De Comtesse À Fille De Cuisine - 3
Je vais devant le majordome qui est assis et écrit dans un cahier. Cest un gros homme à lair renfrogné. Je lui fais une révérence en disant :
Bonsoir Monsieur, je mappelle Jane... euh... Janet, et mon mari, Howard.
Il termine décrire, puis me regarde des pieds à la tête et finit par me demander :
Tu ne connais pas bien ton nom ?
Cest que Madame la changé, Monsieur.
Il regarde mon mari, qui sincline en disant :
Je mappelle Howard, Monsieur, et...
Oui, je sais.
Puis il se tourne vers Madame Steel pour lui demander :
Vont-ils manger avec nous ?
Elle lève les yeux au ciel en disant :
Madame na pas encore décidé de leur rang dans la domesticité.
Elle se tourne vers une jolie femme dans un uniforme élégant. Cest une des femmes de chambre de ma soeur, si jai bien compris. Elle lui dit :
Ton avis ?
Je crois que cest plus facile de les faire manger avec nous, en attendant que Madame se soit décidée.
Madame Steel regarde le valet de pied qui répond :
Cest mon avis aussi.
Madame Steel demande un dernier avis à la cuisinière qui répond :
Cest bon pour moi, ils nous donneront des nouvelles de Londres.
Nous sommes acceptés dans laristocratie des domestiques ! Et puis, on dirait quon a le droit de parler à cette table et quon a des chaises.
À la table des autres servantes et des domestiques, il ny a pas de chaises, mais des bancs et personne na le droit de prononcer un mot. Ils sont au moins trente, majoritairement des femmes. Dans un coin de la pièce, je remarque une servante agenouillée, les poignets croisés sur les reins, le nez contre le mur. Sûrement une punie.
Le cuisiner envoie une fille chercher deux chaises pour quon puisse se joindre à eux. Après quon sest assis, Madame Steel fait un signe et les domestiques de la grande table sasseyent également.
Des servantes apportent les plats à table, ça a lair appétissant.
Dabord Madame Steel et Monsieur Sanders, puis nous.
Les filles de cuisine vont mettre dénormes marmites sur la table des domestiques, puis elles servent avec de grosses louches. Cest nettement moins appétissant que ce que nous avons. Monsieur Sanders parle avec le valet de Monsieur. Ça sent la fumée et la sueur... Je mattends à voir arriver Lucifer, qui me dirait avec un grand sourire :
Tout se paie, Jane (au moins, il utilise mon vrai prénom).
Oui, mais cest très cher !
Cest vrai, jai des choses à me reprocher... Je nai pas toujours été honnête, jai trompé mon mari chaque fois que loccasion se présentait, jai été dure avec les domestiques (cest ça que je paie ?). Jai aussi dit les pires choses de ma soeur. Ça, cétait justifié, mais quand même, être ravalée au rang de servante de ma soeur... Franchement Lucifer !
Tu es sourde ?
Cest Madame Steel qui ma posé une question tandis que, dans ma tête, je discutais avec le Démon. Je réponds très vite :
Pardon Madame, je... jessayais de retenir la... euh, la hiérarchie de...
Monsieur Sanders te demande si tu es bonne couturière.
Euh... oui, Monsieur.
Lucifer ! Cest un peu trop, non ? Pourquoi cette garce de Constance possède tant de choses alors que moi jai tout perdu, y compris mon honneur ?
Quand la table est débarrassée, Madame Steel se lève et va chercher la fille qui est "au piquet", le nez collé au mur. Elle latt par loreille et la traîne gémissante et courbée en deux derrière elle. Elle retourne sasseoir et dit à la fille :
Explique à tout le monde pourquoi tu as mérité dêtre punie.
Je... jai été insolente avec Mademoiselle Stefie, la femme de chambre de Madame.
Mais cest une servante comme elle ! Madame Steel lui annonce :
Dix coups de strap sur les fesses. Va le chercher.
Les larmes aux yeux, tout à coup.
Nayant plus de raison de me faire passer pour meilleure que je ne suis, javoue adorer assister au spectacle dune servante fouettée. Je me suis dailleurs souvent livrée à ce genre de "divertissement", lorsque javais moi-même des servantes. Une vingtaine, comme ma soeur actuellement.
Évidemment, je risque aussi de me faire punir. Cest dailleurs pour ça que jessaie damadouer Madame Steel. Pour le moment, la fille est devant elle et lui tend le strap. La gouvernante la laisse comme ça un moment, le bras tendu. Quand Madame Steel le prend, cest pour lui dire :
Mets-toi en position, Suzy. Pas besoin de te faire un dessin, vu le nombre de fois que je tai déjà dépoussiéré le derrière.
Limage est jolie, japprécie. Cest la première fois que quelque chose me plaît depuis que je suis tombée entre les griffes de ma soeur.
Suzy couche son buste sur la table et ses mains agrippent solidement le bord. Elle a les jambes légèrement écartées. Madame Steel sadresse aux autres servantes en disant :
Approchez-vous, regardez ce qui vous arrivera, si vous êtes insolente ou si cest mon bon plaisir.
Oh ! Cest violent, ça ! Cette femme reconnaît quelle pourrait fouetter une fille simplement pour le plaisir. Je sens que mon bas-ventre se serre... Ce serait très différent si cétait moi, la victime, mais ça, cest une chose que ma soeur ne fera jamais.
La gouvernante se tourne vers le majordome pour lui dire :
Monsieur Spencer, pour les domestiques, cest à vous de décider.
Oui, ils peuvent regarder.
Aussitôt, ils nous entourent ! Cette sadique a son public. Délicatement, elle prend le bas de la jupe duniforme de la servante et la retrousse jusquaux reins. Beau spectacle... Suzy a des belles fesses rondes et blanches qui se détachent très bien sur la table foncée. Madame Steel lui donne des petites claques avec la main, faisant trembler légèrement la chair. Elle lui dit :
Écarte plus tes jambes, Suzy, tu sais que je naime pas frapper des culs pincés.
En laissant échapper un gémissement, la fille écarte ses cuisses, dévoilant encore plus son entrejambe poilu. À ce moment-là, Madame Steel croise mon regard. Ayant tout de suite compris mon intérêt, elle mannonce :
Regarde bien Janet, puisque tu vas sûrement y passer aussi.
Oui Madame Steel.
Sûrement pas ! Mais pour le moment, je profite quand même du spectacle. Madame Steel donne une bonne claque sur les fesses en disant :
Prête ?
Gémissement de la fille qui répond :
Oui, Madame.
Alors... PAF ! PAF ! PAF ! PAF ! PAF ! Les fesses de Suzy sont décorées de cinq larges bandes rouges qui se chevauchent à certains endroits... Elle crie :
Aaaaaïïïeee... pardon... aïïïeee... je ferai aaaïïïïïee... attenti... aaïïeee !
Madame Steel fait ça beaucoup trop vite, à mon goût ! Il faut laisser à la victime le temps de bien ressentir la douleur entre chaque coup. Quel gâchis ! Heureusement, ce nest pas fini.
La gouvernante lui annonce :
Les cuisses maintenant, Suzy. Oui, je sais que tu naimes pas ça.
Nooon madame... pitié !
Ça repart : PAF ! PAF ! PAF ! PAF ! PAF !
Aïïïïïïeeeee, aïïïïïïeeeee, aïïïïïïeeeee, aïïïïïïeeeee, aïïïïïïeeeee !
Également trop rapide, mais sinon, plutôt bien fait. Les cuisses sont joliment marquées, surtout à lendroit où les fesses font des fossettes. Suzy va avoir un souvenir douloureux du fouet quand elle sassiéra, et même en marchant !
Ensuite, cest assez amusant, Suzy doit embrasser le strap encore chaud du rude contact avec son derrière, puis la main de Madame Steel en la remerciant et en la mouillant de ses larmes.
Je suis émue... Et dire que ma soeur nassiste même pas à ce spectacle. Elle est plus froide que la glace. Moi, je trouve ça très excitant. Quand on est spectateur...
Suzy est également privée de repas, mais elle a quand même droit à un morceau de pain sec et un verre deau. Madame Stelle gâte ses filles... Oui, je sais. Si cétait mon tour, je ne rirais plus du tout... Mais Constance nosera jamais me faire ça. Je suis sa soeur jumelle, après tout.
Le complot
Constance :
Je pense que ma soeur a beaucoup de chance de mavoir. Grâce à moi, elle évite la prison et même si elle avait réussi à y échapper, elle naurait eu dautres choix que de se retrouver sur un trottoir de Londres, à se prosti. Mais peut-être que ça lui aurait plu. Après tout, ma soeur est une femme dépourvue de moralité.
Toutefois, jen doute, puisque personne ne souhaite se retrouver dans les bas fonds de Londres. Ici au moins, elle a une vie décente. Une vie de servitude, mais décente. Et puis, je peux aussi à tout moment la faire monter en grade, elle pourrait devenir femme de chambre ou gouvernante. Non, quand même pas. Ça, cest visé trop haut.
On peut difficilement imaginer des soeurs plus dissemblables que nous. Je suis une fille sérieuse, elle, une femme légère pour ne pas dire plus. Et puis, il y a sa jalousie : nos parents me préféraient et il mest arrivé de la faire punir pour mamuser. En revanche, sil y en avait une qui prenait plaisir à faire punir les servantes, cest bien elle.
Maintenant, ces questions de punitions sont réglées, cest moi qui tiens le manche du fouet et elle qui se tient humblement à mes pieds, attendant un ordre. Cest une situation qui lui plairait énormément.
La première fois que je lai fait punir, ça a été assez amusant. Jétais en compagnie de quelques amies et nous prenions le thé. Javais demandé à Madame Steel denvoyer ma soeur en uniforme de servante, pour faire le service ; et cette imbécile na rien trouvé de mieux que de renverser du thé dans la soucoupe de la duchesse de C. Jai aussitôt appelé Madame Steel pour lui dire :
Cette maladroite a presque renversé du thé sur une invitée. Je voudrais que vous la punissiez dans la pièce dà côté.
Je crois quelle espérait ne jamais être punie. Et pourtant, quelques instants plus tard, on a entendu ses cris, pendant que Madame Steel la fouettait avec le strap. Tout le monde a trouvé ça très amusant. Encore plus quand, après sa punition, elle a dû revenir faire le service avec les yeux rouges. Je lai fait punir quelques fois, comme les autres servantes. Bon, disons, un peu plus que les autres.
Pour terminer avec ces histoires de punitions, jai eu un différend avec Madame Steel et je lai fait à son tour fouetter par le majordome. Pas devant le personnel, je tiens à le préciser. Ensuite, je nai plus eu à me plaindre delle.
Mon mari et moi, avons eu des préoccupations autrement plus importantes. Il sest rallié à une partie de laristocratie, emmenée par la reine Caroline de Brunswick, qui a des rapports exécrables avec son époux, le roi Georges III. Il lui a même interdit dassister à son couronnement. Le Premier ministre, Lord Liverpool, est, paraît-il, lassé des frasques du roi, lui aussi.
Le deuxième sur la liste de succession au trône a 8 ans. Donc, beaucoup de gens souhaitent que ce soit plutôt mon mari qui monte sur le trône.
Cest le rêve de mon époux et le mien. Par la suite, il pourrait être victime dun accident de chasse, par exemple... Certes, je serais inconsolable, mais devenir une grande souveraine mérite quand même bien quelques sacrifices. Par ailleurs, nous nouons beaucoup de contacts avec des hommes très importants dans lEmpire.
Demain soir est un grand jour, puisquun Lord que nous avons rencontré à plusieurs reprises nous rend une visite secrète. Il nest pas beau, mais très riche, vraiment très puissant et... je lui plais terriblement. Jai lhabitude : tous les hommes tombent amoureux de moi. Cest lassant mais, quoiquon puisse en penser, très utile.
Le rendez-vous est à minuit. La seule personne qui est au courant, cest Madame Steel, la gouvernante. Je lui ai promis une petite somme dargent pour être sûre de son silence. Intéressée comme elle lest, je lui fais confiance.
Il est onze heures du soir et le rendez-vous est à minuit. Mon mari me rejoint dans ma chambre. Je viens de congédier ma soeur Janet, momentanément devenue ma femme de chambre. Oui, cest amusant de lavoir sous la main. Mon mari me dit :
Je viens de recevoir une missive assez surprenante de la part de Lord C.
Quoi, il ne vient pas ?
Non, ce nest pas ça, mais figurez-vous quil mavoue que... que vous lui plaisez. Il dit que si vous pouviez avoir quelques bontés pour lui, il se fait fort de vous faire reine.
Je feins lindignation :
Mon Dieu, lodieux personnage !
Je ne vous le fais pas dire. Je vais lui écrire et le remettre à sa place.
Non, mon ami. Je me sacrifierai pour que vous soyez roi.
Et moi reine, bien sûr. Jajoute :
Vous voulez monter sur le trône, nest-ce pas ?
Certes, mais...
Alors jaurai cette entrevue avec lui.
Vous ny pensez pas, il vous ferait subir les derniers outrages !
Quimporte si, à ce prix, vous devenez roi, et moi votre humble reine.
Mon mari discute encore un peu, mais mollement. Il est tout prêt doffrir mon cul sur un plateau au Lord. Je murmure :
Je fermerai les yeux et je penserai à vous.
Il membrasse sur le front en disant :
Constance, vous êtes une sainte.
Assurément...
Une autre expression me vient en tête : « Passer à la casserole pour un royaume ». Hé oui, le jeu en vaut la chandelle.
*
A suivre.
La suite dans le livre.
infos : mia.michael@hotmail.fr
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