Collection Homme Femme. Conte De Noël (1/4)
Mon histoire a lieu à quelques jours de Noël.
Jhabite dans le XVIe arrondissement, un appartement coquet au dernier étage dun immeuble, qui fait rare et très recherché à Paris, possède jardin dhiver et jardin dété.
Jhabite non loin de la station de métro « porte de Saint-Cloud ».
Le métro et moi, cela fait deux, comme de nombreuses Parisiennes, je nai pas de véhicule, mais avec un bon portable et de bonnes applications, rapidement, je me sers de taxi venant me chercher au bas de chez moi.
Il faut dire que je sors peu, vivant même en recluse depuis la disparition de Joy, mon amie, elle ma quitté, il y a six mois, après une longue maladie, elle avait un cancer du sein.
Cest en juillet aux portes de lété quelle aimait tant que les choses se sont accélérées jusquà lissue fatale.
Elle est morte dans mes bras dans notre maison de Normandie où nous possédons une vieille ferme où elle avait son atelier de ferronnerie dart et moi de vieux chevaux que jempêche de finir à labattoir.
Elle voulait être incinérée, ce qui a été fait, son urne est enterrée dans notre propriété au mépris des interdictions.
Les chevaux, nous en avons trois, deux vieilles juments et une jeune pouliche de deux ans, qui devaient finir en steaks suite à un accident dans un pré après sa naissance.
Depuis la mort de mon amie, je nai pas eu le cur dy retourner, mais aucune crainte, nos chevaux sont nourris et entretenus par le haras voisin que nous payons pour ce travail en notre absence.
Je me rends compte que je dis « nous » comme si Joy était toujours là, il faut dire que mon amie était lamour de ma vie, nous nous connaissions depuis la plus tendre enfance.
Cest vers la fin de notre adolescence que nous avons compris les sentiments qui nous unissaient et que nos corps aspiraient à être unis de façon fusionnelle.
Je me souviendrais jusquà mon dernier souffle de cette nuit, pendant ce week-end où nous avions couché ensemble dans cette chambre dans lancienne maison de mes grands-parents disparus à ce jour, où nos parents avaient accepté que nous restions seules cet été-là.
Joy avait déjà lenvie de créer des objets dart, à ce titre elle faisait ses études dans ce domaine, quand nous sommes arrivées, elle est tombée amoureuse de la grange et de la ferraille dans un coin, accumulé par mon grand-père.
Dès le premier jour, elle avait appris à se servir du chalumeau, pour découper et ressouder des pièces entre elles et en faire des statuts ou statuettes.
Dans la nuit, je me suis retrouvé pour la première fois dans ses bras et au matin, je devais admettre que jétais née pour aimer les femmes et repousser les hommes.
Pendant deux ans, nous avons réussi à cacher notre amour, mais dès que nous avons été majeurs, nous nous sommes affranchies des conventions et nous avons emménagé dans cet appartement de la porte de Saint-Cloud.
Nous lavons payé ensemble moi grâce à un pécule hérité de mes grands-parents et parents, comme je lai dit, nos anciens étant morts et mes parents ayant disparu dans un accident de la route en se rendant dans la maison de Normandie.
Jai touché un pactole de leur assurance, laccident nétant pas de leur fait, mais dun chauffard qui avait brûlé un stop avec un taux dalcool hors de la réglementation.
Quant à Joy, son apport a été fait grâce à ses sculptures qui se vendent à prix dor dans une galerie parisienne.
Il y avait douze ans que nous vivions ici et en Normandie, je refuse de passer sur le lieu de laccident de mes parents aussi, cest en taxi passant par lautoroute que nous nous y rendions chaque fois quune idée de statut germait dans la tête de mon amie.
Douze ans dun bonheur parfait, faite principalement de caresse et de baiser fougueux sur lensemble de nos corps.
Cest Noël dans trois jours, ma télé est allumée et aux infos, il y a un reportage sur le froid et les SDFs, quelle nest pas ma surprise de reconnaître la bouche de métro aux bas de chez-moi.
Je regarde par la fenêtre passant dans le salon dhiver, une forme est couchée sur les grilles dune aération, mais aucune caméra, le sujet a dû être enregistré.
« Penser à eux, avec ce froid, un signe de bienveillance envers ceux qui nont rien comparez à vous qui allez passer un Noël joyeux, serait le bienvenu ! »
Cest la phrase que jentends quand je reviens devant ma télé, mais je mécroule sur notre canapé en larmes, quand ils font un reportage, pensent-ils à ceux, comme moi, qui pour la première fois vont passer Noël, seuls après la disparition de mon être aimé.
Cette phrase tourne dans ma tête, le lendemain ma femme de service vient me préparer mon repas comme tous les jours et ranger mon appartement.
Rosa, savez-vous faire la soupe de pois cassés avec de la saucisse de Morteau ?
Je nen ai pas dans la cuisine, mais je peux descendre en chercher et en faire cuire, maman ma appris à en préparer, jy mets de la crème fraîche !
Oui, quelle soit bien onctueuse.
Comme tous les matins à 12 heures 30, Rosa me quitte avec sur la table la soupe que je lui ai demandé de me confectionner.
Monsieur, vous dormez, je vous ai fait préparer de la soupe de pois cassés avec un gros morceau de saucisse, je voulais de la Morteau, cest de la Montbéliarde, mais cest tout aussi bon.
Monsieur, vous dormez.
Quest-ce que tu viens me faire chier, tas rien à faire que demmerder les gens qui dorment.
Jai mis une cuillère en plastique, vous pourrez la mettre à la poubelle après, je repasserais chercher la casserole.
Elle va me faire chier longtemps cette bourgeoise, elles nont rien à foutre que demmerder les gens ces salopes.
Sympa le gars, jai juste vu ses yeux sortant de son passe-montagne, je laisse la gamelle et je remonte me mettre au chaud, de ma terrasse dhiver, comme je lai fait hier, je vois ma gamelle à côté de lhomme allongé emmitouflé dans sa couverture.
Quand, jétais près de lui, jai senti lair chaud monter des grilles, vingt centimètres plus haut le froid glacial me traversait la peau.
Le lendemain, je redescends, chercher ma gamelle, la manière dont jai été reçu mayant refroidi, on peut essayer daider les gens, jai difficilement apprécié la façon de me faire traiter de bourgeoise.
Monsieur, excusez-moi de nouveau de vous réveiller, je viens récupérer ma casserole.
Cest moi qui mexcuse pour hier, javais plus de pinards et dargent pour en acheter, tas encore de la soupe, y avait longtemps que je navais pas fait un tel festin, ça ma rappelé ma grand-mère qui men faisait.
Dommage, cétait froid quand je lai mangé, ten as de la chaude ?
Il men reste dans mon frigo, si vous voulez monter, je vous la ferais cuire.
En même temps quil me dit ça, je vois la portée de ma proposition, faire monter cet homme, tous pouilleux chez moi, nest-ce pas prendre des risques, trop tard il sort de sa couverture, il est assez petit, je le dépasse dune tête.
Tas un endroit où je peux mettre ma carriole, jai tout mon chez-moi dans ce caddy, je connais les copains, il faut souvent nous battre pour ne pas nous faire dépouiller.
Javais une nouvelle ouverture pour lui dire que je navais pas dendroit, monter faire cuire de la soupe et la redescendre pour quil la mange.
Venez, nous allons passer par le parking, vous la laisserez dans ma cave, jai les clefs.
Cest dans lascenseur que la panique me prend, non pas quil semble agressif, mais lodeur, il puait littéralement, descendu, je lui ouvre la porte.
Merci madame, tu es bien gentille, je te préviens, tu nas rien à craindre de moi.
Je nen doute pas, vous semblez être un gentleman, je peux vous proposer quelque chose sans vous vexer.
Accepter davance.
Je vous fais couler un bain, je crois que ça ne vous fera pas de mal.
Regarde, je nai quune parole.
Dans lentrée, il laisse tomber sa vieille pelisse son gros pull, il enlève de vieille basket pleine de trous et finit par un jean qui pourrait tenir debout tout seul et sans parler du slip.
Prends ton temps pour le bain, y fait chaud chez toi, on se croirait en été.
Je file dans la salle deau, il me suit ouf, il navait pas de chaussette et ses pieds sont noirs de crasse.
Jouvre les robinets et dès que la baignoire est pleine, jarrête leau et je prends la direction de la porte.
Jespère que vous savez vous laver, jai mis des sels de bain, laissez votre slip au sol, nous nous en occuperons plus tard, je vais vous faire cuire votre soupe.
Je quitte la pièce et je tire la porte, cest bizarre, au plus loin que je ne me souvienne, ce doit être la première fois que depuis sa construction quun homme se trouve dans cet appartement.
Il y a presque une demi-heure quil doit barboter quand jentends quil mappelle, je viens vers la salle de bains pour écouter ce quil veut.
Madame, vous pouvez venir me faire voir, comment on met en marche la douchette, je veux me rincer.
Comme une nunuche, jentre comme je le faisais avec Joy quand elle mappelait, il est debout la douchette en main.
Mon amie et moi nous ne regardions que très rarement les films comiques, mais jai vu le film les visiteurs et leau de ma baignoire est presque si sale.
Il a les jambes qui trempent dans ce bouillon de culture, mais surtout, si cest la première fois quun homme rentre ici, pour la première fois, je suis à portée de bras de sa verge.
Comment peut-on naître avec une verge si longue, surtout pour un homme à la limite dune petite taille, il nest pas un nain, mais en rapport ses attributs sont disproportionnés.
Jessaye de ne pas la voir, mais quand je tourne le système qui évacue leau, je suis à quelques centimètres de cet engin, mon regard est fasciné, jai vu un documentaire montrant un serpent hypnotisant sa proie, je suis dans une situation identique.
Leau commence à baisser, il faut que je réagisse.
Asseyez-vous, je vais vous laver les cheveux et vous rincer.
Il sassied me cachant son engin, jen suis presque punie, je récupère la douchette et je la mets en marche tout en lui mettant du shampoing dans les cheveux, je le savonne, du jus encore noir coule, on se serait cru dans les corons à la sortie de la mine quand Depardieu et Miou-Miou se lavaient dans Germinal.
Je le rince et je fais une action folle, ma main passe sur son dos et sur son torse très velu, sans men rendre compte, insidieusement, elle descend pour finir par un de mes doigts qui vient la caresser.
Incroyable, je retire ma main comme si le serpent avait attaqué et je lui mets la douchette dans la main.
Finissez, je vous attends dans le salon dhiver.
Je quitte précipitamment la salle deau, un trouble profond masseyant, comment vais-je faire pour men débarrasser
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