Le Nez
Quelle conne ! Quest-ce que je suis conne ! Depuis la nuit que jai passée chez Sébastien, tout va de travers. Je mappelle Adeline et je suis dans la merde.
Cela a commencé il y a quelques semaines, lors de la fête de lentreprise qui memploie. Elle avait lieu dans une salle de réception dun grand hôtel. Il y avait suffisamment despace pour y caser quatre cents employés et une piste de danse.
Je métais retrouvée à côté de Sébastien, sur une des grandes tables rondes. Les places étaient tirées au sort, mais à ma gauche il ny avait personne. Un absent de dernière minute probablement. Jai donc exclusivement discuté pendant tout le repas avec Seb.
Je le connaissais de vue. Il travaille dans un autre service. Cest un grand brun, avec de larges épaules, beau gosse et viril. Il doit avoir mon âge, approcher la trentaine quoi.
Au fur et à mesure que la soirée avançait, ses petites remarques à double sens devenaient de moins en moins innocentes. Je me sentais flattée et légèrement excitée, par ce charmant beau parleur au sourire enjôleur.
Après le repas, on a dansé, collés lun à lautre. Il ma subtilement caressée par petites touches, sans rien laisser paraître. Javais le ventre en feu et ma petite culotte était trempée. Lui aussi était dans un état dexcitation difficilement dissimulable, avec cette bosse qui déformait son entrejambe.
Gênée, jai prétexté un besoin urgent, pour aller misoler dans les toilettes, messuyer et nettoyer ma culotte. Merde, mais quest-ce qui marrivait ? Je réagissais comme une ado avec des hormones en folie.
Je suis en couple avec David depuis cinq ans et nous allons bientôt nous marier. Tout est prêt : église, traiteur, DJ, fête dans un vieux château, liste de mariage, robe de mariée, voyage de noces et invités. David est lhomme de ma vie ; avant lui cétait le néant et il ny aura pas daprès. Cest lui point barre.
David est un tantinet asocial, casanier et na pas beaucoup damis, mais ceux quil a, cest pour la vie. Je suis sa princesse, son âme sur. Il me comble dattentions, de cadeaux et de surprises, plus agréables les unes que les autres. Cest un cordon bleu, ce qui ne gâche rien. Au lit cest génial, il est tendre, inventif, attentif à mes désirs et cherche toujours à me donner du plaisir.
En sortant, jai vu que Sébastien mattendait. Sans mot dire, il ma prise dans ses bras et ma embrassée. Je me suis complètement laissé aller et ma langue a rejoint la sienne. Ce que je venais de faire navait servi à rien, jétais à nouveau trempée. Il ma caressé un sein et a descendu sa main jusquà mon entrejambe. Il a relevé ma robe, a mis sa main dans ma culotte humide et sest occupé de mon clitoris.
Jai brusquement fait un bond en arrière. Ce nétait pas possible, quelquun pouvait nous voir. Pas mal de gens savaient que jétais fiancée et certains connaissaient même David. Paniquée, je me suis enfuie, jai récupéré mon sac à table et je suis passée en vitesse au vestiaire. Jai pris ma voiture sur le parking et foncé à la maison. Ouf, je navais pas recroisé Seb.
Arrivée à la maison, jai jeté toutes mes affaires dans le panier à linge sale de la buanderie et je me suis douchée. Heureusement, David dormait déjà quand je me suis couchée à côté de lui. Quelle soirée, javais failli craquer pour ce séducteur et javais dû me masturber sous la douche pour me calmer.
Le lendemain, David était déjà levé quand je me suis réveillée. Dommage, javais espéré une bonne partie de jambes en lair, pour finir dapaiser mon excitation de la veille. Je lai rejoint dans la cuisine et jai essayé de lattirer dans le lit, mais devant sa froideur, jai laissé tomber. Je craignais quil se doute de quelque chose.
Le reste du samedi et le dimanche étaient passés lentement. David ne prêtait pas attention à mes avances et mes tenues sexy.
Lundi, jai été contente de retourner au travail et laisser derrière moi, latmosphère tendue du week-end. La journée est passée tranquillement, mais dès le lendemain Sébastien a refait son apparition. Il mattendait dans le coin pause, vers la machine à café. Trois étages en-dessous de son bureau, cétait à peine discret.
Il voulait discuter de ce qui sétait passé entre nous. Il souhaitait continuer notre aventure, sûr que cela valait le coup. Selon lui jétais une femme exceptionnelle et il ne faisait que penser à moi. Jaurais dû être plus ferme et lenvoyer sur les roses à linstant même.
Les semaines suivantes furent un long siège. Il menvoyait des fleurs et des petits cadeaux. Je nai pas osé démentir, quand ma collègue a cru que cela venait de mon fiancé. Sébastien mattendait près de la machine à café à la pause, au resto à midi et le soir à la sortie. On pouvait dire une chose de lui, il était persévérant.
Tout cela flattait mon ego et peu à peu mes défenses faiblissaient. Après quatre semaines de cour assidue, jai fini par accepter de dîner avec lui le vendredi. Cétait à moitié pour men débarrasser et à moitié parce que jaimais être désirée.
Vendredi jai compris que linvitation se déroulerait chez lui et jai failli annuler. Javais déjà monté une fable pour David, avec une réunion de travail tardive, en visioconférence avec New York. Jai finalement accepté dy aller, jai pris ma voiture et lai suivi jusque chez lui.
Son appartement était grand. Il avait une cuisine ouverte, donnant sur une grande pièce à vivre, qui faisait office de salle à manger et de salon. Il devait être bon cuisinier car cela sentait très bon. Jai été étonnée, quand il a mis un troisième couvert.
- Cest pour mon ami Laurent. Il est de passage et comme cest la seule occasion de le voir avant des mois, jétais obligé de linviter.
Je me suis sentie rassurée. Sil y avait un autre invité, Seb ne pourrait pas pousser trop loin ses avances. Laurent savéra être une sorte de clone de Sébastien, très sympathique, qui ma tout de suite mise à laise.
Le repas sest avéré aussi délicieux, que le fumet lavait laissé espérer. Les deux hommes, amis de longue date, échangeaient une multitude de vieux souvenirs, mais mavaient parfaitement intégrée dans leur conversation.
Jétais enchantée, le repas, la conversation, le vin, tout était exquis. Je passais vraiment un bon moment, alors que javais craint de devoir repousser les avances dun mâle en rut, toute la soirée.
Le dessert flambé était bien chargé en alcool. Ensuite, nous nous sommes assis dans le salon pour prendre un digestif. Jétais au centre dune sorte de compétition amicale, pour savoir lequel me ferait rire et me charmerait le plus.
Assise sur le canapé entre les deux hommes, je ne savais plus où donner de la tête. Soudain, Sébastien sest penché et ma embrassée dans le cou. Quand je me suis tournée vers lui, Laurent lui ma mis la main sur la cuisse. Les deux hommes se sont collés à moi et ont commencé à me caresser tout le corps.
Mes sensations étaient exacerbées par lalcool que javais bu et qui mavait détendue. Pendant que Laurent caressait mes seins et membrassais, Sébastien à genoux, ma remonté la jupe et ma enlevé ma petite culotte noire et sexy, choisie ce matin.
Je me suis rapidement retrouvée nue. Pendant que Sébastien me faisait un cunnilingus, Laurent sest levé et ma prise par la nuque pour que javale son sexe. Jai commencé à le sucer pendant quil mimposait le rythme.
Je ne comprenais pas comment jen étais arrivée là, mais je ne voulais pas arrêter. Un orgasme ma submergée et Sébastien est venu sunir Laurent pour une fellation. Jen suçais un, en masturbant lautre, puis je changeais. Ils ont joui pratiquement en même temps.
Ensuite, ils mont portée à deux dans la chambre, sur le grand lit. Laurent ma pénétrée en missionnaire pendant que Seb me léchait les seins et me caressait le clitoris. Ils ont échangé leurs places à plusieurs reprises, pendant que je cumulais les orgasmes.
Ils mont mise à quatre pattes. Lun ma prise en levrette et jai sucé lautre. Là aussi, ils ont interverti plusieurs fois leurs places, jusquà ce quils jouissent encore, quasi en même temps, dans mon ventre et dans ma bouche.
Jétais épuisée, toutes ces sensations étaient merveilleuses. Deux hommes rien que pour moi, jamais je ne laurais imaginé et jamais je navais joui comme ça. Ils mont caressée pendant un moment, le temps quils reprennent des forces.
Laurent sest couché sur le dos et ma demandé de me mettre sur lui. Il ma pénétrée et a commencé à aller et venir dans ma chatte. Sébastien sest positionné derrière moi et a posé son sexe sur mon anus. Jai à peine eu le temps de minquiéter pour ma virginité anale, quil sest enfoncé dans mon rectum.
Cette double pénétration était incroyable. Sentir ces deux hommes bouger en moi en même temps, ma fait jouir plusieurs fois. Ils se sont vidés, toujours aussi synchronisés et jai senti leurs spermes chauds menvahir le corps. Je dégoulinais de partout, mon entrejambe et mes cuisses étaient toutes poisseuses. Heureusement que je prenais la pilule. Tant pis pour les risques, ils étaient minimes.
Le réveil a été brusque. Je ne savais plus où jétais. Mes derniers souvenirs me revinrent en mémoire. Ils avaient encore échangé leurs places et cette fois cétait Laurent qui menculait. Javais dû mendormir, épuisée après ce dernier assaut.
Merde ! Il était 5h30, comment allais-je pouvoir justifier une absence aussi longue ? David navalerait jamais que la réunion avait duré aussi tard, cétait débile comme excuse. Seb et Laurent dormaient de part et dautre et jétais encore au milieu.
Je me précipitai dans le salon, récupérai mes habits et les bijoux que javais enlevé, je mhabillai comme je pus et courus dehors. Une fois dans la voiture, je réalisai lampleur de la merde dans laquelle je métais mise. Je ne me trouvai aucune excuse. Sans capote en plus et je le regrettais, mais sur le moment je men foutais.
En arrivant, je me déshabillai à nouveau dans la buanderie et laissai mes habits dans le panier. Je nosai pas prendre une douche de peur de réveiller David et me lavai comme je pus dans lévier. Heureusement, Il dormait quand je me glissai tout doucement dans le lit.
Quand je me suis réveillée quelques heures plus tard, David était parti courir et jen profitai pour me doucher. Comment avais-je pu céder aussi facilement ? Je réalisai quils avaient un système bien rodé et que je ne devais pas être à première à tomber dans leur guet-apens.
Je métais laissée enculer, je nen revenais pas ; cétait une chose que javais toujours refusé à David. Javais adoré, mais ce serait une expérience unique et David ne devrait jamais savoir que je lavais trompé. De cette manière-là en plus.
Quand David revint, il était renfrogné et ne me posa, heureusement, pas de questions sur la fausse réunion. Comme je voulais faire profil bas, je ne relevai pas et essayai de léviter toute la journée. Le soir venu, jai craint quil ne veuille faire lamour. Jétais encore trop irritée. Mon vagin et mon anus me brulaient et javais peur quil ne remarque quelque chose.
Heureusement, il sétait couché, sans rien demander. Dimanche il mignora encore, à mon grand soulagement, car javais peur de me trahir. Jallais bientôt me marier et ne comprenais pas mon coup de folie. Comment avais-je pu me comporter de la sorte ? Dorénavant, je serais dune fidélité à toute épreuve. Du moins je lespérais.
Lundi, jeus la frayeur de ma vie. Je ne lavais pas remarqué, car je ne mettais jamais mes bijoux le week-end, mais ma bague de fiançailles manquait à lappel. Je fouillai partout, mais ne la trouvai pas. Je lavais mise vendredi matin, mais javais enlevé mes bijoux pendant que
je ne voulais plus y penser.
Cétait la bague de fiançailles de la grand-mère de David. Elle lui en avait fait cadeau, en lui demandant de la donner à lamour de sa vie. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Ses parents étant morts quand il était petit, cétait sa grand-mère lavait élevé. Il lavait adorée et allait régulièrement fleurir sa tombe.
En allant au travail, javais la boule au ventre. Je devais parler à Seb, pour savoir sil lavait trouvée. Malheureusement, il nétait en vue nulle part, et ne vint pas me voir de la matinée. Laprès-midi, je montai à son étage. Il nétait pas à son bureau, mais je le trouvai à la machine à café, discutant avec une jolie blonde.
Il cherchait une nouvelle idiote à baiser. Jétais vraiment une salope et une conne pour mêtre faite avoir, par ce Casanova de pacotille et son copain.
- Seb, jai une question à te poser, pour un dossier.
- Maintenant ? Ça ne peut pas attendre ?
- Non désolée, cest urgent.
Il salua la blonde et me suivit plus loin dans le couloir. Il avait lair agacé.
- Quest-ce que tu me veux ?
- Je vois que tu as une nouvelle cible en vue, maintenant que tu mas baisée.
- Je ne tai rien promis et tu as plus quaimé. Tu as pris ton pied comme jamais, non ?
- On sen fout. Je cherche ma bague de fiançailles. Je ne la retrouve plus. Est-ce que je lai laissée chez toi ?
- Non. Jai fait le ménage samedi, mais je ne lai pas vue.
- Merde ! Regarde à nouveau sil te plait. Je vais encore fouiller chez moi.
Sur ce, je labandonnai et retournai à mon bureau. De retour à la maison, je fouillai de fond en comble, voiture comprise. Rien. Jétais paniquée. Comment expliquer la disparition de cette bague ? David finirait par le remarquer. Javais peur.
Le reste de la semaine fut un cauchemar. Sébastien mavait informée ne pas lavoir retrouvée, puis mavait ignorée. Maintenant quil mavait eue, il se foutait de mes problèmes. Moi, jangoissais de ne pas retrouver la bague et devoir expliquer sa disparition.
Je rentre donc ce vendredi soir après le travail, en me traitant de conne, pour la merde dans laquelle je me suis fourrée. Comme je nai aucune excuse, jai décidé, poussée par le désespoir, que ce soir je vais faire la totale à David et lui offrir mon cul. Ma « virginité » devrait lui faire plaisir, car ça fait plus dune semaine quil ne ma pas touchée. Jespère quil sera suffisamment content, pour me pardonner.
En ouvrant la porte, jai comme une sensation de vide. Tout est éteint, alors que David rentre toujours avant moi. Je fais un tour sans rien voir de particulier. En arrivant dans la cuisine, je vois la table encombrée, ainsi quune lettre en évidence. Je la prends et commence à la lire.
Tu oublies toujours quel est mon métier. Tu me présentes comme un chimiste, car cest plus simple à expliquer. Cest vrai, mais secondaire. Je suis un nez et sans me vanter lun des meilleurs au monde. Jai en mémoire des milliers de senteurs, ce qui me permet de créer des parfums.
Quand tu es rentrée de ta fête dentreprise, jai senti son odeur sur toi, son parfum, sa transpiration et également ton désir.
Cela ma fait très mal et jai mis plusieurs jours à men remettre. Comme tu nas pas récidivé, jai mis cela sur le compte dun accident de parcours et jai laissé tomber.
Vendredi, lexcuse dune réunion tardive était cousue de fil blanc. Quand tu es rentrée le samedi à 6h passées, jai compris que cette fois tu avais franchi le pas. Je ne voulais pas le croire, mais je sentais ces deux hommes sur toi. Tu puais leurs odeurs et leurs spermes. Ils sétaient vidés en toi. Jai attendu que tu tendormes pour aller vomir et pleurer sur la fin de notre couple, de notre vie et de notre amour.
Jai regardé dans le panier à linge et jai senti sur ta culotte que tu les avais même laissés te sodomiser, ce que tu mas toujours refusé.
Jai récupéré la bague de ma grand-mère ; tu ne la méritais plus. Elle est pour lamour de ma vie, ce que tu nes pas, de toute évidence.
Nayant plus de famille, jai informé mes rares amis, que le mariage était annulé et jai démissionné. Aujourdhui les déménageurs sont venus prendre mes affaires et jai fait le ménage avant de partir.
Je regarde la table et vois quil a laissé tous les cadeaux que je lui avais fait, tout au long de notre relation : montre, portable, pulls, pantalons, livres. Je suis KO debout. Il ma quittée. Je narrive pas à comprendre ce qui marrive. Je suis en état de choc.
Je déambule comme une âme en peine dans la maison et remarque que les cadres avec nos photos sont vides. Dans les albums de vacances, il ne reste que les photos où je suis seule. Je fouille la maison. Il ne reste plus aucune trace de lui, toutes ses affaires ont disparu, de même que tous les documents pour notre mariage.
Je les retrouve dans la poubelle. Je vois les signes de sa rage à effacer notre vie à deux : documents, billets, réservations déchiquetés et photos réduites en confettis. Je regarde dans mon portable et remarque, quà un moment donné, il a également effacé toutes les photos de nous deux. Il a fait le ménage, comme promis, il ne reste plus aucune trace de notre couple.
- NOOOOOOOON !
Je mévanouis.
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