Un Sourire Dans L'Ombre De La Lune

Quelque part en mer, entre Liverpool et New York. Il est deux heures quarante cinq du matin. Bien que, de temps à autre, un morceau de lune perce d'épais et inquiétants nuages, l'obscurité emplit une des deux cent cinquante cabines à bord du Neptune, paquebot de petite classe transportant quatre-cent-vingt quatre passagers. Le silence règne jusqu'au moment où… :

« Tu dors ??
- Comment tu veux que je dorme !?!
- Ben je sais pas, en général, il n'y a pas grand chose qui peut t'en empêcher.
- En général, mon mec ne me réveille pas au milieu de l'Atlantique après m'avoir fait l'amour pour me demander si mon excitation a été provoquée par un autre homme que lui !!!
- C’est pas du tout ce que j'ai dit, t'as rien compris.
- Ah oui, et que dois-je comprendre, alors que je m'effondre sur l'oreiller en te disant que j'ai pris mon pied, quand tu réponds : t'es sûre que c'est moi qui t'ai fait mouiller autant !?! »

Un petit silence, puis… :

« Oui effectivement, c'est pas terrible comme approche, mais je voulais attirer toute ton attention Justine.
- Alors là c'est gagné, tu l'as, mais elle a vachement intérêt à être convaincante ton explication.
- Je vais essayer, mais laisse-moi parler sans t'énerver, d'accord ?
- Vas-y je t'écoute.
- Voilà, j'ai été surpris que tu sois si excitée tout à l'heure, je veux dire, justement après la soirée qu'on a passée…
- Je te signale que c'est toi qui as eu la lumineuse idée de me présenter comme ta cousine qui part étudier aux States… Non mais qu'est-ce que tu croyais, que pas un des mecs qui me tournent autour depuis qu'on est monté à bord n'allait me brancher ?!
- Non, bien sûr, c'était complètement idiot, mais je voulais pimenter la soirée, te voir comme…
- Comme qui ? Comme quoi ? Vas-y continue.
- Non, tu vas mal le prendre.
- Tu veux que je te le dise… Comme ta petite chose que tu offres aux loups !!
- Il y a de ça… je voulais surtout te voir autrement tu comprends ?!
- Bon, tu m'as vue autrement, tu m'as vue me faire draguer toute la soirée, et alors ??
- Alors… Je voulais juste savoir si… si…
- Tu peux essayer de finir tes phrases sans avoir peur de ce que je vais dire ou penser, vas-y, crache le morceau, tu veux savoir quoi ??
- Si tu as pensé à quelqu'un d'autre pendant qu'on baisait ??
- Et bien voilà, c'était pas si dur non ?!
- Ca dépend de la réponse.

- Et elle te fait peur, ma réponse ?
- Je ne sais pas trop, il y a une part de moi qui la redoute… mais il y a aussi une autre part de moi qui…
- Ca devient une manie de ne pas finir tes phrases ?
- Dis le moi, je finirais après.
- Pourquoi tu as si peur ??
- Parce-que je sais que tu vas me dire la vérité.
- Eh oui, je te l'ai dis dès le départ, aussi cruelle soit-elle parfois, la vérité est la seule et unique chose qui vaille vraiment la peine entre deux personnes qui s'aiment… Tu veux vraiment savoir ?? »

Après un silence d'éternité… :

« Oui, vas-y, dis le moi. »

Après une courte hésitation :

« Eh bien OUI… »

Un long silence prend place avant qu'elle n'enchaîne :

« Ca va mon amour ??
- Je… oui ça va, j'essaie de réaliser.
- Et alors, cette autre part de toi ?? Qu'est-ce qu'elle en dit ??
- Je sais pas si je peux te le dire.
- T’es chiant à la fin, je te l'ai dis, moi, alors vas-y !!
- Je crois ça m'excite un peu !
- C’est vrai ?? Juste un peu ?? »

En joignant le geste à la parole, elle glisse une main sous le drap pour délicatement la poser sur le sexe de son mec. Puis elle continue :

« C’est ça que tu appelles un peu ?, t'es gonflé toi !!!
- Désolé… J'arrive pas à me contrôler…
- Je sens ça, et je pensais pas qu'après une telle farandole tu pouvais être dans un état pareil.
- Oui c'est drôle hein ?!
- Drôle n'est pas vraiment le mot qui me vient à l'esprit, car, quand-même, tu bandes à mort en sachant que j'ai pensé à quelqu'un d'autre que toi pendant qu'on faisait l'amour… Je sais pas trop comment prendre ça tu vois ?
- Je sais, c'est très perturbant pour moi aussi.
- Je peux te poser une question ?
- Bien sûr !!
- Tu bandais comme ça quand les mecs me tournaient autour ce soir ??
- Non, pas quand les mecs te tournaient autour, mais c'est venu d'un coup, quand je t'ai vue sourire… sourire n'est pas le mot, quand je t'ai vue fondre devant… »

Il s'arrête comme si la suite lui était pénible, et c'est elle qui termine sa phrase en disant :

« Zélimir ?!?
- Oui bien sûr Zélimir… c'est bien à lui que tu as pensé tout a l'heure ??
- Pourquoi tu hésites ?
- Dis le moi, je veux juste te l'entendre dire !! »

Elle laisse volontairement glisser de longues et déchirantes secondes, puis elle dit :

« Oui, je n'ai pensé qu'à lui, du début à la fin…
- C’est pour ça que tu m'as demander d'éteindre la lumière ??
- Oui, mais j'ai vu aussi que tu n'as pas insisté pour la laisser ! »

Un rayon de lune fend sans prévenir le hublot et les révèle à l'obscurité. Ils se font face dans le lit, et malgré leurs visages crispés, ils se regardent profondément, comme s'ils n'avaient pas eu besoin de ce soudain éclairage pour se contempler… Très vite un nuage chasse ce lumineux instant. C'est lui qui, profitant de la nouvelle ombre, dit :

« Je peux te demander un truc ??
- Si tu n'as pas peur de la réponse, bien sûr.
- Qu'est-ce qui t'as tant plu chez lui pour que tu craques comme ça ??
- Wouahou… Je dirais que déjà, ça a été… comment dirais-je, chimique, car dès qu'il s'est approché de moi, il s'est passé un truc pas croyable…
- C’est vrai, décris le moi ce truc !!
- Eh bien, c'est pas facile… Je dirais que c'est un mélange bizarre, comme s'il m'avait tout à la fois intriguée, ensorcelée, désirée, giflée, caressée… enfin tu vois, un peu tout ça en même temps.
- Putain, c'était puissant ?!?
- T’as pas idée, puissant et violent.
- Ca t'a fait quoi ??
- J’en ai eu mal au ventre presque immédiatement.
- C’est vrai ??
- Oh oui… »

Un nouveau silence s'installe, tandis que Justine caresse maintenant à pleine main le sexe toujours plus tendu de Tom, qui enchaîne après avoir laissé échapper un petit gémissement :

« Et après ??
- Quoi après ??
- Qu'est-ce qui t'a plu encore chez lui ??
- Quoi, ça ne te suffit pas ?? Tu veux tout savoir ??
- Absolument tout !!
- Déjà physiquement, tu avoueras qu'il est beau mec… Tu sais à quel point j'aime les bruns aux yeux verts, et les siens sont d'un vert comme j'en ai jamais vus… Son accent Rrrroulant les R m'a aussi bien fait craquer…
- Ca oui, j'ai vu et entendu, mais il n'y a pas autre chose ??
- Humm… »

Elle hésite et finit par dire :

« Cette fois, c'est moi qui ai un peu peur de ta réaction…
- AH non, tu la sens bien ma réaction alors t'arrête pas !!!
- Comme tu veux… Quand il s'est approché pour me dire son prénom à l'oreille, son odeur ma fait complètement chavirer… Tu sais que j'aime ton odeur, mais là, ça m'a filé une crampe au ventre.
- Au ventre ou entre les cuisses ??
- Tu veux dire quoi par là, est-ce que j'ai mouillé à partir de là ??
- Oui !!
- Non, mais j'avais le ventre complètement noué.
- C’est vrai ?!?
- Je te jure, j'ai eu toutes les peines du monde à lui souffler mon prénom.
- Et ???
- Quoi et ???
- Et après ???
- Après quoi ???
- Allez, ne fais pas l'innocente, tu sais très bien ce que je veux savoir !!! »

Comme pour détourner la conversation, elle descend sa main le long de sa queue et effleure du bout des doigts ses couilles complètement durcies par l'excitation. Lui ne peut contenir un tremblement de tout son corps accompagné d'un râle de plaisir… Il lui dit :

« Oh ma salope… tu sais que ça me tue ça… »

Malheureusement, il ne voit pas le sourire sur le visage de Justine quand elle lui dit :

« Tu veux savoir ce qu'il s'est passé quand tu es parti chercher les boissons ?? C'est ça ?? »

Tant bien que mal, il finit par articuler :

« Ouuiii !!
- Tu y penses depuis tout à l'heure non ???
- C’est clair !!!
- Tu veux savoir s'il a fait ou dit quelque chose hein ??
- Oui, allez, dis-moi !!!
- Eh bien oui, il a dit et fait quelque chose… »

Pendant qu'elle descend encore un peu sa main entre ses cuisses, faisant glisser un doigt entre ses fesses. Lui a posé une main sur le petit ventre tendu de Justine qui tremble à ce contact imprévu. Doucement, il descend, caressant sa toison fournie et humide de leur ébats encore tout chauds. Il continue et frôle maintenant son clitoris et ses petites lèvres trempées. En même temps qu'elle gémit, il lui dit :

« Vas-y, dis-moi ce qu'il t'a dit d'abord !!!
- Il m'a demandé si tu étais mon mec !!
- Et ?
- Et je lui ai dit que oui…
- ET ??
- Il m'a demandé si j'étais fidèle ??
- ET ???
- Je lui répondu : Joker… Et il m'a dit : Bonne réponse!!
- Et après ??
- Tu veux savoir ce qu'il a fait ensuite ??
- Oh oui !!
- Eh bien il s'est approché de moi, comme s'il voulait me chuchoter quelque chose à l'oreille, et m'a dit : Je vais t'embrasser car j'en ai très envie, et si tu ne me rends pas mon baiser, tu seras encore une femme fidèle…
- Et alors ??? »

Justine attire Tom à elle, l'incitant à venir sur elle… Il se tourne et glisse sur son corps tremblant. Elle passe une main autour de son cou et lui susurre :

« Ensuite il a glissé ses lèvres contre ma joue, pour les positionner à quelques millimètre des miennes… puis tout en me pénétrant du regard, il a posé ses lèvres chaudes sur les miennes… Tout ça n'a duré qu'une seconde avant que je ne le repousse…
- C’est là que tu as commencé à mouiller ??
- Oui !!! »

Justine laisse Tom lui écarter ses jambes d'un geste facile et glisser doucement son sexe vers le sien. Il lui demande :

« Tu mouillais beaucoup ???
- Oh Oui !!!
- Comme maintenant ???
- Oui !!!
- C’est vrai ???
- Je te promets !!!
- Oh tu m'excites mon amour de petite pute !!! »

Justine plaque ses mains contre les fesses de Tom, et d'une pression, fait entrer son sexe en elle, en lui murmurant :

« J’ai envie que tu me baises comme je le mérite !!!
- Tu aimerais qu'il soit là, tu aimerais que ce soit lui à ma place mon amour ??? »

Elle hésite une seconde tandis que le sexe de Tom plonge maintenant au plus profond d'elle, puis elle dit :

« Oh mon amour, mais il est là, c'est lui qui me fait ça, c'est lui qui me transporte, c'est lui que je sens au fond de moi, c'est lui qui m'empêche de partir à la dérive, c'est lui qui reste… ma voie, mon plaisir, ma tempête et je suis chaque grain de sable qui retient son Ancre… »


FIN...



Caroline du sud…