54.8 Le Jeune Loup À Poil Doré Et Le Bel Étalon À Poil Très Brun.
Samedi 4 août 2001
Le lendemain de cet après midi damour avec mon bobrun, je me réveille de très bonne heure. Il nest que 5h42 et je me sens en super forme. Je ne tiens pas en place, jai besoin de bouger, de me dépenser. Je prends mon petit déjeuner alors que la maison dort encore. Je laisse un message sur la table de la cuisine et je sors.
Le soleil se lève à peine sur la Ville Rose, le ciel sembrase de couleurs vives, dune richesse extraordinaire, sans cesse renouvelée au fil des secondes. La fraîcheur du petit matin chatouille ma peau, réveille mes sens. Lair nouveau sinfiltre dans mes poumons et me donne la pêche, jai limpression quelle na jamais été aussi douce ; je me sens si bien, empli despoir et de bonheur.
Je regarde la ville se réveiller petit à petit, et je me demande ce que fait mon bobrun à cet instant précis : à tous les coups, il doit être en train de dormir : qui sait à quelle heure il a dû finir cette nuit.
Je me demande comment se passe la coloc avec Thibault. Certainement bien, ils sont potes depuis si longtemps. Mais concrètement, quest-ce quils partagent au quotidien ? Est-ce quils dorment dans le même lit ? Ou bien, est ce que Jérém dort sur le canapé, pour éviter de perturber le sommeil du bomécano avec ses horaires décalés ?
Je me surprends à repenser aux questions qui mavaient inquiété à un moment, et notamment pendant cette nuit quon avait passé tous les trois ensemble ; cette nuit-là, pendant que nous nous emboitions dans une combinaison parfaite, javais vu les deux potes front contre front, les lèvres si proches, leurs désirs si brûlants ; au point que jen étais même venu à me demander si ma présence était quelque part un alibi, du moins dans la tête de Jérém, pour permettre aux deux potes de se rapprocher, de se découvrir, de se désirer ; et sans que cela ne remettre en question leur virilité, leur ego masculin, leur amitié.
Oui, je métais inquiété au sujet de la complicité sensuelle qui pourrait se manifester entre les deux potes ; de ces désirs longtemps enfouis et qui, dans la foulée de cette nuit où tant de tabous sétaient envolés, voudraient enfin trouver le moyen de sexprimer ; de la possibilité que les deux potes puissent avoir envie de découvrir le bonheur de mélanger leurs corps, leurs jeunesses, leurs plaisirs, leurs jouissances.
Evidemment, le fait que Jérém emménage chez le bomécano pratiquement le lendemain de cette fameuse nuit, avait encore mis de lessence sur le feu de mes questions, me procurant une forme de jalousie assez difficile à calmer. Est-ce quils repensent chacun de leur côté à cette fameuse nuit ? Est-ce que ça leur est arrivé den parler ? Est-ce quils vont le faire ? Est-ce que ça leur donne des envies, une raison, un précédent, un justificatif, une occasion, de recommencer, entre mecs ?
Pourtant, plus cette semaine magique avance, plus jai tendance à oublier mes inquiétudes à ce sujet ; je suis tellement accaparé par le bonheur de voir mon bobrun se livrer petit à petit à des gestes et à des attitudes tendres, touchantes ; cest un bonheur qui me rassure.
Je me dis quil est si bien avec moi je le sens, il me le montre que je narrive pas à imaginer quil puisse penser à aller voir ailleurs, même avec son meilleur pote. Tout comme je le suis, tellement comblé par mon Jérém, que je ne me vois pas aller voir ailleurs, nulle part ailleurs. Je regrette vraiment ce qui sest passé avec ce Mourad, ce mec rencontré devant le On Off ; une erreur, dans un moment de désespoir. Cest si loin de ce que je vis en ce moment avec mon bobrun.
Oui, je sens que Jérém est comblé, sexuellement, sensuellement ; et puis, il reste toujours le dernier rempart de leur amitié : que deviendrait-elle si jamais ils devaient franchir le pas ?
Alors, quand je pense à leur cohabitation, je ne suis plus inquiet que quelque chose puisse se passer entre eux. Je ne me pose plus des questions teintées de jalousie ; ce sont de toutes autres questions qui viennent à moi ; des questions anodines, banales, qui pourtant me touchent au plus profond.
Est-ce quils mangent parfois ensemble ? De quoi parlent-ils ? Est-ce quils regardent parfois la télé ensemble ? Rigolent-ils ensemble face à un truc drôle ? Commentent-ils lactu ? Ont-ils la même vision des choses, les mêmes idées, ou bien ils sont en désaccord parfois ? Comment sont leurs échanges ?
Jaimerais tellement être à la place de Thibault : me réveiller à côté de Jérém, ou même juste pouvoir le regarder endormi sur le canapé, en me levant, le matin.
Un de ces jours, il faudra que jaille voir le bomécano pour prendre de ses nouvelles, pour savoir comment se passe la coloc. Les échanges avec Thibault ont toujours été très instructifs ; le jeune pompier pourrait avoir noté un changement dans lattitude de son pote, recueilli une confidence, quelque chose qui pourrait maider à déchiffrer un peu plus le « nouveau Jérém ».
Oui, retrouver le bomécano ne pourrait me faire que du bien. Pourtant, jhésite.
Le fait est que, lorsque je repense à la dernière rencontre avec Thibault, je ressens une espèce de malaise sournois et latent. Javais été le voir le lendemain de cette fameuse nuit, et il mavait invité prendre une bière chez lui. Javais vraiment apprécié ce moment, sa volonté de « dédramatiser » ce qui sétait passé, de me rassurer.
Pourtant, en quittant lappart des Minimes, une partie de moi avait eu comme limpression que derrière son attitude et son discours de mec bien dans ses baskets, il y avait chez lui des choses non dites, comme si un bon petit souk était en train de sinstaller dans sa jolie tête ; limpression que, entre son envie de voir son pote heureux avec moi et celle de me voir heureux avec son pote, il était en train doublier son propre bonheur.
Sans douter de sa capacité à maitriser ses sentiments et désirs éventuels, je me demande toujours ce que ressent vraiment Thibault pour son Jéjé. Et si des sentiments et des désirs sont en lui, ça doit être pour lui dautant plus dur de les maitriser et de les cacher depuis quil est confronté à la coloc.
Alors, même si je sais quil se montrerait heureux pour moi, je nai pas vraiment envie détaler mon nouveau bonheur devant lui : je ne veux pas que, sans quil me le montre, mon bonheur provoque son malheur.
Mais bon, il faudra quand-même que je trouve le moment pour aller voir mon pote Thibault, ne serait-ce justement, que pour voir comment il va
si toutefois je trouve le moyen de descendre de mon petit nuage
En courant le long du canal, je repense ce qui sest passé la veille, à tous ces gestes tendres et à toutes ces attentions que Jérém a eus envers moi, à ces moments où la sensualité et la douceur avec mon bobrun ont atteint de nouveaux, inattendus, incroyables, sommets.
Première surprise, le bogoss est revenu. Il est venu pour mon kif, il a tenu sa part du deal. Alors, certes, au début, le fait de ne pas savoir à quoi sattendre semble le mettre sur la défensive : Jérém fait mine de vouloir reprendre son rôle de ptit macho, voire se montrer réfractaire à que je prenne les « commandes » de cette rencontre sensuelle. Il essaie de se comporter comme le Jérém de toujours, de jouer le petit con indomptable qui a toujours ce quil veut, ni plus, ni moins.
Pourtant, cest comme si désormais son « jeu » manquait de justesse : car, définitivement, Jérém nest plus le Jérém du début de notre relation. Jai plutôt limpression de le voir « jouer » à être le Jérém davant, faute de pouvoir « être » ce Jérém davant ; limpression que, sous les apparences quil essaie de garder, le « nouveau » Jérém est en attente, curieux, demandeur de voir ce que le « nouveau » Nico va lui proposer. En partant par la découverte de ce kif qui lintrigue bien plus quil le préoccupe.
Autre surprise, le bogoss semble de plus en plus animé par lenvie de me faire plaisir.
Me faire plaisir à partir de cette tenue hallucinante, débardeur blanc et casquette à lenvers, dans laquelle il a débarqué : il sait à quel point jaime ça, le débardeur blanc ; quant à la casquette, il sait aussi que cest un de mes kifs absolus : pas plus tard que cette semaine je lui avais demandé de la garder pendant que je moccupais de son plaisir ; jaime penser que Jérém na pas oublié ce petit détail.
Me faire plaisir avec sa réceptivité vis-à-vis de mon kif (, en sy abandonnant totalement du moins une fois que mes gestes lui en ont montré les tenants et les aboutissants), en me faisant confiance, en se laissant faire.
Me faire plaisir, en sintéressant à ma jouissance : « Tas envie de jouir ? » ; en la provoquant, en faisant de mon kif, le sien ; en étant à mon écoute, lorsque je lui ai demandé de continuer ses va-et-vient, après sa jouissance, pour que la mienne explose à son tour.
Mais la plus belle de toutes les surprises a été incontestablement le premier, vrai, sauvage, intense baiser avec Jérém.
Je lattendais depuis longtemps, très longtemps, ce baiser fougueux et passionné ; et même si ce nétait pas du tout dans ces circonstances là que je lavais imaginé venir ; même si cest moi qui lai provoqué sans ménager les tentatives ; même si jai dû « négocier » pour pouvoir poser mes lèvres sur les siennes ; même si Jérém a cherché à en reprendre le contrôle, à défaut den avoir pris linitiative ; même si, dans ce duel musclé de langues, Jérém a voulu se montrer presque dominant, peut-être pour en effacer la signification, signification qui va au-delà du simple contact fiévreux de bête en rut ; mais au-delà de tout, ce baiser nen a pas été moins sublime, et il ma donné des frissons inouïs.
Jour après jour, jai le sentiment dassister au démontage, les unes après les autres, de toutes ses barrières mentales ; un « démantèlement » ouvrant la voie à lexpression dune sensualité qui bouillonnait en lui, juste sous la peau ; un « désarmement » laissant « fuiter » cette tendresse magique que je savais en lui, mais que je commençais à croire condamnée à être refoulée à tout jamais. Une tendresse quil commence à exprimer, à offrir, à demander.
Car cest désormais une évidence, le petit mec en veut, en redemande, il en a besoin : il va même au-delà de mes attentes et de mes espoirs, faisant preuve de gestes touchants à men donner les larmes.
Un mélange dexcitation extrême, démotions délicieuses, de complicité magique et de bonheur inexprimable : voilà ce que jai ressenti hier après-midi, un ressenti dont lécho me porte ce matin, me donne des ailes. Jai limpression de planer, de caresser le ciel avec le bout des doigts.
Je ressens une joie immense, si intense que jai besoin de la partager. Je me pose aussi de tas de questions, des interrogations se résumant au fond à une seule : mais quest-ce qui se passe dans la tête de mon beau et touchant Jérém ?
Plus tard dans la matinée, en arrivant à proximité de lautoécole, je remarque immédiatement la voiture de Julien le beau, lincroyable, mon pote, linénarrable Julien garée sur le petit parking. Presque au même moment, les deux portes souvrent pour laisser sortir les deux occupants. Et là ce nest pas un choc visuel qui mattend, mais deux.
Premier choc, évidemment, le jeune loup à poil doré, le beau moniteur qui drague tout ce qui bouge, à condition que ça ait une chatte et des seins. Il est habillé de la tenue la plus simplement « mec » qui soit : un simple, affolant t-shirt blanc scandaleusement ajusté à sa plastique parfaite, porté par-dessus un simple jean, accompagné de baskets blanches également.
Deuxième choc, lapparition dun autre petit mec, carrément à hurler. Tellement à hurler que je sens mes cordes vocales paralysées par lampleur de la tâche annoncée.
Dun coup, jai limpression que le temps sest ralenti, que le silence sest brutalement fait autour de moi, pour que je puisse me concentrer sur le ptit Dieu qui est apparu, éblouissant, aveuglant, incandescent, radioactif.
18-19 ans maxi, pas très grand, 1 mètre 70 peut-être, équipé dun bon petit physique de nageur, très bien proportionné, laissant imaginer des séances de muscu, mais juste ce quil faut ; pas trop, mais assez pour entretenir un corps à te donner envie darracher le t-shirt direct.
Le petit mec est châtain, avec un brushing de bogoss, raie sur le côté gauche, cheveux fixés au gel dans une sorte de vague compacte et penchée vers la droite ; bref, un brushing soigné, mais pas trop sophistiqué, juste le genre de brushing qui te fait exclamer : putain de bogoss !
Sa tenue est composée dun petit t-shirt moulant gris chiné, avec encolure bleu marine, laissant peu à limagination de ses pecs très bien dessinés et des tétons qui pointent scandaleusement, véritable supplice visuel ; t-shirt laissant deviner en bonus et sans peine la tablette de chocolat raccord avec le haut du torse. Un short gris clair habille ses cuisses musclées, des baskets noires aux pieds.
Le petit nouveau est en train de discuter avec Julien, ou plutôt découter Julien, Julien le moniteur assurément en train de faire son débriefing au sujet du cours qui vient de se terminer ; il a lair plutôt attentif, ce qui se traduit dans son attitude : il se tient bien droit, les bras légèrement écartés le long du corps, ce qui a pour effet de bien mettre en valeur son torse magnifique.
Ce garçon est juste à bouffer tout cru. Il me fait penser au petit mec croisé un jour dans un magasin de fringues pour bogoss dans la rue dAlsace-Lorraine ; comme lui, cest « pile le genre de mec qui me donne instantanément des papillons et une boule au ventre, qui provoque cette envie furieuse de tout connaître de lui, déclenchant cette avalanche des mille questions sur cette vie inconnue ».
Ça brûle, cest insupportable. Jen ai mal au ventre, jai chaud, jai froid, jai des frissons, jai envie de pleurer, jai envie de crier, jai limpression que mes yeux ne seront pas capables dabsorber toute la beauté de ce ptit mec avant que jaie les rétines carbonisées.
Linstructeur et lélève, deux bombasses indescriptibles, chacun dans leur style : beau mâle charmeur et conquérant, le premier ; choupinou tout mignon (mais très mec quand même), lair tout discret, le deuxième ; je frôle la tachycardie lorsque les deux jeunes mâles sengagent pour traverser la route, lorsquils « foncent » sur moi.
Au fur et à mesure que le petit Dieu approche, je peux pleinement apprécier sa jolie bouche sensuelle, et quelques poils esquissant comme une petite barbe de trois jours, juste taillée en collier, et affirmant le côté jeune mais déjà viril ; pourtant, force est de constater que ce qui le caractérise par-dessus tout, ce sont ses grands yeux bleu-azur qui semblent comme vouloir happer tout le monde qui lentoure, des yeux dans lesquels tas juste envie de te perdre et de te noyer.
Ils sont presque là, je vais leur devoir serrer la main, ce qui va avoir pour conséquence de marracher à la contemplation de cette (double) perfection : une fois quils seront près de moi, je noserai plus les regarder, surtout le petit Dieu inconnu.
Je repense à Laurent, à son audace, à son cran, à sa façon de faire du « rentre dedans » ; je me dis quil ne se laisserait pas aveugler par la beauté dun choupinou adorable et sexy en diable ; lui, il oserait le regarder dans les yeux, il saurait comment lui sourire, comment engager une conversation, et surtout comment ne pas apparaître « con ».
Quest-ce que je pourrais bien lui dire ? « Eh, tu sais que tu es juste mignon à hurler ??? » De toute façon tu le sais que tu es mignon. Enfin, tu ne sais même pas à quel point tu les encore plus que tu peux limaginer, à quel point tu sais toucher mon esprit, tout simplement en existant.
Comme dhabitude, mon moniteur préféré est non seulement très très très sexy, mais également très accueillant : le premier regard quil madresse est accompagné dun grand sourire charmeur assorti dun clin dil à te faire tomber à la renverse.
Quant au petit Dieu, ça se confirme, voilà une de ces petits gueules de choupinou à croquer mais avec en même temps ce quelque chose de déjà si mec qui te donne envie de taper la tête contre les murs et dhurler à ten détruire les cordes vocales.
« Salut, Nico ! Ça va ? » fait Julien en me serrant la main avec sa bonne prise de mec, tout en enchaînant « tu ne dois pas connaître Alex
».
Ah, putain, Alex. Quest-ce que ça lui va bien ce prénom. En me donnant son petit nom, cest comme si Julien mavait donné les clefs, les codes pour rentrer dans un nouvel univers de bogossitude.
« Non, en effet
» je lâche.
« Alex, lui cest Nico
Nico, Alex
je pense que vous allez passer lexam en même temps, début septembre
».
Le petit Dieu Alex me serre la main, sa prise de mec est ferme, son sourire un peu timide ; oui, vu de près, ma première sensation se confirme, son regard bleu semble vouloir happer tout le monde qui lentoure ; et maintenant quil me regarde, il semble également vouloir happer un Nico ayant croisé sa vie par hasard.
« Enchanté
» fait le petit Dieu avec une voix calme et basse.
« Enchanté moi aussi
» je lui réponds.
« On se revoit mercredi pour le dernier cours
» jentends Julien lui lancer, tout en lâchant un de ces clins dil qui me font fondre à chaque fois.
« Ok, cest entendu, à mercredi ! » fait le petit Alex, tout son visage silluminant dun sourire doux et magnifique.
Le petit Dieu repart ensuite vers le centre-ville, en marchant comme un vrai ptit mec, se tenant bien droit, toujours les bras le long du corps mais un peu écartés, comme les mecs musclés (bien qu'il ne soit pas "hyper" musclé, il est super bien foutu), mais sans ment donner l'impression qu'il se la pète. Je le regarde en prenant le temps dadmirer la dernière chose que je navais pas encore vue : un sublime petit cul musclé, un pur scandale. Je le regarde jusquà ce quil finisse par disparaître au détour dune rue transversale.
Pendant un instant, je fixe le coin de rue où le petit Dieu a disparu, tout en ressentant comme une sensation de manque vis-à-vis de sa beauté, et surtout de son regard bleu-azur si intense, si touchant. Au fond de moi, je me dis quil y a très peu de chances que jaie loccasion de revoir le bel Alex, même le jour de lexamen. Ce choupinou adorable aura traversé ma vie comme un météore.
Ce qui néchappe pas au très malin Julien.
« Il est à ton goût, le petit Alex, hein ? » il me balance, moqueur.
« Il faudrait être difficile
».
« Il est bogoss
» fait Julien, en rigolant.
« On peut dire ça
».
« Je ne lai jamais mis en cours avec toi, jétais sûr que tallais faire un accident
».
« Petit con, va
».
« Et puis, tu mavais déjà moi à mater
tas pas besoin davoir un autre bogoss à reluquer
» se marre le jeune loup à poil doré.
Je crève denvie de lui demander quest-ce que lui fait dire que ce petit Alex est bogoss, quels critères rentrent en compte dans le fait quil le trouve « bogoss », quelle est sa définition du « bogoss », à quel point et de quelle façon la bogossitude du petit Dieu le touche vraiment
Hélas, une nana approche, elle doit être mon binôme du jour.
« Barbara, Nico
Nico, Barbara
» fait Julien, avant denchaîner « vas-y Barbara, prend le volant
».
Nous traversons la rue, le bogoss ouvre la portière côté passager, il fait escamoter le siège pour me permettre de prendre place à larrière. Je mengouffre dans la bagnole en effleurant son bras, son t-shirt, son torse, percuté par les effluves de son parfum
ah, putain, quil sent bon ce petit con
La voiture démarre et linépuisable numéro de charme de Julien avec. Nouvelle fille, même jeu, insolent et drôle, séducteur et craquant ; dabord très poli, gentil, attentionné ; puis, petit à petit, flatteur, moqueur, de plus en plus entreprenant ; au début, Barbara semble sur la réserve, elle a du mal à saisir le petit jeu de Julien, à comprendre si cest du premier ou du deuxième degré, si cest « viande ou poisson » ; mais très vite, elle aussi, comme tant dautres avant elle, semble sensible au charme insolent, coquin et polisson du beau moniteur. Comment résister à un mec comme Julien quand il te fait du charme ?
« Tas lair bien en forme aujourdhui, mon Nico
» fait le bogoss lorsque nous nous retrouvons seuls dans la circulation de la rue de Metz, après avoir benné Barbara devant lautoécole « tu las revu ton brun mal luné ? ».
« Hier, et avant-hier, et tous les après-midis de la semaine
».
« Alors, pour son kif, il avait envie de quoi ? Je te parie que tu tes encore bien fait démonter
».
« Arrête
jai vraiment limpression quil commence à se rendre compte que jexiste et que jai besoin dattention
et en plus il a lair dadorer ça
».
« Cest tout ? ».
« Tu ne sauras rien de plus
».
« Tes pas cool
et ton kif, tu vas lui faire quand ? ».
« Je lui ai fait hier
».
« Raconte
».
« Tes chiant
»
« Je sais
».
« Il y a eu du sexe, mais aussi beaucoup de câlins, de ma part, et de sa part aussi
il ma même embrassé
».
« Tu lui fais tout ce quil aime
».
« Jessaie
».
Nous arrivons à Esquirol, nous nous arrêtons au feu à proximité de la brasserie. Mon beau mâle est là, habillé dune chemisette blanche cintrée, dessinée à limage de son torse, laissant apparaître son brassard tatoué ainsi que les extrêmes, côté cou et côté biceps, de son nouveau tatouage ; la chemisette est hélas très fermée, tenue oblige, avec une longue, fine cravate noire habillant le torse du bogoss dune touche délégance inouïe ; un pantalon noir moulant son cul divin, ainsi que des baskets blanches compètent sa tenue, classe et très jeune à la fois.
Je cherche son regard, en vain : mon bobrun est tout occupé à prendre une commande après dun troupeau de greluches, tout en rigolant avec lune ou lautre dentre-elles. Je sens soudainement une bouffée de jalousie monter de mon ventre, enflammer mon visage, vriller mon cur et mon cerveau : ok, il est canon, mais arrêtez de lui faire du gringue, putain, il nest pas pour vous !
Est-ce quil renoncera vraiment un jour aux filles ?
Ce sont les klaxons des voitures derrière moi qui marrachent à mes réflexions. Pris au dépourvu, je panique, je tente de démarrer, je cale.
« Désolé
» je lance, tout en redémarrant.
« Il te fait un effet de dingue, ce mec
» se moque Julien.
« Plus que ça
».
« Il baise toujours des nanas ? »
« Je ne sais pas
».
« Dans son taf, il doit être pas mal sollicité
il est beau mec
».
A nouveau, je ressens lenvie de lui demander quels critères il associe à cette définition de « beau mec », quest ce qui le touche, quest-ce que la présence de mon bobrun remue en lui en termes démotions et déventuelle attirance pour lamener à attribuer cette étiquette de « beau mec ».
Bien évidemment, je sais ce que Jérém, tout comme le petit Alex, peuvent inspirer ; chacun à leur façon, ce sont des beautés masculines indiscutables, absolues ; pourtant, je suis curieux de savoir si vraiment nous voyons la même chose en les regardant, sils nous inspirent les mêmes émotions, les mêmes désirs, les mêmes envies.
Hélas, à la fois troublé par la circulation dense et par la jalousie de voir Jérém en train de rigoler avec ces pouffiasses (là, cest clairement la jalousie qui parle, toute nana sapprochant de mon Jérém et ayant des vues sur lui se verrait doffice attribuer le titre de « grosse pouffe »), une fois de plus, je suis contraint de zapper mon envie de discuter « mecs » avec le beau loup à poil doré.
Nous roulons désormais en direction du Grand Rond ; il est 11h30 et le soleil cogne déjà très fort sur la Ville Rose ; la température de lair monte, et encore plus pour moi, alors que la bisexualité de mon beau mâle brun vient de me sauter à la gorge, bisexualité qui pourrait au final être le plus gros écueil à une véritable relation. Jai le visage brûlant, je transpire à grosses gouttes.
« Ca va, Nico ? » fait le bogoss Julien lorsque nous nous arrêtons au feu du Grand Rond.
« Jai trop chaud
» je lui balance, comme si le fait de le dire pouvait ôter dun coup 10 degrés. Je piétine dimpatience pour que le feu passe vite au vert, jai hâte de redémarrer et retrouver un peu de fraîcheur par lair rentrant par les vitres complètement ouvertes.
Oui, jai trop chaud ; mais apparemment, je ne suis pas le seul dans ce cas ; le bogoss à poil doré est lui aussi en nage, le front perlant de transpiration. Brillante idée de mettre un jeans en août, même si je sais que parfois les petits matins dété à Toulouse peuvent être aussi frais que les journées torrides ; et ce, à partir de 10h00 du mat.
Et là, alors que le feu semble séterniser au rouge, Julien a ce geste, doublement inconscient, un geste à la fois « il le fait tout naturellement, sans même y penser » et « il ne sait pas à quoi il sexpose en le faisant » ; le geste inouï, magnifique, sensuel au possible, de pencher le buste et le cou, tout en soulevant le t-shirt pour éponger le front de lexcès de transpiration ; cest un geste que jai vu faire une fois à Thibault, geste qui mémeut depuis toujours et tout particulièrement chez un bomec.
Ah, putain
je me disais bien que le t-shirt de mon beau moniteur était bien rempli. Image fugace, pourtant marquante, de ses appétissantes tablettes de chocolat, de ce ventre finement ciselé qui semble parler de séances de salle de muscu, de sport, peut-être (mais lequel ? ça ne métonnerait pas quil soit footeux, le petit Julien) ; et encore, fixée dans linstantané capturée par ma mémoire, délicieuse ligne de poils clairs, fins, humides de transpi, brillants sous les soleil daoût, descendant de ce nombril, beau, attirant, et se perdant dans lélastique bleu et blanc du boxer qui dépasse du jeans.
Le bas du t-shirt retombe bien assez vite, et limage de ses abdos, et cette diabolique ligne de poils clairs et humides reste imprimée dans ma rétine, comme limage du soleil lorsquon le fixe un peu trop longtemps, image qui dure un petit moment après que nous ayons fermé les yeux.
Je ne sais pas sil sen rend compte ou pas, mais son geste est un choc visuel, un attentat neurologique
moi je dis que tout comme personne nest censé ignorer la loi, personne nest censé ignorer leffet de sa propre bogossitude et dadopter les précautions qui simposent !
Moi je dis que son geste, volontaire ou pas, cest de la provoc, que ce soit prémédité ou tout simplement coupable par négligence.
Limage de son pack de 6 abdos à la surface humide résonne dans ma tête ; cest tellement puissant que jai limpression de sentir tout le bouquet de ces petites odeurs de mecs qui se dégagent de cet endroit magique à la lisière de ce monde fabuleux, le sexe dun bogoss.
Le coton retombe sur ses abdos et nos regards se croisent.
« Tu tes bien rincé lil ? » se marre le bogoss.
« Si ça te gène que je les regarde, tas quà pas les montrer ! ».
« Jai pas dit que ça me dérange
je dis que tu me kiffes grave
».
Le voilà quil revient à la charge, les sourcils en chapeau, avec ce ton à la fois sérieux et pas du tout, ces mots qui veulent tout dire et son contraire ; il revient à la charge, armé de ce sourire canaille, mi-ange, mi-démon, un sourire charmeur, indéchiffrable, provocateur, en équilibre sur un fil invisible, prêt à tomber du côté du charme ou de la bêtise suivant la réaction à sa boutade ; car le beau gosse retombe toujours sur ses pattes.
Quelque part, jai limpression quau fond, le ton sur lequel la question est posée est touchant ; comme si le bogoss avait constamment besoin de savoir qu'il plaît, comme si son assurance ne tenait quau fait que le pouvoir de son charme soit confirmé sans cesse.
Alors, dune part j'ai envie de le rassurer ; dabord car je le sens en demande d'être rassuré, ; puis, car le fait de faire plaisir à un beau garçon est toujours plaisant.
Pourtant, en même temps, je nai pas trop envie de le flatter ; je ne veux pas faire flamber son ego, je ne veux pas lui donner encore plus de pouvoir sur moi ; je ne veux pas non plus lui donner loccasion de se moquer de moi si son intention est juste celle de tester son pouvoir de plaire à un petit pd qui en pince pour lui, tout en se refusant à lui.
« Jessaie de me concentrer sur la conduite
» je tente de faire diversion.
« Oui, concentre-toi, tas raison
» il se moque.
Comment me concentrer sur la conduite dans ces « conditions », avec cette sublime image enfoncée dans ma tête comme un clou ?
Voilà qui explique pourquoi, un instant plus tard, je sens la commande dembrayage se dérober sous mon pied, mon torse se plaquer contre la ceinture de sécurité : la voiture pile dun coup. Mais ce nest pas moi qui ais pilé, cest Julien. Un vélo traverse sur le passage piéton juste devant moi.
Très vite, ça recommence à klaxonner derrière moi, ce qui a le don de me mettre doublement en panique.
« Eh, Nico, réveille-toi
tu las pas vu le passage piéton ? ».
« Non, désolé
».
« Et le vélo, non plus ? ».
« Non
je ne lai pas vu
».
« Tu fais nimporte quoi aujourdhui
» il se marre.
« Cest de ta faute
».
« Quoi, de ma faute ? ».
« Rien, rien, laisse tomber
».
Je sais quil ne va pas laisser tomber.
Nous longeons la Garonne, direction les autoroutes. Un silence sinstalle dans la voiture, je sens mon malaise monter.
« Vas-y, mets le cligno à droite, sors vers les berges
» fait le bogoss.
Je connais cet endroit, un espace vague à proximité dun pont du périf où nous étions venus une fois faire des manouvres avec Sandrine.
Jattends que Julien me donne des consignes, mais il se tait, il semble réfléchir. La proximité de leau apporte un peu de fraîcheur bienvenue.
« Arrête la voiture, on va discuter un peu entre mecs
» il finit pas lâcher.
« Je croyais que jallais manuvrer
».
« On va faire une pause
» fait le bogoss ; puis, sans transition « alors, ils te plaisent mes abdos ? ».
« Pas du tout
» je mens. Il veut jouer, on va jouer.
« Je suis ben bâti, hein ? ».
« Vite fait
».
« Cest ça, vite fait
tas pas arrêté de me mater depuis la première seconde du tout premier cours
».
« Oui, ok, tes plutôt agréable à regarder, ça te va comme ça ? Mais tu le sais déjà ça, elles doivent te le dire, toutes les greluches que tu te tapes
».
« Je men fiche de ça
tas envie de voir mon corps ? ».
« Arrête, Julien
».
« De toute façon, jai trop chaud
» fait le bogoss en ôtant le t-shirt et en le balançant sur le tableau de bord devant moi.
Limage qui se présente devant mes yeux est dune beauté à couper le souffle : une carrure charpentée, une chute dépaules hallucinante, un torse en V délirant, des pecs saillants, coiffés de deux beaux boutons de mecs qui donnent envie de croquer dedans direct ; des abdos bien dessinée, un nombril qui donne envie de plonger la langue dedans ; des biceps puissants ; les lignes du pli de laine, double frontière saillante entre son torse et son bassin, disparaissant dans lélastique bleu et blanc de son boxer et convergeant entre elles, comme une invitation vers son sexe caché.
Une fois de plus, force est dadmettre que Julien est, en tout et pour tout dans sa plastique, légal de mon Jérém ; le même, mais à poil doré.
Tout comme celui de Jérém, son torse dégage une impression de puissance et dharmonie sublime, tout est bien bâti, proportionné, magnifique, très mec. Sa peau est un peu plus claire que celle de mon bobrun, mais appétissante à souhait ; elle a lair douce, tout en étant supportée par des muscles bien fermes ; moite de transpiration, elle donne faim, très faim.
Un tatouage en chiffres romains au-dessus de sa clavicule droite complète le tableau magique de sa demi-nudité.
Le bogoss torse nu, sa peau dégageant un mélange entêtant de parfum de mec et de transpiration de bogoss ; lélastique du boxer qui dépasse généreusement du jeans, les jambes légèrement entrouvertes ; les yeux un peu plissés à cause de lintensité du soleil ; le brushing parfait ; une barbe de blond pas très fournie et pourtant très sexy ; un sourire ravageur : là, on atteint des sommets de sexytude insupportables.
« Alors, tu kiffes ? » fait le bogoss, le regard à la fois coquin et taquin.
« Non ! » je lui lance, tout en me forçant à regarder les voitures traverser le pont de lautoroute.
« Je ne te crois pas
» fait le bogoss, tout en posant une main sur mon épaule, contact chaud et troublant, comme pour mencourager à regarder « allez, tu peux regarder, cest cadeau
je vais pas te violer
».
« Tes un beau spécimen
javoue
».
« Je ne suis pas un spécimen, je suis LE spécimen ! » il me lance en frimant bien sur le mot « spécimen ».
« Tu sais, le brun de la brasserie il est tout aussi bien foutu
» je tente de le provoquer.
« Non, je suis sûr que je suis mieux foutu que lui
».
« Tu crois ce que tu veux
».
« Exactement
».
Cette proximité chaude et moite me trouble.
« Tes gêné ? ».
« Un peu, quand même
».
« Arrête dêtre gêné
pourquoi tes gêné ? » fait il en posant à nouveau sa main sur mon épaule. Le bogoss se marre de mon petit malaise ; il lève le visage vers le ciel, tout en riant à gorge déployée.
« De toute façon, tes pas mon genre de mec
jaime les bruns
» je tente de faire diversion.
« Tu ne me trouves pas beau ? » fait-il tout en me caressant le bras, en se penchant vers moi, très proche denvahir mon espace vital et de me mettre vraiment mal à laise, tout en me regardant fixement, avec des yeux suppliants, en singeant une voix fluette de petit mec déçu : cest évidement surjoué, il sait très bien que je le kiffe, mais son petit manège est craquant à souhait.
« Si tes sexy, mais recule un peu
» je lui lance ; et là, joignant le geste à la parole, je pose ma main sur lun de ses pecs bombés et je tente de mettre un peu de distance entre nos corps.
« Ok, tes bien bâti, oui
» je laisse échapper, subjugué par le contact avec la puissance musculaire de son torse.
« Fais toi plaisir, fais toi plaisir
» fait-il, avec son rire à gorge déployée, avec cette attitude de petite canaille à tomber.
Je retire ma main, à mon tour jessuie mon front avec le bas de mon t-shirt.
« Ca va ? » se moque le bogoss.
« Jai chaud
».
« Tes pas bien, t'es pas bien... » se marre le bogoss.
Je ne sais pas ce quil cherche ce petit con ; sil cherche à me séduire, ou juste à se moquer de moi, ou bien tout simplement à tester une fois de plus la portée de son charme absolu. Quoi quil en soit, il le sait qu'il me fait un effet de dingue, et il en joue à mort !
« Si tas si chaud, tu peux enlever le t-shirt aussi
on prend lair
».
« Fiche-moi la paix
».
« Cest moi qui te donne chaud ? ».
« Tu me saoules
».
« Allez, ne sois pas timide
» poursuit-il en attrapant le bas de mon t-shirt et en le tirant vers le haut.
« Tes chiant
» je lui lance, tout en secondant son mouvement.
Le soleil de Toulouse est impitoyable ; mais le plus dur cest dêtre dans cette voiture garée sur le bord de Garonne, assis à côté de lui, torse nu, son sourire ravageur et son regard lubrique sur moi, pris dans son petit jeu dallumeur sexy et impitoyable.
« Comment ça se fait que tes devenu moniteur ? » je tente de faire la conversation.
« Je suis devenu moniteur pour me la couler douce et
» petite pause préparant une bonne réplique de petit con ultime « et pour tringler des meufs
».
Voilààààààààààààààààà c'est dit, amis de la poésie, bonsoir. Ahh, putain de ptit con... si seulement il pouvait dire « et aussi essayer de tringler des mecs comme moi ».
Le plus incroyable, c'est toujours le naturel désarmant avec lequel il balance ça, direct, sans détour. Le tout accompagné par ce rire si cristallin, presque in, si contagieux, ce rire de petite canaille, de jeune loup à la queue frétillante qui croque la vie par les deux bouts, qui profite à fond de sa jeunesse et de sa sexytude, ce rire de jouisseur impénitent, de queutard toujours à laffût de « tringler ».
Je trouve excitant de lentendre dire, cash : « jai envie de tringler ». Cest ça aussi que je trouve fascinant chez ce genre de mec (mais qui me ferait faire des bonds si je devais my frotter) : le culot de vivre sa sexualité presque sans limite, sans pudeur, sans complexe, sans se brider : il a envie de baiser, il ne se pose pas de questions ; paf, il baise, sans état dâme, même si cest une nana différente par jour.
Julien, magnifique libertin profitant de tous les avantages que la nature lui a donnés pour explorer tous les plaisirs que la vie peut offrir.
À travers les répliques et la personnalité de ce petit con de Julien j'ai l'impression de connaître un peu mieux mon Jérém ; je vois bien mon Jérém, encore il y a quelques mois, discuter avec ses potes sans pudeur, sans complexes, crûment, leur dire « j'ai envie de tringler/jai tringlé cette meuf, ou cette autre
». Est-ce quil a arrêté depuis ?
« Du coup tu ne te gênes pas pour sauter sur tout ce qui bouge
» je le cherche.
« Moi je suis faible face aux filles, je mattache vite
».
« Tas envie de toutes les baiser, oui
».
« Devant une jolie fille je suis désorienté
» il lâche en glissant un sourire à la fois mignon, charmeur et lubrique.
« Ah, non, je ne crois pas
je crois surtout que tu ne perds jamais le nord, oui !!! ».
Et les perles senchaînent :
« Jarrive pas à choisir, du coup je les garde toutes
» rigole le bogoss.
« Barbara aussi te plaît bien
».
« Mais tu rigoles ou quoi ? Tes bien pd, toi
elle, même pas avec un bâton je la touche
».
« Mais tu lui fais du charme
».
« Je mamuse juste
jadore sentir que je fais de leffet aux meufs
jadore les chauffer
et surtout faire tourner en bourrique celle qui se prennent trop pour des princesses
».
« Tas galéré pour avoir Sandrine, mais tu ne la respectes pas pour autant
».
Attention, ça va en crescendo, cest une escalade de « petit-conneries » à hurler :
« Mais si, jai du respect pour elle
je naurais pas de respect si je navais rien fait avec
»
Petit con, va !
« Je naurais pas de respect si je navais rien fait avec
». Naaaan, mais on peut être davantage petit con que ça ? Style : je l'ai honorée de la faire jouir au contact de mon corps, je lai honorée en la baisant. Là on atteint des sommets jamais explorés ! Définitivement, ce mec est à lui tout seul lintégrale du « Larousse du Petit con » en 15 volumes !
Le pire est quau fond, le mec est finalement « honnête » et « vrai », pas hypocrite ; il annonce la couleur dès le départ : « Oui, Ok, des fois je suis un connard, mais jassume ! ». Il dit cash ce quil pense, on sait direct à quoi sen tenir avec lui. Il assume complètement sa nature de petit con avec un tel naturel, une telle « candeur », une telle désinvolture, (une telle « innocence », jai presque envie de dire), que finalement on ne peut pas vraiment (ou vraiment pas) lui en vouloir dêtre aussi effrontément « petit con » ; le mec est agaçant parce quil est ultra sexy et quil pue le sexe, mais le fait quil assume ses envies, ça le rend encore plus bandant.
Je regarde le jeune loup à poil doré bien calé dans son siège, tous abdos et pecs dehors, cette diabolique ligne de poils qui descend du nombril et disparaît dans lélastique de son boxer, élastique qui disparaît dans son jeans, jeans dont la braguette fait une jolie bosse. Je le regarde et, dans ma tête, le lien se fait entre ce physique de dingue et ses mots de petit con esquissant sa sexualité débridée.
Je me demande si au lycée lun de ses camarades rêvait de "réviser" avec lui... est-ce quil sen est rendu compte, comme mon Jérém ? Est-ce que cela a fini par arriver ? Est-ce quil sest déjà fait sucer par un mec ? Est-ce quil a déjà baisé un mec ?
« De toute façon, moi les filles cest toujours par deux
» je lentends lâcher, sa voix chantante et un peu éraillée et très sexy marrachant à mes délires « jen ai une dans mon pieu, et je suis déjà en train den draguer une autre
si jai dix filles qui sintéressent à moi, jai besoin daller draguer leurs copines
je suis faible, je te dis
».
« Bref, tas faim tout le temps
».
« Cest vrai que jai souvent faim
et jai toujours réussi à baiser les filles que je voulais
je touche du bois pour que ça ne change jamais
» balance-t-il tout en faisant mine de se toucher la queue.
Ahh ptit con
Quoi, cest un message pour me faire comprendre que tu bandes, hein cest ça ? Tu veux que jimagine ta queue raide comme du bois, hein ?
Evidemment, attiré par son geste, mon regard a atterri lourdement sur sa braguette.
« Arrête de me regarder comme ça parce que je vais bander
».
Cest quil faut quand même avoir le cur bien accroché pour ne pas hurler devant tant de sexytude, dinsolence, dimpertinence, devant ce vrai petit allumeur, sexy en diable ; devant cet adorable petit voyou, à craquer.
Le bogoss enchaîne, sourire coquin à la clé :
« Et toi, cest quoi que tu aimes avec un mec, au pieu ? ».
« Ca tintéresse vraiment ? ».
« Alleeeeeeeez, raconte
après je te dirai ce que je fais aux meufs, si tu veux
».
« Non, merci, je ny tiens pas
tu me raconteras tes exploits si un jour tu baises avec un mec
».
« Ça cest pas près darriver
».
« Alors je ne veux rien savoir
».
« Allez, raconte
tu suces ? ».
« Tu crois que je vais te raconter ma vie sexuelle ? ».
Je croise son regard, le sien est hypnotique, je me sens à mon tour, comme lui face aux filles
désorienté
ses mains ouvrent sa braguette, elles font glisser le boxer et le jeans, libèrent une belle bête chaude et odorante de milles délicieuses arômes de mec ; je me penche sur lui, je le prends en bouche, je commence à astiquer cette jolie queue au pelage doré ; pendant que je le suce, le bogoss tire de bonnes taffes sur sa cigarette, il expire de grand nuages de fumée ; entre les deux, des gémissements légers mindiquent la montée de son plaisir de mec ; sa main libre se pose lourdement sur ma tête, mobligeant à avaler sa queue jusquau fond de ma gorge ; le bogoss est vraiment très excité ; son rugissement de mâle en rut me surprend, alors que je le croyais encore sa jouissance lointaine ; je sens son corps se cambrer, japprécie les soubresauts de sa queue pendant qu'il se répand à long traits brûlants et puissants dans ma bouche, pendant que le goût de son jus chaud de ptit mec explose dans mon palais, coule dans ma gorge
« Il ta carrément retourné comme une crêpe, ton brun qui fait la gueule ! » fait le bogoss en mextirpant de ma folle rêverie.
« Il ne la fait plus
».
« Oui, il te baise à tout va en ce moment
».
« Il fait plus que me baiser
».
« Mais tu me kiffes grave, et si je disais oui, tu ne dirais pas non, jen suis sûr ! ».
Pourquoi est-ce qu'il me demande ça ? Ça lui intéresse vraiment que je le kiffe ?
« Arrête, tu sais même pas où donner de la queue avec toutes les nénettes qui ont envie dy gouter ! ».
« Cest vrai en plus... tiens, aujourdhui, jai une journée chargée
Sandrine vient chez moi à 16 heures pour prendre sa branlée
et ce soir ma copine rentre de Perpignan
».
« Ah, tas une copine ? ».
« Depuis un an
».
« Et tas jamais pensé à être fidèle ? ».
« Avec mon taf, je suis trop sollicité
et je suis faible
les trois quarts des nanas que je forme veulent coucher avec moi
même toi, tu me trouves canon
» il lâche, tout en me pinçant doucement le téton.
Je frissonne, je bande. Le contact est super agréable, et il se prolonge. Je fixe le pont du périf et je sens mon corps conquis par lexcitation, tout en étant rongé par le sens de culpabilité.
« Arrête, Julien, sil te plaît
».
« Cause toujours, ton corps ne ment pas
je suis sûr que tu aimes
».
Son doigté est très agréable et très sensuel. Lexcitation semble prendre le pas sur la raison
je ferme les yeux et
Et les images sensuelles et douces de mon bobrun font surface dans mon esprit ; je me revois, collé à son dos, en train de le caresser, de le branler ; je vois son visage crispé sous la vague de plaisir, je vois sa bouche qui frémit ; je retrouve toutes les sensations du contact avec sa peau, avec son corps, lexcitation, lémotion, la sensation de bien-être, de douceur, de bonheur. Je repense à son baiser et les frissons du cur que ce simple souvenir provoque en moi, sélèvent au-dessus des frissons sensuels provoqués par les pincements des doigts de Julien sur mes tétons.
« Arrête, Julien, vraiment ! » je mentends balancer, en sursaut, presque en criant.
Jamais je naurais cru un jour quun mec comme Julien me caresserait le téton, et encore moins que je le sommerais darrêter.
Le contact de ses doigts sur mes tétons cesse dun coup. Ça na duré quune poignée de secondes, mais suffisamment pour me faire sentir complétement en son pouvoir. Et pour me faire regretter que ça sarrête.
« Ok, ça va, ça va, cétait pour rire
» je lentends se marrer « vas-y, roule ! On rentre
».
Lorsque je rouvre les yeux, le bogoss est déjà en train de cacher son torse spectaculaire sous le très sexy t-shirt blanc. Je me rhabille à mon tour, je prends une grande respiration et je me jette dans les flots de la circulation.
Pendant le trajet vers lautoécole, le bogoss fait son clown, comme si rien ne sétait passé. En fait, il ne sest rien passé, à part quon sest un peu chauffés.
Arrêté à un feu rouge, je mate une fois de plus ses pecs, ses abdos cachés sous le t-shirt, les traits de son visage : ce mec est juste la perfection. Je suis sûr que Martin, lui aussi très bogoss, mais gay et très entreprenant, a dû tomber sous le charme du beau blond et tenter quelque chose avec ; quelque chose qui na pas ment dû bien se finir. Jaimerais bien savoir ce qui sest vraiment passé entre les deux moniteurs : je me rappelle de lattitude évasive de Julien lorsquon avait évoqué son collègue lors du premier cours, ce qui aiguise encore plus ma curiosité
« Quest-ce qui sest passé avec Martin ? » je finis par oser au détour dun blanc dans son flot presque ininterrompu de délicieuses bêtises.
« Rien du tout
».
« Allez, on discute
entre mecs
».
« De toute façon, ce ne sont pas tes oignons
».
« Ce sont tes oignons ce que je fais à mon brun ? ».
« Non, cest vrai
mais tu ne mas rien raconté
».
« Vous êtes fâchés avec Martin ? ».
« Non, je ne crois pas
».
« Alors ? ».
« Je nai pas voulu ce qui sest passé
javais bu
cétait un accident
je crois quil a compris, Martin
jai même fait intervenir mon assurance pour prendre en charge la perte de salaire
».
« Quest-ce qui sest passé au juste ? ».
« Ecoutes, Nico
javais bu ce soir-là que je ne me souviens même pas bien ce qui sest vraiment passé
tu te le feras raconter par lui, ok ? ».
« Je ne vais jamais le revoir
».
« Mais si, dans une boite à tata, il sort beaucoup Martin
».
« Mais moi, je ne sors pas
» je lui retorque, sans savoir que Martin ne tardera pas à croiser ma vie et celle de mon bobrun.
Nous arrivons à lautoécole, je me gare sur le petit parking, je coupe le moteur.
« Je pense que tu es à point
».
« Pour lexam ? ».
« Non, avec ton brun
je pense que tu es vraiment à fond, cuit, cramé
».
« Pourquoi tu dis ça ? ».
« Tu maurais laissé faire si tu nétais pas fou de lui
».
« Cest possible
».
« Cest même sûr
mais moi je
».
«
ne baise pas avec les mecs
» je le coupe ; tout en continuant « tes quun allumeur
».
« Je ne suis pas quelquun de fidèle mais jadmire ceux qui le sont
cest tout à ton honneur
».
« Merci
».
« Après, est-ce que lui il lest aussi ? Sil est bi, linfidélité est une nature
».
Voilà que, comme déjà tout à lheure, Julien vient de mettre le doigt sur un vrai sujet qui fâche. Quand et comment parler fidélité avec Jérém ?
« Pour toi aussi, le prochain cours ce sera le dernier
tas bien progressé
».
« Jai eu un bon instructeur
».
« Jespère que tas aimé faire cours avec moi
».
« Tu mas bien fait rigoler
».
« Ça, cest tout moi, jadore faire le clown
» fait-il, beau sourire à lappui ; puis, il conclut avec assurance « tu nes pas près de moublier ! ».
« Je ne sais pas
» je me moque « si cest pour me souvenir de tes blagues vaseuses avec Sandrine
».
« Les gens vont oublier ce que vous avez dit et même ce que vous avez fait, mais il se souviendrons toujours de ce que vous leur avez fait ressentir ! ».
« Ça va les chevilles ? ».
« Jadoré cette citation
».
« Le truc que tu mas fait ressentir, cest que tu es un bon allumeur
».
« Séducteur, sil te plaît
».
« La séduction est une maladie chez toi
».
« La séduction sert parfois à arriver à ses fins
» il me lance du tac au tac en affichant un sourire coquin « mais séduire cest encore plus marrant que conclure
il ny a pas de plaisir plus puissant ! ».
Et, ce disant, le bogoss me tâte lépaule, me caresse les pecs par-dessus le t-shirt, tout en rigolant avec un sourire de malade.
Décidemment, Julien a tout pour lui, la beauté, une plastique de dingue, un sourire à faire fondre le soleil lui-même. Ce mec est larchétype, la définition même du petit con, un adorable petit voyou brulant la vie par les deux bouts et profitant à fond de sa merveilleuse jeunesse ; mais il est tellement drôle et sympathique quon lui pardonne tout. Car on ladore.
En repartant vers la maison, je me fais la réflexion que Julien fait partie de cette catégorie de bombasses mâles pour qui plaire est plus important encore que coucher : plaire aux filles, au-delà de considérations de style, dâge, dattirance même, plaire sans penser à demain, à la possibilité dune relation ; plaire tout de suite, dans linstant présent, plaire pour marquer les esprits, plaire pour quon se souvienne de soi ; plaire au-delà de considérations de sexe même ; plaire à un gars, sans passer à lacte, ce qui flatte légo, sans questionner sa propre virilité ; plaire à un mec, se sentir le plus « mâle », le dominant ; plaire pour tester sans cesse son pouvoir de séduction.
Mais au-delà de ça, jaimerais savoir si un mec lui a déjà fait de leffet ; je ne parle pas dun mec comme moi, un mec sur lequel il samuse juste à tester son charme. Moi, je ne l« intimide » pas, il ne se sent pas vraiment « menacé » par le fait que je suis gay ; avec moi, il joue, comme avec ces filles « quil ne toucherait même pas avec un bâton ». Et même si je trouvais le cran de lui faire des avances, à tous les coups il ne se gênerait pas pour me dire « écoute mec, pas moyen quil se passe un truc avec toi ». On ne force pas un pareil bogoss à baiser sil nen a pas envie.
Ce qui mintéressait vraiment, ça serait de savoir ce quil ressentirait si un bogoss style mon Jérém lui faisait comprendre quil a envie de mélanger sa « mâlitude » à la sienne.
Mon « bobrun qui fait la gueule », tu le trouves comment, hein, Julien ? De quoi aurais tu envie avec un mâle comme mon Jérém ? Qui aurait le « dessus » viril sur lautre ? Quelle virilité serait le plus puissante, celle à même de faire « plier » lautre, lespace dun moment sensuel ?
Le jeune loup à poil doré et le bel étalon à poil très brun
une rencontre qui ferait des étincelles.
Plus « dangereux » encore, comment réagirait le beau moniteur si un putain de bogoss, gay assumé, sûr de lui, entreprenant, un « prédateur » redoutable comme le Romain du On Off, lui faisait carrément du rentre dedans, tout comme il a eu le culot de le faire à mon Jérém ? Là, vraiment, je voudrais savoir si le Julien à poil doré serait tenté ou pas. Et sil était tenté, comment se comporterait-il ?
Dans labsolu, imaginer Julien dans le rôle de lactif cest évidemment ce qui vient à lesprit en premier ; pourtant, lidée de le voir se faire tringler par « plus fort que lui », me plait bien aussi. Là où, par « plus fort », je veux juste parler dun mec dont lattitude, la puissance mâle, lui donneraient envie de se laisser aller, de découvrir lautre face du plaisir masculin ; comme le Romain du « On Off » se faisant démonter par mon Jérém.
Faute de connaître ses envies, jaimerais au moins connaître son avis sur les autres mecs, et savoir sil a au moins pensé une fois à essayer le plaisir entre garçons, et avec qui il aurait pu le faire.
« Il est à ton goût, le petit Alex au regard bleu et profond, hein ? » jai envie de lui demander tout dun coup, tout comme il me lavait demandé sur le parking de lautoécole, juste avant le cours. De quoi aurait-il envie avec le petit Alex ?
En approchant de la maison, je commence à mimpatienter en pensant à la venue de mon bobrun. Dans deux ou trois heures il sera à nouveau chez moi. Quels bonheurs mattendent cet après-midi ? Je suis content davoir dit à Julien darrêter ; je pense que ça naurait pas pu dér de toute façon, mais je suis fier de moi davoir trouvé la force de résister, avant de me laisser entrainer plus loin dans son petit jeu et de subir la double humiliation de me sentir faible face au charme dun beau mec, malgré tout ce que je ressens pour mon bobrun, ainsi que ridiculisé par le petit test du jeune loup à poil doré. Jai envie de Jérém.
Mais Julien a raison, si je nétais pas fou de mon Jérém, je naurais pas pu résister à ses avances.
Cet après-midi-là, lenvie de retrouver mon beau mâle brun est si ravageuse quelle mempêche de penser à autre chose ; jessaie de lire, mais mon esprit est ailleurs ; je perds le fil, je suis obligé de marrêter et de relire, de reprendre des paragraphes, des pages entières.
Je chauffe, jai envie de lui.
Laprès-midi avance, mon bobrun nest toujours pas là ; cest ça le pire, attendre sans savoir quand et si.
A 16 heures, je commence à me dire que peut-être il ne viendra plus. Jai envie de lui envoyer un sms, je me tâte. Je commence à tapoter sur le petit clavier, jefface, jécris à nouveau.
« Tu viens cet aprèm ? » je finis par envoyer.
Sa réponse ne tarde pas à arriver, mais pas sous la forme dun sms ; la sonnette de la porte dentrée retentit dans la maison.
Il est 16 h 09, mon bobrun est là. Je me lève du canapé, je traverse le couloir, le cur qui tape très fort, prêt à exploser.
Jouvre la porte et le bogoss est là, beau et sexy comme un Dieu, se tenant juste devant moi, avec cette assurance de mec que je lui connais ; aujourdhui, il porte un t-shirt dun bleu intense et brillant, une couleur chargée et racée qui se combine parfaitement avec le teint mate de sa peau, avec le « brun » de ses cheveux, de son regard, de ses tatouages, leur donnant encore plus déclat, de profondeur, dintensité. Le bleu intense, une couleur qui renforce et sublime le côté mâle brun de mon Jérém.
Inutile de le préciser, il sagît dun t-shirt très bien coupé, le coton doux moulant son torse de malade et restituant sa plastique dans les moindres détails. Le bogoss porte également une casquette bleue avec grandes inscriptions blanches, la visière légèrement tournée sur le côté : à craquer. Un short noir met en valeur son bassin et ses cuisses musclées de rugbyman.
Alors, la question reste entière : quoi dire à propose de cette tenue aveuglante, de son look bogoss à mourir, à part que je suis en train de perdre quelques milliers de neurones, grillant comme des ampoules à filament, à chaque seconde que mon regard reste aimanté sur lui ?
PUTAAAIN !!!!!!!! Mais pourquoi ce mec est si parfait, pourquoi c'est si bon, et ça fait si mal en même temps de le regarder, au point de ne pas pouvoir en détacher les yeux ?
Ce mec est juste la perfection. Et le sourire quil me balance, chaud, charmant, lumineux, plein de promesses sensuelles, est bon pour me faire disjoncter.
Le bogoss tient son téléphone à la main.
« Alors, tu timpatientais ? » je lentends se moquer de mon sms, pendant quil monte la dernière marche et qui passe le seuil de la maison.
Putain, quest-ce quil sent bon ; et putain, quest-ce que jai envie de lui. Si je mimpatientais ? Ma réponse ne viendra pas avec des mots mais avec des actes.
Je pousse la porte, je latt par les biceps, ces biceps tatoués et musclés qui me remplissent les mains de sa puissance de mec ; je latt et je le colle au mur ; je mélance vers lui, je tourne un peu plus sa casquette et je lembrasse ; jy vais direct, je pose mes lèvres sur les siennes, je lembrasse fougueusement, instamment, longuement, alors que mes mains se faufilent de part et dautre de son cou puissant, senfoncent dans ses cheveux bruns, caressent sa nuque, ses oreilles ; ma précipitation est telle que, bousculée par la fougue et limpatience de mes mouvements, la casquette finit même pas voler.
Oui, je lembrasse, comme un fou, affamé, insatiable ; et même si au départ ses lèvres restent immobiles, le bogoss se laisse faire, cest un bonheur total ; un bonheur qui est encore décuplé lorsque ses lèvres souvrent enfin et que sa langue vient engager un duel musclé, mais pas moins sensuel, avec la mienne ; ses mains se posent à leur tour sur mes épaules, ses doigts caressent le bas de ma nuque.
Cest intense, puissant, incroyable ; je ne pourrais pas dire combien de temps cela a duré : un baiser de mon bobrun marrache du présent pour memporter dans une dimension où plus rien nexiste, et surtout pas le temps, à part sa présence, la seule chose dont jai besoin.
Lorsque le contact de nos langues prend fin, cest sur son initiative ; ses mains enserrent mon visage, son front se colle au mien, je sens son souffle excité sur mon nez, sur ma bouche.
Jai envie de lui, jai envie de lui sauter dessus, là, tout de suite ; et le plus déroutant dans lhistoire, cest que jai vraiment limpression de ressentir chez lui un désir de même intensité que le mien ; je sens mon désir me ravager, le sien me troubler.
Ses mains se posent sur mes épaules, méloignent un peu de lui ; pendant un instant, le bogoss me fixe ; je connais bien ce regard, un regard qui dégage quelque chose de sauvage, animal, dominateur, presque agressif, un regard inspirant lenvie furieuse de me faire déchirer, de me faire secouer, de me faire défoncer, démonter la bouche et l'entrejambe, de me donner totalement à lui sans conditions, de n'être au service que de son plaisir, de son orgasme, de sa queue, une envie violente, irrépressible qui tord les tripes.
Pourtant, il me semble que depuis quelques après-midis, dans ce regard brun dun mâle en rut sest glissé autre chose : je sens que, désormais, la fougue du bel animal est animée non seulement par ses besoins physiologiques, mais par un désir que je lui inspire, moi, Nico ; le beau mâle ne se contente plus de rechercher son plaisir, nimporte où ; il vient le chercher auprès de moi, encore et encore ; et il aime de plus en plus mélanger son plaisir au mien.
Mon bobrun devient plus humain, plus touchant ; ce qui n'efface absolument pas son côté tellement mec, tellement « mâle » ; mon Jérém, est un vrai petit mec, et rien ne peut changer ça ; bien au contraire, le fait quil commence à assumer ses envies, projette à mes yeux sa côte de virilité à des sommets jamais atteints, la rendant presque palpable.
Un instant plus tard, le bobrun se révèle être champion dans lart de lenlèvement du t-shirt ; Jérém ôte le bout de coton bleu dun geste rapide, très mec, un geste animé par la précipitation du désir.
Je suis figé devant son torse nu, devant tant de bogossitude, devant la puissance du désir qui guide ses gestes et auquel il laisse libre cours, sans plus essayer de le brider, ni de le cacher.
Le bogoss, très excité, impatient, sapproche de moi, et cest au tout de mon t-shirt dêtre arraché ; et quand je dis « arraché », ce nest pas si loin de la réalité ; cest sans doute ce qui serait arrivé si mes bras ne sétaient pas levés au bon moment pour seconder la précipitation de son geste, la fougue de son élan ; putain de petit mâle qui assume ses envies !
Le petit mâle passe ses bras sous mes épaules, ses mains se glissent dans mon dos ; ses biceps se gonflent, mattirent contre lui avec un geste rapide, chargé durgence sensuelle ; ses pecs rebondis et chauds se pressent contre mon torse, ses épaules rencontrent les miennes, son bassin se colle à mon bassin, me communiquant son érection au travers le double tissu de nos shorts ; son visage se pose dans le creux de mon épaule, sa langue glisse lentement sur ma peau
cest un bonheur indicible
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!