La Saga Des Esclaves Au Château Du Marquis D'Evans (Épisode N°1127)

La Comtesse et son clitoris – Hors-série - Histoire réelle écrite par esclave Hathor (textes romancés par MDE) – (suite) –

Tout à coup, en remuant mes mains, je fis tomber le cadenas…

- Mélanie ! dis-je doucement
- Oui ?
- Le cadenas est tombé…
- Quoi ?
- Je te dis que le cadenas est tombé… je n’ai plus les mains attachées
- Merde !
- J’ai défait mes liens des poignets… je me défais des autres…
- Tu es folle qu’est-ce que tu fais ?
- Tais-toi, tu n’as rien vu, je me sauve d’ici.
- Tu es malade, tu n’as aucune chance…

Rapidement, me voilà entièrement dégagée de mes liens et bien que mes orteils me faisaient cruellement souffrir, j’allais vers la porte disjointe, fit sauter le crochet la fermant de l’extérieur et me sauva dans la nuit glaciale. Je rasais les murs, évitant toute présence humaine. Après m’être éloignée assez de la propriété, je courus, dans les fourrés, pas sur la route, laissant le plus de distance entre l’endroit que je venais de quitter et moi. J’avais très froid mais m’enfuir me donnait des ailes, tandis que mes orteils me faisaient souffrir de plus en plus. Enfin, une petite cabane en vue…

- Non pas la cabane, seul endroit où un homme pouvait venir justement…

Me voilà condamnée à rester cachée, mais nue, est-ce que je tiendrai avec ce vent glacial… Je ne pouvais pas en effet, je commençais à grelotter, mes orteils saignaient, j’étais dans de mauvais draps… regrettant même d’être partie en plus, ma disparition serait vite découverte, on viendrait en chasse derrière moi… il fallait que je trouve une solution et très vite… Devant moi, la route droite à perte de vue… tandis que j’étais tapie dans le fossé. A droite et à gauche de la route, la lande à perte de vue, aucun signe de vie, rien, personne… Je savais que je n’étais pas loin de la commune de Montrodat proche de Marvejols, mais quand même quelques dizaines de kilomètres m’en séparaient encore.

Je soufflais dans mes mains, recroquevillée mes genoux contre moi tentant de me réchauffer, en vain… Il devenait évident et urgent de trouver très vite une solution. Le jour n’allait pas tarder à se lever… Je m’enfouissais sous des tas de feuilles et sombrai dans le sommeil protégée du vent par un des côtés du fossé dans lequel j’avais pris place et sous la grosse épaisseur de feuilles mortes…. Je fus réveillée de bonne heure par le froid et des aboiements… Immédiatement, je bondis sortant la tête du fossé et je vis, à quelques centaines de mètres de moi, plusieurs hommes avec des chiens, ils me cherchaient peut-être. Immédiatement ne ressentant plus rien, je filais dans le même fossé aussi vite que mes jambes le pouvaient en réfléchissant à comment ils m’avaient retrouvée. Je compris assez vite en voyant les traces de sang laissées par mes orteils, que les chiens me suivaient à la trace. Si le ciel ne me venait pas en aide, j’allais être reprise. Tout en courant je pleurais… J’évaluais la distance me séparant de la meute de chiens et des hommes à 300 mètres quand je vis arriver au bout de la ligne droite de la route des voitures avec gyrophares… Les hommes les avaient vues également et ils rameutaient leurs chiens… Effectivement trois voitures de la Gendarmerie arrivaient rapidement et à la vue du rassemblement, ralentirent… Un gendarme sortit, salua un des hommes semblant le connaître, lui demandant :

- Bonjour John, vous cherchez quelque chose avec tous vos chiens ?
- Oui mon Adjudant, on perdu une bête cette nuit et bien sûr on la cherche mais on pense qu’elle a du filer loin tant pis…
- Ah bon ! Bonne journée Messieurs…

Le gendarme remonta dans sa voiture et ils repartirent. Les hommes hésitèrent un moment, rappelèrent les chiens et repartirent. A un moment, j’ai failli sortir de mon fossé et venir vers les gendarmes mais quelque chose me dit de ne pas bouger, de rester là, tapie. Cependant j’étais maintenant vraiment transie, de froid, mes pieds me faisaient de plus, en plus mal, et je ne voyais plus de solution possible.
Assise, je craquais et pleurais amèrement. Les hommes et les chiens étaient repartis, je me sentais perdue, alors, perdue pour perdue me dis-je, autant sortir de ce fossé, marcher sur la route, même nue, au moins si quelqu’un passe, me voyant ainsi, il s’arrêtera me disais-je… Quand on n’a plus de solution, on tente le tout pour le tout quels qu’en soient les risques … Je marchais depuis dix minutes quand je vis une nouvelle voiture arriver au bout de cette si longue ligne droite. J’eus le réflexe de me cacher mais me reprenant je me dis, Non tant pis, reste ici sur le bord… Au fur et à mesure que je commençais à distinguer le véhicule, je crus reconnaître une 2CV à l’allure si typique… La voiture avançait, je ne bougeais pas, elle ralentit brutalement, me dépassa, et stoppa. Je crus reconnaître la voiture qui repartit en marche arrière dans des bonds typiques de la 2CV et s’arrêta brutalement à ma hauteur. Non, je n’avais pas rêvé, je reconnaissais des coiffures typiques de religieuses ! La passagère releva sa vitre et me regardait ahurie et d’instinct je mis mes mains sur mes seins pour les cacher sans me dire qu’elles voyaient ma chatte et les traces de coups… La surprise passée, la bonne sœur bondit de son véhicule, sans me dire quoique ce soit à part des ‘’Mon Dieu ! Mon Dieu !’’, puis elle me donna sa cape et me poussa dans la voiture à l’arrière… Le véhicule repartit en cahotant à la façon de la deuche…

- Pouvez-vous me dire, ma fille ce que vous faites, toute nue, sur cette route, en plein jour ?

La religieuse passagère à mes côtés, s’était tournée vers moi, m’aidant à me réchauffer sous la cape, remontait le chauffage à fond et se fichait complètement du pourquoi, l’urgence selon elle était ailleurs… Elle était plus âgée que la conductrice, qui elle, semblant n’avoir que 25 ans, pas plus…

- Laisse-la se réchauffer la pauvrette, et roule, on verra bien après.

Je bénissais le Ciel de m’avoir envoyé ces nonnes et de ne pas avoir à répondre tout de suite à la question.
Cela me donnait du temps pour émettre une raison sensée. Je dois reconnaître que la sœur la plus âgée, tout en étant « autoritaire » me sauvait la vie. Je grelottais malgré le chauffage et la cape, les nerfs peut-être… Alors que je commençais de retrouver espoir, et tant que la route était droite, cela allait finalement pas trop mal pour moi, mais quand nous avons commencé à prendre les virages nous conduisant à Mende, je compris la peur du Gendarme de St Tropez joué par Louis de Funès ramené en sa Gendarmerie par une bonne sœur… Les virages pris n’importe comment, la voiture se balançant en tous sens (une deuche), je commençais à serrer les fesses….. A la sortie d’un virage un peu plus serré que les autres, la voiture avait franchi allègrement l’axe médian de la route, au moment où la voiture de gendarmerie croisée un peu plus tôt, sur le plateau, revenait en sens inverse. Surprise, la sœur conduisant la deuche pila tandis que le gendarme en fit autant. Celui-ci bondit de sa 4L, salua prestement et dit :

- Bonjour mes sœurs ! Dites donc, la droite, ça se tient….Vous avez failli risquer l’accident !
- Ne craignez-rien, mon frère, répondit la conductrice, Dieu veille…
- Dieu peut-être, enfin… Mais moi si je vous revoie encore une fois dans la même situation, je vous verbalise…

Tout en parlant à la sœur, le gendarme regardait sur la banquette arrière… j’avais replié mes jambes le plus possible sous la cape, en montrant le moins possible mon corps, mais mes pieds étaient restés nus, ce que le gendarme vit…

- Elle n’a pas l’air bien votre passagère, dit-il ?
- Oui, dit la sœur plus âgée, prenant la direction de la discussion, en pinçant le bras de la conductrice qui cria de surprise…

Le gendarme surpris du cri de la conductrice lui dit :

- Pourquoi criez-vous ma sœur ?
- Quelque chose m’a piqué, Monsieur le Gendarme…

Le gendarme se releva, remonta son képi sur son crâne, visiblement ne comprenant rien à ce qu’il voyait,

- C’est une jeune novice, dit l’ainée des sœurs me désignant, qui veut faire vœu de pauvreté… et de pénitence… voilà pourquoi elle est pieds nus…

Le gendarme, visiblement dépassé nous laissa finalement repartir non sans menacer fortement la sœur conductrice, la prochaine fois ce serai une verbalisation en cas d’irrespect au code de la route

- Merci Monsieur le Gendarme, Dieu vous le rendra dit la sœur aînée.


Je bénissais ces femmes, je bénissais leur foi, leur évidente confiance en Dieu qui les protégeait d’un peu tout finalement… J’en étais là de mes béatitudes quand la sœur plus âgée se retourna et me dit droit dans les yeux :

- Vous pouvez bénir Dieu ma fille de nous avoir fait passer au bon moment, au bon endroit sur cette route, mais il va falloir que vous m’expliquiez ce que vous faites nue de bon matin, sur ce plateau désertique en cette heure de la journée ! Et me prenez pas pour une gourde, voulez-vous !

Je me renfonçais encore plus sous la cape… j’étais sauvée, là était l’essentiel…

(A suivre …)

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