55.1 Les Envies De Jérém (Troisième Du Nom).
Lundi 06 août 2001
En début daprès-midi, le faible soleil semble avoir du mal à percer la grisaille. Maman vient de partir et je commence à me demander avec quelle tenue de bogoss mon Jérém va massommer cet après-midi. Je lattends avec impatience, frémissant de connaître les bonheurs sensuels qui seront au menu du jour.
En attendant, je tente doccuper mon esprit en lisant la suite des « Thanatonautes ». « Lempire des anges » est tout aussi prenant que le tome précédent, toujours aussi inspiré. Je suis complètement absorbé dans la lecture, lorsque la sonnerie de la porte dentrée retentit dans la maison.
Il est 14h50 : à 10 minutes près, javais tout bon. Je referme mon bouquin sans même prendre le temps de noter la page, je traverse le séjour comme en lévitation et je me précipite vers lentrée. Lorsque jouvre la porte, je manque de tomber direct à la renverse. Putain la gifle.
Jai beau tenter daccepter, faute de pouvoir lexpliquer, comment tant de bogossitude puisse se trouver concentrée en un seul et unique garçon ; jai beau me dire, en voyant son frère, que sa sexytude est juste une question de génétique (mais aussi de salle de sport, de rugby, et dun style, dune façon dêtre qui nappartient quà lui) : à chaque fois, à chaque rencontre, à chaque regard, je suis ébahi par un nouvel éclat de cette bogossitude ; un simple regard posé sur Jérém, et je me sens comme pris au piège par tant de beauté masculine. La beauté est un piège que la nature tend à la raison.
Mon Jérém est là, devant moi : mais alors que je mattendais à le voir apparaître dans sa tenue habituelle t-shirt bien ajusté, casquette à lenvers, short et baskets : bref, la tenue de ptit con sexy par excellence je me retrouve face à un putain de bogoss en chemise, cravate, et pantalon noir : bref, la même tenue habillée dans laquelle je lai sucé la veille.
Mon regard se fige, tout mon corps se fige, jai limpression que ma respiration et mon cur vont sarrêter.
Ah, putaaaaaain ! Je lai rêvé, il la fait ! Jai envie de pleurer, envahi par de tant démotion. Oui, jai envie de chialer, sans savoir dailleurs pour quelle raison en premier : pleurer pour la beauté et la sexytude de cette tenue, tout simplement ; ou bien pleurer en pressentant les nombreux plaisirs que le simple fait de le débarrasser de cette tenue va me procurer ; ou encore, pleurer pour le fait que ce soit non seulement la première fois quil se pointe dans sa tenue de serveur, mais quil le fasse pile le lendemain où je lui ai dit :
« Quest-ce que tu es sexy avec ta chemise et ta cravate ! ».
Oui, je crois que ce qui me touche le plus, cest le geste de mon bobrun : je lui ai dit que je kiffais sa tenue, et ça nest pas tombé dans loreille dun sourd !
Un jour, je me suis dit quil ny a pas plus beau spectacle que celui de voir un bogoss ôter son t-shirt ; un autre jour, jai trouvé que voir mon bobrun ôter son t-shirt en vue de lamour, avec moi, cétait vraiment le top ; le lendemain, jai trouvé quen fait, le chef douvre absolu cétait le fait dôter moi-même le t-shirt de mon bobrun avant lamour.
En cet instant, je me rends compte quil faut que je revienne une nouvelle fois sur mon échelle de valeurs. En fait, je réalise que le meilleur des spectacles, un spectacle tout simplement divin, cest celui qui sintitule : « Ouvrir lentement la cravate et la chemise de mon bobrun en vue de lamour ».
Insatiables, mes doigts continuent sur leur lancée : ils défont sa ceinture, sa braguette, font glisser son pantalon et son boxer sur ses cuisses.
Je suis à genoux devant lui, en train de le pomper avidement, les yeux rivés sur ses pecs et ses abdos finement poilus qui se dévoilent au gré des ondulations des pans de sa chemise, au fil de ses coups de reins se mélangeant à mes va-et-vient fougueux ; les yeux rivés sur les deux bouts de sa cravate noire qui pendouillent de part et dautre et qui sagitent eux aussi, comme un compteur mesurant lintensité de nos plaisirs.
Oui, je le suce, animé par lurgence de le faire jouir au plus vite, de goûter une fois de plus à son jus de petit mec. Sa main maintient saisit ma nuque : et le bogoss envoie quelques bons coups de reins qui, sans être ment très violents, nen sont pas moins bien puissants.
« Viens, on monte
» fait mon Jérém à un moment, tout en dégageant sa queue de ma bouche, en remontant son boxer et son pantalon, et en prenant le chemin de lescalier devant moi.
Je suis intrigué par ses mots, curieux de ses intentions : pourtant, ce qui me touche le plus, cest son attitude, son aisance, comme sil était vraiment chez lui.
Jai tout juste le temps de refermer la porte de la chambre, que déjà le bogoss tombe sa chemise, défait la ceinture et le bouton de sa braguette ; puis, il sarrête et il me regarde fixement.
Une fois de plus, je vois en lui lattitude du mâle conquérant, sûr de lui, de sa force, de sa puissance, qui sait que sa virilité parle pour lui ; un mâle qui, en fait, na rien à faire pour me soumettre à ses envies : juste me regarder et défaire le bouton de sa braguette. Exactement comme il la fait.
Je suis à nouveau à genoux devant lui. Jouvre le zip, et je retrouve son boxer blanc bien rempli ; je pose mes narines sur le tissu, jhume les bonnes petites odeurs de queue qui sen dégagent ; jagace son gland à travers le tissu. Impatient, le bogoss finit par libérer la bête de sa prison de coton et par la présenter directement entre mes lèvres.
Et cest pile à cet instant que la sonnerie de la porte dentrée retentit à nouveau dans la maison. Impatient de recommencer à donner du plaisir à mon bobrun, je décide de ne pas y prêter attention. Ça doit encore être cette cassecouilles de voisine, pas question que ses conneries me détournent de ce moment de bonheur. Oui, tout peut attendre, ou presque, face à lurgence de sucer mon bobrun.
Hélas, je viens tout juste de reprendre sa queue entre mes lèvres, que ça sonne à nouveau, et de façon plus insistante.
« Merde
» je laisse échapper, me souvenant soudainement que maman ma donné pour consigne de ne pas rater le facteur, car elle attend un recommandé important.
Me voilà contraint à linimaginable, quitter la queue de mon mâle brun.
« Bouge pas, je reviens
».
Je passe la tête par la fenêtre et je vois le facteur qui sapprête déjà à remplir lavis de passage.
« Bonjour, je lui lance
ne partez pas, jarrive
».
Me voilà contraint à limpardonnable, laisser mon Jérém en plan, la queue tendue en lair, ce qui me frustre horriblement ; avant de descendre, je prends une nouvelle fois rapidement sa queue entre mes lèvres, je lavale jusquà la garde. Je le sens gémir de plaisir.
Je me redresse aussitôt pour aller voir le facteur.
« Celle-ci, on ne me lavait encore jamais faite
» se marre Jérém.
« Tu ne perds rien pour attendre ! » je lui lance, taquin et canaille, pendant que je passe la porte de la chambre.
Je descends les escaliers quatre à quatre, je signe le reçu ; jatt lenveloppe, je la balance sur le meuble à lentrée. Je remonte les escaliers tout aussi vite, je fonce dans ma chambre ; et là, une nouvelle, puissante claque visuelle mattend.
Voilà le bogoss assis sur ma chaise de bureau, installé à côté de la fenêtre, en train de fumer une cigarette ; assis, ou plutôt abandonné, le dos incliné sur le dossier, tout pecs et abdos saillants, le bassin bien en avant, les cuisses musclées écartées, une jambe nonchalamment allongée, lautre plié, de sorte que le mollet de cette première est presque parallèle à celui de lautre jambe ; son poignet droit, lorsquil nest pas à proximité de ses lèvres pour lui permettre dinspirer sa dose de nicotine, vient sabandonner sur laccoudoir ; ainsi, la main droite retombe négligemment sur lavant, tenant la cigarette fumante.
Pendant mon absence, le bogoss en a profité pour se débarrasser de tout vêtement. Ou presque. En effet, une casquette rouge, la mienne, quil a attrapée sur létagère, cache une partie de son anatomie : les doigts de sa main gauche sont en effet occupés à une mission plutôt insolite : celle de maintenir ma casquette rouge non pas sur sa tête, non, mais sur sa queue !
Le petit con me regarde fixement, la tête légèrement penchée sur la droite ; il affiche ce regard de tueur sexy qui pue le sexe, lair fier de sa trouvaille, une attitude qui est pure provoc : « Alors, mec, tu veux enlever la casquette, hein, tu veux voir ce quelle cache ? ».
Puis, son petit sourire se fait narquois, son attitude insolente, presque arrogante : cest lorsque ses doigts quittent la casquette, la laissant en équilibre instable, pour aller glisser dans les cheveux et les ramener vers larrière.
Putaaaain de ptit mâle allumeur, provocant, effronté, exhibant ce physique de ptit con à hurler !
Son attitude toute entière est un appel clair et irréfutable à aller le sucer sans autre forme de procès.
Ça ne rate pas : je sens instantanément monter en moi une puissante, brûlante, déchirante envie dêtre à ses genoux ; envie furieuse d'être front collé à ses abdos, soumis à ses coups de reins de ptit mec ne pensant qu'à son plaisir ; envie sauvage de satisfaire son plaisir à lui, de nêtre que l'objet de son plaisir, de le laisser exprimer toute la puissance de sa virilité, de procurer à ce corps de ptit mâle parfait le plaisir le plus absolu qu'il mérite ; envie de le faire rugir son orgasme, comme si seul comptait cet orgasme, et livresse de me sentir étouffé de sa queue, la gorge brûlée par son jus incandescent. Envie de boire sa semence à men rendre ivre.
Je mapproche de lui, je me glisse entre ses cuisses, impatient de faire voler la casquette ; je tente de la dégager, mais ses doigts la retiennent fermement.
De plus en plus impatient de lui faire plaisir, jatt la visière pour découvrir sa queue au plus vite : mais ses doigts semploient toujours pour men empêcher. Le bogoss a envie dautre chose.
Je ninsiste pas, jattends de connaître ses intentions. Un instant plus tard, ses doigts font reculer un peu la toile, en découvrant larrondi de ses couilles.
Voilà ce quil veut. Alors, je ne vais pas me faire prier. Je me penche, je pousse un peu plus la casquette, je découvre entièrement ses bourses, jusquà la naissance de sa queue ; et je me délecte à humer et à lécher ses couilles, comme il se doit, lentement, doucement.
Le bogoss semble vraiment apprécier les caresses que je destine à ses boules bien rebondies et bien pleines. Je le sens de plus en plus excité : preuve en est que, dans la foulée, cest lui-même qui balance la casquette, et il commence à se branler.
Un instant plus tard, je porte ma main à la rencontre avec la sienne, demande silencieuse de prendre sa place : une demande qui est satisfaite sans vraiment opposer de résistance.
Je saisis fermement son manche entre mes doigts : cest tendu, doux, chaud, puissant, ça remplit ma main et ça me fait un bien fou ; jentreprends de le branler lentement, tout en agaçant ses tétons à tour de rôle.
Lorsque je le prends en bouche, Jérém a un sursaut dexcitation.
Je le pompe et je malaxe ses pectoraux, je tâte ses épaules charpentées, se biceps musclés, ses pecs fermes, son cou puissant, ses tétons bien saillants ; je parcours inlassablement la fermeté de sa musculature, comme pour mimprégner par le toucher de la beauté extrême de cette plastique de fou.
Je le pompe et son parfum séduit mes narines avec toute sa puissance.
Je le pompe et ses doigts se faufilent dans larrondi de mon débardeur, avec le but de rendre fous mes tétons.
Je le pompe et la vue plongeante sur ses cheveux bruns, sur ses pectoraux, sur ses abdos ondulant au rythme de sa respiration calme et régulière me donne presque le vertige.
Je le pompe et je sens sa respiration saccélérer, devenir de plus en plus bruyante.
Je le pompe et, très vite, je sens son corps se raidir sous la vague puissante de lorgasme.
Je le pompe et jaccueille avec bonheur les quelques bonnes giclées puissantes de son pur nectar de mec.
Lorsquil revient à lui, le bogoss sabandonne de tout son poids sur le dossier de la chaise, cherchant linclinaison maximale, tête vers larrière, épuisé ; jadore sentir que je lai rendu fou de plaisir. Je massois par terre, entre ses jambes, jappuie ma tête contre sa cuisse, le visage si proche de sa queue.
Le bogoss att son paquet de cigarettes, quil a laissé sur le radiateur à côté de la fenêtre et il en extirpe une cigarette un peu différente de toutes les autres. Il la coince entre ses lèvres, il tente de lallumer, il doit insister : cest le genre de cigarette qui ne prend pas tout de suite. Lorsquil arrive enfin à la démarrer, une épaisse fumée blanchâtre sen dégage, à lodeur si typique. Le bogoss en tire une longue taffe ; puis, pendant quil lexpire lentement, il porte le tarpé sous mon nez, il me propose de le partager avec lui.
Je nen ressens pas particulièrement le besoin, jaccepte plus pour ne pas refuser ce partage que pour envie de planer : sa présence me fait bien assez planer, sans besoin den rajouter. Je tire une petite taffe, jexpire à mon tour et je lui rends son tarpé. Le bogoss recommence, il tire dessus deux ou trois fois et il me tend à nouveau le bout fumant.
Je prends une nouvelle inspiration, plus profonde cette fois-ci. La fumée brûlante envahit mes poumons, elle mest à la fois désagréable et séduisante. La fumée en elle-même ne me plaît pas, mais je commence à ressentir les effets apaisants, la petite ivresse de ce petit fourrage magique.
Je tire une deuxième taffe et je passe à nouveau le tarpé à mon Jérém : je lentends tirer dessus une fois de plus. Lair de rien, ses doigts se posent sur mes cheveux, les caressent doucement. Tout se passe en silence, mais tout semble si limpide entre nous à cet instant encore.
« Merde, ça sest éteint
» fait le bogoss.
« Tu reprends à quelle heure ? » je me renseigne.
« Jai le temps
pas avant 18 heures
».
« Tas une longue pause aujourdhui, cest cool
».
« Jai un paquet dheures à récupérer
».
Soudainement, mes narines sont happées par lodeur de jus de bogoss qui se dégage de son gland si proche. Instinctivement, je tourne la tête. Sa queue mi-molle est si proche, si tentante. Quest-ce quelle me fait envie, cette queue.
« Jai envie de toi
» je ne peux mempêcher de lui glisser.
« Encore ? ».
« Oui, jai encore envie de toi
» je réponds, tout en tournant la tête et en le reprenant en bouche.
« Ah, ouaisss
» je lentends sexciter, dès que ma langue commence à senrouler autour de son gland.
« Ouaisss
» je lui confirme, en quittant sa queue pour le regarder droit dans les yeux.
« Bah
alors
» fait-il, avant de sarrêter net.
« Alors quoi ? ».
« Alors, montre-moi comment tu as envie de moi
».
« Comment ça ? ».
« Vas-y, montre-moi dans quelle position tas envie dêtre à moi
».
Une bonne étincelle lubrique brille et brûle dans son regard brun. Non seulement le bogoss est partant, mais il me demande de quoi jai envie. Fabuleux.
Je me relève, je mallonge sur le lit, sur mon dos et je lui lance :
« Viens
».
Je le regarde approcher, monter sur le lit, se faufiler entre mes jambes.
« Viens sur moi
».
Jérém semble dabord hésiter ; puis, il finit par sallonger sur moi, et son bassin glisse sur le mien, sa queue frôle la mienne. En appui sur ses bras, les mains plantées sur le matelas dune part et dautre de ma tête, sa chaînette pendouillant au-dessus de mes pecs, le bobrun me regarde droit dans les yeux.
« Tu veux que je te prenne comme ça ? ».
« Allonge-toi, jai envie de te sentir contre moi
».
Jérém semble simpatienter, se moquer de ce que je lui demande. Pourtant, il finit par fermer les yeux et se laisser glisser complètement sur moi, son torse épousant lentement le mien.
Je porte une main dans son dos, je le serre fort contre moi, je porte lautre sur son cou ; petit à petit, je sens sa tête glisser dans le creux de mon épaule. Je pose des bisous dans son cou.
« Je suis tellement bien là
» je lui chuchote à loreille.
« Je croyais que tu voulais te faire défoncer
».
« Aussi
mais cest tellement bon de te sentir contre moi
».
« Ouaisss
mais moi je ne suis pas venu pour enfiler des perles
».
Et là, en joignant le geste à la parole, le bogoss se relève ; il att mes chevilles, écarte mes jambes. Jai envie de jouer avec lui, avant de jouir avec lui. Dun geste sec, je replie mes genoux : pris par surprise, le bogoss na pas loccasion de contrer mes mouvements, je dégage facilement mes chevilles. Je me retourne, je mallonge sur le ventre, jambes écartées, prêt à accueillir mon mâle.
« Ah, cest comme ça que tu veux ? Je croyais que tu kiffais me mater pendant que je te baise
».
Il nen faut pas plus pour que je ressente monter en moi une envie décuplée de lui faire plaisir, en lui offrant justement sa position préférée.
« Cest vrai, jadore ça
mais je sais que tu kiffes mieux en levrette
».
« Ma foi, cest pas faux
».
« Je l'ai bien vu la semaine dernière, quand tu m'as fait ton kif
».
« Tas aimé mon kif, hein ? ».
« Ah putain, que oui
et toi, tas aimé le mien ? ».
Jai tout juste le temps de terminer ma question que déjà la réponse na plus dimportance.
Ses mains saisissent mes fesses, les écartent ; sa langue se faufile dans ma raie, elle y glisse franco, elle rencontre mon ti trou, elle fait du très musclé pour sy insinuer : je sais quelle prépare la voie pour lassaut de son manche. Je frissonne.
« Jérém, jai vraiment envie de toi
».
« Cest de quoi que tas envie ? » fait le bobrun en sallongeant sur moi.
« Jai envie de toi
».
« Tas envie de te faire tringler ? » il me chuchote à loreille, sur un ton libidineux. Cest jouissif.
« Oh, oui
autant que tu veux
».
Sa musculature puissante domine mon corps, sa raideur masculine titille mon ti trou, son souffle chaud brûle ma nuque et mes oreilles : il me fait languir. Et il me rend dingue ; envie de lui faire des choses de dingue ; envie de lui dire des choses de dingue :
« Je veux être envahi par ta queue, jai envie de te sentir passer, jai envie de te sentir en train de me tringler
jai envie de te sentir prendre ton pied de mec
».
« Tas faim de ma queue
».
« Jai la dalle
jen ai besoin
».
« Ça fait à peine deux jours que je tai baisé
».
« Tu peux pas savoir comment cest long
».
« Tes déjà en manque ? ».
« Vas-y, prends-moi ! » je coupe court.
Le bogoss se relève, il saisit à nouveau mes fesses, il les écarte à fond.
« Taimes ça
» fait le bogoss en visant ma rondelle avec son gland.
« Jadore ça
parce que cest toi ! ».
« Ah ouaisss
» il me retorque, alors que la pression de son gland se fait de plus en plus forte.
« Tu fais ça comme un Dieu
».
Et là, je sens mes chairs se détendre sous leffet de la présence du mâle qui se presse pour faire valoir ses droits. Le bogoss me pénètre lentement ; son gland glisse en moi, sa queue mempale, me remplit, me possède.
« Cest de ça que tas envie ? ».
« Oui, tu me rends fou
».
Le bogoss sabandonne sur mon dos et commence à coulisser en moi, tout en recommençant illico à mordiller mon oreille. Jai gardé le débardeur blanc pour lui faire plaisir, je ne vais pas le regretter ; ses doigts jouent avec, glissent dessus, se faufilent dessous, jouent avec mes tétons.
« Elle est bonne ma queue ? ».
« Si tu savais
tu peux même pas imaginer comment tu me fais mouiller
».
« Oh si jimagine bien
».
« Non, je te promets
vas-y, touche
tu vas voir leffet que tu me fais
».
« Oh putain, cest trempé ! » il sexclame, alors que sa main vient de saisir ma queue.
« Voilà leffet que tu me fais ! ».
Mais déjà ses mains attnt mes hanches, mobligeant à me mettre à quatre pattes, sans même que sa queue quitte ma rondelle. Le bogoss recommence à me limer avec puissance ; ses deux mains saisissent fermement mes épaules, ses biceps travaillent pour donner de lappui à ses coups de reins, ses va-et-vient sont comme des coups de bélier assenés avec lintention de senfoncer de plus en plus profondément en moi. Son gland recule jusquau au bord de ma rondelle ; puis, il senfonce à nouveau, rapidement, sa queue glisse jusquà la garde. Bonheur absolu de sentir ses cuisses claquer contre mes cuisses, ses couilles frapper lourdement mon entrejambe et mes couilles à moi.
« Jadore quand tu fais ça
» je ne peux mempêcher de laisser échapper, presque dans un état second.
« De quoi ? ».
« Quand tes couilles claquent bien contre mon entrejambe
».
« Ah ouaissss
».
Et là, le bogoss y va carrément franco, ses coups de reins se font plus rapides, ses coups de boules encore plus percutants. Il me défonce. Et je couine de bonheur.
« Tu prends ton pied, là, hein ? » me lance Jérém : dans sa voix, je sens de lexcitation, de lemportement animal, sensuel, de la fierté de mâle ; mais aussi le reflet de mon propre plaisir sur le sien.
« Ah, putain, que oui !!! Oui
oui
oui
je prends mon pied ! » jexulte.
Le bogoss commence alors à me branler.
« Et là ? ».
Bien sûr que je prends mon pied ; bien sûr que jaime me faire branler par mon bobrun. Mais jadore par-dessus tout lorsquil me branle une fois quil a joui, ou juste avant : parce quil a envie de me voir jouir à mon tour, ou parce quil sait que ma jouissance va amplifier la sienne, à tous les niveaux ; jadore jouir grâce à sa main, mais lorsque ma plus grande jouissance, celle que sa virilité sait si bien me procurer, retentit encore en moi ; en me branlant, sa main vient alors appeler en moi une toute autre envie, une envie « comme un mec » ; une envie qui, pendant le plus clair de nos ébats, est totalement éclipsée par le plus exquis des bonheurs, celui de moffrir corps et âme au plaisir du plus bogoss de lunivers.
Mais à cet instant précis, pendant que mon beau mâle brun est en train de coulisser en moi, de me faire vibrer de mille jouissances, jai besoin de me concentrer sur mon plaisir de passif pour en apprécier toutes les nuances, pour me régaler de toutes les saveurs, pour ne rien rater des sensations fabuleuses que le simple fait de le sentir prendre son pied sait mapporter.
« Tu vas me faire jouir si tu continues comme ça
vas-y, caresse-moi juste sous le débardeur
» je finis par laiguiller.
Sa queue me comble, me chauffe, me fait sentir à lui comme jamais ; ses deux mains travaillent mes tétons : nos corps parfaitement emboités se donnent mutuellement un plaisir délirant.
Je suis comme hypnotisé par les bruits des frottements de nos corps lun contre lautre, par la percussion de ses couilles sur mon entrejambe, par la cadence de nos respirations haletantes, de nos soupirs de plaisir ; je suis happé par la vibration, la résonnance, la symphonie de nos bonheurs sensuels. Je suis comme groggy de plaisir.
Les bruits qui montent par la fenêtre ouverte, le vacarme de la circulation dans la rue, les quelques bribes de conversations perdues sur le trottoir, marrivent comme étouffés ; tout comme la caresse du vent dAutan qui fait bouger les rideaux et effleure nos peaux.
Oui, les bruits ordinaires du quotidien se mélangent à lextase dun moment de plaisir infini qui nappartient quà nous deux, à linsu de toutes ces gens qui sagitent dehors, tout en étant à des années lumières de simaginer que, à quelques mètres deux et de leurs énervements, deux garçons sont en train de se faire du bien, vraiment du bien.
Cest beau dêtre emporté au point de se dire que le monde peut se déchirer dehors, et cela ne nous concerne pas, car nous sommes bien à labri ; mieux que ça, nous sommes carrément seuls au monde, seuls avec notre bonheur qui nous fait sentir forts, en sécurité, ce bonheur qui seul sait nous apporter la présence de lêtre aimé, cette présence et ce bonheur qui nous suffisent en tout et pour tout.
Le bogoss me chevauche en silence, et en puissance. Ses doigts narrêtent pas de jouer avec mon débardeur, de me caresser tantôt par-dessus, tantôt en dessous : décidemment, ce petit bout de coton blanc semble vraiment lui faire de leffet.
Son goût persistant dans la bouche, la puissance de ses coups de reins entre mes fesses, son odeur de mâle qui imprègne mes narines et ma peau, mon corps et mon cerveau secoués par le plaisir qui retentit de fibre en fibre, de neurone en neurone, je ne peux mempêcher de lui balancer, ivre de lui :
« Tes vraiment un putain de mec, toi
cest bon de se faire défoncer par un mâle comme toi
tes vraiment très actif, très puissant
et tarrives à enchaîner
et en plus tu aimes vraiment ça
tes vraiment fait pour ça
».
Le bogoss ne dit rien mais je sais que son ego est flatté.
En attendant, mon ti trou et mes tétons sont les brasiers dun feu qui me ravage de fond en comble : je pourrais même avoir déjà joui, je ne men serais peut-être pas rendu compte. Je suis dans un état second. Putain de mec
« Ah ce cul
» je lentends lâcher à un moment.
« Tu laimes, mon petit cul ? ».
« Il est fait pour se faire baiser
».
« Il est fait pour te faire jouir
».
« Je vais jouir, tinquiètes
».
« Tu vas me gicler dedans, hein ? ».
« Ten as envie, hein ? Tas envie que je te fourre ton cul bien chaud
»
« Ouiiiii ! Remplis-moi de ton jus de bogoss ! ».
« Ah, putain, cest bon
» je lentends soupirer, complètement emporté par son plaisir.
Je sais que ça le rend fou, et ça me rend fou.
« Tu prends ton pied, là ? » jai besoin de lui demander.
Sa réponse, ne sera autre que La meilleure des réponses :
« Je vais jouir
».
« Vas-y, fais toi plaisir
».
« Je vais te fourrer le cul
».
« Oui, fais-moi de cadeau de mec
».
« Je vais te remplir
».
« Ouuiiiiii !!! ».
« Prend ça et ça, et ça
» fait le bogoss, en hurlant son plaisir ; dans sa voix, la rage et la violence de son orgasme ; quel bonheur dimaginer que chacune de ses exclamations est la traduction sonore dune bonne giclée quil est en train denvoyer bien au fond de moi.
Dès sa jouissance passée, le bogoss sabandonne sur mon dos de tout son poids. Lorsque jamorce le mouvement pour mallonger à la recherche dune position plus confortable, le bogoss semble reculer son bassin pour se déboiter. Je porte mes mains sur ses cuisses, pour linviter à me suivre, tout en lui chuchotant :
« Reste en moi, sil te plaît
».
Le bogoss suit le mouvement et sabandonne sur moi, épuisé et sa bouche revient instantanément agacer mon oreille ; lécho de son plaisir fait toujours vibrer sa respiration, emballe les battements de son cur, rend ses gestes nerveux, ivres.
Puis, de but en blanc, je lentends prendre une immense respiration et sexclamer, dans une profonde expiration, comme une délivrance :
« Ah putain, jamais je nai joui aussi
».
Ses mots sarrêtent là, comme un coup de frein impromptu à un élan qui a dû lui paraître soudainement trop risqué. Le silence qui suit est assourdissant. La frustration, insupportable.
Puis, très vite, comme sil se trouvait mal à laise, le bogoss se retire de moi, se lève, il repart fumer à la fenêtre.
Je le regarde en train de fumer, lépaule appuyée au montant de lencadrement de la fenêtre ; et je suis happé par son dos, son cul musclé, ses cuisses puissantes, ses mollets de sportif.
« Alors, le défi est relevé ? » je lentends me balancer à brûle-pourpoint.
Il me faut un petit instant pour comprendre quil fait référence à ma petite blague de tout à lheure sur le « type » qui ma fait des marques dans le cou ; oui, il me faut un petit moment pour réaliser de quoi il parle, dautant plus que mon esprit tout entier bute désormais inlassablement sur ce début de phrase tronquée, comme un orgasme raté : « Ah putain, jamais je nai joui aussi
».
« Grave, tu te surpasses à chaque fois ! » je trouve le moyen de le flatter, lorsque je comprends enfin le sens de sa question.
Je crois bien que le bogoss joue encore les diversions : ce qui napaise pas pour autant ma curiosité implacable. Si bien que, bien avant que sa cigarette ne soit arrivée au bout, je ne peux mempêcher de lui demander :
« Tas jamais joui aussi ? ».
« Aussi quoi ? ».
« Tas dit que tas jamais joui aussi
».
« Je ne sais plus
».
Il ménerve.
« Ça tarracherait la gueule de dire que tas pris ton pied comme jamais ? » je feins de memporter, à moitié agacé.
« Ça va les chevilles, toi ? » fait-il avec son rire moqueur.
Mon bobrun est peut-être champion dans lart de la diversion ; mais moi je suis en train de passer maître dans lart de changer de fusil dépaule. Nouvelle stratégie : flatter son ego de mâle, tout en frappant avec les mêmes armes que lennemi.
« Jai adoré tout ce que tu m'as fait pendant ton kif de lautre jour, c'était puissant, c'était bon et
».
« Et
? » fait le bogoss, curieux.
« Tu vois, cest chiant les phrases coupées
».
« Tas adoré comme je tai baisé
» fait le bogoss, sûr de lui.
« Jai adoré, oui
».
« Ça tu aimes, te faire baiser
».
« Me faire baiser par toi
».
« Je te baise bien
».
« Ca na jamais été aussi bon que pendant ce kif
et depuis ce kif
».
« Je tai baisé comme toutes les autres fois
».
« Non, cétait différent de toutes les autres fois
»
Le bogoss se tait. Je décide dy aller franco :
« Tu mas baisé et fait l'amour en même temps
».
« Si tu le dis
».
Le bogoss finit sa cigarette, lécrase sur le rebord de la fenêtre et jette le mégot dans la poubelle à côté de mon petit bureau. Il sétire. Il se retourne, il sétire encore, tout en portant les mains derrière la tête ; les aisselles finement poilues se dévoilent, ses biceps se gonflent, se tatouages avec, ses pecs se bombent, les abdos se tendent. Nos regards se croisent. Il est beau à pleurer.
Jérém revient sallonger sur le lit, à côté de moi. Je cale ma tête sur ses abdos. Il pose sa main sur mon épaule. Nous restons ainsi, en silence, pendant de longs moments.
« Tas kiffé hier dans la cave, alors
? » jai envie de tester un peu plus notre complicité.
« A ton avis ? » fait le bogoss, sur un ton nonchalant.
Le bogoss est en train de se caresser la queue ; lorsque je me retourne, elle est à nouveau bien en forme.
« Tas encore envie ? » je le cherche.
« A ton avis ? » fait-il à nouveau, moqueur.
« Je texcite, alors
».
« Tu ferais bien de venir me sucer
» fait-il en titillant à nouveau mon téton.
« Je texcite ? ».
« Tu me gonfles
».
« Ca, je sais
tu me le dis assez souvent
mais quoi dautre ? ».
« Tu me fais
».
« Allez, lâche le morceau
».
«
rien du tout
» assène le bogoss, en se marrant dans la moustache.
« Si tu viens chaque après-midi, cest que je dois bien de faire de leffet
».
« Cest ça
» fait le bogoss, mais sur un ton tellement appuyé et dans lequel je ne saurais pas discerner laffirmation de la raillerie.
« Ah, tu vois, cétait pas si compliqué ! » je décide de le féliciter.
« Temballes pas et viens me sucer, jai pas toute la nuit
».
Un instant plus tard, japproche mon nez et ma bouche de la queue de ce mec « à qui je fais de leffet » : je ne peux pas résister à son injonction de le sucer encore. Mais dabord, je ne peux résister à la tentation de me faufiler entre ses cuisses et de descendre le long de ses bourses, jusquà rencontrer sa jolie rondelle qua jai délaissé depuis un si long moment. Jai envie de lui faire plaisir, vraiment plaisir.
Titiller lintimité ultime de mon bobrun cest aller à la rencontre de mille bonheurs sensuels ; poser ma langue sur son petit trou et le sentir instantanément frissonner ; sentir sa main se poser lourdement, instamment sur ma tête, pour me forcer à y aller franco, mencourager à bouffer son petit cul sans ménagement ; le sentir gémir, trembler, se tordre de plaisir ; le voir plier les genoux, planter les pieds sur le matelas, bien écarter ses cuisses, moffrir son intimité sans plus aucune pudeur, pour que ma langue sy insinue et le fasse vibrer de plaisir ; sentir sa main me retenir, alors que jémerge un instant pour reprendre mon souffle, le sentir réclamer ce contact interdit et plaisant ; le sentir dangereusement excité, la main en train de branler sa queue gonflée à bloc, les veines bien apparentes, le gland bien rouge ; sentir quil est à deux doigts de jouir ; et ce, juste parce que je lui ai apporté ce plaisir que moi et moi seul lui ai fait découvrir.
Lorsque jarrive enfin à me dégager de la prise de ses mains qui voudrait me retenir encore pour que je moccupe de ce petit plaisir exquis, je minstalle sur le flanc, positionné pour le sucer par le côté. Très vite, je trouve cette position bien agréable ; ce que jignore encore, cest quelle peut être aussi « dangereuse ».
Au gré de mes mouvements, mes genoux et mon bassin remontent vers loreiller, et je finis par me retrouver presque tête bêche par rapport à mon bobrun.
Mon bobrun que, sans doute sous leffet du petit détour de ma langue dans son entrecuisse, amplifié par le tarpé, je sens chaud comme la braise.
Et là, alors que je continue de pomper avec lenvie de précipiter sa jouissance, je sens sa main attr ma queue et commencer à la branler lentement. Puis, quelque chose de nouveau se produit : je ressens un étrange contact sur mon gland, comme une caresse légère
chaude
et
humide ; une caresse qui se répète une fois, deux fois, trois fois.
Me voilà incrédule, abasourdi en essayant de tenter de comprendre ce qui est en train de se passer. Je suis tellement étonné que je tourne instinctivement mon regard ; et là, je vois mon Jérém, le visage tout proche de mon gland, les lèvres entrouvertes.
Comme happé par mon mouvement, son regard se tourne presque instantanément vers le mien ; pendant un instant fugace, ses yeux sont ceux dun qui sest fait choper avec la main dans le pot de confiture. Mais très vite, son regard se décroche du mien, comme pour le fuir, ce qui constitue une première absolue ; sa main quitte ma queue, le bogoss laisse tomber lourdement le dos sur le matelas.
Cest là que je réalise que, sans même men rendre compte, jai arrêté de le sucer. Je me sens gêné, je sens mon Jérém gêné, je panique : tout ce qui me vient à lesprit à cet instant cest quil me faut trouver quelque chose pour faire cesser cette gêne, faute de pouvoir leffacer. Je le reprends en bouche et je recommence à le sucer, comme si de rien nétait.
Peine perdue. La magie de linstant est rompue. Très vite, le bogoss tend ses abdos, relève son torse ; sa queue quitte ma bouche, ses mains mattnt, me font tourner sur le dos ; un instant plus tard, il atterrit à califourchon sur moi ; il att un coussin, il le glisse sous ma tête ; ses gestes sont fermes, rapides.
Sa queue se presse entre mes lèvres ; je la laisse rentrer et il commence à me baiser la bouche. En appui sur ses genoux, le bogoss se tient bien droit, ce qui a pour effet de faire ressortir ses pecs de façon assez spectaculaire. Ses va-et-vient sont amples, puissants ; comme sil cherchait le chemin le plus court pour lorgasme ; comme sil voulait réaffirmer son statut de petit macho actif pur et dur, comme pour effacer ce petit moment de faiblesse quil regrette déjà.
Mais putain, Jérém ! Pourquoi cest si difficile dassumer ce que tu es, tes envies !
Oui, la magie de linstant est bel et bien rompue : mais ce qui me fait le plus peur cest que, au fond de moi, je sais quil ny a pas que la magie de cet instant qui risque dêtre compromise. Je suis happé par langoissante sensation que ce petit « accident » puisse être de taille à remettre en question plein de choses, et notamment toutes les avancées des derniers jours.
Quelques bons coups de reins, et de nouvelles giclées chaudes se répandent dans ma bouche ; avec ce goût, si à mon goût, si fort, si doux, si apaisant. Avec cette attitude que je trouve, en revanche, pas du tout rassurante.
Un instant plus tard, le bogoss sabandonne sur le lit à côté de moi, en position demi assise, les épaules appuyées à la tête de lit, la respiration haletante, les pecs et les abdos ondulant au gré des mouvements de son diaphragme. Jai terriblement envie de le serrer dans mes bras : cependant, son regard perdu dans le vide, son silence insistant, men dissuadent.
Javais espéré pendant que ses giclées chaudes percutaient mon palais et que de bons râles de jouissance séchappaient de sa gorge je métais dit que cette nouvelle jouissance en mode « mâle dominant », aurait le pouvoir de détendre mon bobrun. Je nai pas limpression que ce soit le cas.
Le bogoss att le bout de son tarpé sur le radiateur et il le rallume ; il tire dessus plusieurs taffes, sans men proposer. Alors, cest moi qui lui en demande.
« Je peux tirer un dernier coup ? » je mentends lui lancer. Jai envie de retrouver un peu de notre complicité de toute à lheure.
Le bogoss tire une dernière fois dessus, avant de me tendre un chichon désormais réduit à sa simple expression.
« Je dois y aller
» je lentends alors lâcher froidement.
« Déjà ? ».
« Il est 17h40
» il me fait remarquer, sur un ton presque agacé.
Le bogoss sarrache du lit et att ses vêtements. Il passe ses chaussettes. Puis, le boxer blanc. Un instant plus tard, il est déjà en train de fermer sa braguette et de boucler sa ceinture, comme un rideau qui tombe lourdement sur la scène de nos ébats fougueux et complices.
Je le regarde shabiller, tout en lécoutant shabiller, avec ces bruits caractéristiques, le coton qui glisse sur la peau, le cliquetis de la boucle de ceinture, le crissement du cuir sur le cuir, le bruit léger des chaussures qui épousent le profil de ses pieds.
Le bogoss att sa chemise par le col ; le mouvement est rapide, le bras droit est passé en premier, alors que le reste du tissu part loin derrière son dos sous leffet de son mouvement ample et rapide ; comme dans une chorégraphie millimétrée, lautre bras sélance pour capter lentrée de la deuxième manche pile au moment où celle-ci retombe à sa portée ; les deux bras repartent ensuite vers lavant, les épaules ont un mouvement de rotation ; le tissu caresse déjà ses bras, tombe parfaitement autour de son cou, de ses épaules, les pans atterrissent en douceur autour de son torse sculpté ; le bogoss remonte le col, y glisse la cravate défaite ; il att son portable, son paquet de cigarettes, les fait disparaître dans ses poches.
Jai tout juste le temps de passer un short que je le vois sapprêter à sortir de ma chambre, sans me regarder, en me lançant un « Bye » plutôt laconique.
Il repart la chemise encore ouverte, le col remonté et deux bouts de la cravate pendouillant de chaque côté de son cou, comme un mannequin dans une pub pour un parfum de marque ; mais aussi, comme pressé de quitter ma chambre, et ma compagnie.
Je le suis dans les escaliers, torse et pieds nus. Je ne veux pas quil reparte comme ça. Je sens que ça ne va pas. Je sens que dans sa tête, ce petit truc auquel il sest laissé aller, ça le tracasse. Je dois trouver le moyen d« arranger » ça. Jai besoin dun sourire, jai besoin de savoir que demain il reviendra.
Nous sommes désormais dans lentrée.
« Et merde
» je lentends pester, lorsquil se rend compte quil a fermé sa ceinture sans passer sa chemise dedans. Erreur de petit con, trop habitué au concept vestimentaire t-shirt, permettant de passer le bas tout en laissant le torse dans sa nudité le plus longtemps possible ; cest dailleurs son habitude, en se rhabillant, de couvrir son torse en dernier.
« Jérém attends
» je tente de le retenir.
« Quoi ? ».
Je le sens tendu, perturbé : ça marrache le cur de voir que son visage a perdu ce beau sourire incandescent des derniers jours. Je le sens impatient de partir, et je ne veux pas quil parte comme ça.
Je mapproche de lui, jécarte les pans de sa chemise toujours ouverte, je le prends dans mes bras, je cherche le contact magique de son torse musclé, à la peau douce et bien chaude.
« Viens là
» je tente de lapaiser en le serrant fort contre moi.
« Allez, Nico, il faut que jy aille ! » fait le bogoss en se dégageant de mon étreinte.
Oui, son torse est bien chaud, mais Jérém, lui, est froid et distant. Mais putain
tout ce quon a vécu depuis une semaine, ça ne peut pas se gâter comme ça
cest pas possible !
Cest avec une tristesse et une angoisse grandissantes que je le regarde défaire à nouveau sa ceinture, sa braguette, que je revois le boxer blanc refaire une dernière, petite apparition.
Je le regarde fermer sa chemise, bouton après bouton, avec une vitesse et une aisance qui font écho par contraste avec la maladresse avec laquelle jai galéré à les défaire deux heures plus tôt.
Je le regarde passer sa belle chemise dans le pantalon, refermer la braguette, sa ceinture.
Je regarde ses doigts adroits combiner les deux bouts de la cravate pour réaliser un nud parfait, le tout en une poignée de secondes, avec une assurance dartiste, fingers in the nose.
Je le regarde finir de sapprêter, devant le miroir de lentrée. Le bogoss ne semble pas se rendre compte dun petit détail : sa chaînette de mec manque au tableau de sa perfection masculine. Je suis à deux doigts de le lui faire remarquer mais je décide sciemment de me taire : il a dû la perdre dans la chambre, je vais la chercher tranquillement après son départ. Ça nous fera un sujet de conversation pour demain. Ou, au pire, cette chaînette sera un prétexte pour se revoir, si jamais, comme je le pressens, les choses devaient à nouveau se compliquer entre nous.
Le col rabattu, le premier bouton ouvert, le nud un peu desserré, le bogoss passe ses doigts dans les cheveux pour les ramener vers larrière : le voilà prêt à lemploi, classe et sexy à la fois, impeccable. Nos regards se croisent. Le sien a lair désorienté. Dans un geste très rapide, le bogoss soulève les sourcils, comme une charmante diversion, comme un effort inutile pour cacher ce malaise dont il narrive pas à se défaire.
Jai de plus en plus envie de lui sauter dessus. Il est beau à pleurer. Je suis fou de lui.
Je le regarde glisser une cigarette entre les lèvres et poser la main sur la poignée de la porte dentrée. Il me manque déjà.
« Jérém
» je tente de le retenir une fois de plus, désespérément, en lattrapant par le bras ; avant de continuer « cest trop bon ce quon vit depuis une semaine
tu es tellement
tellement
adorable
et
je
je
je
».
Jai soudainement le réflexe de freiner ma langue, alors quelle était partie pour balancer ces trois petits mots qui riment si bien avec Jérém ; trois mots quelle porte sur son bout depuis très longtemps, mais qui ont besoin du bon moment pour être dits et, surtout, pour être entendus. Jai lintuition que ce nest vraiment pas le cas à cet instant précis. Alors, je me ratt de justesse :
« Je
suis si bien avec toi
».
Une phrase qui resonne dans ma tête et dans mon cur avec la même intensité que si je lui avais dit « Je taime ».
Cest un cri du cur qui me laisse vidé de toute énergie, la poitrine qui tape à tout rompre, la respiration coupée ; un cri qui na décho que le silence assourdissant de son destinataire, et son regard comme assommé, ébahi, figé.
Les secondes senchaînent et son silence devient gênant, insupportable.
« Tu ne dis rien ? » je finis par tenter dobtenir une réaction de sa part.
« Je dois y aller
».
« Cest tout ? ... Je dois y aller ? » je memporte.
« Ne te monte pas la tête, Nico
» je lentends lancer froidement, le regard absent.
La douche est glaciale.
« Je ne me monte pas la tête, mais je voudrais juste savoir où est-ce quon va tous les deux
parce que moi
moi je ne demande pas mieux que dêtre à toi, et juste à toi
».
« Je dois y aller
» fait-il en mode disque rayé. Un bobrun en mode disque rayé est un bobrun qui est en train de se refermer sur lui-même.
« On se voit demain ? » je tente de me rassurer.
Je voudrais tant entendre en guise de réponse cet « On verra », accompagné dun sourire charmant, comme la promesse inavouée de retrouvaille ; je voudrais tant retrouver cette réponse et ce sourire magique auxquels il ma habitué depuis quelques jours. Mais ce sourire, hélas, a disparu.
« Jen sais rien
» je lentendrai lâcher, le regard fuyant, avant douvrir la porte pour de bon et de se jeter dans le mouvement de la ville.
La dernière image que je retiens de mon bobrun à la fin de cet après-midi, ce sera son regard crispé, mal à laise. Il ne me reste quà le regarder séloigner avec sa démarche bien mec, jusquà ce quil disparaisse au détour dune traverse.
Je regarde mon Jérém séloigner dans la rue, et jai limpression de le voir séloigner de moi à nouveau, me fuir.
Le vent dAutan a encore augmenté dintensité, des nuages très sombres, annonciatrices dorage, samoncellent sur la ville Rose. Je sens une profonde tristesse semparer de moi.
Retrouvez lépisode dans son intégralité, sur jerem-nico.com
Vous êtes nombreux à avoir demandé une version papier de lhistoire de Jérém&Nico.
Le premier volume, avec les 30 premiers épisodes, retravaillés et enrichis, va paraître en juin 2018 au prix de 30 euros en format papier ou 15 euros en format pdf.
Merci de précommander votre copie papier sur :
jerem-nico.com
ou
tipeee.com/telem-nico-s1
afin dajuster le tirage.
Pour le tipeurs, votre copie papier est déjà précommandée et vous sera expédiée, sans frais supplémentaires, avec signature et dédicace, dès parution.
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