Le Curé Du Village

L’été de mes 18 printemps est arrivé. Fils unique, élevé par des femmes suite au décès de mon père, je suis resté naïf et peu dégourdi. Ma mère et ma tante, très pieuses, m’ont éduqué très religieusement et ont entretenu mon côté puéril au-delà de ce qui est normalement admis. A l’école des jésuites, j’étais le plus timoré et objet des moqueries de mes condisciples. On me faisait croire n’importe quel canular. La moindre allusion aux réalités de la vie me faisait rougir. Mon attitude maniérée me valait mille brimades et vexations dont la plus douce était de m’isoler et de m’arracher mes vêtements en me traitant de lopette. Mon physique fluet de garçonnet et mes 1m58 contribuaient largement à cela. Le dimanche, j’avais plaisir à aller servir les différentes messes de la matinée à la paroisse de mon domicile. Les curés trouvaient ma crédulité bien pratique et en profitaient pour me bourrer le crane de leurs bondieuseries que je prenais pour argent comptant. Plus mature que leurs habituels s de cœur, je m’avérais plus fiable dans les tâches confiées. Et puis j’étais toujours là, taillable et corvéable à merci. Préparer la messe, nettoyer et décorer l’église étaient mes occupations préférées et la fierté des femmes de la maison.

Cette année, ma tante m’a emmené en vacances dans un petit bourg du Jura où, bien évidemment, je me suis rué offrir mes services au curé du village. Cela m’occupe entre deux randonnées en montagne et les pourboires laissés à l’occasion des obsèques ou des mariages arrondissent mon pécule. Le prêtre est un volumineux et truculent personnage au vocabulaire fleuri et à la gestuelle caressante avec chacun. Il ne manque jamais l’occasion d’embrasser l’un sur la joue, de tenir l’autre dans ses bras, de frapper de sa main le dos du troisième avec un dynamisme peu commun. Tout chez lui est sujet à plaisanterie, ce qui le rend particulièrement sympathique. Dès notre deuxième rencontre, il en est déjà à m’ébouriffer les cheveux de sa grosse patte velue en guise de bonjour et de me claquer les fesses pour l’au revoir.

A chaque fois je rougis violemment et ne me sens pas très à l’aise. Pourtant, le plus souvent, cette familiarité me plaît autant qu’elle me trouble.

Quelques jours après mon arrivée les températures extérieures s’affolent et la canicule s’annonce. En ce début d’après-midi particulièrement chaud nous avons rendez-vous pour célébrer des obsèques. J’arrive le premier et commence à œuvrer dans la sacristie quand l’imposant prélat annonce bruyamment sa venue d’un « bonjour » tonitruant. Il se plaint amèrement de la chaleur et finit par décider de ne porter aucun vêtement sous son aube. En quelques gestes précis le voici nu, le corps couvert d’une épaisse toison brune. Seul son court sexe imberbe et large dépasse de sa fourrure. Je suis au comble de la gêne et de l’émotion et ne sais comment me comporter en pareille circonstance. Mes joues sont écarlates et mes gestes empruntés alors que je prépare ma soutane et mon surplis sans pouvoir détacher mes yeux de cette montagne de poils indécente.

Ma bouche est sèche et mon cœur s’accélère encore lorsqu’il éructe : « Allez, déshabille-toi ; tu seras mieux ! ». Et, joignant le geste à la parole, il me dénude brutalement et me laisse là, pantois, au milieu de cette immense sacristie terriblement lumineuse. Je suffoque ! Le contraste entre nos deux corps est saisissant. J’endosse le rôle d’un David maigre, totalement imberbe, mon petit sexe exempt de la moindre trace de pilosité, mes seins marqués par de trop larges auréoles, mes petites fesses rebondies et creusées d’attendrissantes fossettes, mes jambes maigres, mes épaules droites et osseuses, mon visage aux traits délicats illuminé de grands yeux clairs et surmonté d’une touffe de cheveux châtain raides et désordonnés. Mes mains se placent instinctivement à l’entrejambe pour cacher mes ridicules attributs. Face à moi Goliath : la montagne de poils semble avoir été créée pour souligner mon aspect ridicule et étriqué. Il éclate d’un rire gras et bafouille : « Je ne vais pas faire ton travail à ta place ! Secoue-toi ! ».
Me voici donc propulsé dans l’église encore vide, terriblement nu et indécent, à me contorsionner pour préparer l’office en essayant d’être invisible, l’oreille aux aguets pour percevoir toute intrusion inopinée. Un calvaire ! Heureusement la scène se termine par l’endossement de nos tenues réciproques : habits sacerdotaux pour lui, soutane et surplis pour moi.

Lorsque l’office commence, je m’avance à petit pas vers l’autel précédant le colosse. Je suis affreusement gêné et persuadé que le public entier va percevoir ma nudité à peine couverte. Je me tortille et rends paradoxalement mon aspect intrigant pour les spectateurs. Heureusement, le public est peu nombreux et je ne connais personne. La messe des morts me paraît interminable et je me porte d’un pied sur l’autre, mal dans ma peau, agressé par les coutures de ma soutane, hanté par l'idée qu'elle va se déboutonner bouton après bouton et laisser voir mon impudique nudité. Par deux fois je trébuche en descendant l'escalier de l'autel et m'imagine chutant la tête la première mon habit troussé jusqu'aux épaules, glabre, soumis aux moqueries des participants. Lorsque le curé raccompagne le mort et la famille à l'extérieur de l'église, je cours me cacher à la sacristie, la honte aux joues.

Je me défais de ma vêture religieuse et m'aperçois, au moment de me rhabiller, que mes vêtements ont mystérieusement disparu. C'est à ce moment que le curé entre dans la pièce et pose sur moi un regard hilare. Il se saisit de ma soutane et me jette le surplis en disant : « Voici de quoi de couvrir. File tout ranger que nous en finissions ! ». Lorsque j'enfile l'ustensile, je m'aperçois qu'il est parfaitement transparent et s'arrête au-dessus de mon bassin en laissant bien voir mes fesses et mon sexe nus. Je me sens maintenant odieusement exhibé sans l'avoir choisi. Mais curieusement je commence à éprouver du plaisir à me montrer ainsi. Ce petit corps que je n'ai jamais vraiment aimé me parait soudain désirable.
Je traîne à ranger, trousse le surplis, esquisse un pas de danse, tourne sur moi-même, m'imagine être applaudi pour la beauté de ce corps dénudé. Je n'aimais pas mon petit sexe, le voici devenu terriblement joli. Je détestais mes petites fesses, je les imagine désirables. Et l'un après l'autre tous les reliefs de mon corps, qui me paraissaient quelconques et vulgaires lorsque j’étais habillé, ont gagné en valeur en s'offrant au regard sans voile. Là où la honte est passée, le plaisir commence.

C'est donc tout guilleret que je réintègre la sacristie les bras chargés des outils de l'Office. Le curé s'est à nouveau paré de sa fourrure naturelle et me regarde entrer les yeux voilés de désir. Il m'aide à décharger mes mains, m’ôte mon surplis et me prend doucement dans ses bras. Ses grosses pattes velues excitent mes seins, pelotent mon ventre et mon dos, séparent mes cuisses et mes fesses. Sa bouche vorace dévore mes lèvres. Sa langue envahit ma bouche. Tous mes sens sont en révolution. J'aime le frottement de sa fourrure sur ma peau nue. J'aime la force qu'il exerce pour aller dévoiler totalement mon intimité. Ses deux mains écartèlent mes fesses. Je me penche pour lui faciliter la tâche. Un gros doigt humide rentre doucement dans mon cul puis commence à tourner comme s’il voulait en élargir l’accès. Je manque d’air et mes poumons s’emballent. Je hoquette, émets de petits cris et respire bruyamment. Mon amant-agresseur ne s’y trompe pas et augmente son activité. Une main caressante se saisit de mon sexe et de mes bourses. Je suis un prisonnier comblé. Peu de temps après, je me retrouve à plat ventre sur un haut tabouret, les mains cramponnées à ses pieds carrés, le cul offert. Sa large et courte queue entre en moi doucement puis s’agite de plus en plus fort dans mes tripes. J’écartèle mes cuisses et mes fesses pour l’aider dans sa besogne. Les premiers mouvements me paraissent douloureux puis le plaisir s’invite à la fête. Je suis devenu le fourreau de son désir et le réceptacle de sa jouissance, et peut-être bien de la mienne.


Lorsque je sens son foutre chaud s’éparpiller dans mes viscères il étouffe un cri rauque « Que c’est bon, nom de Dieu !». Pourtant il continue à s’agiter dans mon ventre et à me branler fermement et de plus en plus vite en me murmurant des « je t’aime » pathétiques. Je continue à m’exciter et finis par expulser ma semence sur le sol dallé en poussant plusieurs cris suraigus. Mais rien ne l’arrête et je le sens reprendre de la vigueur dans mon cul. Je suppose que mon tortillement sous l’assaut n’y est pas pour rien. Il sort pourtant de moi et me propose d’aller « prier dans un endroit plus adapté ». Quelques secondes plus tard je me retrouve « à l’équerre », bras et tête sur l’autel du chœur, pieds au sol. Il entre en moi à nouveau en récitant une prière en latin et en ponctuant chaque vers par un violent coup de reins. Je retiens un hurlement et psalmodie un curieux bruit de gorge qui s’amplifie à chaque choc entre son bas ventre et mes fesses. Mon corps entier vibre de plaisir, s’échauffe et se couvre d’une abondante sueur. Il éjacule à nouveau et reste inerte, m’écrasant le dos de tout son poids. Lorsque son sexe ramolli me quitte et qu’il se redresse, je m’effondre au sol, épuisé.

Je garderai de ces vacances sympathiques la double image d’une région à découvrir à pied, aux paysages enchanteurs et celle de mes premières sensations de jouissance. Je n’ose dire de réconciliation avec ce corps que, jusqu’ici, je n’aimais guère et qui est soudain devenu un magnifique instrument de plaisir. Je me suis depuis débarrassé de mes croyances religieuses mais ai gardé souvenir de ce curé sans foi ni loi qui me fit découvrir le plaisir de plaire. Inutile de vous dire que, pendant trois semaines, nous nous sommes vus chaque jour pour faire exulter nos corps avec l’intense félicité de transgresser une loi céleste, sans retenue. Nous étions sans cesse conscients que de nombreux clercs avant nous ne s’étaient nullement gênés pour s’offrir pareille aventure. Je me suis souvent projeté des images mentales d’orgies conventuelles ou de synodes prétextes à lupanars. Lorsque j’y repense je sens mon corps qui s’échauffe et se creuse pour recevoir des attributs virils comme ceux de ce clerc bestial et sans morale. Autosuggestion aidant, j’en sens le va et vient ramonant mes viscères, excitant tout mon être, et j’exulte.

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