54.5 Il Y A Cours De Conduite Et Cours De Conduite.
Jeudi 02 août 2001
Le lendemain de ce nouvel après-midi de sexe chaud bouillant, mais aussi dintense sensualité et de complicité grandissante en compagnie de mon beau mâle brun, je me réveille très excité.
Car aujourdhui, cest sûr, il va revenir. Je ne me pose même pas la question, il me la dit. Hier, en partant, il ma demandé un truc bien précis pour cet après-midi. Et je lui ai dit oui. Alors, cest sûr, il va revenir chez moi, tout comme il est revenu me voir chaque après-midi de la semaine.
Son kif, je le partage à fond. Jy ai même déjà pensé, dune certaine façon. Pas si précisément, pas avec tant de détails ; mais je sais que jai déjà imaginé cette situation.
Alors, le fait de lentendre annoncer, préciser par ses propres mots ; le fait de découvrir que lui, le mec avec qui jai envie de réaliser nimporte quel fantasme, ait dans sa tête celui-là précisément, si proche du mien ; voilà qui me donne dincroyables frissons.
Mon imagination travaille, essaie déchafauder les circonstances, les gestes, les attitudes, les sensations, les détails, lintensité des plaisirs de ce moment à venir ; elle fait des plans dans le vide, car rien ne se passera comme je lai envisagé, cest une évidence ; quimporte, je ne peux empêcher mon imagination de divaguer, entraînée par mon excitation débordante.
Je crois que depuis que Jérém ma annoncé son envie, je nai pas passé plus dune minute sans y penser, et sans bander comme un âne ; je crois même que jen ai rêvé cette nuit ; ou, plutôt, ce matin : un rêve moite, se traduisant par une jouissance survenue sur le seuil entre sommeil et veille.
Pourtant, peu à peu mon excitation semble se mêler à un autre sentiment, de toute autre nature. A force dy penser, jen arrive même à me demander si cest vraiment une bonne chose dassouvir son kif.
Dans ma tête, ça cogite dans tous les sens ; plus le moment approche, moins je suis sûr de pouvoir assurer ; tout en étant consumé par lenvie.
Le problème est que je lui ai quand même promis ; si je me dégonfle, il ne va pas être content ; si je me dégonfle, il va me prendre pour un guignol ; si je me dégonfle, notre « pacte » scellé avec une grande tape complice dans la main ne tiendra plus ; et je pourrai faire une croix sur mon kif à moi.
Même si je ne sais toujours pas ce que je pourrais bien lui demander en guise de kif « retour ». Cest quand même un comble : jai lopportunité de proposer 1/ au mec qui me fait le plus deffet au monde, 2/ quelque chose qui me ferait vraiment plaisir, et mon imagination semble partie en RTT.
Certes, il y a bien de trucs « inédits » qui me feraient vraiment kiffer, mais ils sont toujours placés dans la « liste noire du bobrun » : jai essayé de lembrasser pas plus tard que hier, il na pas voulu ; jimagine que demain il naura pas toujours pas changé davis sur le sujet.
Le fait est que, lorsque je pense « kif » avec Jérém, je me dis que jaimerais surtout pouvoir lui faire de véritables câlins sans peur de me faire jeter ; lui offrir une tendresse quil saurait recevoir sans se braquer ; ou même, je peux toujours rêver, quil pourrait partager avec moi.
Pourtant, je sais bien que si je veux pouvoir mener le jeu, je dois rester réaliste ; pour mon kif, il va falloir la jouer fine : il va falloir trouver quelque chose de très sensuel et très sexuel à la fois ; jaimerais à la fois le faire jouir comme un fou et le câliner sans crainte.
Ça doit bien pouvoir se faire, il doit bien exister un moyen : mais à chaque fois que jessaie de me représenter une image, une position, une pratique, mon imagination patine très vite et finit immanquablement par glisser sur son fantasme à lui, celui-ci très bien défini, en revanche. Un kif bandant et déstabilisant. Car, il faut bien lavouer, il moblige à me questionner sur ma relation avec mon bobrun, à me demander ce dont jai vraiment envie avec lui, compte tenu des limites quil impose à notre relation ; à me demander si ces limites sont vraiment figés dans le marbre ; et à comment je réagirais si un jour ils devaient bouger de façon significative.
Bref, plus la matinée avance, plus ça me prend la tête. Heureusement
Oui, heureusement, à 11 heures précises, jai cours conduite avec le sexy et fouineur Julien. Je sens que ça me faire du bien, que ça va me changer les idées.
En marchant vers lautoécole, je me surprends à compter sur lindiscrétion déjà légendaire de ce mec qui ne semble pas connaître lexistence même du mot « tabou », pour me laisser questionner au sujet du « bobrun qui fait la gueule », même si la définition ne semble plus vraiment dactualité à présent.
Son aisance et son franc parler, associés à une bienveillance que jai ressenti à mon égard, font que je me sens étrangement à laise avec ce « presque inconnu » ; cours après cours, je commence quasiment à le percevoir comme un pote. Un peu curieux, un peu envahissant parfois, mais un pote quand-même. Drôle et charmant.
Sauf que, à peine cinquante mètres plus loin, je me dis que je nai pas à laisser rentrer cet inconnu, si ouvert desprit soit-t-il, dans ma vie intime.
Non, le mieux cest de me concentrer sur ma leçon de conduite, dessayer déluder ses immanquables questions.
Le voilà le sexy Julien, dans sa voiture, sur le petit parking de lautoécole, garé tout en travers, à cheval sur deux emplacements, dépassant de tout côté. Sa façon de se garer est à limage de sa personnalité, débordante de toute part, ne passant pas inaperçue pour un sou, prenant beaucoup de place.
Naaaan, franchement, ce coton noir bien tendu sur ses épaules, soulignant parfaitement le relief de ses pecs, marquant ses tétons, moi jappelle ça, un scandale absolu ! Ça ne devrait pas être permis d'être aussi sexy ; et, en plus, de porter un débardeur de ce genre !
Je nai même pas encore croisé son regard ; mais dès quil rentre dans mon champ de vision, je suis instantanément assiégé, assailli, dépassé par son charme dévastateur, et par toutes les envies que ce corps et cette jolie petite gueule savent inspirer.
Vraiment, ce mec pue le sexe à plein nez, ça transpire par tous les pores de sa peau ; cest insoutenable, tellement il est à hurler.
Et même si je sais que rien nest possible entre nous, parce que :
1/ je suis fou amoureux de mon bobrun, dautant plus amoureux que cette nouvelle complicité entre nous me donne des ailes et me fait rêver à bien de choses ;
2/ je cite le beau moniteur : il « ne baise que les nanas » ;
la simple vision de ce mec est une déchirure, une brûlure insoutenable ; lenvie quil provoque est violente.
Pour arranger le tout, le bogoss maccueille avec son sourire incendiaire.
Je me dis parfois que je suis trop sensible au charme masculin, trop facilement ému par la vision dun beau garçon ; mais là, on touche dans ma tête à des sommets de sexytude où seul saventure mon bobrun. De plus, le beau moniteur possède un côté souriant et joueur, un aspect de sa personnalité qui fait que tous les soucis sévaporent dans ma tête dès le premier regard.
Jai tout juste le temps de lui serrer la main que Sandrine débarque à son tour. Elle ne pouvait pas rester chez elle pour une fois ? Heureusement, comme dhab, cest elle que le bogoss fait conduire en premier (cool, je vais encore me retrouver seul avec lui, situation propice pour un nouveau moment « confessions sur un bobrun qui fait (plus) la gueule ; cest un hasard ou le bogoss a voulu lui aussi sassurer dun moment « entre mecs » ?).
Me revoilà « condamné » au délicieux supplice de la banquette arrière, ce poste dobservation, de « matage », détude de bogoss.
Plusieurs informations à ce sujet, aujourdhui.
La première : depuis la dernière fois, Julien a fait quelque chose à ses cheveux : il a dû passer chez le coiffeur. Autour de la nuque, cest plus court ; mon regard est immédiatement aimanté par cette lisière où la peau nue du cou se couvre petit à petit de cheveux fins et doux, puis taillés en dégradé ; je suis comme hypnotisé par cet « endroit », je ressens une très forte envie de poser des bisous, ça me donne presque le tournis ; je dois me faire violence pour ne pas avancer mon buste et poser mes lèvres là où elles sont si violemment attirées.
Sur le haut de la tête, les cheveux sont beaucoup plus longs, et une fixation au gel plaque et maintient la crinière très fournie et presque blonde vers larrière ; et là, ce sont mes doigts qui ont envie de se poser dessus, de se faufiler dedans, débouriffer, de défaire, de remettre en place, de caresser doucement, longuement ; soudaine, impérieuse envie de voir ce brushing définitivement défait après une bonne partie de jambes en lair.
Deuxième info : le bogoss sent terriblement bon. Deux différentes sollicitations olfactives viennent chatouiller mes narines ; la première, se dégageant justement de son brushing. Le bogoss est bien assis sur le siège passager, la nuque plaquée contre lappui-tête ; et moi, assis juste derrière lui, je ne me prive pas davancer mon buste pour apprivoiser cet effluve qui remonte de sa nuque... shampooing ? produit pour fixer les cheveux ?
Je ne le saurai jamais. Car une deuxième sollicitation olfactive simpose à mes narines, autrement plus puissante, me détournant de la première : maintenant jen suis certain, le bogoss a changé de déo. Les vitres ouvertes à lavant laissent lair rentrer et se brasser vers larrière, mapportant cette fragrance par grandes « rafales », comme autant de gifles olfactives ; et plus mes narines sont percutées, plus je me dis que cette fragrance subtile nest pas un déo ; ça aurait plutôt lair dun parfum au bouquet plus riche, charmeur, un parfum que je ne connais pas mais dont le seul nom possible me saute aux yeux, comme une évidence : « Fraîcheur de bogoss ».
Troisième info : son sourire est à la fois attachant et coquin, son rire in et très sensuel.
Sa voix un brin « éraillée » se balade en permanence entre vibrations bien masculines et dautres plus caressantes, plus douces ; son accent du sud plutôt marqué, très chantant, avec cette façon de doublement rouler les « R » bien au fond de la gorge quont certains gars du cru toulousain, le rendant définitivement craquant.
Quatrième info : après notre discussion de la dernière fois, depuis que je sais quil sait que je le kiffe et que ça lamuse, je nai plus trop de scrupules à me livrer au « jeu du retro » ; même, plus du tout. Ainsi, nos échanges de regards et de sourires sont nombreux, marrants, complices, excitants.
Jadore savoir quil sait pour moi et Jérém et que ça crée une sorte de complicité entre nous.
Cinquième info : depuis la dernière fois, Sandrine semble avoir radicalement changé dattitude vis-à-vis du boblond ; exit la reine des glaces ; sans transition, place à une midinette sous le charme, limite impressionnée par laura du beau moniteur.
Putain de mec
il a réussi son pari
je me souviens très bien de ses mots, quelques jours plus tôt : « Elle fait la difficile, mais tu vas voir, dans une semaine, elle va me manger dans la main
».
Une semaine est passée ; et cest exactement limpression quelle donne ce matin, lui « manger dans la main ». Elle qui croyait tenir les rênes de jeu de séduction, traitant Julien avec une sorte de condescendance polie, le prenant de haut avec un regard semblant annoncer : « il est gentil, quoi, mais il ne maura jamais » ; cest la même Sandrine qui est désormais tout sourire en regardant le beau moniteur, la voix mielleuse (cest écurant) en sadressant à lui.
Je me demande bien ce qui a bien pu se passer pour quil y ait un tel changement dattitude. Jai dû rater un épisode.
Quand soudainement je réalise
ah, putain, le petit con
il a dû finir par la mettre dans son lit
oui, à tous les coups cest ça
à mon avis, pouffe Sandrine na pas dû lui bouffer que dans sa main.
Lidée que le beau Julien ait pu tremper son bon biscuit dans le bol de cette nana me paraît très vite plutôt désagréable ; alors, jessaie de leffacer de mon esprit en me délectant de cette essence de bogoss qui se distille sous mes yeux sur le fil de cette insolente jeunesse, à la fois effrontée et touchante, qui se dégage de lui en permanence.
Ce mec est une charmante canaille, un adorable fripon. Mais en même temps, il y a quelque chose de très classe chez lui, une élégance naturelle qui dépasse et transcende son côté queutard invétéré.
Le cours de Sandrine se termine. Il était temps. Il me tardait vraiment de la benner en bas de chez elle pour rester en tête à tête avec Julien.
Bye bye la brunasse. Sache que, dans labsolu, je ne te veux pas de mal ; mais je vais quand même mener mon enquête ; et si jamais japprends que tu as posé tes sales pattes sur le bogoss, je te bute. Rien de personnel
« Ca va toi ? » minterroge le bogoss dès que nous retrouvons seuls, tout en menvoyant son plus beau sourire, lumineux, communicatif et contagieux.
« Oui
» je lui réponds en lui souriant à mon tour.
« Vas-y, engage-toi dans lallée vers le centre-ville
on va éviter Esquirol
».
« Pas besoin aujourdhui
».
« Ah, voilà autre chose
tu as donc revu ton brun qui fait la gueule
».
« Il fait plus la gueule
» je réponds sur un ton enjoué.
« Ooohhh !!! Toi
» fait-il sur un ton surjoué, mais tellement drôle « toi tas lair dun mec qui sest drôlement bien fait baiser
».
Ça y est, grillé sur la ligne de départ. Sacré personnage, ce Julien.
« Je ten prie
» je tente desquiver, très amusé, mais aussi un peu gêné par le caractère très direct de ses mots.
« Cest pas vrai ? » fait le beau moniteur, sûr de son fait.
« Arrête, sil te plaît... ».
« Vas-y, raconte
».
« Tu es mon moniteur, on doit rester professionnels
» je tente.
« Men branle
crache le morceau, je te dis
».
« Quest-ce que tu veux que je te dise ? Il est revenu tous les jours depuis lundi
».
« Cool
et il ta bien baisé
».
« Arrête, sil te plaît
».
« Cest un bon coup au lit, au moins ? ».
« Tu peux pas imaginer
».
« Tas bien kiffé, alors
».
« On peut dire ça, oui
».
« De toute façon, ça se voit
tas pas du tout la même tête que la semaine dernière
le bonheur cest simple comme un coup de queue
pas vrai ? ».
« Je ten prie
».
« Pas vrai ? » il insiste, son irrésistible sourire lubrique montant très vite à ses lèvres.
« Et en plus il va revenir cet après-midi
» je balance.
« Il te la dit ? ».
« Oui
».
« Jespère quil va pas te poser un lapin
».
« Je suis sûr quil va venir
».
« Et pourquoi, ça ? ».
« Pour rien
» je tente de me reprendre en réalisant soudainement que je viens de faire un petit pas de trop.
« Maintenant, ten as trop dit et pas assez dit, allez, balance ! » il insiste
Je tourne sur le pont St Michel et mengage sur les allées.
« Jattends
» il insiste, en me fixant avec un regard à la fois interrogatif, impatient et marrant, les sourcils en chapeau, une étincelle bien coquine dans les yeux.
« Tu memmerdes
» je tente de balayer son insistance dun revers de main.
« Et je vais pas arrêter tant que tu mauras pas dit
».
Jadore ce petit jeu du chat et de la souris. Je me sens vraiment à laise avec ce mec, même plus à laise quavec ma cousine Elodie, notamment pour parler de ma relation avec Jérém, surtout quand ça touche au sexe : car ce mec est chaud comme la braise, ce mec est un « Jérém » en presque blond ; et jai le sentiment que ses ressentis pourraient me donner un nouvel éclairage sur ceux de son alter ego brun. Certes, Julien ne semble pas du tout intéressé par le plaisir entre mecs, mais son attitude ne montre aucune hostilité vis-à-vis de cela ; au contraire, je ressens en lui une forme de la curiosité « intellectuelle » à ce sujet ; bref, un « pote » avec qui il fait bon de parler de tout.
Mais pas de choses si intimes ; il faut que je désamorce sa curiosité.
Cest en marrêtant au feu au croisement entre Boulevard Carnot et de la Rue de Metz, le coin de lil attiré par la Halle aux Grains au loin à ma droite, que jarrive à placer :
« Il ma demandé un truc bien chaud pour cet après-midi
mais cest trop intime pour en raconter plus
ninsiste pas, sil te plaît, vraiment
».
« En tout cas
» fait Julien en rigolant « il est chaud du bulbe, ton mec ! ».
Ah, oui, que, oui, il est chaud du bulbe, oui. Je trouve lexpression très drôle. Mais il y a autre chose qui me touche dans ses mots ; et que je relève presque mécaniquement :
« Si seulement cétait mon mec
».
« Cest pas mon mec en tout cas, je tassure
».
« Je ne sais pas trop quoi en penser
».
« Cest pas pour « penser » que vous allez vous revoir, apparemment
» il se marre.
« Depuis quelques jours on dirait que ça sarrange entre nous
» je continue sur ma lancée « mais je sais que tout peut changer très vite... ».
« Arrête un peu de pleurnicher, Nico
tu as la chance de baiser avec un mec que tu kiffes comme pas permis, quil te fait kiffer ta race en te baisant
et puis, sil revient te sauter tous les jours, cest quil aime ça
».
Voilà le genre de discussion que jaime avoir avec Julien.
« Ca, il aime baiser, cest sûr
».
« Tais-toi, et écoute-moi
sil revient tous les jours, cest quil ne peut pas sen passer
».
« De tirer son coup
».
« Mais la ferme
cest toi quil vient baiser
et sil ne peut pas sen passer, cest quil te kiffe
rappelle-moi, depuis combien de temps ça dure, déjà, votre petit ménage ? ».
« Presque trois mois
».
« Et vous avez baisé très souvent ? ».
« Presque tous les jours depuis
parfois, plusieurs fois par jour
».
« Ah, quand même
moi je te dis que sil continue de venir, ça veut dire quelque chose
quand on baise juste pour baiser, on se lasse vite, et on va tout aussi vite voir ailleurs
cest pas les occasions qui doivent lui manquer
non, tu nes pas quun coup pour lui
».
« Si tu le dis
».
« Je laffirme, même
».
« Oui, tu dois avoir raison
».
« Et pourquoi ça te pose problème de faire ce quil ta demandé ? ».
« Cest vrai
il me la demandé
» je lâche, tout en admettant et réalisant cela en même temps. Oui, il me la demandé en quelque sorte.
« Ça te branche ? » il mavait dailleurs lancé Jérém après avoir exposé son kif.
Il mavait demandé si jétais daccord. Et ça, cest carrément une première.
« Si cest son kif, ça va le rendre dingue
alors, tout à lheure, tu taccroches, parce que tu vas prendre cher ! ».
« Facile à dire
».
« Je nai pas envie dêtre encore sa
».
« Sa quoi ? ».
« Sa
sa
».
« Sa
salope ? ».
« Oui
à chaque fois que je cède à ses envies, je redeviens sa salope, et je ne veux plus ça
».
« Arrête un peu Nico
il ta balancé son fantasme, car il veut le vivre avec toi
cest pas mal, non ? ».
« Cest sûr
».
« Si tu lui dis non, il ira chercher à lassouvir ailleurs
encore, si ça ne te branchait pas
mais tu en as aussi envie que lui
».
« Cest vrai
».
« Tu sais, tu peux être la pire des salopes au lit, le tout cest de ne pas lui laisser toujours le contrôle de la situation ; surprends-le
tu dois trouver le moyen déquilibrer les rapports de force
il ta proposé un kif
à toi maintenant de lui en proposer un qui te fait bander
»
« On a fait un deal
».
« Un deal ? ».
« Jacceptais son kif et lui il acceptait un kif à moi
».
« Il a accepté ? ».
« Oui
».
« Bien joué, mec
» fait le beau moniteur en levant la main pour taper dans la mienne, geste qui me donne des frissons en me rappelant le pacte scellé avec mon bobrun ; puis, il continue « et cest quoi ton kif à toi ? ».
« Je ne sais pas encore
».
« Il a accepté un deal sans connaître la contrepartie ? ».
« Oui
».
« Cest vraiment quil te fait confiance
».
« Cest vrai
jy avais pas vraiment pensé
mais en attendant, je ne sais toujours pas quoi lui proposer
».
« Cest malin
tas envie de quoi, toi ? ».
« Jai envie de lembrasser et de lui faire des câlins
».
« Cest tout ? ».
« Cest énorme, cest tout ce quil ne veut pas que je lui fasse
jai aussi envie de lui dire à quel point je laime
».
« Ah, oui, quand même
».
« Cest tout ce quil ne veut pas entendre
».
« Tu dois lui dire ce dont tu as envie ; si tu as des envies, tu existeras à ses yeux et il te respectera ; pour le reste, fais gaffe à choisir le bon moment, et la bonne manière
tu dois sentir quand certains mots simposent, alors que dautres doivent attendre
».
« Cest pas simple tout ça
».
« Ne lâche jamais le morceau sous prétexte que cest difficile
ne te dis pas que tu ne vas pas y arriver, sinon tu pars perdant
ne regarde pas le sommet de la montagne, sinon la tache va te paraître insurmontable ; fixe-toi des objectifs intermédiaires, mets toute ta force pour les atteindre et réjouis-toi quand tu y es arrivé
».
« Tu as bien raison
jen ai atteints quelques-uns, de ces objectifs intermédiaires, cette semaine
et il ny a pas de raison que ça ne continue pas
».
« Tiens, un exemple au hasard, moi avec Sandrine
plus elle faisait sa difficile, plus ça me donnait envie de la pécho
résultat des courses, jai ramé, mais je nai jamais lâché le morceau, et jai fini par lavoir
».
« Cest vrai ? »
« Oui
» fait-il avec un beau sourire coquin et fier « lautre soir on a eu un petit rapprochement
».
« Ah, je me disais bien que toi aussi tavais lair bien en forme
et elle aussi, elle a bien changé dattitude
».
« Carrément
je fais cet effet aux filles
surtout après quelles ont vu la bête
».
Petit con, va
« Tas couché avec elle ? ».
« Pas encore, pas tout à fait
pour linstant, on a juste fait les préliminaires
».
« Elle ta fait une gâterie ? ».
« Nico, tes insupportable
cest quoi les préliminaires ? Tu veux un dessin ? » fait-il en levant soudainement le ton de la voix sur un ton enjoué et très drôle, le tout « noyé » dans son rire à gorge déployée, éclatant, bondissant, juste magnifique.
« Non, non, je ne veux pas les détails
».
« Disons quelle ma sucé
» il continue une fois son rire dissipé, tout en gardant sur son visage ce son petit sourire de jeune loup aux longs crocs « disons quelle a tout pris mais quelle a tout recraché
».
Soudainement, limage du boblond en train de prendre son pied avec cette Sandrine saffiche dans mon esprit. Dune part, jaime bien lidée que celle qui jouait les forteresses imprenables ait fini par capituler devant tant de bogossitude ; mais en même temps, elle me devient soudainement tout à fait antipathique ; car, en attendant, elle la eu entre ses lèvres, elle a pu découvrir le bonheur de tenir son plaisir de mec dans sa bouche, elle a pu sentir la puissance de son sexe, son attitude pendant la recherche du plaisir ; elle a eu la chance de le sentir vibrer sous la puissance de l'orgasme, sentir la puissance de ses jets, connaître son goût, la chaleur de son jus. Et a tout recraché. Quel gâchis ! Quand je pense quen plus elle va bientôt avoir la chance de se faire secouer pas ses coups de reins, ça me rend dingue.
Nous arrivons au parking de lauto-école.
« Tu ten es plutôt bien tiré aujourdhui
je pense quil ne te faudra pas beaucoup de cours de plus pour être prêt pour lexam
».
« Merci, jai pas vu le temps passer
».
« A samedi alors
».
« A samedi
».
Je mapprête à quitter la voiture, lorsque Julien matt lavant-bras, geste qui moblige par reflexe à me retourner vers lui ; le bogoss plante ses yeux coquins dans les miens et là il me balance une bonne réflexion tirée de celle que je pourrais appeler « Lencyclopédie du bogoss baiseur » :
« Dis-toi que les mecs c'est comme les poêles, ça se tient par la queue
mais pas que
pas que
».
Je lance un dernier regard à ce mec qui croque la vie par les deux bouts, ce bogoss qui drague, charme, baise tout ce qui bouge ; je me dis quil a raison ; je me dis quil ny a pas lieu de me soucier pour les conséquences de ce kif ; il faut juste le vivre ; je me sens soudainement libéré de toute angoisse.
Certes, ce kif pourrait représenter une sorte de retour en arrière : un fantasme terriblement bandant, certes, mais qui impliquerait de me retrouver à nouveau dans une position de « premières révisions » vis-à-vis de mon bobrun, de revenir à ce moment où il ny avait vraiment que le sexe « entre nous », où jétais le mec qui obéit à toutes les envies de sa queue.
Pourtant, jai le sentiment que cette fois la situation est quand même bien différente ; car, si ce kif ressemble dans son postulat à une relation de dominant à soumis, il a quand même été validé dun commun accord entre Jérém et moi, sur un scénario que nous partageons et que nous avons décidé de réaliser tous les deux, explicitement, avec une certaine complicité.
Certes, son kif nécessite dun minimum de préparation pour en préserver toutes les promesses de plaisirs et de sensations toutes les unes plus excitantes que les autres.
Pourtant, au-delà du côté pratique, jai voulu également voir dans son « annonce » une nouvelle marque ce cette nouvelle et grandissante complicité entre nous ; le fait quil me considère enfin comme un partenaire de jeux sexuels et non pas juste un objet sexuel dont il est le seul maître.
Depuis quil vient chez moi, surtout depuis que je lui ai parlé, jai enfin limpression que les choses évoluent dans le bon sens « entre nous » ; jespère juste que ce kif ne va pas tout gâcher. Jespère juste que, submergé par la situation excessivement excitante, par la sexualité débordante de mon beau mâle brun, et par les nouveaux, intenses plaisirs qui sannoncent, je saurai trouver le moyen de ne pas retomber dans la soumission totale.
De toute façon, je me suis engagé ; et en plus, jai grave envie de ça. Et puis, si le « match » daujourdhui se solde par un « résultat » trop déséquilibré, il me reste toujours le « match retour » de demain, avec à la clé larme secrète de mon kif pour rééquilibrer les scores.
Oui, ce petit con de Julien ma vraiment donné un bon cours de conduite ; enfin, deux : le plus intéressant nétant pas forcement au sujet du code de la route.
Lorsque jarrive à la maison il est 12h30. Je déjeune avec maman. Il est tout juste 13h20 lorsquelle part travailler. Je me retrouve seul à la maison, seul avec mon excitation et mon impatience fébriles. Comment tenir jusquà larrivée de mon bobrun ? Si encore je connaissais lheure de sa venue, je pourrais essayer dapprivoiser les minutes ; sans repère précis, je navigue à vue.
Jessaie de lire ; je ny arrive pas ; jessaie la télé, le tour des 5 chaînes est vite fait, dautant plus en plein après-midi : plus je zappe, plus ça me donne envie de me pendre.
Même la musique narrive pas à me distraire ; internet non plus, je fixe lécran sans savoir où aller.
14h00. Je me douche, me rhabille, mallonge sur le lit. Je vais tenter une petite sieste. Je suis trop fébrile, je narrive pas à me détendre, la branlette me guette.
Quelques minutes plus tard, je me relève, je me remets à lordi, foudroyé par une soudaine envie décrire quelques mots, par le désir de laisser une trace de tout ce bouleversement qua connu ma vie depuis que Jérém sy est rué dedans.
Jouvre une page blanche et jécris quelques mots :
Jérémie a 19 ans. Il est brun, des beaux cheveux assez courts, toujours bien coiffés, un torse en V magnifique, des épaules carrées, sculptés par le rugby, un cou puissant.
Aujourd'hui, en cette fin d'année de lycée, il porte un t-shirt blanc bien moulant, cou en V assez profond d'où dépasse une chaîne dorée. Son t-shirt est comme une deuxième peau qui semble taillée sur mesure tant il met en valeur les lignes magnifiques de son torse.
Quelques mots bien naïfs, qui resteront tels quels pendant tant dannées, avant que je ne trouve la force de me remettre au clavier et développer ce que javais entamé à ce moment-là.
Jaurais certainement pu aller plus loin dans lécriture ce même après-midi, si mon élan navait pas été coupé en plein vol par le couinement de mon portable annonçant larrivée dun sms tant attendu.
Il est 14h35. Le message dit :
« J arrive ».
Message auquel je mempresse de répondre :
« Ok, à de suite ».
Jestime quil va lui falloir à peu près 10 minutes pour être chez moi. Le compte à rebours vient de commencer. Je sauvegarde le fichier sous le nom « Le t-shirt de Jérém » me promettant dy revenir très vite et jéteins lordinateur.
Je ferme les volets, je mallonge sur le lit, le cur qui tape très fort dans ma poitrine ; dans la pénombre, je fixe le plafond, les murs, les meubles, jessaie de passer en revue cette chambre où tout désormais me parle de mon bobrun, ce bobrun qui va débarquer dune minute à lautre comme un ouragan sexuel.
Allongé dans la pénombre, les dernières minutes me paraissent interminables ; je bande dur, ma respiration saccélère, les battements de mon cur grimpent jusque dans ma gorge, cognent dans ma tête. Sans cesse, je regarde lheure lumineuse du radio-réveil, je guette le moindre bruit dans lentrée.
Soudainement, une idée sillumine dans ma tête : une image, une position, un ensemble de sensations simposent dans mon esprit ; je sais désormais ce que je vais lui proposer demain : cest un truc tout aussi sensuel que sexuel ; un truc où je pourrais autant le câliner que le faire jouir ; le plaisir sexuel aidant, si besoin, à lui faire accepter une tendresse que je compte bien lui offrir.
Cest pendant cette excitante réflexion que jentends la porte dentrée souvrir.
Maintenant je ne peux plus reculer : mon bel étalon est là ; jai fait tout ce quil ma demandé.
Hier, en partant, il ma dit : « Jai un kif
».
Je lui ai dit : « Quel kif ? ».
Il a dit : « Demain je vais revenir
».
Je lui ai dit : « Ça, cest mon kif aussi
».
Il a dit : « Et tu vas mattendre dans ta chambre
».
Et jy suis.
Il a dit : « Tu vas mattendre dans le noir
».
Et jy suis.
Il a dit : « Tu vas mattendre à poil, allongé sur le lit, sur le ventre, la tête vers la fenêtre
».
Et jy suis.
Il a ajouté : « Non, garde plutôt un débardeur
».
Et je lai gardé.
Il a dit : « Je tenvoie un message quand je débauche
».
Je lui ai dit : « Je laisserai la porte dentrée ouverte, tauras quà la refermer derrière toi
».
Ça a semblé lui convenir.
Jen ai profité pour lui annoncer que moi aussi javais un kif.
Il a été étonné. Mais il a quand même tapé dans ma main lorsque je lui ai présenté la mienne. Et il est parti.
Et là, il est revenu.
Jentends la porte en bas qui se referme.
Jentends ses pas rapides dans lescalier.
Il approche.
Je lentends avancer dans le couloir.
Jentends la porte de la chambre souvrir ; la luminosité du couloir sinfiltre très provisoirement dans la pièce ; puis la porte se referme, replongeant la chambre dans la pénombre.
Il pénètre dans ma chambre, il vient en silence ; le voilà, létalon qui vient pour son kif, pour sa saillie dans le noir, à la rencontre dun cul bien offert.
Il a tout calculé ce petit con ; le noir, ainsi que ma position sur le lit, les deux combinés ne me permettant pas de le regarder. Jaime penser quil na pas imaginé ça sur un coup de tête ; jaime penser que, au contraire, cétait prémédité, que ça devait le chatouiller depuis un moment.
Non, je ne le vois pas mon bel étalon, mais je perçois très bien sa présence.
En condamnant le sens de la vue, celui qui a tendance à vampiriser tous les autres, mes autres sens tentent de prendre le relais pour répondre à lappel de mon désir dappréhender la bogossitude de mon beau mâle.
Jai le sentiment que cette expérience de frustration et de privation pourrait même mapporter des sensations nouvelles. Lessentiel est parfois invisible à nos yeux.
Alors, est-ce que la ligue des « 4 fabuleux », lOuïe, lOdorat, le Toucher et mon Ressenti Profond, réussira-t-elle là où la vue, sens tout puissant mais parfois distrait, car trop sollicité et trop excité, a échoué jusque-là ? A savoir, capter lessence, la vibration ultime de sa bogossitude ; et, par-dessus tout, est-ce que je vais avoir une autre perception de lui, de ses gestes, de ses attitudes à mon égard ?
Je tends loreille et jarrive à percevoir le bruit léger de sa respiration ; je nai pas besoin dautant deffort pour capter son déo, cette fragrance entêtante de bogoss qui me rend dingue ; sa sexytude crépite partout autour de lui, dans la pièce, incandescente, radioactive ; je ressens son excitation ; je ressens sa présence, comme un fluide épais qui vient de saturer la chambre à linstant même de son arrivée.
Un instant plus tard, des bruits bien familiers se présentent à mon oreille, la caressent, provoquant en moi une excitation inouïe.
Premier bruit, le cliquetis de la boucle de sa ceinture, quil défait lentement, calmement ; suivant, le zip de sa braguette, ouvert tout aussi lentement ; un bruit un peu plus sourd ensuite, ses pompes enlevées sans se baisser, sans défaire les lacets, en opposant juste un pied à lautre, nonchalance de jeune mec ; nouveaux cliquetis, cest la boucle de sa ceinture qui suit et accompagne le bruit de tissu glissant sur ses cuisses musclées, le short qui court le long de ses jambes pour finir abandonné sur le sol ; suivi dun double bruit très léger, tout juste perceptible, ses socquettes qui quittent ses pieds ; un instant plus tard, un bruit très connu, lun des deux les plus excitant qui soient : le glissement du coton extensible du boxer qui à son tour descend le long de ses cuisses et de ses jambes ; bruit suivi dune légère vibration se propageant dans le matelas, dans mon corps ; le boxer atterrit sur le lit, effleurant ma cheville au passage.
Le bogoss est là, dans ma chambre, dans le noir, nu ou presque, à peut-être un mètre de moi ; la queue en lair, certainement raide comme un piquet, pointant le zénith, prêt à assouvir son fantasme.
Jentends le bruit de ses pieds nus sur le sol ; plus il approche, plus son déo de jeune mec massomme.
Le bruit de ses pas cesse net lorsque ses jambes arrivent en contact avec le bord du lit. Je sens quil me regarde en silence ; jadore penser quil est peut-être en train de se caresser, tout en imaginant à quel point il va samuser, à quel point il va me faire couiner, à quel point il va prendre son pied. Il est peut-être en train de retarder linstant pour commencer à soccuper de moi pour faire monter encore son excitation. En tout cas, cette attente insupportable fait monter la mienne.
Enveloppé par sa présence invisible, c'est la tempête dans ma tête ; toutes mes sensations sont décuplées ; je vibre, transpire, je m'embrase ; mon corps devient hypersensible, ma peau toute entière est électrique ; dans ma nuque, mon dos et mes fesses, les frissons circulent en boucle comme des voitures sur un circuit de Formule 1 ; les cheveux sur ma nuque se dressent, les poils sur mes jambes et sur mes bras dansent la salsa ; même l'air qui passe dans mes narines m'apporte des frissons de plaisir ; mon ventre est en feu, mon entre cuisse frissonne : chacune de mes fibres crie leffet puissant que la simple présence chargée de testostérone de ce beau mâle est capable de lui provoquer.
Il ne ma même pas encore effleuré et je ressens de vagues intenses de plaisir parcourir mon corps.
Dans la pénombre, dans le silence, les secondes séternisent et je me consume de désir ; mais je nen ai pas fini de me laisser dévorer par le désir.
Je sens toujours son regard lourd sur moi ; mon ouïe très aiguisée arrive à capter un tout petit bruit sourd et répété ; jen suis sûr désormais, il est bien en train de se branler ; oui, jessaie de limaginer, en train de me regarder, allongé sur le lit, les pattes bien écartées, les fesses bien offertes, tout en se branlant.
Puis, ce bruit cesse à son tour. Je sens le poids de son corps écraser le matelas dans lespace entre mes jambes, le faisant se dérober légèrement sous mes chevilles. Le plaisir approche.
Nouveau bruit, lui aussi très familier et très attendu, le seul manquant à lappel, le deuxième bruit le plus érotique dans le processus de « dessapage » de bogoss : le glissement léger du t-shirt sur sa peau, le chuchotement très érotique du coton quittant son torse de ouf ; et dégageant en même temps un intense bouquet supplémentaire darômes de jeune mâle, un bouquet où jarrive à isoler son déo, bien sûr ; ainsi quune légère, agréable, délicieuse odeur de transpiration ; et aussi, comme une émanation de sexe, de phéromones mâles, on ne peut plus excitante. Dans la pénombre, je ressens très fort lodeur de son envie de mec. Jai limpression de perdre la raison.
Le premier contact entre son corps et le mien, se fait par ses mains ; elles se posent sur mes fesses, les empoignent fermement, les malaxent, les écartent ; dès le premier contact, cest comme si une nouvelle, puissante décharge électrique parcourait mon corps de fond en comble.
Un frisson qui narrive pourtant pas à effacer totalement une petite mais intense déception qui sempare de moi lorsque je suis saisi par limpression que le kif de mon beau mâle brun ne se résumerait vraiment quau fait de me baiser direct.
Mais alors que je mattends à sentir un bon crachat sabattre entre mes fesses écartées, je perds le contact avec ses mains ; ses mains que je retrouve un instant plus tard sur le bas de mon dos ; elles se posent à plat sur mes reins, remontent un peu ; ses doigts jouent avec mon débardeur, glissent dessous ; le contact est léger, pourtant (ou justement) suffisant à provoquer des étincelles explosives, sous ma peau, des séismes dans ma tête.
Ses mains remontent mon dos se faufilant entre ma peau et le tissu, elles remontent jusquà mes aisselles, tentent de se glisser sous mon torse, mouvement que je seconde en relevant légèrement ma tête et le haut de mon buste ; elles avancent encore, se faufilent sous mes pecs.
Cest là que jatteins le point de non-retour sensuel ; lorsque ses doigts atteignent mes tétons, les titillent avec insistance ; lorsquau même temps, son gland effleure mon entrejambe.
Cest là que je me sens perdre pied ; cest là que je sens lasile me tendre définitivement les bras.
La suite, « 54.6 Dans le noir, on voit parfois clair » à paraître dans très peu de temps.
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