Récits Érotiques De La Mythologie (3). Aphrodite, Déesse De L'Amour
AVERTISSEMENT : comme pour les récits historiques, ces textes sont préparés à partir de recherches sur le net et de textes libres de droit.
«La persuasion est fille d'Aphrodite. » (Sappho, Poèmes et fragments)
Aphrodite est la déesse de la Beauté, de l'Amour, du Plaisir et de la Procréation.
Elle fait partie des douze grands dieux Olympiens. Elle fut assimilée à Vénus chez les Romains.
Aphrodite, déesse de l'amour et assimilée à la déesse latine Vénus, inspira la passion amoureuse aux mortels comme aux dieux. Sans doute à l'origine une divinité orgiaque de la fertilité venue du Proche-Orient, elle est devenue, en abordant les îles grecques, la douce déesse de l'amour et des plaisirs.
DES POUVOIRS IMMENSES
Ses pouvoirs sont immenses : déesse aimable, elle protège les mariages, favorise l'entente amoureuse des époux, féconde les foyers, préside aux naissances. Elle fertilise aussi les champs. Mais elle peut être également une divinité redoutable, car elle symbolise bien souvent la passion que rien n'arrête, qui rend fous d'amour ceux qu'elle veut perdre ; elle ravage même les unions légitimes, poussent les époux à l'adultère, favorise la fécondité des amours illégitimes et incite les mortels à toutes les voluptés et à tous les vices. Aphrodite devient alors une déesse fatale, dont la ceinture magique donne à celui qui la ceint un étrange pouvoir de désirs perpétuels.
LES DEUX TRADITIONS : AMOUR PUR ET AMOUR « VULGAIRE »
Deux traditions différentes sont rapportées sur sa naissance ; tantôt on en fait la fille de Zeus et de Dioné, et tantôt une fille d'Ouranos (le Ciel), dont les organes sexuels, tranchés par Cronos, tombèrent dans la mer et engendrèrent la déesse, la Femme-née-des-Vagues ou bien "née du sperme du Dieu".
Aphrodite surgit nue de l'écume de la mer, chevaucha une conque aborda d'abord sur l'île de Cythère, mais comme c'était une toute petite île, elle se rendit dans le Péloponnèse et finalement s'installa à Paphos, dans l'île de Chypre, qui allait devenir son centre de culte principal.
Quand elle parut dans l'Olympe tous les dieux, mais beaucoup moins les déesses, furent stupéfaits d'admiration : jamais une telle beauté n'avait été admirée: sa peau était de la blancheur du lait, ses cheveux comme une rivière d'or liquide, ses yeux étincelaient comme des étoiles, ses formes étaient parfaites et elle exhalait un parfum suave de fleur.
Plus tard, Platon imagina l'existence de deux Aphrodite différentes : celle qui est née d'Ouranos (le Ciel), Aphrodite Ourania, déesse de l'amour pur, et la fille de Dioné, l'Aphrodite Pandémienne (c'est-il-dire l'Aphrodite Populaire), déesse de l'amour vulgaire. Mais c'est là une interprétation philosophique tardive, étrangère aux plus anciens mythes de la déesse.
De cette double naissance provient peut être la double personnalité d'Aphrodite, déesse de l'amour céleste et déesse de l'amour physique.
La mythologie lui prêta naturellement un grand nombre d?amants.
ADULTERE
Le paradoxe c'est que cette beauté, si raffinée, si délicate, on la marie au plus laid des dieux, le bossu Héphaïstos. L?amour est aveugle ! Ce qui ne l?empêche pas de coucher avec le plus beau des dieux, Arès (Mars), avec lequel elle sera prise au piège par une ruse de son époux. Homère raconte comment les dieux amants furent surpris, un matin, par Hélios (le Soleil), qui rapporta l'aventure à Héphaïstos.
Celui-ci prépara secrètement un piège : c'était un fil et magique, que lui seul pouvait manoeuvrer. Une nuit que les deux amants étaient réunis dans le lit d'Aphrodite, Héphaïstos referma le filet sur eux, et appela tous les dieux de l'Olympe.
Ce qui les remplit tous de la joie la plus vive. Les dieux, hilares, y vont de leur commentaire, en particulier Hermès, le dieu du commerce, qui dit qu'il voudrait bien, pour coucher avec Aphrodite, devoir être découvert par tous les dieux. Aphrodite maudit Hélios et sa descendance, c'est-à-dire Pasiphaé et ses filles Ariane et Phèdre.
A la prière de Poséidon, Héphaïstos consentit à retirer le filet, et la déesse s'enfuit, toute honteuse, vers Chypre, Arès vers la Thrace.
Des amours d'Arès et d'Aphrodite naquirent Eros et Antéros, Déimos (la Terreur) et Phobos (la Crainte), Harmonie (qui devint plus tard, à Thèbes, la femme de Cadmos).
LES AMANTS D?APHRODITE
On s'amusait bien à l?Olympe, puisqu'Aphrodite a également été l'amante de :
- Hermès, qui vit ainsi son désir se réaliser et de qui naît Hermaphrodite, mi-homme mi-femme.
- Dionysos, d'où nait Priape (la paternité est attribuée alternativement à Zeus ou Adonis)
- Hyménaios, le dieu du chant nuptial.
- Poséidon, d'où naît Rhodos.
QUAND APHRODITE ACCORDAIT SES FAVEURS AUX MORTELS
Parmi ceux-ci, on peut mentionner :
- le jeune Phaéton, dont elle fait le gardien immortel de son sanctuaire.
- l'Argonaute Boutès qu'elle rend père d'Éryx (roi sanguinaire qu'abattra Héraclès) et de Polycaon.
- le Troyen Anchise dont elle a Énée, qu'elle protège et aide à fuir Troie jusqu'en Italie, avant d'obtenir pour lui l'Immortalité que lui accorde Zeus.
- Adonis, le bel né de l'arbre à myrrhe. Quand sa mère ueuse, Myrrha, est transformée, Perséphone lui dispute l' et Zeus doit partager le temps d'Adonis : un tiers de l'année pour chacune et le troisième à son choix, qu'il passe toujours avec Aphrodite, jusqu'à ce qu'un sanglier le blesse mortellement.
LES MALEDICTIONS D'APHRODITE
Les colères et les malédictions d'Aphrodite étalent célèbres. La vengeance d'Aphrodite est terrible. Pour la vindicte, elle ne le cède en rien à Héra, mais si cette dernière ne poursuit les femmes que par jalousie, Aphrodite ne les frappe que lorsqu'elles la servent mal ou refusent de la servir, et les femmes sont alors tant ses victimes que ses instruments destinés aux hommes, plus rarement par jalousie, leur inspirant parfois des amours très difficiles ;
C'est elle qui inspira à Eos (l'Aurore) un amour insurmontable pour Orion, afin de la punir d'avoir cédé à Arès.
Elle châtia également toutes les femmes de Lemnos de ne pas l'honorer, en les affligeant d'une odeur insupportable, telle que leurs maris les abandonnèrent pour des captives thraces.
Les Lemniennes tuèrent tous les hommes de l'île, et fondèrent une société: de femmes, jusqu'au jour où les Argonautes vinrent leur donner des fils.
Aphrodite punit encore les filles de Cinyras, à Paphos, en les forçant à se prosti à des étrangers.
PROTECTRICE DE TROIE ET DE ROME
Sa faveur n'était pas moins dangereuse. Un jour, la Discorde lança une pomme destinée à être accordée à la plus belle des trois déesses, Héra, Athéna, Aphrodite. Il s'agissait de la fameuse « pomme de discorde »
Zeus ordonna à Hermès de les conduire toutes les trois sur l'Ida de Troade pour y être jugées par Alexandre, celui qui, plus tard, sera connu sous le nom de Pâris. Les trois déesses instituèrent devant lui un débat, vantant leur beauté, et lui promettant des présents.
Héra lui offrit la royauté universelle. Athéna, de le rendre invincible à la guerre. Aphrodite lui promit la main d'Hélène. C'est elle qui fut choisie, et c'est elle, par conséquent, qui est à l'origine de la guerre de Troie.
Pendant toute la guerre, elle accorde sa protection aux Troyens, et à Pâris, en particulier. Lorsque Pâris combattit en combat singulier contre Ménélas, et fut sur le point de succomber, c'est elle qui l'arracha au danger, et provoqua l'incident qui rouvrit les hostilités générales.
Plus tard, elle protégea également Enée, sur le point d'être tué par Diomède. Celui-ci blessa même la déesse. Mais la protection d'Aphrodite ne put empêcher Troie de succomber, et Pâris de mourir.
Toutefois, elle réussit à conserver la race troyenne et c'est grâce à elle qu'Enée, avec Anchise, son père, et Iule (ou Ascagne), son fils, portant les Pénates de Troie, réussit à s'enfuir de la ville en flammes, et à chercher une terre où il pourrait se donner une nouvelle patrie.
C'est ainsi que Rome avait comme protectrice particulière Aphrodite - Vénus. Celle-ci passait pour l'ancêtre des Julii, les descendants de Iule, donc d'Enée, et par conséquent de la déesse.
C'est pour cela que César lui éleva un temple, sous l'invocation de Vénus Mère, la Venus Genitrix.
LA DEESSE DU PLAISIR ET DE LA BEAUTE
Le culte d'Aphrodite s'associe le plus souvent à la sexualité humaine, mais ce n'est pas la seule prérogative de la déesse. Elle est en rapport avec les activités des jeunes filles en général. Les détails du mythe de Thésée et ses amours avec Ariane montrent une Aphrodite impliquée dans la sexualité hors mariage, tandis que celui-ci est du domaine d'Apollon. Le culte athénien, ainsi que celui d'autres cités grecques, l'associe à la fécondité.
Les attributions d'Aphrodite ont pu évoluer selon les époques et les cités. Cependant, en tout temps, ce sont surtout les jeunes filles et les femmes, plus que les hommes et les garçons, qui ont des devoirs envers la déesse.
La beauté féminine, précieuse aux jeunes filles en vue de leur mariage, aux femmes à qui elle facilite l'harmonie avec leurs époux, et aux courtisanes pour qui elle est une nécessité de leur commerce, se reflète dans les miroirs décorés de la figure d'Aphrodite, parfois offerts au temple de la déesse quand leurs propriétaires ont vieilli.
LE MYTHE D'APHRODITE
L'origine d'Aphrodite est assez complexe; elle est la résultante d'un mélange dans lequel l'Orient a fourni les premiers éléments. Tous les peuples de langue sémitique ont connu une personnification, le plus souvent localisée dans la Lune ou dans un astre brillant, qui incarne et l'idée de la fécondité féminine et celle de la fertilité universelle. Pour tous ces peuples en constante communication dans l'histoire, cette divinité représente l'amour physique chez la femme, la beauté qui en est le stimulant, la volupté qui en est le but, la maternité qui en est la récompense. L'Aphrodite des Grecs nous offre cette conception sous les traits à la fois les plus artistiques et les plus humains.
Quand l'amour se manifeste sous l'aspect de la pulsion, Aphrodite est appelée Pandémos, la vulgaire. Ses épithètes sont alors éloquentes : Androphonos, la tueuse d'hommes, ou bien Epithymbia, celle au-dessus des tombeaux, ou encore Hétaïra/Pornè, la protectrice des courtisanes, ou Scotia, la sombre.
Ce type d'amour, pulsion de vie ou, dit autrement, libido, qui ne connaît pas de limites, qui donne la vie mais aussi la mort, l'effroi mais aussi l'harmonie, est bien issu de la Terre. Dont sont issus aussi les humains, qui y sont soumis.
Moi Olga, je suis fille d'Aphrodite et je ne veux cesser de célébrer son culte. Mon Aphrodite est la déesse du plaisir et de l'amour profane.
Terminons par cet hymne composé par la poétesse Sappho qui fut, plus que tout et toute autre, inspirée par la déesse :
"Immortelle Aphrodite au trône brillant, fille de Zeus, noueuse de ruses, je t'en prie, ne brise pas mon âme sous l'angoisse et la douleur.
Mais viens à ma prière, si jamais tu as entendu ma voix au loin, et écoute, et quitte le palais d'or de ton père sur ton char attelé. Qu'une nuée de charmants moineaux t'amènent, agitant leurs ailes rapides autour de la terre sombre, depuis le paradis jusqu'au milieu du ciel. Ils sont tôt arrivés et toi, bénie, souriant à la manière des immortels, tu me demandes ce qui s'est abattu sur moi et pourquoi je t'appelle et ce que, dans mon coeur affolé, je désire le plus voir.
"Quelle beauté veux-tu maintenant conduire à t'aimer ? Qui te tourmente, Sappho ? Même si maintenant elle fuit, elle te suivra bientôt, et si elle rejette les cadeaux que tu lui offres, et si elle ne t'aime pas, elle t'aimeras bientôt, quand bien même elle hésite".
Viens, je t'en prie, dès maintenant, et soulage-moi de ces cruels soucis. Et que tout ce que mon coeur désire voir accompli soit accompli par toi, et soit mon alliée."
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