment, je me trompais : je croyais quil ny avait rien daussi beau et excitant que de mater ce beau garçon, objet de tous mes désirs, ôter son t-shirt pour se mettre à laise pour prendre son pied ; il y a mieux : comme le fait de lôter moi-même, ce t-shirt, et de me laisser emporter, renverser par la vision rapprochée de cette plastique démente, par lintense rafale darômes dégagés par la peau fraîchement dénudée.
Emporté par la tempête des sens, je me penche, je lèche ses pecs : cest un désir brûlant, une envie irrépressible, un besoin presque vital. Je lèche, je suce, je mordille doucement ses tétons, lun après lautre ; mes mains se précipitent vers sa braguette, rencontrent les siennes ; mes mains sont déterminées, elles dégagent les siennes dun geste presque brusque.
Ses mains nopposent pas de résistance, la voie est libre. Mes doigts ouvrent le short à fond, le font glisser sur ses cuisses ; ils reviennent sur le boxer rouge feu, sy glissent dedans avec impatience, presque tremblantes, elles plongent dans lenveloppe de coton et saisissent le manche raide et chaud qui nattend que ça, être saisi ; sensation magique, ma main remplie de cette queue dont je reconnais chaque relief, chaque veine, ce sexe qui est mélange magique de douceur et de puissance.
Je saisis, jempoigne, je branle. Je me redresse un peu, je lembrasse dans le creux de lépaule, je remonte le long de son cou, suivant le développement de son nouveau tatouage, sexy à mort ; jarrive à son oreille, je la titille du bout de la langue, je la mordille ; nos torses se rencontrent, se frôlent, se caressent, sexcitent.
Mon t-shirt est une entrave qui na pas de raison dêtre ; dautant plus que cest le bogoss à « affirmer » cela : il le fait sans un mot, mais en attrapant mon t-shirt par le bas avec un geste rapide et très assuré ; cest sans mots, mais avec ce geste dune extrême clarté, quil minvite à men débarrasser ; et la raison cest quil veut sentir ma peau contre la sienne
jai envie de pleurer tellement je me sens bien, tellement sa fougue met du baume à mon cur ; alors je men débarrasse, et très vite, même si cela signifie couper le contact avec son torse, son cou, sa queue, pendant quelques fractions de seconde.
Mon t-shirt a volé, je ne sais pas où
je reviens contre lui, torse contre torse, ma bouche se perd dans ce Paradis fait de courbes parfaites entre son épaule et son oreille, elle ségare quelque part le long de ce tatouage de fou ; mes mains, en revanche, ne sont pas perdues pour un sou, elles savent très bien revenir dans son boxer pour trouver leur bonheur parfait.
Je crève denvie de me mettre à genoux et de le prendre en bouche ; pourtant, ce corps à corps est dune sensualité et dun érotisme qui dépasse lentendement ; mes lèvres son insatiables, infatigables, mes mains impatientes ; entre les caresses de mes mains et celles de mes lèvres, le bogoss semble vraiment prendre son plaisir.
De plus en plus excité, le bobrun lève le visage vers le ciel, moffrant encore plus de latitude pour faire des bisous bien chauds dans son cou, moffrant la possibilité de titiller et de léchouiller ce petit grain de beauté qui me rend dingue depuis toujours.
Jembrasse, je lèche, je branle, je le sens monter en pression ; jai limpression, étourdissante, quil est tout aussi excité que je le suis ; ma bouche, ravie, ne sait plus où donner des lèvres et de la langue ; une fois de plus, je remonte le cou, mattarde sur sa mâchoire de mec bien dessinée, japprécie le contact avec cette barbe brune de quelques jours ; je remonte vers la joue ; et là, dans un coup de folie, ms lèvres finissent par sapprocher dangereusement de ses lèvres, jusquà en effleurer la commissure. Jusquà flirter avec linterdit.
La sanction ne se fait pas attendre.
« Vas-y, suce maintenant ! » me balance le bogoss tout en posant lourdement ses mains sur mes deux épaules pour me montrer la seule marche à suivre.
Je résiste à la pression de ses mains, de ses bras ; je mets un bon coup de collier et jarrive à poser mes lèvres sur les siennes : une fois, deux fois, trois fois. Quest-ce quelles sont bonnes, ses lèvres, même lors de ces contacts furtifs.
Nos visages sont à tout juste dix centimètres, nos bouches à moins que ça ; ses mains sont toujours fermement agrippées à mes épaules, mon corps maintenu à distance du sien par sa puissance musculaire ; son regard brun se plonge fixement dans le mien ; son regard brun ne fulmine pas comme ça a été le cas à dautres occasions lorsque je me suis rendu coupable du même délit, « tentative de vol de baisers » ; je me trompe peut-être mais son regard brun semble troublé, interpellé ; pendant un court instant, jai limpression, ou du moins le rêve, quil va avancer son torse et venir me rendre mes baisers ; jai vraiment limpression quil hésite
je me fais des idées
je ne peux pas laisser passer ça
alors je donne un dernier puissant coup de collier, dans lespoir quil me laisse faire, quil se laisse faire, quil me laisse aller un peu plus loin.
Mais il nen est rien.
« Vas-y, suce ! » ce sera son dernier mot. Pas de joker possible. Pendant que les bras du bogoss redoublent de puissance et se transforment en vérins hydrauliques mobligeant à me mettre à genoux
Je suis un peu déçu de ne pas pouvoir aller plus loin dans mes baisers, car ses lèvres me font envie, terriblement envie ; si joliment dessinées, si viriles, si interdites ; oui, je suis déçu et frustré, mais le bonheur sensuel memporte. Je le prends en bouche et je me sens bien.
Je viens tout juste de commencer à lui faire plaisir, que le bogoss me surprend une fois de plus : il matt par lavant-bras, mobligeant à me relever, minvitant à le suivre ; à laise comme chez lui, il rentre dans le séjour et sassied, saffale sur le canapé ou jétais en train de lire peu avant.
En un instant, en un instinct, il sinstalle dans une position qui me rend dingue : le dos incliné sur le dossier, le bassin bien vers lavant, les genoux écartés, la queue tendue.
Je mapproche de lui, je mapprête à le prendre en bouche ; jai besoin de place et je bouge la table basse avec un mouvement tellement précipité que le bouquin tombe par terre.
Je suis à genoux entre ses cuisses. Je le branle pendant que ma bouche soctroie un dernier tour sur ses pecs, autour de ses tétons ; puis, elle redescend le long de son torse pour se conformer à ses envies de jeune mâle si clairement exprimées
ah, putain, sil savait exprimer aussi clairement ses ressentis profonds que ses envies sexuelles
; ma langue arrive à ses abdos, se délecte de son nombril ; et lorsque jarrive à la ligne de petits poils qui se déroule juste en dessous, je ne peux résister à la tentation dy plonger mon nez, en quête des odeurs masculines de sa peau, dans cette région si proche de son sexe ; bonheur olfactif, tactile, sensuel : petites odeurs de jeune mâle, peau tiède, petits poils tout doux, délicieux avant-goût de sa puissance de mec.
Le sucer est juste le bonheur suprême. Lui faire plaisir, le plus exquis des plaisirs. Mais sentir, en plus, ses doigts sur mes tétons, cest juste inouï. Ils caressent, pincent légèrement ; petit à petit, ils varient les mouvements, la pression ; dinfinies nuances dexcitation, dinnombrables frissons parcourent mon corps ; jusquà ce quun feu dartifice dément nexplose dans ma tête ; lorsque, à force de tâter et de tâtonner, le bogoss finit par trouver LE toucher et la cadence qui moffrent LE frisson absolu.
Position des doigts, pression, toucher, coordination, cadence, tout est parfait. Il faut absolument que je marque le coup, il faut quil sache, il faut quil mémorise que cette façon précise de titiller mes tétons est la façon qui me rend dingue.
« Ah, putain, Jérém, ce que tu me fais là, avec tes doigts, cest trop trop trop bon
».
« Jai vu ça, oui
vas-y, suce bien
».
Et je le suce ; et il continue à branler mes tétons de cette façon délirante ; je suis en extase.
« Tas envie que je te baise, hein ? » il me lance peu après, pendant que ma langue sattarde et sapplique autour de son gland.
« Jai envie de toi, très envie
».
« On verra
vas-y, fais-moi jouir comme ça déjà
».
Ses mots, son attitude, son assurance me mettent en orbite. Rien de tel pour décupler encore, si besoin, une envie qui est déjà insoutenable.
Alors je mapplique, ma main saisit son manche, accompagne et amplifie les va-et-vient de ma bouche ; quelques instants à peine, et je sens son corps se raidir, sa queue se contracter, son jus monter en pression ; le bogoss laisse échapper un cri rauque et sauvage de plaisir, et je sens exploser dans ma bouche de bonnes giclées brûlantes.
Fou dexcitation et de bonheur, je mattarde quelques instants sur son gland, avide de récolter jusquà la dernière trace de son goût de mec.
« Elle te plaît, hein ? » fait-il en saisissant sa queue et en la retirant de ma bouche.
Elle est là, à tout juste 20 cm de mon visage ; elle a à peine perdu de sa raideur et demeure bien imposante ; le bogoss se lève, avance le bassin, sa main imprime un mouvement de balancier à son bel engin qui vient percuter mes lèvres et ma joue ; un geste qui nest pas vraiment « violent » ; tout comme le ton de ses mots et son attitude, plutôt amusés que dominants.
« Bien sûr quelle me plaît
».
Et, ce disant, je la reprends une fois de plus en bouche et je recommence à lastiquer.
« Arrête, ça chatouille
» fait il sur un ton presque in, tout en reculant le bassin dun mouvement rapide et se dégageant définitivement de ma bouche.
Dans la foulée, il passe son short et son boxer.
« Que de la gueule, le mec » je me marre tout en admirant la beauté simple et aveuglante de ce bogoss si merveilleusement dessiné, sublimé dans cette tenue « short et torse nu » ; il ne manquerait plus que la casquette à lenvers pour me faire fondre.
« On va voir ça
» il me balance sur un ton de défi, avec un beau sourire coquin au coin des lèvres « tas pas fini de la sentir passer cet aprèm
».
« Tes en forme, toi
».
« Je te lavais dit que tallais boire un truc
».
« Tes quun petit con » je lui balance en rigolant.
« Mais moi jai rien bu et là je prendrais bien une bière
» il enchaîne en sortant son paquet de cigarettes.
« Je vais ten chercher une
».
Je le regarde sortir une clope tout en se dirigeant vers le couloir.
« Je vais fumer en haut » je lentends me lancer.
Jai tout juste le temps de lui balancer un « Ok » à ce qui était moins une demande quune affirmation, que déjà jentends ses pas dans lescalier. Le bogoss est à laise, comme sil était chez lui ; il se dirige vers ma chambre, vers « sa » fenêtre. Jadore son aisance, jadore le voir prendre ses marques, des petites « habitudes » chez moi.
Le savoir dans ma chambre alors que je suis en bas en train de lui ouvrir une bière me file des frissons intenses, me remplit le ventre de papillons.
Soudainement, une image se présente dans ma tête, puissante, aveuglante, étourdissante : Jérém et moi, notre appart, quelque part dans Toulouse, notre vie ensemble. Jen ai le vertige tellement cette image ressemble au bonheur avec un grand B. De la science-fiction
Jai soudainement le visage en feu, la respiration presque coupée
je pose les deux bières chacune sur une joue pour marracher à ma rêverie. Je monte les escaliers à mon tour, je vais rejoindre mon bel étalon.
Je rentre dans la chambre, il est en train de fumer sa cigarette à la fenêtre, caché derrière le rideau. Ah, putain, quest-ce quil est beau !
Je pose les bières sur mon bureau et je mapproche de lui, comme la veille ; je passe ses bras autour de ses hanches, je caresse ses abdos, je remonte vers pecs : bonheur du toucher. Je pose mon nez et mes lèvres sur sa peau, je pose des bisous tout au long de son nouveau tatouage : bonheur de lodorat et du goût.
« Il te plaît, alors, mon nouveau tatouage
».
« Ah, oui, il est sexy à mort
».
« Content que tu trouves sexy
mon tatouage
» fait-il avec une note de déception dans la voix, quelle soit jouée ou réelle.
« Si je le trouve si sexy, cest parce que toi tes sexy à mort
» je précise, dans le doute.
« Jétais sûr que tu kifferais
» il fait déjà diversion.
« Bien sûr que je le kiffe
et toi je te kiffe grave ! ».
Et déjà mes mains nen font quà leur envie, lune caresse ses tétons, lautre tâte sa queue par-dessus le short.
« Ten as jamais assez, toi
» il me balance.
« Jadore ces épaules de mec » je détaille, tout en tâtant et en embrassant au même temps que je les nomme « ce cou, ce torse, tu es juste beau comme un Dieu
».
Sous mes caresses, mes baisers, je sens lexcitation monter à nouveau dans son corps de jeune mâle.
« Rien quau contact de ta peau, je ressens des décharges électriques dans tout le corps
» je continue, ivre de cette accolade quil semble apprécier « alors oui, jai envie de te faire jouir comme un malade
mas jai aussi envie de te câliner, de te serrer contre moi, dêtre juste avec toi
».
Mes doigts habiles ont fini par trouver le moyen douvrir sa braguette, de se glisser dans le boxer rouge feu.
Je memploie à faire monter son excitation en administrant à sa queue des caresses légères, en titillant ses tétons, en effleurent des pecs ; je lenveloppe de mon corps, je sens sa respiration saccélérer, sa queue se raidir.
Je provoque la bête, je la chauffe à bloc, impatient de découvrir sa réaction, réaction que je souhaite pleine de fougue et très virile.
Elle ne se fait pas attendre. Soudainement, il se retourne ; il est là, devant moi, torse nu, quelque chose danimal et de conquérant dans le regard, la queue pointant le zénith, sa main déjà en train de la branler avec des va-et-vient lents et amples.
« Tas envie de quelque chose ? » je trouve sympa de le provoquer un peu plus.
« Je vais te défoncer
» fait-il, sans détour, le regard très brun et comme incandescent, réponse que je trouve tout aussi sympa.
« Je ne demande pas mieux
» je trouve le moyen de lui répondre, complètement ensorcelé par son envie exacerbée.
Je sais quil va me prendre, prendre son plaisir, prendre ce qui lui appartient, et quil va le faire sur le champ. Jai tout juste le temps de défaire ma ceinture et ma braguette que déjà le mâle brun matt impitoyablement ; ses mains me saisissent, me plaquent ventre contre le mur ; son torse, ses épaules, sa puissance me dominent, mimmobilisent ; ses mains attnt, descendent ; non, elles « arrachent » mon short et mon boxer ; elles écartent mes jambes. Puis, elles attnt mes avant-bras, avec un mouvement puissant les entraînent vers le haut, au-dessus de ma tête ; ses bras épousent les miens, les plaquent, les « contraignent ».
Je sens son bassin avancer, sa queue raide glisser lentement entre mes cuisses, frôler mon entrée de bonheur, mais sans sy attarder, son gland se presse contre mes couilles ; il se retire, il revient, toujours lentement.
Il me fait frémir, il me fait languir. Je sens quil est chaud bouillant ; et moi je chauffe, je chauffe, je chauffe. Jai limpression que ma peau est hypersensible, mes tétons, mon entrecuisse, ma queue sont dans un état dexcitation indescriptible.
« Tu la sens bien là ? ».
« Oh, oui
».
« Cest ça que tu veux ? ».
« Jen ai besoin
».
« Elle est bien raide
».
« Ouiiii, elle est trop bonne
».
« Tas envie de te faire défoncer, toi... ».
Et alors quune de ses mains maintient toujours mes poignets, lautre redescend pour accomplir quelques préparatifs hâtifs, pour aiguiller lassaut de sa queue.
Et alors que sa main retourne conforter la domination de lautre sur mes avant-bras, son bassin exerce une pression lente mais impitoyable ; il vise juste, il avance avec assurance, il tape à une porte qui ne demande quà souvrir ; il lui suffit dinsister à peine, le mot magique est tout trouvé, cest sa simple présence ; il lui suffit de sy presser, pour que le Sésame cède presque instantanément à ses envies.
Ainsi le bogoss vient en moi, il me prend, il prend ce qui lui appartient. Ses couilles se pressent désormais contre mes fesses. Et il reste là, immobile, bien au fond de moi, menvahissant, me remplissant de sa puissante érection.
Je sens son souffle sur mon cou, son désir sur moi, son désir en moi ; son désir de moi ?
Je suis à lui ; jadore me sentir à sa merci, complètement à lui ; jadore sentir sa fougue détalon affamé, jadore cette nouvelle fougue qui semble lanimer depuis que je lui ai parlé.
Le bogoss me pénètre, me possède ; puis il commence à me défoncer. Je frissonne, mon souffle excité témoigne de mon émoustillement.
« Cest de ça, que tas envie, hein ? ».
« Tu peux pas savoir à quel point jai envie de ça
avec toi
».
Et alors que le bogoss semblait bien lancé pour prendre son pied, il sort de moi et, une fois de plus, mentraine par lavant-bras : à moitié en état de transe sensuelle, sans vraiment comprendre ce qui marrive, un instant plus tard je me retrouve allongé sur le lit, sur le dos.
Ses mains puissantes attnt mes mollets ; ses bras vigoureux, ses biceps tendus soulèvent mon bassin, posent mes chevilles sur mes épaules ; son bassin avance, son gland glisse entre mes cuisses ;
Il me pénètre, il me possède, il me défonce. Bonheur intense, bonheur double. Il est en moi et jai sous les yeux ce torse spectaculaire, ce mâle magnifique en train de prendre son pied : cest la première fois depuis un moment quil me prend par devant, en tout cas la première depuis lapparition de ce nouveau tatouage qui mensorcèle ; alors que deux jours plus tôt il navait rien voulu entendre lorsque je lui avais suggéré cette position.
Je me perds dans la contemplation de ce beau corps, de cette chaînette qui ondule sur son torse au gré de ses coups de reins ; jose à peine chercher son regard, et lorsque jy arrive enfin, je me rends compte que le bogoss me fixe, le regard pourtant absent. Il ne cherche pas mon regard, il semble fixer mon torse, tout perdu quil est dans la quête de son plaisir de mec.
Je réalise à cet instant à quel point ça ma manqué de pouvoir le regarder en train de prendre son pied en moi, alors jen profite. Sa queue dure comme du béton coulisse en moi sans répit, elle me chauffe, martèle, pilonne, cogne. Je ressens en moi toute la puissance de ses coups de reins, toute sa puissance de mec.
Il na pas menti. Le mâle Jérém tient toujours ses promesses. Je suis heureux et comblé. Je ne peux mempêcher de laisse échapper un gémissement de bonheur.
« Tu la sens bien là ? » fait alors le bogoss.
« Putain que oui, elle me chauffe bien
».
« Taime bien que je te démonte
» fait-il, tout en augmentant la cadence et lampleur de ses coups de reins.
« Vas-y, fais toi plaisir
cest trop bon
» je lui concède, fou de plaisir.
« Taime que je te défonce le cul
dis le
» fait il en pinçant mes tétons. Son toucher est légèrement plus approximatif que tout à lheure, trop perturbé par les mouvements de son bassin et distrait par son plaisir, mais leffet est toujours aussi magique. Comme tout à lheure, je ressens des décharges électriques puissantes circuler dans tout le corps.
Jai presque limpression que cette avalanche de mots crus est une manière pour Jérém de dissimuler un trouble, pour effacer les petites « faiblesses » quil est en train de laisser échapper, comme pour faire diversion ; limpression que ces mots nont pas le même sens quils auraient eu il y a quelques mois.
Ou bien cest une manière à nouveau de me provoquer et de jouer avec moi pour voir de quelle manière je vais réagir.
« Oh, oui, Jérém, jadore ça
tu fais ça trop bien
».
Je sais que ces mots flattent son ego de jeune mâle et jai envie de lui faire plaisir.
Chargé à bloc, le jeune mâle me tringle pendant un bon petit moment ; puis, ses mains quittent mes tétons, elles saisissent mes mollets, les soulèvent de ses épaules, son buste se redresse ; un instant plus tard, son visage se lève vers le plafond, ses paupières tombent lourdement, ses lèvres entrouvertes laissent échapper une puissante expiration, comme une délivrance ; et tout son corps se raidit sous la déferlante de lorgasme.
« Putain quest-ce que cest bon
Nico
».
Une première grimace saffiche sur son visage, accompagnée dun rugissement de jeune lion, et je sais quune première giclée sest répandue en moi, bonheur absolu.
Mais alors que je crois quil va me remplir de toute la puissance de sa nouvelle décharge, le bogoss sort de moi ; le mouvement est aussi rapide quinattendu : sa main se pose précipitamment sur sa queue, elle branle vigoureusement ; de bonnes giclées puissantes et chaudes atterrissent sur mes couilles, sur ma queue, sur les poils pubiens, sur mon torse, jusquà mon menton.
Et alors que je mattends à le voir se relever et partir fumer sa cigarette, le bogoss avance à nouveau entre mes cuisses ; il revient en moi, menvahit à nouveau.
Jai toujours pensé quil ny a pas sensation plus puissante et excitante que de me sentir à lui, que se sentir quil puisse disposer de mon corps pour son propre plaisir. Mais là aussi je me trompais. Il y a une autre sensation, très différente, mais tout aussi puissante : celle de le voir, le sentir participer à mon propre plaisir, au point de mettre la main à la pâte. Enfin, la main à la queue.
Comme hier, il vient de jouir ; comme hier, il revient en moi, sans lintention de jouir à nouveau, mais juste pour me faire plaisir ; comme hier, je suis en train de me branler ; comme hier, sa main vient dégager la mienne ; comme hier, il me branle ; comme hier, je suis dingue.
Jai tout juste le temps de goûter à ce bonheur qui dépasse lentendement, quun frisson puissant se déchaîne dans mon corps ; je sens tous mes muscles se contracter ; mon plaisir échappe carrément à mon contrôle : je suis débordé, dépassé, je menvole. Je viens.
Je jouis, copieusement. De nombreux jets bombardent mon torse, et mon jus se mélange à la semence de mon bomâle.
Je me sens épuisé, vidé. Une sensation qui se fait encore plus forte un instant plus tard lorsque bogoss saisit mes mollets pour les décrocher de ses épaules et les poser sur le matelas, geste qui prépare sa sortie définitive de moi. Cest comme un sentiment dabandon que lon ressent lorsque le garçon qui nous a offert tant de plaisir se retire.
Oui, Jérém se dégage et il sallonge sur le dos, juste à côté de moi, lair bien épuisé. Tellement épuisé que jai limpression quil en tremble. Il est en nage et il respire très fort.
Jatt mon t-shirt, je messuie le torse.
Les secondes ségrènent et le silence sinstalle, ponctué par sa respiration qui ne semble vouloir sapaiser.
« Ça va, Jérém ? » je fins par lui demander.
« Putain quest-ce quil fait chaud
» fait-il en sessuyant le front avec le revers de la main et en passant les doigts dans les cheveux pour les relever vers larrière. Geste dun érotisme saisissant.
« Putain quest-ce que cétait bon
» je lui balance, fou de plaisir.
« Je te baise bien, hein ? ».
« Grave, tu me rends dingue
tu es une bête au pieu
».
Jai envie de flatter son ego de mâle, jai envie daller plus loin dans notre complicité. Jespère quil va rebondir ; mais il se tait, le seul bruit venant de lui, cest sa respiration profonde. Alors jenchaîne :
« Mais moi aussi je suis un bon coup, avoue
».
« Quest-ce que tu veux que je te dise
».
« Tas dit que cétait bon
».
« Jai rien dit
».
« Si, pendant que tu venais
tu as dit
».
« Je nai rien dit, je te dis ! ».
« Avoue que tu nas jamais pris autant ton pied
».
« Je nai jamais trouvé une bouche et un cul aussi dispo et aussi endurants, ça cest clair
».
Le bogoss rigole « sous la moustache ». Même sil ne ladmettra pas, je sais, je sais, je vois quil est fou de plaisir.
« Petit con ! » je lui balance.
« Salope ! ».
Il rigole à présent. Cest beau cette complicité qui sinstalle entre nous.
« Je te fais quand-même de leffet
».
« Cest parce que tas toujours envie de te faire défoncer
».
« Mais ça cest de ta faute
».
« De ma faute
bien sûr
».
« Mais tas vu comme tes sexy ? Si tu veux pas que je sois dingue de toi, tas quà pas être aussi mignon
».
Le bogoss rigole, il est de bon poil. Jadore. Pourvu que ça dure.
Son épaule musclée, biceps tatoué attire les bisous. Je me blottis contre lui. Je reste là, en silence, à écouter sa respiration, sa présence.
« On nest pas bien là ? » je ne peux empêcher de lancer.
Quelques instants plus tard, le bogoss se lève. Le voilà à nouveau appuyé au rebord de la fenêtre, en train de fumer et de boire de bonnes gorgées de bière. Il est indiciblement beau dans sa nudité parfaite.
« Jai besoin de prendre une douche
» il me lance assez froidement après avoir écrasé son mégot.
Je laccompagne dans la salle de bain, je lui sors une serviette propre. Jaimerais tant prendre la douche avec lui, ou même juste le regarder en train de prendre sa douche, mais je ne sais pas si cest une bonne idée. Dans le doute, je méclipse, à contrecur.
Depuis la chambre, jécoute le bogoss se doucher, chez moi. Je reconnais le bruit caractéristique du bogoss qui se savonne, des mains qui parcourent sa peau.
Cette douche me fait repenser à une autre douche, écoutée quelques jours plus tôt, dans un autre appartement, avec un autre garçon, le meilleur pote de Jérém.
L« observer » pendant la douche, avec mes seules oreilles dabord ; puis, dans un deuxième temps, l« observer » avec mon odorat, lorsque le parfum frais et humide du gel douche vient à moi et me parle dune peau mate à croquer.
Leau cesse te tomber, jentends les portes vitrées souvrir ; jentends le bruit à peine perceptible du tissu qui passe sur la peau pour la sécher ; et jimagine cette peau mate encore humide ; je ressens une envie furieuse de bondir hors de la chambre et daller le rejoindre.
Mais déjà jentends les pas du bogoss pied nus dans le couloir ; cest grisant de penser quil a pris une douche chez moi, après lamour ; une fois de plus, limage dun petit chez nous quelque part dans Toulouse, ou bien nimporte où, me donne la chair de poule.
Le bogoss réapparait dans la chambre dans son plus simple appareil, les cheveux encore humides, quelques gouttelettes sur sa peau, glissant le long de son cou, sur les épaules, sur le nouveau tatouage : cest à pleurer.
Sans un mot, il entreprend de se rhabiller. Je voudrais lui parler, casser le silence, mais je suis à court didées. Ça va très vite, en quelques secondes, le bogoss est prêt à partir.
« Tu reviens demain ? » je trouve quand même le moyen de lui demander.
« Je ne sais pas
» fait-il distraitement.
Et alors que je crois quil va directement passer la porte de la chambre et se tirer, le bogoss se retourne, me fixe avec son regard brun et lubrique et me balance :
« Si je reviens, jai envie de me taper un kif
».
« De quoi ? » je linterroge, à la fois surpris et curieux.
Le bogoss me regarde avec un regard lubrique, pénétrant à souhait ; il plisse les yeux de cette façon si sexy quil maîtrise avec une perfection redoutable ; et il commence à me détailler son kif.
Une poignée de phrases, énoncées avec assurance, sans fioritures. Je lécoute avec une excitation grandissante. Jadore son kif, je ladore de plus en plus au fil de ses mots qui le font vivre dans ma tête.
« Ça te branche ? » fait-il devant mon silence.
« Je crois bien, oui
».
« Je tenvoie un message quand je débauche
» fait il en quittant la chambre.
Je le suis dans le couloir, dans lescalier, dans lentrée. Et alors quil sapprête à quitter la maison, je latt par lavant-bras, je le retiens et je bluffe :
« Moi aussi jai un kif
».
« Tu men diras tant
».
Je le regarde droit dans les yeux. Jai envie de tellement de choses avec lui, mais je ne sais pas du tout laquelle je vais oser. Pour linstant, jai juste envie de profiter de cette petite position de force pour me réserver le droit de lui demander quelque chose quil ne pourra pas refuser sil sy est engagé.
« Cest quoi ? » il finit par simpatienter.
« On va déjà soccuper de ton kif et je te dirai ça après
» je fais en levant la main pour taper dans la sienne.
Le bogoss est joueur, il lève sa main et il tape très fort dans la mienne, sourire lubrique à la clef.
Jadore cette complicité qui sinstalle entre nous.
Le soir venu, je me branle dans cette chambre, dans ce lit qui sent désormais la cigarette, le deo de bogoss, le mâle baiseur.
Pour la première fois depuis longtemps, je sens une lueur despoir réchauffer mon cur, dissiper mes inquiétudes, mes angoisses. Pour la première fois, je ne me demande pas si demain il reviendra : car demain il reviendra, cest sûr ; il reviendra pour assouvir son kif.
Un après-midi après lautre, le bogoss revient chez moi ; ça aurait presque lair dune nouvelle série de révisions torrides. Mais avec en prime une nouvelle complicité entre nous, une nouvelle attitude de la part de Jérém.
Les faits sont là : le fait quil me laisse lembrasser sur le torse, être collé à lui, lembrasser dans le cou, voire oser le sacrilège suprême, lembrasser sur les lèvres ; et ce, sans quil ne réagisse trop violemment ; le fait quune fois de plus il sintéresse et prenne en compte mon propre plaisir.
Depuis que jai osé lui parler et que je le sens quelque part réceptif à mes mots, le « mâle Jérém » a lair plus humain, et ça me touche profondément.
Il y a un vrai jeu de séduction qui se met en place, et je pense que cest en grande partie en raison de mon « affirmation ». Je pense que cest aussi ça que Jérém attend, un Nico assumé et affirmé ; un Nico qui taquine, nargue, joue avec lui.
Bien sûr, Jérém veut rester le dominant, mais il ne veut pas dun Nico « faible ». Il veut un Nico ensorcelé par sa puissance de mâle, certes, mais pas un Nico complètement passif ; « passif » au lit, certes, mais uniquement dans la position, et non pas dans lattitude ; et certainement pas « passif » dans notre relation.
Je sens que Jérém aime ça, ce « répondant » de la part du nouveau Nico. Mais en même temps, je sens que ça le perturbe. Je lai lu dans ce regard, son regard, juste après mes baisers volés : un regard moins hostile que
troublé.
Par moments, certains de ses gestes, de ses mots crus, mont semblé moins lexpressions naturelle de son côté macho que des tentatives de reprendre le contrôle et à continuer dêtre le Jérém dominant ; comme sil regrettait de se laisser un peu aller et de montrer quelques petites brèches. Je sais que ça le tracasse ; car il ne sait pas encore jusquoù il peut aller ; et il a certainement peur doù il peut aller.
Cest délicat comme passage, comme moment dans sa vie, dans notre histoire : je sens mon bobrun plus que jamais déchiré entre le besoin de se laisser aller et la violente réaction de ses barrières mentales.
Le brusquer, ce serait catastrophique ; mais en même temps, je sens quil faut quand même continuer sur cette bonne lancée, pour ne pas me retrouver à tout reprendre à zéro une fois encore.
Ce soir-là, je mendors en repensant à ces mots si doux à mes oreilles, ces mots que le bogoss a laissé échapper pendant quil sentait son orgasme le happer :
« Putain quest-ce que cest bon
Nico
».
Oui, cest sûr, il me kiffe, un peu. Il ne ladmettra jamais, mais il me kiffe.
Ce soir-là, je mendors heureux et serein, confiant dans lavenir de ma relation avec Jérém ; je mendors en me disant que, grâce à cette complicité naissante et que je vois déjà sétoffer dans les jours à venir, Jérém va finir par faire tomber son armure de ptit macho, avouer ses sentiments.
Ce soir-là, je mendors avec un sourire de bébé.
Je mendors si optimiste, ce soir-là.
Trop, optimiste.
[Version complète de l'épisode sur jerem-nico.com]
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