54.8 Le Jeune Loup À Poil Doré Et Le Bel Étalon À Poil Très Brun.

Samedi 4 août 2001

Le lendemain de cet après midi d’amour avec mon bobrun, je me réveille de très bonne heure. Il n’est que 5h42 et je me sens en super forme. Je ne tiens pas en place, j’ai besoin de bouger, de me dépenser. Je prends mon petit déjeuner alors que la maison dort encore. Je laisse un message sur la table de la cuisine et je sors.
Le soleil se lève à peine sur la Ville Rose, le ciel s’embrase de couleurs vives, d’une richesse extraordinaire, sans cesse renouvelée au fil des secondes. La fraîcheur du petit matin chatouille ma peau, réveille mes sens. L’air nouveau s’infiltre dans mes poumons et me donne la pêche, j’ai l’impression qu’elle n’a jamais été aussi douce ; je me sens si bien, empli d’espoir et de bonheur.
Je regarde la ville se réveiller petit à petit, et je me demande ce que fait mon bobrun à cet instant précis : à tous les coups, il doit être en train de dormir : qui sait à quelle heure il a dû finir cette nuit.
Je me demande comment se passe la coloc avec Thibault. Certainement bien, ils sont potes depuis si longtemps. Mais concrètement, qu’est-ce qu’ils partagent au quotidien ? Est-ce qu’ils dorment dans le même lit ? Ou bien, est ce que Jérém dort sur le canapé, pour éviter de perturber le sommeil du bomécano avec ses horaires décalés ?
Je me surprends à repenser aux questions qui m’avaient inquiété à un moment, et notamment pendant cette nuit qu’on avait passé tous les trois ensemble ; cette nuit-là, pendant que nous nous emboitions dans une combinaison parfaite, j’avais vu les deux potes front contre front, les lèvres si proches, leurs désirs si brûlants ; au point que j’en étais même venu à me demander si ma présence était quelque part un alibi, du moins dans la tête de Jérém, pour permettre aux deux potes de se rapprocher, de se découvrir, de se désirer ; et sans que cela ne remettre en question leur virilité, leur ego masculin, leur amitié.
Oui, je m’étais inquiété au sujet de la complicité sensuelle qui pourrait se manifester entre les deux potes ; de ces désirs longtemps enfouis et qui, dans la foulée de cette nuit où tant de tabous s’étaient envolés, voudraient enfin trouver le moyen de s’exprimer ; de la possibilité que les deux potes puissent avoir envie de découvrir le bonheur de mélanger leurs corps, leurs jeunesses, leurs plaisirs, leurs jouissances.


Evidemment, le fait que Jérém emménage chez le bomécano pratiquement le lendemain de cette fameuse nuit, avait encore mis de l’essence sur le feu de mes questions, me procurant une forme de jalousie assez difficile à calmer. Est-ce qu’ils repensent chacun de leur côté à cette fameuse nuit ? Est-ce que ça leur est arrivé d’en parler ? Est-ce qu’ils vont le faire ? Est-ce que ça leur donne des envies, une raison, un précédent, un justificatif, une occasion, de recommencer, entre mecs ?
Pourtant, plus cette semaine magique avance, plus j’ai tendance à oublier mes inquiétudes à ce sujet ; je suis tellement accaparé par le bonheur de voir mon bobrun se livrer petit à petit à des gestes et à des attitudes tendres, touchantes ; c’est un bonheur qui me rassure.
Je me dis qu’il est si bien avec moi – je le sens, il me le montre – que je n’arrive pas à imaginer qu’il puisse penser à aller voir ailleurs, même avec son meilleur pote. Tout comme je le suis, tellement comblé par mon Jérém, que je ne me vois pas aller voir ailleurs, nulle part ailleurs. Je regrette vraiment ce qui s’est passé avec ce Mourad, ce mec rencontré devant le On Off ; une erreur, dans un moment de désespoir. C’est si loin de ce que je vis en ce moment avec mon bobrun.
Oui, je sens que Jérém est comblé, sexuellement, sensuellement ; et puis, il reste toujours le dernier rempart de leur amitié : que deviendrait-elle si jamais ils devaient franchir le pas ?
Alors, quand je pense à leur cohabitation, je ne suis plus inquiet que quelque chose puisse se passer entre eux. Je ne me pose plus des questions teintées de jalousie ; ce sont de toutes autres questions qui viennent à moi ; des questions anodines, banales, qui pourtant me touchent au plus profond.
Est-ce qu’ils mangent parfois ensemble ? De quoi parlent-ils ? Est-ce qu’ils regardent parfois la télé ensemble ? Rigolent-ils ensemble face à un truc drôle ? Commentent-ils l’actu ? Ont-ils la même vision des choses, les mêmes idées, ou bien ils sont en désaccord parfois ? Comment sont leurs échanges ?
J’aimerais tellement être à la place de Thibault : me réveiller à côté de Jérém, ou même juste pouvoir le regarder endormi sur le canapé, en me levant, le matin.
Manger avec lui. Regarder la télé avec lui. Partager des moments avec lui.
Un de ces jours, il faudra que j’aille voir le bomécano pour prendre de ses nouvelles, pour savoir comment se passe la coloc. Les échanges avec Thibault ont toujours été très instructifs ; le jeune pompier pourrait avoir noté un changement dans l’attitude de son pote, recueilli une confidence, quelque chose qui pourrait m’aider à déchiffrer un peu plus le « nouveau Jérém ».
Oui, retrouver le bomécano ne pourrait me faire que du bien. Pourtant, j’hésite.
Le fait est que, lorsque je repense à la dernière rencontre avec Thibault, je ressens une espèce de malaise sournois et latent. J’avais été le voir le lendemain de cette fameuse nuit, et il m’avait invité prendre une bière chez lui. J’avais vraiment apprécié ce moment, sa volonté de « dédramatiser » ce qui s’était passé, de me rassurer.
Pourtant, en quittant l’appart des Minimes, une partie de moi avait eu comme l’impression que derrière son attitude et son discours de mec bien dans ses baskets, il y avait chez lui des choses non dites, comme si un bon petit souk était en train de s’installer dans sa jolie tête ; l’impression que, entre son envie de voir son pote heureux avec moi et celle de me voir heureux avec son pote, il était en train d’oublier son propre bonheur.
Sans douter de sa capacité à maitriser ses sentiments et désirs éventuels, je me demande toujours ce que ressent vraiment Thibault pour son Jéjé. Et si des sentiments et des désirs sont en lui, ça doit être pour lui d’autant plus dur de les maitriser et de les cacher depuis qu’il est confronté à la coloc.
Alors, même si je sais qu’il se montrerait heureux pour moi, je n’ai pas vraiment envie d’étaler mon nouveau bonheur devant lui : je ne veux pas que, sans qu’il me le montre, mon bonheur provoque son malheur.
Mais bon, il faudra quand-même que je trouve le moment pour aller voir mon pote Thibault, ne serait-ce justement, que pour voir comment il va… si toutefois je trouve le moyen de descendre de mon petit nuage…
En courant le long du canal, je repense ce qui s’est passé la veille, à tous ces gestes tendres et à toutes ces attentions que Jérém a eus envers moi, à ces moments où la sensualité et la douceur avec mon bobrun ont atteint de nouveaux, inattendus, incroyables, sommets.
Platane après platane, je repense à cet après-midi plein de surprises.
Première surprise, le bogoss est revenu. Il est venu pour mon kif, il a tenu sa part du deal. Alors, certes, au début, le fait de ne pas savoir à quoi s’attendre semble le mettre sur la défensive : Jérém fait mine de vouloir reprendre son rôle de ptit macho, voire se montrer réfractaire à que je prenne les « commandes » de cette rencontre sensuelle. Il essaie de se comporter comme le Jérém de toujours, de jouer le petit con indomptable qui a toujours ce qu’il veut, ni plus, ni moins.
Pourtant, c’est comme si désormais son « jeu » manquait de justesse : car, définitivement, Jérém n’est plus le Jérém du début de notre relation. J’ai plutôt l’impression de le voir « jouer » à être le Jérém d’avant, faute de pouvoir « être » ce Jérém d’avant ; l’impression que, sous les apparences qu’il essaie de garder, le « nouveau » Jérém est en attente, curieux, demandeur de voir ce que le « nouveau » Nico va lui proposer. En partant par la découverte de ce kif qui l’intrigue bien plus qu’il le préoccupe.
Autre surprise, le bogoss semble de plus en plus animé par l’envie de me faire plaisir.
Me faire plaisir à partir de cette tenue hallucinante, débardeur blanc et casquette à l’envers, dans laquelle il a débarqué : il sait à quel point j’aime ça, le débardeur blanc ; quant à la casquette, il sait aussi que c’est un de mes kifs absolus : pas plus tard que cette semaine je lui avais demandé de la garder pendant que je m’occupais de son plaisir ; j’aime penser que Jérém n’a pas oublié ce petit détail.
Me faire plaisir avec sa réceptivité vis-à-vis de mon kif (, en s’y abandonnant totalement du moins une fois que mes gestes lui en ont montré les tenants et les aboutissants), en me faisant confiance, en se laissant faire.
Me faire plaisir, en s’intéressant à ma jouissance : « T’as envie de jouir ? » ; en la provoquant, en faisant de mon kif, le sien ; en étant à mon écoute, lorsque je lui ai demandé de continuer ses va-et-vient, après sa jouissance, pour que la mienne explose à son tour.

Mais la plus belle de toutes les surprises a été incontestablement le premier, vrai, sauvage, intense baiser avec Jérém.
Je l’attendais depuis longtemps, très longtemps, ce baiser fougueux et passionné ; et même si ce n’était pas du tout dans ces circonstances là que je l’avais imaginé venir ; même si c’est moi qui l’ai provoqué sans ménager les tentatives ; même si j’ai dû « négocier » pour pouvoir poser mes lèvres sur les siennes ; même si Jérém a cherché à en reprendre le contrôle, à défaut d’en avoir pris l’initiative ; même si, dans ce duel musclé de langues, Jérém a voulu se montrer presque dominant, peut-être pour en effacer la signification, signification qui va au-delà du simple contact fiévreux de bête en rut ; mais au-delà de tout, ce baiser n’en a pas été moins sublime, et il m’a donné des frissons inouïs.
Jour après jour, j’ai le sentiment d’assister au démontage, les unes après les autres, de toutes ses barrières mentales ; un « démantèlement » ouvrant la voie à l’expression d’une sensualité qui bouillonnait en lui, juste sous la peau ; un « désarmement » laissant « fuiter » cette tendresse magique que je savais en lui, mais que je commençais à croire condamnée à être refoulée à tout jamais. Une tendresse qu’il commence à exprimer, à offrir, à demander.
Car c’est désormais une évidence, le petit mec en veut, en redemande, il en a besoin : il va même au-delà de mes attentes et de mes espoirs, faisant preuve de gestes touchants à m’en donner les larmes.
Un mélange d’excitation extrême, d’émotions délicieuses, de complicité magique et de bonheur inexprimable : voilà ce que j’ai ressenti hier après-midi, un ressenti dont l’écho me porte ce matin, me donne des ailes. J’ai l’impression de planer, de caresser le ciel avec le bout des doigts.
Je ressens une joie immense, si intense que j’ai besoin de la partager. Je me pose aussi de tas de questions, des interrogations se résumant au fond à une seule : mais qu’est-ce qui se passe dans la tête de mon beau et touchant Jérém ?

Plus tard dans la matinée, en arrivant à proximité de l’autoécole, je remarque immédiatement la voiture de Julien – le beau, l’incroyable, mon pote, l’inénarrable Julien – garée sur le petit parking. Presque au même moment, les deux portes s’ouvrent pour laisser sortir les deux occupants. Et là ce n’est pas un choc visuel qui m’attend, mais deux.
Premier choc, évidemment, le jeune loup à poil doré, le beau moniteur qui drague tout ce qui bouge, à condition que ça ait une chatte et des seins. Il est habillé de la tenue la plus simplement « mec » qui soit : un simple, affolant t-shirt blanc scandaleusement ajusté à sa plastique parfaite, porté par-dessus un simple jean, accompagné de baskets blanches également.
Deuxième choc, l’apparition d’un autre petit mec, carrément à hurler. Tellement à hurler que je sens mes cordes vocales paralysées par l’ampleur de la tâche annoncée.
D’un coup, j’ai l’impression que le temps s’est ralenti, que le silence s’est brutalement fait autour de moi, pour que je puisse me concentrer sur le ptit Dieu qui est apparu, éblouissant, aveuglant, incandescent, radioactif.
18-19 ans maxi, pas très grand, 1 mètre 70 peut-être, équipé d’un bon petit physique de nageur, très bien proportionné, laissant imaginer des séances de muscu, mais juste ce qu’il faut ; pas trop, mais assez pour entretenir un corps à te donner envie d’arracher le t-shirt direct.
Le petit mec est châtain, avec un brushing de bogoss, raie sur le côté gauche, cheveux fixés au gel dans une sorte de vague compacte et penchée vers la droite ; bref, un brushing soigné, mais pas trop sophistiqué, juste le genre de brushing qui te fait exclamer : putain de bogoss !
Sa tenue est composée d’un petit t-shirt moulant gris chiné, avec encolure bleu marine, laissant peu à l’imagination de ses pecs très bien dessinés et des tétons qui pointent scandaleusement, véritable supplice visuel ; t-shirt laissant deviner en bonus et sans peine la tablette de chocolat raccord avec le haut du torse. Un short gris clair habille ses cuisses musclées, des baskets noires aux pieds.
Le petit nouveau est en train de discuter avec Julien, ou plutôt d’écouter Julien, Julien le moniteur assurément en train de faire son débriefing au sujet du cours qui vient de se terminer ; il a l’air plutôt attentif, ce qui se traduit dans son attitude : il se tient bien droit, les bras légèrement écartés le long du corps, ce qui a pour effet de bien mettre en valeur son torse magnifique.
Ce garçon est juste à bouffer tout cru. Il me fait penser au petit mec croisé un jour dans un magasin de fringues pour bogoss dans la rue d’Alsace-Lorraine ; comme lui, c’est « pile le genre de mec qui me donne instantanément des papillons et une boule au ventre, qui provoque cette envie furieuse de tout connaître de lui, déclenchant cette avalanche des mille questions sur cette vie inconnue ».
Ça brûle, c’est insupportable. J’en ai mal au ventre, j’ai chaud, j’ai froid, j’ai des frissons, j’ai envie de pleurer, j’ai envie de crier, j’ai l’impression que mes yeux ne seront pas capables d’absorber toute la beauté de ce ptit mec avant que j’aie les rétines carbonisées.
L’instructeur et l’élève, deux bombasses indescriptibles, chacun dans leur style : beau mâle charmeur et conquérant, le premier ; choupinou tout mignon (mais très mec quand même), l’air tout discret, le deuxième ; je frôle la tachycardie lorsque les deux jeunes mâles s’engagent pour traverser la route, lorsqu’ils « foncent » sur moi.
Au fur et à mesure que le petit Dieu approche, je peux pleinement apprécier sa jolie bouche sensuelle, et quelques poils esquissant comme une petite barbe de trois jours, juste taillée en collier, et affirmant le côté jeune mais déjà viril ; pourtant, force est de constater que ce qui le caractérise par-dessus tout, ce sont ses grands yeux bleu-azur qui semblent comme vouloir happer tout le monde qui l’entoure, des yeux dans lesquels t’as juste envie de te perdre et de te noyer.
Ils sont presque là, je vais leur devoir serrer la main, ce qui va avoir pour conséquence de m’arracher à la contemplation de cette (double) perfection : une fois qu’ils seront près de moi, je n’oserai plus les regarder, surtout le petit Dieu inconnu.
Je repense à Laurent, à son audace, à son cran, à sa façon de faire du « rentre dedans » ; je me dis qu’il ne se laisserait pas aveugler par la beauté d’un choupinou adorable et sexy en diable ; lui, il oserait le regarder dans les yeux, il saurait comment lui sourire, comment engager une conversation, et surtout comment ne pas apparaître « con ».
Qu’est-ce que je pourrais bien lui dire ? « Eh, tu sais que tu es juste mignon à hurler ??? » De toute façon tu le sais que tu es mignon. Enfin, tu ne sais même pas à quel point tu l’es encore plus que tu peux l’imaginer, à quel point tu sais toucher mon esprit, tout simplement en existant.
Comme d’habitude, mon moniteur préféré est non seulement très très très sexy, mais également très accueillant : le premier regard qu’il m’adresse est accompagné d’un grand sourire charmeur assorti d’un clin d’œil à te faire tomber à la renverse.
Quant au petit Dieu, ça se confirme, voilà une de ces petits gueules de choupinou à croquer mais avec en même temps ce quelque chose de déjà si mec qui te donne envie de taper la tête contre les murs et d’hurler à t’en détruire les cordes vocales.
« Salut, Nico ! Ça va ? » fait Julien en me serrant la main avec sa bonne prise de mec, tout en enchaînant « tu ne dois pas connaître Alex… ».
Ah, putain, Alex. Qu’est-ce que ça lui va bien ce prénom. En me donnant son petit nom, c’est comme si Julien m’avait donné les clefs, les codes pour rentrer dans un nouvel univers de bogossitude.
« Non, en effet… » je lâche.
« Alex, lui c’est Nico… Nico, Alex… je pense que vous allez passer l’exam en même temps, début septembre… ».
Le petit Dieu Alex me serre la main, sa prise de mec est ferme, son sourire un peu timide ; oui, vu de près, ma première sensation se confirme, son regard bleu semble vouloir happer tout le monde qui l’entoure ; et maintenant qu’il me regarde, il semble également vouloir happer un Nico ayant croisé sa vie par hasard.
« Enchanté… » fait le petit Dieu avec une voix calme et basse.
« Enchanté moi aussi… » je lui réponds.
« On se revoit mercredi pour le dernier cours… » j’entends Julien lui lancer, tout en lâchant un de ces clins d’œil qui me font fondre à chaque fois.
« Ok, c’est entendu, à mercredi ! » fait le petit Alex, tout son visage s’illuminant d’un sourire doux et magnifique.
Le petit Dieu repart ensuite vers le centre-ville, en marchant comme un vrai ptit mec, se tenant bien droit, toujours les bras le long du corps mais un peu écartés, comme les mecs musclés (bien qu'il ne soit pas "hyper" musclé, il est super bien foutu), mais sans ment donner l'impression qu'il se la pète. Je le regarde en prenant le temps d’admirer la dernière chose que je n’avais pas encore vue : un sublime petit cul musclé, un pur scandale. Je le regarde jusqu’à ce qu’il finisse par disparaître au détour d’une rue transversale.
Pendant un instant, je fixe le coin de rue où le petit Dieu a disparu, tout en ressentant comme une sensation de manque vis-à-vis de sa beauté, et surtout de son regard bleu-azur si intense, si touchant. Au fond de moi, je me dis qu’il y a très peu de chances que j’aie l’occasion de revoir le bel Alex, même le jour de l’examen. Ce choupinou adorable aura traversé ma vie comme un météore.
Ce qui n’échappe pas au très malin Julien.
« Il est à ton goût, le petit Alex, hein ? » il me balance, moqueur.
« Il faudrait être difficile… ».
« Il est bogoss… » fait Julien, en rigolant.
« On peut dire ça… ».
« Je ne l’ai jamais mis en cours avec toi, j’étais sûr que t’allais faire un accident… ».
« Petit con, va… ».
« Et puis, tu m’avais déjà moi à mater… t’as pas besoin d’avoir un autre bogoss à reluquer… » se marre le jeune loup à poil doré.
Je crève d’envie de lui demander qu’est-ce que lui fait dire que ce petit Alex est bogoss, quels critères rentrent en compte dans le fait qu’il le trouve « bogoss », quelle est sa définition du « bogoss », à quel point et de quelle façon la bogossitude du petit Dieu le touche vraiment…
Hélas, une nana approche, elle doit être mon binôme du jour.
« Barbara, Nico… Nico, Barbara… » fait Julien, avant d’enchaîner « vas-y Barbara, prend le volant… ».
Nous traversons la rue, le bogoss ouvre la portière côté passager, il fait escamoter le siège pour me permettre de prendre place à l’arrière. Je m’engouffre dans la bagnole en effleurant son bras, son t-shirt, son torse, percuté par les effluves de son parfum… ah, putain, qu’il sent bon ce petit con…
La voiture démarre et l’inépuisable numéro de charme de Julien avec. Nouvelle fille, même jeu, insolent et drôle, séducteur et craquant ; d’abord très poli, gentil, attentionné ; puis, petit à petit, flatteur, moqueur, de plus en plus entreprenant ; au début, Barbara semble sur la réserve, elle a du mal à saisir le petit jeu de Julien, à comprendre si c’est du premier ou du deuxième degré, si c’est « viande ou poisson » ; mais très vite, elle aussi, comme tant d’autres avant elle, semble sensible au charme insolent, coquin et polisson du beau moniteur. Comment résister à un mec comme Julien quand il te fait du charme ?
« T’as l’air bien en forme aujourd’hui, mon Nico… » fait le bogoss lorsque nous nous retrouvons seuls dans la circulation de la rue de Metz, après avoir benné Barbara devant l’autoécole « tu l’as revu ton brun mal luné ? ».
« Hier, et avant-hier, et tous les après-midis de la semaine… ».
« Alors, pour son kif, il avait envie de quoi ? Je te parie que tu t’es encore bien fait démonter… ».
« Arrête… j’ai vraiment l’impression qu’il commence à se rendre compte que j’existe et que j’ai besoin d’attention… et en plus il a l’air d’adorer ça… ».
« C’est tout ? ».
« Tu ne sauras rien de plus… ».
« T’es pas cool… et ton kif, tu vas lui faire quand ? ».
« Je lui ai fait hier… ».
« Raconte… ».
« T’es chiant… »
« Je sais… ».
« Il y a eu du sexe, mais aussi beaucoup de câlins, de ma part, et de sa part aussi… il m’a même embrassé… ».
« Tu lui fais tout ce qu’il aime… ».
« J’essaie… ».
Nous arrivons à Esquirol, nous nous arrêtons au feu à proximité de la brasserie. Mon beau mâle est là, habillé d’une chemisette blanche cintrée, dessinée à l’image de son torse, laissant apparaître son brassard tatoué ainsi que les extrêmes, côté cou et côté biceps, de son nouveau tatouage ; la chemisette est hélas très fermée, tenue oblige, avec une longue, fine cravate noire habillant le torse du bogoss d’une touche d’élégance inouïe ; un pantalon noir moulant son cul divin, ainsi que des baskets blanches compètent sa tenue, classe et très jeune à la fois.
Je cherche son regard, en vain : mon bobrun est tout occupé à prendre une commande après d’un troupeau de greluches, tout en rigolant avec l’une ou l’autre d’entre-elles. Je sens soudainement une bouffée de jalousie monter de mon ventre, enflammer mon visage, vriller mon cœur et mon cerveau : ok, il est canon, mais arrêtez de lui faire du gringue, putain, il n’est pas pour vous !
Est-ce qu’il renoncera vraiment un jour aux filles ?
Ce sont les klaxons des voitures derrière moi qui m’arrachent à mes réflexions. Pris au dépourvu, je panique, je tente de démarrer, je cale.
« Désolé… » je lance, tout en redémarrant.
« Il te fait un effet de dingue, ce mec… » se moque Julien.
« Plus que ça… ».
« Il baise toujours des nanas ? »
« Je ne sais pas… ».
« Dans son taf, il doit être pas mal sollicité… il est beau mec… ».
A nouveau, je ressens l’envie de lui demander quels critères il associe à cette définition de « beau mec », qu’est ce qui le touche, qu’est-ce que la présence de mon bobrun remue en lui en termes d’émotions et d’éventuelle attirance pour l’amener à attribuer cette étiquette de « beau mec ».
Bien évidemment, je sais ce que Jérém, tout comme le petit Alex, peuvent inspirer ; chacun à leur façon, ce sont des beautés masculines indiscutables, absolues ; pourtant, je suis curieux de savoir si vraiment nous voyons la même chose en les regardant, s’ils nous inspirent les mêmes émotions, les mêmes désirs, les mêmes envies.
Hélas, à la fois troublé par la circulation dense et par la jalousie de voir Jérém en train de rigoler avec ces pouffiasses (là, c’est clairement la jalousie qui parle, toute nana s’approchant de mon Jérém et ayant des vues sur lui se verrait d’office attribuer le titre de « grosse pouffe »), une fois de plus, je suis contraint de zapper mon envie de discuter « mecs » avec le beau loup à poil doré.
Nous roulons désormais en direction du Grand Rond ; il est 11h30 et le soleil cogne déjà très fort sur la Ville Rose ; la température de l’air monte, et encore plus pour moi, alors que la bisexualité de mon beau mâle brun vient de me sauter à la gorge, bisexualité qui pourrait au final être le plus gros écueil à une véritable relation. J’ai le visage brûlant, je transpire à grosses gouttes.
« Ca va, Nico ? » fait le bogoss Julien lorsque nous nous arrêtons au feu du Grand Rond.
« J’ai trop chaud… » je lui balance, comme si le fait de le dire pouvait ôter d’un coup 10 degrés. Je piétine d’impatience pour que le feu passe vite au vert, j’ai hâte de redémarrer et retrouver un peu de fraîcheur par l’air rentrant par les vitres complètement ouvertes.
Oui, j’ai trop chaud ; mais apparemment, je ne suis pas le seul dans ce cas ; le bogoss à poil doré est lui aussi en nage, le front perlant de transpiration. Brillante idée de mettre un jeans en août, même si je sais que parfois les petits matins d’été à Toulouse peuvent être aussi frais que les journées torrides ; et ce, à partir de 10h00 du mat.
Et là, alors que le feu semble s’éterniser au rouge, Julien a ce geste, doublement inconscient, un geste à la fois « il le fait tout naturellement, sans même y penser » et « il ne sait pas à quoi il s’expose en le faisant » ; le geste inouï, magnifique, sensuel au possible, de pencher le buste et le cou, tout en soulevant le t-shirt pour éponger le front de l’excès de transpiration ; c’est un geste que j’ai vu faire une fois à Thibault, geste qui m’émeut depuis toujours et tout particulièrement chez un bomec.
Ah, putain… je me disais bien que le t-shirt de mon beau moniteur était bien rempli. Image fugace, pourtant marquante, de ses appétissantes tablettes de chocolat, de ce ventre finement ciselé qui semble parler de séances de salle de muscu, de sport, peut-être (mais lequel ? ça ne m’étonnerait pas qu’il soit footeux, le petit Julien) ; et encore, fixée dans l’instantané capturée par ma mémoire, délicieuse ligne de poils clairs, fins, humides de transpi, brillants sous les soleil d’août, descendant de ce nombril, beau, attirant, et se perdant dans l’élastique bleu et blanc du boxer qui dépasse du jeans.
Le bas du t-shirt retombe bien assez vite, et l’image de ses abdos, et cette diabolique ligne de poils clairs et humides reste imprimée dans ma rétine, comme l’image du soleil lorsqu’on le fixe un peu trop longtemps, image qui dure un petit moment après que nous ayons fermé les yeux.
Je ne sais pas s’il s’en rend compte ou pas, mais son geste est un choc visuel, un attentat neurologique… moi je dis que tout comme personne n’est censé ignorer la loi, personne n’est censé ignorer l’effet de sa propre bogossitude et d’adopter les précautions qui s’imposent !
Moi je dis que son geste, volontaire ou pas, c’est de la provoc, que ce soit prémédité ou tout simplement coupable par négligence.
L’image de son pack de 6 abdos à la surface humide résonne dans ma tête ; c’est tellement puissant que j’ai l’impression de sentir tout le bouquet de ces petites odeurs de mecs qui se dégagent de cet endroit magique à la lisière de ce monde fabuleux, le sexe d’un bogoss.
Le coton retombe sur ses abdos et nos regards se croisent.
« Tu t’es bien rincé l’œil ? » se marre le bogoss.
« Si ça te gène que je les regarde, t’as qu’à pas les montrer ! ».
« J’ai pas dit que ça me dérange… je dis que tu me kiffes grave… ».
Le voilà qu’il revient à la charge, les sourcils en chapeau, avec ce ton à la fois sérieux et pas du tout, ces mots qui veulent tout dire et son contraire ; il revient à la charge, armé de ce sourire canaille, mi-ange, mi-démon, un sourire charmeur, indéchiffrable, provocateur, en équilibre sur un fil invisible, prêt à tomber du côté du charme ou de la bêtise suivant la réaction à sa boutade ; car le beau gosse retombe toujours sur ses pattes.
Quelque part, j’ai l’impression qu’au fond, le ton sur lequel la question est posée est touchant ; comme si le bogoss avait constamment besoin de savoir qu'il plaît, comme si son assurance ne tenait qu’au fait que le pouvoir de son charme soit confirmé sans cesse.
Alors, d’une part j'ai envie de le rassurer ; d’abord car je le sens en demande d'être rassuré, ; puis, car le fait de faire plaisir à un beau garçon est toujours plaisant.
Pourtant, en même temps, je n’ai pas trop envie de le flatter ; je ne veux pas faire flamber son ego, je ne veux pas lui donner encore plus de pouvoir sur moi ; je ne veux pas non plus lui donner l’occasion de se moquer de moi si son intention est juste celle de tester son pouvoir de plaire à un petit pd qui en pince pour lui, tout en se refusant à lui.
« J’essaie de me concentrer sur la conduite… » je tente de faire diversion.
« Oui, concentre-toi, t’as raison… » il se moque.
Comment me concentrer sur la conduite dans ces « conditions », avec cette sublime image enfoncée dans ma tête comme un clou ?
Voilà qui explique pourquoi, un instant plus tard, je sens la commande d’embrayage se dérober sous mon pied, mon torse se plaquer contre la ceinture de sécurité : la voiture pile d’un coup. Mais ce n’est pas moi qui ais pilé, c’est Julien. Un vélo traverse sur le passage piéton juste devant moi.
Très vite, ça recommence à klaxonner derrière moi, ce qui a le don de me mettre doublement en panique.
« Eh, Nico, réveille-toi… tu l’as pas vu le passage piéton ? ».
« Non, désolé… ».
« Et le vélo, non plus ? ».
« Non… je ne l’ai pas vu… ».
« Tu fais n’importe quoi aujourd’hui… » il se marre.
« C’est de ta faute… ».
« Quoi, de ma faute ? ».
« Rien, rien, laisse tomber… ».
Je sais qu’il ne va pas laisser tomber.
Nous longeons la Garonne, direction les autoroutes. Un silence s’installe dans la voiture, je sens mon malaise monter.
« Vas-y, mets le cligno à droite, sors vers les berges… » fait le bogoss.
Je connais cet endroit, un espace vague à proximité d’un pont du périf où nous étions venus une fois faire des manouvres avec Sandrine.
J’attends que Julien me donne des consignes, mais il se tait, il semble réfléchir. La proximité de l’eau apporte un peu de fraîcheur bienvenue.
« Arrête la voiture, on va discuter un peu entre mecs… » il finit pas lâcher.
« Je croyais que j’allais manœuvrer… ».
« On va faire une pause… » fait le bogoss ; puis, sans transition « alors, ils te plaisent mes abdos ? ».
« Pas du tout… » je mens. Il veut jouer, on va jouer.
« Je suis ben bâti, hein ? ».
« Vite fait… ».
« C’est ça, vite fait… t’as pas arrêté de me mater depuis la première seconde du tout premier cours… ».
« Oui, ok, t’es plutôt agréable à regarder, ça te va comme ça ? Mais tu le sais déjà ça, elles doivent te le dire, toutes les greluches que tu te tapes… ».
« Je m’en fiche de ça… t’as envie de voir mon corps ? ».
« Arrête, Julien… ».
« De toute façon, j’ai trop chaud… » fait le bogoss en ôtant le t-shirt et en le balançant sur le tableau de bord devant moi.
L’image qui se présente devant mes yeux est d’une beauté à couper le souffle : une carrure charpentée, une chute d’épaules hallucinante, un torse en V délirant, des pecs saillants, coiffés de deux beaux boutons de mecs qui donnent envie de croquer dedans direct ; des abdos bien dessinée, un nombril qui donne envie de plonger la langue dedans ; des biceps puissants ; les lignes du pli de l’aine, double frontière saillante entre son torse et son bassin, disparaissant dans l’élastique bleu et blanc de son boxer et convergeant entre elles, comme une invitation vers son sexe caché.
Une fois de plus, force est d’admettre que Julien est, en tout et pour tout dans sa plastique, l’égal de mon Jérém ; le même, mais à poil doré.
Tout comme celui de Jérém, son torse dégage une impression de puissance et d’harmonie sublime, tout est bien bâti, proportionné, magnifique, très mec. Sa peau est un peu plus claire que celle de mon bobrun, mais appétissante à souhait ; elle a l’air douce, tout en étant supportée par des muscles bien fermes ; moite de transpiration, elle donne faim, très faim.
Un tatouage en chiffres romains au-dessus de sa clavicule droite complète le tableau magique de sa demi-nudité.
Le bogoss torse nu, sa peau dégageant un mélange entêtant de parfum de mec et de transpiration de bogoss ; l’élastique du boxer qui dépasse généreusement du jeans, les jambes légèrement entrouvertes ; les yeux un peu plissés à cause de l’intensité du soleil ; le brushing parfait ; une barbe de blond pas très fournie et pourtant très sexy ; un sourire ravageur : là, on atteint des sommets de sexytude insupportables.
« Alors, tu kiffes ? » fait le bogoss, le regard à la fois coquin et taquin.
« Non ! » je lui lance, tout en me forçant à regarder les voitures traverser le pont de l’autoroute.
« Je ne te crois pas… » fait le bogoss, tout en posant une main sur mon épaule, contact chaud et troublant, comme pour m’encourager à regarder « allez, tu peux regarder, c’est cadeau… je vais pas te violer… ».
« T’es un beau spécimen… j’avoue… ».
« Je ne suis pas un spécimen, je suis LE spécimen ! » il me lance en frimant bien sur le mot « spécimen ».
« Tu sais, le brun de la brasserie il est tout aussi bien foutu… » je tente de le provoquer.
« Non, je suis sûr que je suis mieux foutu que lui… ».
« Tu crois ce que tu veux… ».
« Exactement… ».
Cette proximité chaude et moite me trouble.
« T’es gêné ? ».
« Un peu, quand même… ».
« Arrête d’être gêné… pourquoi t’es gêné ? » fait il en posant à nouveau sa main sur mon épaule. Le bogoss se marre de mon petit malaise ; il lève le visage vers le ciel, tout en riant à gorge déployée.
« De toute façon, t’es pas mon genre de mec… j’aime les bruns… » je tente de faire diversion.
« Tu ne me trouves pas beau ? » fait-il tout en me caressant le bras, en se penchant vers moi, très proche d’envahir mon espace vital et de me mettre vraiment mal à l’aise, tout en me regardant fixement, avec des yeux suppliants, en singeant une voix fluette de petit mec déçu : c’est évidement surjoué, il sait très bien que je le kiffe, mais son petit manège est craquant à souhait.
« Si t’es sexy, mais recule un peu… » je lui lance ; et là, joignant le geste à la parole, je pose ma main sur l’un de ses pecs bombés et je tente de mettre un peu de distance entre nos corps.
« Ok, t’es bien bâti, oui… » je laisse échapper, subjugué par le contact avec la puissance musculaire de son torse.
« Fais toi plaisir, fais toi plaisir… » fait-il, avec son rire à gorge déployée, avec cette attitude de petite canaille à tomber.
Je retire ma main, à mon tour j’essuie mon front avec le bas de mon t-shirt.
« Ca va ? » se moque le bogoss.
« J’ai chaud… ».
« T’es pas bien, t'es pas bien... » se marre le bogoss.
Je ne sais pas ce qu’il cherche ce petit con ; s’il cherche à me séduire, ou juste à se moquer de moi, ou bien tout simplement à tester une fois de plus la portée de son charme absolu. Quoi qu’il en soit, il le sait qu'il me fait un effet de dingue, et il en joue à mort !
« Si t’as si chaud, tu peux enlever le t-shirt aussi… on prend l’air… ».
« Fiche-moi la paix… ».
« C’est moi qui te donne chaud ? ».
« Tu me saoules… ».
« Allez, ne sois pas timide… » poursuit-il en attrapant le bas de mon t-shirt et en le tirant vers le haut.
« T’es chiant… » je lui lance, tout en secondant son mouvement.
Le soleil de Toulouse est impitoyable ; mais le plus dur c’est d’être dans cette voiture garée sur le bord de Garonne, assis à côté de lui, torse nu, son sourire ravageur et son regard lubrique sur moi, pris dans son petit jeu d’allumeur sexy et impitoyable.
« Comment ça se fait que t’es devenu moniteur ? » je tente de faire la conversation.
« Je suis devenu moniteur pour me la couler douce et… » petite pause préparant une bonne réplique de petit con ultime « et pour tringler des meufs… ».
Voilààààààààààààààààà c'est dit, amis de la poésie, bonsoir. Ahh, putain de ptit con... si seulement il pouvait dire « et aussi essayer de tringler des mecs comme moi ».
Le plus incroyable, c'est toujours le naturel désarmant avec lequel il balance ça, direct, sans détour. Le tout accompagné par ce rire si cristallin, presque in, si contagieux, ce rire de petite canaille, de jeune loup à la queue frétillante qui croque la vie par les deux bouts, qui profite à fond de sa jeunesse et de sa sexytude, ce rire de jouisseur impénitent, de queutard toujours à l’affût de « tringler ».
Je trouve excitant de l’entendre dire, cash : « j’ai envie de tringler ». C’est ça aussi que je trouve fascinant chez ce genre de mec (mais qui me ferait faire des bonds si je devais m’y frotter) : le culot de vivre sa sexualité presque sans limite, sans pudeur, sans complexe, sans se brider : il a envie de baiser, il ne se pose pas de questions ; paf, il baise, sans état d’âme, même si c’est une nana différente par jour.
Julien, magnifique libertin profitant de tous les avantages que la nature lui a donnés pour explorer tous les plaisirs que la vie peut offrir.
À travers les répliques et la personnalité de ce petit con de Julien j'ai l'impression de connaître un peu mieux mon Jérém ; je vois bien mon Jérém, encore il y a quelques mois, discuter avec ses potes sans pudeur, sans complexes, crûment, leur dire « j'ai envie de tringler/j’ai tringlé cette meuf, ou cette autre… ». Est-ce qu’il a arrêté depuis ?
« Du coup tu ne te gênes pas pour sauter sur tout ce qui bouge… » je le cherche.
« Moi je suis faible face aux filles, je m’attache vite… ».
« T’as envie de toutes les baiser, oui… ».
« Devant une jolie fille je suis désorienté… » il lâche en glissant un sourire à la fois mignon, charmeur et lubrique.
« Ah, non, je ne crois pas… je crois surtout que tu ne perds jamais le nord, oui !!! ».
Et les perles s’enchaînent :
« J’arrive pas à choisir, du coup je les garde toutes… » rigole le bogoss.
« Barbara aussi te plaît bien… ».
« Mais tu rigoles ou quoi ? T’es bien pd, toi… elle, même pas avec un bâton je la touche… ».
« Mais tu lui fais du charme… ».
« Je m’amuse juste… j’adore sentir que je fais de l’effet aux meufs… j’adore les chauffer… et surtout faire tourner en bourrique celle qui se prennent trop pour des princesses… ».
« T’as galéré pour avoir Sandrine, mais tu ne la respectes pas pour autant… ».
Attention, ça va en crescendo, c’est une escalade de « petit-conneries » à hurler :
« Mais si, j’ai du respect pour elle… je n’aurais pas de respect si je n’avais rien fait avec… »
Petit con, va !
« Je n’aurais pas de respect si je n’avais rien fait avec … ». Naaaan, mais on peut être davantage petit con que ça ? Style : je l'ai honorée de la faire jouir au contact de mon corps, je l’ai honorée en la baisant. Là on atteint des sommets jamais explorés ! Définitivement, ce mec est à lui tout seul l’intégrale du « Larousse du Petit con » en 15 volumes !
Le pire est qu’au fond, le mec est finalement « honnête » et « vrai », pas hypocrite ; il annonce la couleur dès le départ : « Oui, Ok, des fois je suis un connard, mais j’assume ! ». Il dit cash ce qu’il pense, on sait direct à quoi s’en tenir avec lui. Il assume complètement sa nature de petit con avec un tel naturel, une telle « candeur », une telle désinvolture, (une telle « innocence », j’ai presque envie de dire), que finalement on ne peut pas vraiment (ou vraiment pas) lui en vouloir d’être aussi effrontément « petit con » ; le mec est agaçant parce qu’il est ultra sexy et qu’il pue le sexe, mais le fait qu’il assume ses envies, ça le rend encore plus bandant.
Je regarde le jeune loup à poil doré bien calé dans son siège, tous abdos et pecs dehors, cette diabolique ligne de poils qui descend du nombril et disparaît dans l’élastique de son boxer, élastique qui disparaît dans son jeans, jeans dont la braguette fait une jolie bosse. Je le regarde et, dans ma tête, le lien se fait entre ce physique de dingue et ses mots de petit con esquissant sa sexualité débridée.
Je me demande si au lycée l’un de ses camarades rêvait de "réviser" avec lui... est-ce qu’il s’en est rendu compte, comme mon Jérém ? Est-ce que cela a fini par arriver ? Est-ce qu’il s’est déjà fait sucer par un mec ? Est-ce qu’il a déjà baisé un mec ?
« De toute façon, moi les filles c’est toujours par deux… » je l’entends lâcher, sa voix chantante et un peu éraillée et très sexy m’arrachant à mes délires « j’en ai une dans mon pieu, et je suis déjà en train d’en draguer une autre… si j’ai dix filles qui s’intéressent à moi, j’ai besoin d’aller draguer leurs copines… je suis faible, je te dis… ».
« Bref, t’as faim tout le temps… ».
« C’est vrai que j’ai souvent faim… et j’ai toujours réussi à baiser les filles que je voulais… je touche du bois pour que ça ne change jamais… » balance-t-il tout en faisant mine de se toucher la queue.
Ahh ptit con… Quoi, c’est un message pour me faire comprendre que tu bandes, hein c’est ça ? Tu veux que j’imagine ta queue raide comme du bois, hein ?
Evidemment, attiré par son geste, mon regard a atterri lourdement sur sa braguette.
« Arrête de me regarder comme ça parce que je vais bander… ».
C’est qu’il faut quand même avoir le cœur bien accroché pour ne pas hurler devant tant de sexytude, d’insolence, d’impertinence, devant ce vrai petit allumeur, sexy en diable ; devant cet adorable petit voyou, à craquer.
Le bogoss enchaîne, sourire coquin à la clé :
« Et toi, c’est quoi que tu aimes avec un mec, au pieu ? ».
« Ca t’intéresse vraiment ? ».
« Alleeeeeeeez, raconte… après je te dirai ce que je fais aux meufs, si tu veux… ».
« Non, merci, je n’y tiens pas…tu me raconteras tes exploits si un jour tu baises avec un mec… ».
« Ça c’est pas près d’arriver… ».
« Alors je ne veux rien savoir… ».
« Allez, raconte… tu suces ? ».
« Tu crois que je vais te raconter ma vie sexuelle ? ».
Je croise son regard, le sien est hypnotique, je me sens à mon tour, comme lui face aux filles… désorienté…
… ses mains ouvrent sa braguette, elles font glisser le boxer et le jeans, libèrent une belle bête chaude et odorante de milles délicieuses arômes de mec ; je me penche sur lui, je le prends en bouche, je commence à astiquer cette jolie queue au pelage doré ; pendant que je le suce, le bogoss tire de bonnes taffes sur sa cigarette, il expire de grand nuages de fumée ; entre les deux, des gémissements légers m’indiquent la montée de son plaisir de mec ; sa main libre se pose lourdement sur ma tête, m’obligeant à avaler sa queue jusqu’au fond de ma gorge ; le bogoss est vraiment très excité ; son rugissement de mâle en rut me surprend, alors que je le croyais encore sa jouissance lointaine ; je sens son corps se cambrer, j’apprécie les soubresauts de sa queue pendant qu'il se répand à long traits brûlants et puissants dans ma bouche, pendant que le goût de son jus chaud de ptit mec explose dans mon palais, coule dans ma gorge…
« Il t’a carrément retourné comme une crêpe, ton brun qui fait la gueule ! » fait le bogoss en m’extirpant de ma folle rêverie.
« Il ne la fait plus… ».
« Oui, il te baise à tout va en ce moment… ».
« Il fait plus que me baiser… ».
« Mais tu me kiffes grave, et si je disais oui, tu ne dirais pas non, j’en suis sûr ! ».
Pourquoi est-ce qu'il me demande ça ? Ça lui intéresse vraiment que je le kiffe ?
« Arrête, tu sais même pas où donner de la queue avec toutes les nénettes qui ont envie d’y gouter ! ».
« C’est vrai en plus... tiens, aujourd’hui, j’ai une journée chargée… Sandrine vient chez moi à 16 heures pour prendre sa branlée… et ce soir ma copine rentre de Perpignan… ».
« Ah, t’as une copine ? ».
« Depuis un an… ».
« Et t’as jamais pensé à être fidèle ? ».
« Avec mon taf, je suis trop sollicité… et je suis faible… les trois quarts des nanas que je forme veulent coucher avec moi… même toi, tu me trouves canon… » il lâche, tout en me pinçant doucement le téton.
Je frissonne, je bande. Le contact est super agréable, et il se prolonge. Je fixe le pont du périf et je sens mon corps conquis par l’excitation, tout en étant rongé par le sens de culpabilité.
« Arrête, Julien, s’il te plaît… ».
« Cause toujours, ton corps ne ment pas… je suis sûr que tu aimes… ».
Son doigté est très agréable et très sensuel. L’excitation semble prendre le pas sur la raison… je ferme les yeux et…
Et les images sensuelles et douces de mon bobrun font surface dans mon esprit ; je me revois, collé à son dos, en train de le caresser, de le branler ; je vois son visage crispé sous la vague de plaisir, je vois sa bouche qui frémit ; je retrouve toutes les sensations du contact avec sa peau, avec son corps, l’excitation, l’émotion, la sensation de bien-être, de douceur, de bonheur. Je repense à son baiser et les frissons du cœur que ce simple souvenir provoque en moi, s’élèvent au-dessus des frissons sensuels provoqués par les pincements des doigts de Julien sur mes tétons.
« Arrête, Julien, vraiment ! » je m’entends balancer, en sursaut, presque en criant.
Jamais je n’aurais cru un jour qu’un mec comme Julien me caresserait le téton, et encore moins que je le sommerais d’arrêter.
Le contact de ses doigts sur mes tétons cesse d’un coup. Ça n’a duré qu’une poignée de secondes, mais suffisamment pour me faire sentir complétement en son pouvoir. Et pour me faire regretter que ça s’arrête.
« Ok, ça va, ça va, c’était pour rire… » je l’entends se marrer « vas-y, roule ! On rentre… ».
Lorsque je rouvre les yeux, le bogoss est déjà en train de cacher son torse spectaculaire sous le très sexy t-shirt blanc. Je me rhabille à mon tour, je prends une grande respiration et je me jette dans les flots de la circulation.
Pendant le trajet vers l’autoécole, le bogoss fait son clown, comme si rien ne s’était passé. En fait, il ne s’est rien passé, à part qu’on s’est un peu chauffés.
Arrêté à un feu rouge, je mate une fois de plus ses pecs, ses abdos cachés sous le t-shirt, les traits de son visage : ce mec est juste la perfection. Je suis sûr que Martin, lui aussi très bogoss, mais gay et très entreprenant, a dû tomber sous le charme du beau blond et tenter quelque chose avec ; quelque chose qui n’a pas ment dû bien se finir. J’aimerais bien savoir ce qui s’est vraiment passé entre les deux moniteurs : je me rappelle de l’attitude évasive de Julien lorsqu’on avait évoqué son collègue lors du premier cours, ce qui aiguise encore plus ma curiosité
« Qu’est-ce qui s’est passé avec Martin ? » je finis par oser au détour d’un blanc dans son flot presque ininterrompu de délicieuses bêtises.
« Rien du tout… ».
« Allez, on discute… entre mecs… ».
« De toute façon, ce ne sont pas tes oignons… ».
« Ce sont tes oignons ce que je fais à mon brun ? ».
« Non, c’est vrai… mais tu ne m’as rien raconté… ».
« Vous êtes fâchés avec Martin ? ».
« Non, je ne crois pas… ».
« Alors ? ».
« Je n’ai pas voulu ce qui s’est passé… j’avais bu… c’était un accident… je crois qu’il a compris, Martin… j’ai même fait intervenir mon assurance pour prendre en charge la perte de salaire… ».
« Qu’est-ce qui s’est passé au juste ? ».
« Ecoutes, Nico… j’avais bu ce soir-là que je ne me souviens même pas bien ce qui s’est vraiment passé… tu te le feras raconter par lui, ok ? ».
« Je ne vais jamais le revoir… ».
« Mais si, dans une boite à tata, il sort beaucoup Martin… ».
« Mais moi, je ne sors pas… » je lui retorque, sans savoir que Martin ne tardera pas à croiser ma vie et celle de mon bobrun.
Nous arrivons à l’autoécole, je me gare sur le petit parking, je coupe le moteur.
« Je pense que tu es à point… ».
« Pour l’exam ? ».
« Non, avec ton brun… je pense que tu es vraiment à fond, cuit, cramé… ».
« Pourquoi tu dis ça ? ».
« Tu m’aurais laissé faire si tu n’étais pas fou de lui… ».
« C’est possible… ».
« C’est même sûr… mais moi je… ».
« … ne baise pas avec les mecs… » je le coupe ; tout en continuant « t’es qu’un allumeur… ».
« Je ne suis pas quelqu’un de fidèle mais j’admire ceux qui le sont… c’est tout à ton honneur… ».
« Merci… ».
« Après, est-ce que lui il l’est aussi ? S’il est bi, l’infidélité est une nature… ».
Voilà que, comme déjà tout à l’heure, Julien vient de mettre le doigt sur un vrai sujet qui fâche. Quand et comment parler fidélité avec Jérém ?
« Pour toi aussi, le prochain cours ce sera le dernier… t’as bien progressé… ».
« J’ai eu un bon instructeur… ».
« J’espère que t’as aimé faire cours avec moi… ».
« Tu m’as bien fait rigoler… ».
« Ça, c’est tout moi, j’adore faire le clown… » fait-il, beau sourire à l’appui ; puis, il conclut avec assurance « tu n’es pas près de m’oublier ! ».
« Je ne sais pas… » je me moque « si c’est pour me souvenir de tes blagues vaseuses avec Sandrine… ».
« Les gens vont oublier ce que vous avez dit et même ce que vous avez fait, mais il se souviendrons toujours de ce que vous leur avez fait ressentir ! ».
« Ça va les chevilles ? ».
« J’adoré cette citation… ».
« Le truc que tu m’as fait ressentir, c’est que tu es un bon allumeur… ».
« Séducteur, s’il te plaît… ».
« La séduction est une maladie chez toi… ».
« La séduction sert parfois à arriver à ses fins… » il me lance du tac au tac en affichant un sourire coquin « mais séduire c’est encore plus marrant que conclure… il n’y a pas de plaisir plus puissant ! ».
Et, ce disant, le bogoss me tâte l’épaule, me caresse les pecs par-dessus le t-shirt, tout en rigolant avec un sourire de malade.
Décidemment, Julien a tout pour lui, la beauté, une plastique de dingue, un sourire à faire fondre le soleil lui-même. Ce mec est l’archétype, la définition même du petit con, un adorable petit voyou brulant la vie par les deux bouts et profitant à fond de sa merveilleuse jeunesse ; mais il est tellement drôle et sympathique qu’on lui pardonne tout. Car on l’adore.
En repartant vers la maison, je me fais la réflexion que Julien fait partie de cette catégorie de bombasses mâles pour qui plaire est plus important encore que coucher : plaire aux filles, au-delà de considérations de style, d’âge, d’attirance même, plaire sans penser à demain, à la possibilité d’une relation ; plaire tout de suite, dans l’instant présent, plaire pour marquer les esprits, plaire pour qu’on se souvienne de soi ; plaire au-delà de considérations de sexe même ; plaire à un gars, sans passer à l’acte, ce qui flatte l’égo, sans questionner sa propre virilité ; plaire à un mec, se sentir le plus « mâle », le dominant ; plaire pour tester sans cesse son pouvoir de séduction.
Mais au-delà de ça, j’aimerais savoir si un mec lui a déjà fait de l’effet ; je ne parle pas d’un mec comme moi, un mec sur lequel il s’amuse juste à tester son charme. Moi, je ne l’« intimide » pas, il ne se sent pas vraiment « menacé » par le fait que je suis gay ; avec moi, il joue, comme avec ces filles « qu’il ne toucherait même pas avec un bâton ». Et même si je trouvais le cran de lui faire des avances, à tous les coups il ne se gênerait pas pour me dire « écoute mec, pas moyen qu’il se passe un truc avec toi ». On ne force pas un pareil bogoss à baiser s’il n’en a pas envie.
Ce qui m’intéressait vraiment, ça serait de savoir ce qu’il ressentirait si un bogoss style mon Jérém lui faisait comprendre qu’il a envie de mélanger sa « mâlitude » à la sienne.
Mon « bobrun qui fait la gueule », tu le trouves comment, hein, Julien ? De quoi aurais tu envie avec un mâle comme mon Jérém ? Qui aurait le « dessus » viril sur l’autre ? Quelle virilité serait le plus puissante, celle à même de faire « plier » l’autre, l’espace d’un moment sensuel ?
Le jeune loup à poil doré et le bel étalon à poil très brun… une rencontre qui ferait des étincelles.
Plus « dangereux » encore, comment réagirait le beau moniteur si un putain de bogoss, gay assumé, sûr de lui, entreprenant, un « prédateur » redoutable comme le Romain du On Off, lui faisait carrément du rentre dedans, tout comme il a eu le culot de le faire à mon Jérém ? Là, vraiment, je voudrais savoir si le Julien à poil doré serait tenté ou pas. Et s’il était tenté, comment se comporterait-il ?
Dans l’absolu, imaginer Julien dans le rôle de l’actif c’est évidemment ce qui vient à l’esprit en premier ; pourtant, l’idée de le voir se faire tringler par « plus fort que lui », me plait bien aussi. Là où, par « plus fort », je veux juste parler d’un mec dont l’attitude, la puissance mâle, lui donneraient envie de se laisser aller, de découvrir l’autre face du plaisir masculin ; comme le Romain du « On Off » se faisant démonter par mon Jérém.
Faute de connaître ses envies, j’aimerais au moins connaître son avis sur les autres mecs, et savoir s’il a au moins pensé une fois à essayer le plaisir entre garçons, et avec qui il aurait pu le faire.
« Il est à ton goût, le petit Alex au regard bleu et profond, hein ? » j’ai envie de lui demander tout d’un coup, tout comme il me l’avait demandé sur le parking de l’autoécole, juste avant le cours. De quoi aurait-il envie avec le petit Alex ?
En approchant de la maison, je commence à m’impatienter en pensant à la venue de mon bobrun. Dans deux ou trois heures il sera à nouveau chez moi. Quels bonheurs m’attendent cet après-midi ? Je suis content d’avoir dit à Julien d’arrêter ; je pense que ça n’aurait pas pu dér de toute façon, mais je suis fier de moi d’avoir trouvé la force de résister, avant de me laisser entrainer plus loin dans son petit jeu et de subir la double humiliation de me sentir faible face au charme d’un beau mec, malgré tout ce que je ressens pour mon bobrun, ainsi que ridiculisé par le petit test du jeune loup à poil doré. J’ai envie de Jérém.
Mais Julien a raison, si je n’étais pas fou de mon Jérém, je n’aurais pas pu résister à ses avances.

Cet après-midi-là, l’envie de retrouver mon beau mâle brun est si ravageuse qu’elle m’empêche de penser à autre chose ; j’essaie de lire, mais mon esprit est ailleurs ; je perds le fil, je suis obligé de m’arrêter et de relire, de reprendre des paragraphes, des pages entières.
Je chauffe, j’ai envie de lui.
L’après-midi avance, mon bobrun n’est toujours pas là ; c’est ça le pire, attendre sans savoir quand et si.
A 16 heures, je commence à me dire que peut-être il ne viendra plus. J’ai envie de lui envoyer un sms, je me tâte. Je commence à tapoter sur le petit clavier, j’efface, j’écris à nouveau.
« Tu viens cet aprèm ? » je finis par envoyer.
Sa réponse ne tarde pas à arriver, mais pas sous la forme d’un sms ; la sonnette de la porte d’entrée retentit dans la maison.
Il est 16 h 09, mon bobrun est là. Je me lève du canapé, je traverse le couloir, le cœur qui tape très fort, prêt à exploser.
J’ouvre la porte et le bogoss est là, beau et sexy comme un Dieu, se tenant juste devant moi, avec cette assurance de mec que je lui connais ; aujourd’hui, il porte un t-shirt d’un bleu intense et brillant, une couleur chargée et racée qui se combine parfaitement avec le teint mate de sa peau, avec le « brun » de ses cheveux, de son regard, de ses tatouages, leur donnant encore plus d’éclat, de profondeur, d’intensité. Le bleu intense, une couleur qui renforce et sublime le côté mâle brun de mon Jérém.
Inutile de le préciser, il s’agît d’un t-shirt très bien coupé, le coton doux moulant son torse de malade et restituant sa plastique dans les moindres détails. Le bogoss porte également une casquette bleue avec grandes inscriptions blanches, la visière légèrement tournée sur le côté : à craquer. Un short noir met en valeur son bassin et ses cuisses musclées de rugbyman.
Alors, la question reste entière : quoi dire à propose de cette tenue aveuglante, de son look bogoss à mourir, à part que je suis en train de perdre quelques milliers de neurones, grillant comme des ampoules à filament, à chaque seconde que mon regard reste aimanté sur lui ?
PUTAAAIN !!!!!!!! Mais pourquoi ce mec est si parfait, pourquoi c'est si bon, et ça fait si mal en même temps de le regarder, au point de ne pas pouvoir en détacher les yeux ?
Ce mec est juste la perfection. Et le sourire qu’il me balance, chaud, charmant, lumineux, plein de promesses sensuelles, est bon pour me faire disjoncter.
Le bogoss tient son téléphone à la main.
« Alors, tu t’impatientais ? » je l’entends se moquer de mon sms, pendant qu’il monte la dernière marche et qui passe le seuil de la maison.
Putain, qu’est-ce qu’il sent bon ; et putain, qu’est-ce que j’ai envie de lui. Si je m’impatientais ? Ma réponse ne viendra pas avec des mots mais avec des actes.
Je pousse la porte, je l’att par les biceps, ces biceps tatoués et musclés qui me remplissent les mains de sa puissance de mec ; je l’att et je le colle au mur ; je m’élance vers lui, je tourne un peu plus sa casquette et je l’embrasse ; j’y vais direct, je pose mes lèvres sur les siennes, je l’embrasse fougueusement, instamment, longuement, alors que mes mains se faufilent de part et d’autre de son cou puissant, s’enfoncent dans ses cheveux bruns, caressent sa nuque, ses oreilles ; ma précipitation est telle que, bousculée par la fougue et l’impatience de mes mouvements, la casquette finit même pas voler.
Oui, je l’embrasse, comme un fou, affamé, insatiable ; et même si au départ ses lèvres restent immobiles, le bogoss se laisse faire, c’est un bonheur total ; un bonheur qui est encore décuplé lorsque ses lèvres s’ouvrent enfin et que sa langue vient engager un duel musclé, mais pas moins sensuel, avec la mienne ; ses mains se posent à leur tour sur mes épaules, ses doigts caressent le bas de ma nuque.
C’est intense, puissant, incroyable ; je ne pourrais pas dire combien de temps cela a duré : un baiser de mon bobrun m’arrache du présent pour m’emporter dans une dimension où plus rien n’existe, et surtout pas le temps, à part sa présence, la seule chose dont j’ai besoin.
Lorsque le contact de nos langues prend fin, c’est sur son initiative ; ses mains enserrent mon visage, son front se colle au mien, je sens son souffle excité sur mon nez, sur ma bouche.
J’ai envie de lui, j’ai envie de lui sauter dessus, là, tout de suite ; et le plus déroutant dans l’histoire, c’est que j’ai vraiment l’impression de ressentir chez lui un désir de même intensité que le mien ; je sens mon désir me ravager, le sien me troubler.
Ses mains se posent sur mes épaules, m’éloignent un peu de lui ; pendant un instant, le bogoss me fixe ; je connais bien ce regard, un regard qui dégage quelque chose de sauvage, animal, dominateur, presque agressif, un regard inspirant l’envie furieuse de me faire déchirer, de me faire secouer, de me faire défoncer, démonter la bouche et l'entrejambe, de me donner totalement à lui sans conditions, de n'être au service que de son plaisir, de son orgasme, de sa queue, une envie violente, irrépressible qui tord les tripes.
Pourtant, il me semble que depuis quelques après-midis, dans ce regard brun d’un mâle en rut s’est glissé autre chose : je sens que, désormais, la fougue du bel animal est animée non seulement par ses besoins physiologiques, mais par un désir que je lui inspire, moi, Nico ; le beau mâle ne se contente plus de rechercher son plaisir, n’importe où ; il vient le chercher auprès de moi, encore et encore ; et il aime de plus en plus mélanger son plaisir au mien.
Mon bobrun devient plus humain, plus touchant ; ce qui n'efface absolument pas son côté tellement mec, tellement « mâle » ; mon Jérém, est un vrai petit mec, et rien ne peut changer ça ; bien au contraire, le fait qu’il commence à assumer ses envies, projette à mes yeux sa côte de virilité à des sommets jamais atteints, la rendant presque palpable.
Un instant plus tard, le bobrun se révèle être champion dans l’art de l’enlèvement du t-shirt ; Jérém ôte le bout de coton bleu d’un geste rapide, très mec, un geste animé par la précipitation du désir.
Je suis figé devant son torse nu, devant tant de bogossitude, devant la puissance du désir qui guide ses gestes et auquel il laisse libre cours, sans plus essayer de le brider, ni de le cacher.
Le bogoss, très excité, impatient, s’approche de moi, et c’est au tout de mon t-shirt d’être arraché ; et quand je dis « arraché », ce n’est pas si loin de la réalité ; c’est sans doute ce qui serait arrivé si mes bras ne s’étaient pas levés au bon moment pour seconder la précipitation de son geste, la fougue de son élan ; putain de petit mâle qui assume ses envies !
Le petit mâle passe ses bras sous mes épaules, ses mains se glissent dans mon dos ; ses biceps se gonflent, m’attirent contre lui avec un geste rapide, chargé d’urgence sensuelle ; ses pecs rebondis et chauds se pressent contre mon torse, ses épaules rencontrent les miennes, son bassin se colle à mon bassin, me communiquant son érection au travers le double tissu de nos shorts ; son visage se pose dans le creux de mon épaule, sa langue glisse lentement sur ma peau… c’est un bonheur indicible…

Comments:

No comments!

Please sign up or log in to post a comment!