Les Bonheurs De Sophie (11)
Une maison en brique rouge, de deux étages, probablement construite à la fin du XIXe siècle. Sophie a cinq minutes de retard. Phil a juste le temps de se dire : « Elle ne viendra pas » et, la voici, elle est devant lui. Méfiante. Distante. Il essaie de lui prendre le bras, elle se dérobe brutalement :
« Ne me touchez pas !
- Tu parles que je ne vais pas te toucher ! »
La porte en souvrant interrompt leur dialogue. Ils pénètrent dans un couloir aux murs pourpres. Un homme les attend. Phil pensait retrouver son nouvel ami. Il nen est rien.
Sophie est subjuguée. Un miracle !!! Lange de ses rêves est là, devant elle, en chair et en os ! Elle se précipite vers lui, lagrippe par le bras autant pour vérifier quil est bien réel que pour séloigner du porc. Par ce geste, elle demande protection, elle prête allégeance. Les muscles noueux sous sa poigne lui font prendre conscience de la force qui émane de létrange personnage. Elle brûle de se coller à cet inconnu qui nen est pas vraiment un. Elle est à peine surprise par le miracle. Elle ne sétonne pas plus de son audace. Dans sa chair, cest la révolution.
Comme tous les anges, il est blond. Son visage intrigue car, il est dénué de rides, comme épargné par les outrages du temps. Sophie est face à un homme éternellement dans la force de lâge. Les yeux dun bleu éclatant, si lumineux quils en sont presque blessants, se posent sur la jeune fille. Un regard infiniment bienveillant. Sa stature aurait pourtant de quoi inquiéter. Un roc de près dun mètre quatre-vingt pour à peu près le même poids. Mais sa voix est étonnamment féminine.
« Bonjour Sophie.
- Bonjour Ange.
- Si vous voulez bien vous donner la peine dentrer dans cette pièce pour vous préparer. »
Il tend son indexe très long et très fin, en direction dune porte bleu ciel. Il a des mains quun pianiste rêverait de posséder.
Phil ne comprend rien. Comment peut-elle connaître leur hôte ? Elle lappelle « Ange » ! Est-elle devenue folle ? Il ne va pas sen laisser compter.
« Quant à vous, ces messieurs vont vous mener à votre place. »
Deux hommes, très à propos, surgissent. Est-ce le fait quils soient noirs de peau ? Est-ce leur carrure de déménageur ? Phil nest pas en situation de contester. Il comprend que la situation lui échappe complètement. Il tente quand même de négocier :
« Mais je
pensais que
que
»
Ange désigne Sophie qui sans hésiter se dirige vers la porte :
« Visiblement vous avez perdu la confiance de cette jeune personne. Nous prenons le relais.
- Mais
Ce nest pas si qui était convenu avec
- Vous préférez partir ?
- Non, je
- Alors suivez ces messieurs. Ils vous indiqueront votre place. »
Phil na pas le choix, il sexécute. Il reste persuadé quil la récupérera à la fin de la séance.
Après un long couloir, un escalier en colimaçon monte vers le premier étage. Parallèlement et en pente plus douce, une rampe permet également daccéder au niveau supérieur. Phil ne tarde pas à découvrir la raison de cet aménagement. Il pénètre dans un salle immense, éclairée par la lumière qui filtre à travers de larges bais vitrées. Une vingtaine dhommes assis sur des fauteuils roulants dessinent, sur deux rangs, un large arc de cercle autour dun espace central. La scène ainsi délimitée a pour unique décors un vaste lit à baldaquin, posé exactement en plein milieu de lespace de représentation. Les deux hommes noirs guident Phil de lautre côté, où une chaise lattend. Il se retrouve donc, séparé par le lit, en face, à une dizaine de mètres des individus en fauteuil roulant. Une fois assis, il a tout loisir dobserver les lieux en détail. A lexception du lit, la pièce aux murs blancs est entièrement vide. Non ! Un frisson parcourt son échine. Il vient de remarquer une paire de chaines qui pendent, à hauteur dhomme, à quelques pas à peine du lit.
Dans un silence déglise, tous les regards se tournent vers lécran. Phil est tellement médusé quil lui faut quelques secondes avant de décrypter ce quil voit. Ce nest pas une Sophie mal fagotée, gauche et indécise, qui emprunte lentement le couloir du rez-de-chaussée mais une splendeur érotique moulée, en guise de seconde peau, dans une robe en tulle noire. Le fourreau sublime les félines ondulations de la démarche.
« Bon dieu quelle est belle !!! »
La caméra semble omnisciente. A moins quil y en ait plusieurs. Tour à tour, elles suivent et précèdent la jeune fille. Le spectateur profite, dabord en plan rapproché, de la splendeur du visage. Sculptée par la double perfection de la jeunesse et de la santé, la face est à peine rehaussé dune pointe de maquillage : un trait de noir sur le contour des yeux qui amplifie encore la profondeur du regard, un rouge sang qui enflamment la pulpe des lèvres ; les joues satinées semblent jouer avec lexclamation douce des sourcils, et un petit nez mutin pointe léquilibre de cette parfaite symétrique, alors que, cap à la concupiscence, flotte au vent, comme un étendard victorieux, la fine crinière brune
Les caméras invisibles dézooment, limage sur lécran prend du recul et amplifie dautant lharmonie pour le plus grand bonheur du spectateur qui maintenant tourne autour de cette silhouette aux proportions parfaites, prit de vertige, il laccompagne alors quelle emprunte, à pas mesurés, la rampe. De face, de profil et de dos ce ne sont que lignes et courbes ascensionnelles, éclipses et ellipses dune féminité exacerbée. La parure meut cette sensualité, la provoque même ; moulée, dans sa robe noire, la jeune fille progresse à la limite de lindécence.
Lépaisseur du silence témoigne de lémotion qui traverse lassistance. Phil nest pas le moins fasciné. Quelle métamorphose. Cette fille était jolie. Elle incarne désormais un idéal de beauté. Tellement admirable quelle en paraît inaccessible. Phil savoue soulagé de nêtre que spectateur. La modestie est loin dêtre sa qualité principale, il meurt denvie de la baiser et pourtant, il se rend à lévidence, acteur, il le sait, il naurait pas été à la hauteur du défi.
Maintenant, Sophie pénètre dans la pièce, savance. Sa présence démultipliée, projetée sur limmense écran, elle sexpose sous toutes les facettes aux regards cannibales de ces hommes.
Ange la suit, impassible, à quelques mètres à peine ; il est bien le seul à ne pas subir lemprise de la passion.
Arrivée au centre de larène, Sophie ralentit. Hésitante, elle sarrête devant le lit.
Le maître de cérémonie la rejoint.
« Vous êtes prêtes, Sophie ?
- Je ne suis pas sûr de
- Le désirez-vous ?
- Oui
Mais tous ces
Ces hommes qui nous regardent
- Ils ont placé tous leurs espoirs en vous.
- Comment ne pas les décevoir ?
- Vous en avez la volonté ?
- Oui
Je vais essayer
- Il vous faut encore affermir cette conviction.
- Aidez-moi.
- Je suis là à cet effet. Nous pouvons commencer ?
- Oui Ange. »
Il fait signe à ces accesseurs. Lun des deux géants noirs vient dans le dos de la jeune fille et délicatement fait glisser la fermeture éclair de la robe jusquau bas des reins, simultanément, tel un prestidigitateur, il libère les épaules et, comme un rideau qui tombe, lécorce de tissus choit sur le sol. Un frisson contamine laudience muette démerveillement : Sophie est entièrement nue.
Phil, ne la découvre pas, il a déjà eu loccasion de se rincer copieusement lil et pourtant il est persuadé quelle a encore embellie. Lamoureuse rondeur des seins parait plus affirmée. Ont-ils gagné en volume, à la fois en fermeté et en lourdeur ? Léquation entre la fragilité des épaules, la finesse de la taille et la plénitude des hanches est dune justesse à couper le souffle. Sa peau est comme un lac hâlé, dune douceur infinie. Ses cuisses galbées nient toute idée de graisse inutile, tout comme les longues jambes musclées qui assurent le maintien princier de cet édifice de féminité. Le pubis est entièrement épilé ; comme Sophie a les cuisses serrées, on aperçoit juste la naissance de la fente. Ce nest que quand elle se mettra en mouvement quapparaitra le léger renflement des lèvres qui enclosent le nid douillet. La mise en branle donnera également toute la mesure de la partie la plus généreuse de son être : un sublime cul, musclé et rebondi à souhait, haut perché et servi par une chute de rein phénoménale.
Le second géant noir, lattend devant les chaînes qui pendent du plafond. Elle ondoie vers lui sans précipitation et pourtant son bassin, leste et souple, suggère un train denfer.
Lhomme referme les bracelets de cuirs autour des poignets. Les chaines se tendent et entraînent avec elles les bras de la jeune fille. La voici suspendue, les bras étirés, en V, sensiblement écartés.
Le second géant noir sapproche à son tour. Les deux hommes, pareil à deux gardes du corps immenses, sont vêtus à lidentique, chemise blanche et pantalon en cuir marron. Ils entourent la jeune fille qui avec ses 1m65 pour quelques 55 kilos paraît on ne peut plus frêle. Son entière nudité renforce évidement la sensation de vulnérabilité.
Le maître donne à ces deux accesseurs, les outils adéquats. Lun prend dans sa main droite un fouet aux lanières en cuir ; lautre un vibromasseur le modèle est assez semblable à celui que Phil utilisait pour les branlées.
La cérémonie commence.
Les deux géants forment un duo parfaitement synchrone. Le fouet entre le premier dans la danse en effleurant les épaules, des caresses de cuir qui très vite dégénèrent sur les seins ; les lanières senroulent tendrement, sans abandonner la moindre marque, sur la chair laiteuse des protubérances mammaires. Sophie frémit, pousse un minuscule couinement de surprise qui sera suivi dun soupir, preuve que le corps de la jeune fille se détend. Maniées dune main experte, les lanières font désormais connaissance avec la taille, les hanches et, maintenant, les cuisses charnues, dailleurs, à ce propos, le cuir devient un peu plus autoritaire. Le claquement provoque un tressaillement des chairs de la consentante, qui, fait expert, écarte imperceptiblement les cuisses, donnant ainsi le signal de lentré en jeu du vibromasseur. Là encore, le prélude est on ne peut plus courtois ; la boule vibrante, sollicite dabord les zones préliminaires, périphériques du con, elle contourne les lèvres, puis de détour en détour, sen rapproche ; de son côté, le fouet attaque franchement le postérieur, les lanières mordent la croupe. Un traitement efficace qui provoque quelques cris et autant de soubresauts ; le bassin en vient à épouser la boule palpitante, les reins se cambrent pour prolonger la rencontre pressante avec les lippes trop heureuses de shumecter et de sentrouvrir ; les présentations étant faites, alors que le fouet, sur un tempo modérato, sans excès de zèle ni de cruauté, flagelle les cuisses, le vibromasseur en vient à la vraie raison de sa visite, il sollicite franchement le bouton de jouissance et maintenant la pucelle, en se tortillant dans tous les sens, alterne cris de douleur le fouet choisit ce moment pour sacharner sur le postérieur - et geignements de plaisir. Lenchaînée a vite les chairs échauffées, le sang en ébullition et le sexe en eau.
Mais, la consigne est de faire durer.
Le maître de cérémonie orchestre la performance ; les deux index levés, il donne la mesure du délicieux supplice. Ses assesseurs, attentifs à la moindre nuance, sexécutent. Les deux instruments jouent leurs partitions complémentaires. Le vibromasseur est dun naturel insistant, même si, pour se faire encore plus désirer, à loccasion, il ne se prive pas de baguenauder dans les périphéries érogènes, il se focalise essentiellement sur le clitoris. Le fouet, lui, semble jouer sur une gamme dintensité plus large, il frôle les épaules et les seins, câline les hanches, cingle la croupe, avec, si nécessaire, de déconcertantes ruptures de rythme. Ainsi, après avoir copieusement étrillées une fesse, les lanières, comme prises de remords, en viennent à cajoler lautre demi-lune.
Cause de souffrance et de jouissance uvraient ainsi à lunisson, déclenchant des cris apothéotiques, dignes dune symphonie en rut majeur. Et puis, à proximité du sommet, brusquement, la schlague sinterrompit pour laisser le champ entièrement libre au vibromasseur ; la boule inquisitrice partit alors dans un solo diaboliquement efficace qui amena Sophie jusquà lextrême bord de lorgasme. Mais juste avant quelle ne bascule, le vibromasseur se décolla du con. La privation cabra, comme un arc, la jeune fille. Cuisses obscènement écartées, cambrée à lextrême, elle tendit désespérément son bassin et, dans un feulement de frustration, réclama la jouissance.
Le Maître de cérémonie dune voix imperturbable :
« Vous êtes prête Sophie ?
- Ouiiii !!! Prenez moiiiiii.
- Cela manque de conviction. Messieurs travaillez encore un peu au corps cette jeune personne. »
Les géants noirs sy entendaient pour entraîner leur victime toujours plus près, sur la frange de lorgasme. A chaque fois, au dernier moment, ils lui dérobaient la délivrance, et Sophie, le cul et les cuisses empourprés par le fouet, brûlante dêtre définitivement possédée, vibrante des spasmes avant-coureurs trop brusquement laissés sans suite, telle une forcenée, tirait de toutes ses forces sur ses chaînes.
Elle en était réduite à implorer :
« Je vous en supplieeeee
Je vous en supplie !!! Par pitié, Seigneur !!! Prenez-moi !!! »
Dix minutes de ce traitement et le maître de cérémonie toujours aussi impavide :
« Vous êtes prête Sophie ?
- OUiiiiiiii !!!! Ouiiiiiii !!!! Viteeee !! Prenez-moiiiii
Venez-en moiiiii
Viteee
Je veux !! JE VEUX !!! ÔÔÔHHHH OUIII JE VEUX
JE NE VEUX QUE ÇA !!!!
- Alors, exhaussons vos désirs. Messieurs, détachez-là
Voilà
Sophie, si maintenant, vous voulez bien vous allonger sur le lit. Nous allons procéder. »
Comments:
No comments!
Please sign up or log in to post a comment!