Le Ciel Du Nid
(Ce récit diffère très largement de mes textes habituels
Jespère que mes lecteurs prendront également du plaisir à le lire).
Le ciel du nid était d'un bleu intense et le soleil commençait à darder notre peau de ses rayons
Chaque fois quils le pouvaient, Jean et Jérôme attendaient son arrivée
En ce milieu du mois de juin, elle nallait pas tarder à rejoindre le village situé de part et dautre du torrent qui dévalait de la montagne.
Deux ans déjà quils lavaient vue pour la première fois
Désormais, ils connaissaient ses habitudes
et ils ne manqueraient pas de lobserver lorsquelle passerait sur le sentier en contrebas du chalet !
Quelle nétait pas leur impatience cette année encore
Ils allaient revoir la belle chevrière qui, cette année encore allait conduire le troupeau quun éleveur lui confiait pour faire paître ses moutons et ses chèvres sur lAlpe !
Ils ne comprenaient pas comment une aussi jolie jeune fille pouvait mener chaque été une vie dascèse en solitaire dans la montagne ! Tous deux âgés de 16 ans passés, ils estimaient que la jolie bergère devait être un peu plus âgée queux et dannée en année, ils la trouvaient de plus en plus jolie malgré ses vêtements grossiers qui laissaient paraître des formes menues. Quels arcanes la poussaient ainsi chaque été dans la montagne ?
Ce nétait pas une fille de la vallée
Doù venait-elle
Quels liens avait-elle avec le propriétaire du troupeau ?
Ils nosaient interroger les adultes ni leurs parents
Ils lattendaient avec une ferveur à peine dissimulée, ce moment précieux où ils pourraient la bombarder de questions
mais à 16 / 17 ans, lesprit divague plus vite et plus loin que les mots et ils limaginaient déjà en naïade de ruisseau avec sa bouche aux lèvres gonflées de désir, prête à accueillir mille baisers
Ils étaient certains aussi que ce serait le plus beau des dons que de bander comme ils le faisaient déjà.
Rien ne les arrêterait dans cette nature généreuse et accueillante
Tous les scénarios se bousculaient et les remplissaient démotions fortes
Que de ballades en ritournelles lui raconteraient-ils à la nuit tombée
Le soleil dété éclairait doucement les montagnes qui se paraient de couleurs parme et rosées, tandis quun léger voile de brume commençait à nimber les sommets.
Cest à ce moment quils purent percevoir les sonnailles du troupeau de la belle chevrière. Elles étaient entrecoupées des aboiements des chiens qui guidaient ovins et caprins
et les sons se répercutaient en échos pour mieux dire encore : jarrive
jarrive
jarrive !
Les curs des garçons battaient avec force dans leur poitrine et leur corps ne résistaient plus aux promesses dinstants sublimes
et ils coururent à sa rencontre dès quelle apparut au bout du chemin, radieuse avec son port altier de reine des montagnes. Soudain, tous deux stoppés dans leur élan, Jean sécrie :
- Eh
. t'as vu y a une autre fille avec elle !
- J'ai vu, et j'ai vu aussi les deux gars aussi.
- C'est qui ceux-là ? Je ne les avais pas vus derrière le troupeau.
Attiré par le bruit, le vieux Rémy sortit de la souillarde dans laquelle ils faisaient fait escale pour la nuit.
- Dis, Rémy, tu les connais ces gens ?
Même si il parlait plus à ses bêtes qu'aux gens, Rémy connaissait tout le monde dans la vallée :
- C'est les deux fils Odier de la ferme de Vauvray ! Des bons gars, travailleurs et courageux. Ils montent aux chalets de Jouty trois fois par semaine. Y zont bien du cur à l'ouvrage ces p'tits gars !
- Et les filles ? C'est qui ? Elles vont où ? Tu crois qu'elles font l'estive ?
- La grande brune, connais pas, jamais vue ! La petite blonde, c'est Rosette, la fille de la Marie des Ormarets
Rémy devint pensif, le regard perdu dans l'horizon, dans ses souvenirs et il poursuivit à mi-voix :
Je l'ai bien connue la Marie, une gentille fille, pas farouche, pas avare de ses charmes
Avait de jolies culottes, la Marie
bien jolies
comme celles de sa mère
Il s'ébroua et revint sur terre :
Allez, les p'tits gars, à table, la soupe est prête et au lit, demain départ à l'aube, faudra me monter les génisses et les veaux.
Cest vrai, la destination était encore plus haut dans la montagne
dans ces estives qui ne sont praticables quau plus fort de lété
Le lendemain matin, dés que les premières lueurs de laube pointèrent au travers des fentes des volets, Jean et Jérôme émergèrent péniblement de leur sommeil : Il est vrai que lun et lautre nont que peu dormi, le sommeil agité par des rêves peuplés de Rosette et de son amie qui tentaient déchapper aux garçons qui les accompagnaient la veille au soir
Rémy achevait déjà de préparer le copieux petit déjeuner qui allait ouvrir la journée : café, ufs brouillés, pain de campagne, fromage et un grand pichet deau bien fraîche puisée directement à la source qui pointe à flanc de montagne à quelques dizaines de mètres.
Le repas est frugal mais vite avalé
Il ne faut pas perdre de temps
Les génisses et les veaux doivent être sortis de lenclos au plus vite car sur les chemins de montagne, le troupeau navance pas vite et il y a encore plus de 500 mètres de dénivelé à grimper
Rémy à leur tête, les animaux prennent le chemin sur deux ou trois rangs. Les garçons restent à larrière avec les deux bouviers qui sont chargés de ramener dans le chemin les veaux qui auraient tendance à ségayer ou à trainer trop en arrière.
Le début de la progression se fait à lombre car le soleil na pas encore atteint ce versant mais la pente est rude. Rémy, en vieux montagnard quil est, imprime une bonne allure, certes lente mais régulière
Quelque heures plus tard, la pente sadoucit et cest larrivée à la véritable destination : les prairies destive des deux fermes qui ont confié leurs troupeaux à Rémy pour les mois dété
Pour lui les dés sont jetés
il est dans la montagne jusquau début octobre
Ensuite, il faudra redescendre les troupeaux dans la vallée
Mais entre temps, il sera bien occupé entre la surveillance des bêtes, la traite et la confection du fromage de Beaufort.
Le soleil est déjà bien haut et ses rayons dardent fort lorsquils arrivent enfin à destination
Ils redécouvrent ce que sera le gîte de Rémy (et le leur chaque fois quils monteront jusque là avec lun ou lautre des propriétaires du troupeau). Mais ce sera moins dur car, à loccasion, ils seront transportés en véhicule tout terrain
Le vent daltitude souffle assez fort et décoiffe facilement la tignasse des garçons
faisant dresser sur leur tête les épis de cheveux quils narrivent pas à discipliner
Il ny a rien à faire, le vent tourbillonne et il est impossible de trouver un abri derrière un rocher ou sous un surplomb.
Mais bientôt, ce nest plus lheure de musarder
Il faut penser à la traite du soir
veiller à ce que les veaux aient assez à boire
vérifier les enclos pour les bêtes
préparer le gîte dans le chalet.
Pendant la traite Rémy dit soudain, comme parlant à lui-même :
Cette nuit, il va y avoir de lorage
nous allons entendre le dragon rouler dans les vallées.
Puis il ajoute à lintention des garçons :
Avant le souper, il faudra regrouper les bêtes dans les enclos et bien brancher la clôture électrique
Une nuit de repos bien gagné, demain il vous faut reprendre le chemin de la vallée
Les deux chevrières et les fils Odier sont arrivés entre temps. Rémy, seul adulte et homme dexpérience, donne aux quatre garçons les consignes afin de gagner du temps : il faut aller vite avec cette pluie violente qui menace
Ils sexécutent aussitôt en poussant les bêtes dans les divers enclos, mais du coin de lil, jalousement, Jean et Jérôme espionnent les Odier
Et ils pensent alors à la soirée quils rêvent de vivre avec les filles. Ils ne veulent sous aucun prétexte quon puisse leur ravir le fruit de leur convoitise
Les bestiaux sont énervés avec ce ciel qui sassombrit, des masses nuageuses maintenant saccumulent juste au-dessus de lestive et ils ont du mal à manuvrer les bêtes
Pendant ce temps, Rémy est rentré dans le vieux bâtiment moitié en pierre, moitié en bois qui lui servira de logis tout lété.
Elles se dépêchent en chargeant une vielle brouette et alors que les animaux ne sont pas tous parqués, un des fils Odier se défile pour les rejoindre
Pour aider les filles ? Pas seulement !
Soupçonneux, Jean tourne aussitôt les talons
Cest une chance, la barrière est bouclée derrière le bétail qui commence à meugler sinistrement
pendant que les chèvres sagitent elles aussi. Les premières gouttes lourdes comme du plomb commencent à tomber.
La fille brune na même pas le temps de prendre les bras de la brouette que déjà laîné des Odier la pousse pour prendre en charge le fardeau, leurs mains se frôlent et sattardent imperceptiblement
Jean sempourpre, pourtant Rosette lui lance une illade significative
mais il na dattention que pour celle qui déjà a conquis ses sens et il prend linitiative :
- Comment tappelles-tu ?
Elle lui répond dune voix chantante et cristalline :
- Claire
Jean ajoute rapidement avec ce regard enjôleur qui ne peut cacher le moindre sentiment :
- Je peux taider aussi si tu veux
Cette fois lorage est bien là
Des éclairs zèbrent le ciel de toute leur puissance et des grondements sourds et inquiétants se répercutent à linfini entre les masses des montagnes
La pluie dense fouette le sol en crépitant et déjà des rigoles deaux boueuses se forment un peu partout
Jean enlève alors sa veste pour en couvrir la tête de Claire. Cest une belle occasion de se serrer contre elle
son cur bat la chamade
il aimerait que le temps nexiste plus pour profiter de cet instant merveilleux
la pluie na plus guère dimportance, tous ses sens sont en éveil
De son côté, Rémy râle, ronchonne, rouspète, bougonne dans son coin. Cette pluie l'a mis de mauvaise humeur, il peste contre le moindre truc qui ne va pas comme il veut, il tourne dans la pièce, un vrai ours, sur le point d'exploser d'agacement, la contrariété bout en lui.
Jérôme n'a qu'une hâte, arriver à faire partir ce satané feu, le petit-bois est mouillé, n'arrive pas à flamber. Cela fait deux fois que Rémy vient grommeler dans son dos. Il remet un bon paquet de papier et de buchettes, en finir une bonne fois pour toute avec ce feu et rejoindre les autres qui nourrissent les veaux assoiffés.
- Mets pas tant de bois
On voit bien que ce n'est pas toi qui le montes !
Ça y est, il a explosé le Rémy. Et ce maudit feu qui ne prend pas, enfume la pièce.
- Le bois, le papier, tout est mouillé.
- Aller, pousse toi de là !
- ---.---.---.
- Même pas foutu d'allumer un feu
Il continue à marmonner tout en s'affairant dans le foyer. Rapidement une petite flamme vive et claire s'élève.
- C'était si compliqué ?...... Savent rien faire ces jeunes, même pas un feu
- Oh, c'est bon
Rémy, tu nous les casses, on y peut rien si il a plu
C'est pas une raison de t'énerver.
- C'est pas la pluie qui m'énerve, c'est ces deux filles
C'est pas bon les filles dans les alpages ! Bon que pour les problèmes ces filles-là !
Ce soir, tout le monde va diner ensemble au coin du feu que Jérôme avait pour mission dallumer dès larrivée et goûter un repos bien mérité. Personne ne traine après le repas
Les garçons Odier et les filles rejoignent leur chalet respectif
Tous les trois, nous nous couchons rapidement
Rémy dans son châlit garni dun méchant sac de jute contenant des fougères alors que nous grimpons à létage.
Demain, dés laube, il nous faudra achever de mettre en condition la laiterie pour la première traite du matin en altitude. Jean et Jérôme profiteront du véhicule de la coopérative pour redescendre dans la vallée mais dans trois jours, ils remonteront à nouveau pour passer quelques jours avec Rémy. Ils ont du travail à effec dans lalpage
Quelques jours plus tard
Les sacs à dos emplis de vivres, Jean et Jérôme prennent le chemin de bonne heure et de bonne humeur
Ils vont revoir les deux filles car ils savent que les garçons sont eux aussi redescendus dans la vallée
Décidément, ils nont pas de chance
Un orage les surprend à nouveau alors quils sont encore à plus dune demi-heure de marche des chalets
Cest complètement mouillés jusquaux os quils arrivent
Cette fois, cest Jean qui allume le feu
Il est plus doué que Jérôme
Ils font sécher leurs vêtements et boivent un grand verre deau car la fin de la course les a assoiffés. Puis ils passent dans la laiterie où ils retrouvent Rémy qui vaque à ses occupations en attendant lheure de la traite du soir.
Rémy bourre sa vieille pipe en terre avec du gris, mais il observe les garçons dun il sourcilleux. Avec application, il tire quelques bouffées odorantes pour allumer le fourneau et prend la parole dun ton sec :
- Alors les gars !
Vous mamenez quoi aujourdhui
jespère quy a du remonte gosier. Cest ça que jveux le soir devant le feu !!!
- Ben, nous avons ramené des boules de pain, de la caillasse de cochon et des pommes.
- Et pour lpère Rémy, ya rien ?
Jérôme qui est volontiers taquin réplique :
- Mais si
jai deux bouteilles de Roussette, du café pour un régiment et de la gnole à se frapper la tête contre les murs !!!
Et Jean, un peu naïvement rajoute :
- Jai même chipé des abricots pour les filles !
- Aaaah ça, vous navez que ça en tête
les filles,
les filles, mais vous savez bien quy a du boulot à faire. Pas le temps de samuser les gamins !!!
Jean nattend même pas la réponse, il court au grand galop comme un dératé pour porter aux filles, le sac avec les abricots veloutés.
Surprise en entrant dans la pièce, il ny a personne pourtant le feu crépite dans la cheminée et des vêtements de femme sèchent sur une corde tendue à la va vite. Jean attend 5 minutes et se décide à grimper au grenier par léchelle de meunier en évitant de faire trop de bruit.
La poussière danse dans un rai de lumière qui frappe lépaule dénudée de Rosette
Toutes les deux dorment encore profondément dans le même lit fait dun grand sac bourré de foin et cest à loisir quil prend le temps de les observer avec une certaine gourmandise.
A cette époque de lannée, malgré laltitude... il fait chaud dans la pièce et elles sont à peine couvertes dun drap, visiblement nues
Jean nose sapprocher et il reste bouche bée sans faire un geste, le cur battant
Soudain Claire se retourne, écarquille les yeux et demande :
- ça fait longtemps que tu es là ?
Jean bafouille, bredouille tant il est ému par le spectacle qui soffre à lui :
- Nooooon ! Je viens darriver
je vous cherchais
je vous ai amené des douceurs
Claire et Rosette sont assises sur le lit, le torse nu, les cheveux mouillés
et elles expliquent :
- Lorage nous a surprises et nous étions transpercées jusquaux os
- Nous avons mis nos vêtements à sécher en attendant quil soit lheure de la traite et nous nous sommes endormies
Jean nen peut plus
il ne sait pas où porter son regard
passant du visage de Rosette à la poitrine menue et ronde de Claire
Il sent le désir monter en lui
OUI
Comment faire ? A 17 ans bientôt, le sang séchauffe vite
Cest Claire quil préfère
mais ce nest pas le moment de se déclarer ! Rosette risquerait den prendre ombrage
si bien quil redescend les quelques marches en trouvant une excuse bidon :
- Je laisse les abricots sur la table
je repasserai avant la nuit !
Chacun vaque à ses occupations
Jean et Jérôme aident Rémy pour la traite des vaches et pendant ce temps là, quelques dizaines de mètres plus bas, Claire et Rosette rassemblent les chèvres et les moutons pour les rentrer et procéder elles aussi à la traite du soir.
Après le repas alors quil fume sa vilaine pipe, Rémy explique aux garçons ce quil attend deux le lendemain :
- Demain, le patron monte quelques veaux qui étaient trop jeunes pour gagner lestive
Il faut préparer un enclos avec une clôture électrique
Je vous dirai où
mais cest tout près de la fromagerie
Les hirondelles volent bas dans le crépuscule, chassant les insectes pour se nourrir
Jean et Jérôme se sont un peu éloignés pour que Rémy nentende pas ce que Jean a surpris
Soudain Rémy leur crie :
- Allez voir les filles
elles ont peut-être besoin daide pour fendre le bois
Avec ce temps pourri, elle doivent en consommer pas mal pour se réchauffer
Il ne faut pas leur dire deux fois
Cest en courant quils dévalent le mauvais sentier qui courre dun chalet à lautre
Pour séclairer dans le clair obscur du crépuscule, les filles ont allumé une lampe tempête qui se balance doucement au plafond de la pièce
Claire sétonne de les voir là :
- Que voulez-vous ?
- Si vous avez besoin de bois, nous pouvons vous en fendre davance
Avec ce temps, les soirées sont fraîches !
- Oh ! Merci Jean ! Tu sais où est la réserve de bûches
Allons-y !
Et Jérôme se retrouve seul avec Rosette
De son côté Jean manie avec ardeur la hache, fendant dun seul coup des rondins gros comme sa cuisse puis il en fait du petit bois sous le regard émerveillé de Claire
Désormais, il fait quasiment nuit
la seule clarté vient de la pleine lune et des étoiles
Lorsquil se redresse et éponge son front dun revers de manche, Claire sapproche et après avoir soufflé un MERCI à peine audible, elle lui tend ses lèvres
Les jeunes gens senlacent aussitôt, leurs corps juvéniles se pressent lun contre lautre et leurs souffles se mêlent, les langues se livrent un duel humide qui les enivre ! Claire se dégage et dit à mi voix :
- Je sais que tu me guettes depuis quelques temps
Moi aussi, je tai remarqué au village quand tu viens y passer les vacances
si tu veux soyons amis !
- Oh oui
je veux bien
Ils senlacent à nouveau et lorsque Jean dégrafe le caraco qui voile la poitrine de Claire, celle-ci ne fait rien pour len empêcher, bien au contraire, elle se cambre comme pour lui offrir ces beaux fruits ronds et souples. Jean se penche et dépose des baisers humides sur les tétons qui semblent se dresser et soudain, il sent les mains de Claire se poser sur son sexe dressé dans son pantalon
Jean lui dit tout bas, comme sil voulait que Claire soit la seule à entendre :
- Jai envie de toi !
- Moi aussi
Au diable ces rustauds de fils Odier qui ne pensent quà lutiner toutes les filles du village ! Cest toi que je veux
Bras dessus, bras dessous, ils font les quelques mètres qui les séparent du fenil où ils sécroulent bras et jambes mêlées. Claire fait glisser rapidement sa culote découvrant furtivement la toison brune qui orne son ventre pendant que Jean ôte son pantalon et son slip
La fille dit soudain :
- Tu es le premier
sois doux
- Sois sans crainte, je vais me couvrir et prendre mon temps
Tu es si jolie que je ne veux pas te décevoir.
Quelques temps plus tard, rapportant chacun une brassée de bois, ils regagnent le chalet
Personne ! Le feu rougeoie doucement dans lâtre
mais de la soupente où se trouve le vrai lit, ils entendent des chuchotements mêlés de fou rire
Rosette nest pas seule
mais vous avez déjà deviné qui est avec elle !
Jérôme dévale léchelle de meunier et un peu penaud il avoue :
- OH
Rosette ! Une braise sur laquelle il ne faut pas souffler.
Et tous les trois nous éclatent de rire
Il nest pas besoin de grands discours pour comprendre que lun et lautre, ils viennent de passer de doux moments dans les bras des deux filles. Mais cest en catimini quils regagnent le chalet où Rémy dort profondément, ronflant comme un avion !
Peu de temps avant laurore, les chiens se mettent à hurler. Tout le monde se lève rapidement après nous nous habillons en hâte
Rémy saisit sa vieille pétoire qui est dissimulée dans un coin en disant :
- Il doit y avoir des loups qui traînent
Ne les laissons pas approcher !
Le bétail sagite dans les enclos et les chiens hurlent face à la montagne
Il ny a pas de doute ! Des prédateurs rôdent ! Rémy lâche deux coups de feu successifs qui se répercutent dans la montagne et dit dans sa moustache :
- Pour le reste de cette nuit on est tranquilles mais il faudra veiller
surtout pour les chèvres des gamines !
Quelques heures plus tard, tout le monde est sur pied
Après un copieux petit déjeuner, Rémy, Jean et Jérôme saffairent à édifier lenclos pour les jeunes veaux
La tâche est rude
Il faut enfoncer des pieux de châtaignier dans le sol, tendre des fils de fer barbelés
Heureusement les deux chiens veillent sur les bêtes
Ils sont bien dressés, dès que lune delle séloigne un peu trop, lun ou lautre des bouviers a vite fait de la ramener près des autres
Le travail est à peine terminé que le tracteur tirant une grande remorque arrive au tournant de la mauvaise piste qui monte de la vallée : Cest un des fermiers qui amène les jeunes veaux.
La journée passe vite
Le fermier est redescendu dans la vallée emportant les premières tomes de fromage et quelques bidons de lait.
Lorsque les bêtes sont parquées dans les enclos, tous les trois avalent un repas copieux et reconstituant
Lair de la montagne
ça creuse et le travail de la journée était bien éreintant
Jean et Jérôme regardent à une dizaine de mètres en contrebas les deux filles qui vérifient lenclos de leurs bêtes et Rémy fume sa pipe à côté de la porte du chalet. Soudain, il leur dit :
- Ne restez pas plantés là à peigner la girafe
Allez les aider.
Il ne faut pas le dire deux fois
Moins dun quart dheure plus tard, le travail achevé, Rosette et Claire rentrent dans leur chalet en disant presque en même temps :
- Nous allons manger, si vous voulez restez près de nous
Les quatre jeunes gens bavardent gaiement et font plus amplement connaissance. Cest ainsi que les garçons apprennent que les deux jeunes filles sont pensionnaires dun lycée agricole près de Grenoble où lune et lautre se préparent à reprendre lexploitation agricole de leurs parents. Puis un lourd silence sinstalle, comme une sorte de gène
Claire sempare dun broc et dit :
- Je vais chercher de leau pour demain matin
Jean a compris le message instantanément et sort derrière Claire, laissant Jérôme en compagnie de Rosette. Tous deux main dans la main descendent jusquà la source puis remontent vers le chalet. Jean qui porte le broc plein sapprête à se diriger vers la porte du chalet quand Claire le tire par la main. Comme la veille, ils contournent le chalet, escaladent les trois marches branlantes qui conduisent au fenil et enlacés, ils sécroulent dans le foin odorant.
Les soirées où les garçons sont à lestive se passent toujours de la même manière : à Claire et Jean, le fenil, à Rosette et Jérôme la soupente
Ce sont des étreintes ardentes chaque soir avant que les garçons ne regagnent discrètement leur gite.
Lété passe vite
Jean et Jérôme sont de plus en plus souvent à lestive et Rémy samuse de leur manège
Nen a-t il pas fait autant il y a bien longtemps quand il courtisait la mère de la Marie des Ormarets
Souvenirs
Il faut bien que jeunesse se passe
La rentrée est proche
Jean et Jérôme accompagnent Rosette et Claire pour redescendre leur troupeau dans la vallée... pendant que Rémy reste seul à lestive pour quelques semaines encore
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