Une Chance De Cocu 5
Jai lu les petites annonces. Une veuve lour un petit appartement: une chambre, cuisine, WC douche, moyennant un loyer modeste plus des charges. Je me présente sur mon trente-et-un, en fin de visite je sors mon chéquier, elle me trouve sympathique, met lappartement à ma disposition immédiatement. Je dois notifier mon changement dadresse à Léon. Il me toise.
Il est aussi étonné que moi de me voir rejoindre linnombrable cohorte des routiers cocus. Aurait-t-il essuyé un refus lors d'une tentative de séduction sur Elodie? Ou feint-il de la croire citadelle imprenable pour cacher un succès antérieur? Désormais je m'en balance comme de ma première couche. Mais Léon est connu pour profiter des absences des maris pour visiter le lit des femmes en manque. Il an dit-on, du flair et sait reconnaître à un geste, à un mouvement ou à un simple regard celle qui a des démangeaisons en dessous de la ceinture. Sa position de responsable logistique impose le silence à ceux qui souhaitent se voir confier des mssions lointaines.
Courir derrière des primes t'expose à une loterie selon qu'il y a plus ou moins de chauffeurs routiers sur les routes et que Léon jettera son dévolu ou non sur ta femme ou celle d'un collègue. La femme choisie elle-même n'en parlera pas soit parce qu'elle apprécie d'être remarquée et sexuellement satisfaite, soit parce qu'elle sait le bénéfice qu'en tirera son époux. Le manque de souplesse compromettrait sa carrière. "Dénonce ton porc" n'est pas encore à la mode.
Les jeunes femmes avaient rêvé daccompagner leur chauffeur de mari. Elles se lassent des voyages, elles y renoncent, sennuient à la maison, tchatchent sur internet, tombent sur un correspondant sympathique. A la première rencontre, le gentleman offre des fleurs, paie le restaurant. Il devient ami, lave la voiture du couple, fait les courses, offre une sortie cinéma, accepte une bière ou un café, comprend la tristesse de lépouse dont le mari est absent.
Un autre soir, l'ami devient amant. Il gonfle un pneu de vélo, avant de gonfler le ventre de lépouse peu méfiante devenue amante sans sen rendre compte, surprise de passer du bisou sur la joue au baiser sur les lèvres, de la caresse sur la joue à la main dans la culotte et du thermomètre auriculaire à la sonde masculine dans le vagin.
Au matin elle se réveille à côté dun corps chaud, regarde, ne reconnaît pas le visage de son mari chéri. Elle se souvient alors, le brave ami la enchantée, gâtée et a fini dans le grand lit. Elle avait besoin daffection et de compagnie. Elle a accepté un premier bisou et ensuite tout sest passé très vite. Laccident sest produit, restera secret. Ni vu ni connu, ça ne fait donc pas de mal, au contraire ça fait du bien où ça passe: elle peut recommencer, trouve agréable de pouvoir comparer. Elle sait comment faire pour que le cocu soit fier d'être père.
Chacun a ses caractéristiques propres qui tiennent aux dimensions, à la texture mais aussi à la manière de se servir du rouleau de chair ferme quil présente à lenfournement. Il faut reconnaître un avantage à lamant. Pour lui tout est tout neuf, tout beau et donc il découvre, se montre plus curieux et sefforce de sattacher sa récente conquête, alors que le mari cède à lhabitude et paraît moins curieux, moins attentif,plus routinier.
A armes égales, lépouse trouve au nouvel accédant à son sexe un charme qui sest émoussé chez le mari. Elle ne connaît plus la solitude, deux hommes en alternance reviennent avec des bourses rechargées. Il suffit davoir un calendrier à jour pour éviter les télescopages.
Au volant il rêve aux retrouvailles. Entre les cuisses de linfidèle lamant se nourrit de choses concrètes. Vite fait elle se laisse prendre un dernier coup et convient du signal qui annoncera que la voie est libre dès que le mari reprendra la route. Elle fait généreusement le bonheur de deux hommes. Jaurais donc eu tort davoir négligé de lui annoncer mon retour cette fois?
Peut-être Elodie avait-elle cédé aux sollicitations dun rusé profiteur temporaire. Je naurais pas dû précipiter la rupture, ma dit le contremaître. J'aurais dû reconquérir ma place grâce à un peu de patience et beaucoup d'indulgence. Nos points de vue divergent. Léon en personne avait connu pareille mésaventure. Sur lordinateur du bureau, un soir il avait rencontré une délaissée, sétait rendu à un rendez-vous et avait évité de peu de se retrouver nez à nez avec sa propre épouse.
A partir de ce jour il avait su faire les efforts nécessaires pour calmer les bouffées de chaleur et les envies amoureuses de Martine. Ah! Il lavait consolée du rendez-vous manqué. Léon avait chargé, culbuté, sabré, foré, bourré, épuisé sa femme. Ca lui avait coûté des kilos superflus et de la vigilance. Sa femme étonnée de son regain dappétit en avait profité au point de ne plus se manifester sur internet.
Je pensais à ses conseils en roulant, mais sur fond de chaussée dautoroute, je revoyais les battements des cuisses blanches dElodie autour des hanches noires de son amant, ses petits pieds qui battaient lair, et le bas de son dos soulevé jusquà mettre en évidence son petit trou aux bords ridés. Dans mes oreilles résonnaient ses plaintes damour et le bruit mouillé de la queue qui battait la mesure dans son minou trempé.
Moi, javais ordonné au séducteur de terminer son uvre. Un honnête homme ne quitte pas une femme qu'il a chaufféeà blanc sans la mener à l'orgasme, ne bâcle pas son travail, ne fuit pas: c'est ce que j'avais enseigné à Boubou la panique.En dehors de laveu de sa honte, Elodie s'était soumise à mes ordres et à la pénétration de son récent amant. Elle aurait pu se révolter, mais ne lavait pas violemment repoussé comme elle aurait dû le faire si elle mavait aimé. La bite de Boubou lui avait anéanti toute trace de lucidité.
Surprise en pleine acrobatie amoureuse, elle aurait pu chercher à sexcuser de marcher sur les mains aiguillonnée comme un buf par le dard planté dans son sac à foutre. Au lieu de se révolter, elle sétait livrée devant moi, avait connu lorgasme et consommé ladultère jusquau bout. Ah! La garce, comme elle avait su me rouler dans la farine et se rouler dans le stupre. Par-dessus tout il y avait ce « je taime »adressé à lamant au moment de lorgasme. Il la taraudait devant moi, il lui graissait les joints, la remplissait de son sperme et elle, les yeux fixés sur moi, sans me voir, lencourageait à la manuvre en lui adressant une déclaration damour. Sous mes yeux, les bords de sa vulve enflée sauréolaient dune bave blanche que le piston vivace extrayait du vagin inondé de semence fraîche.
A mon retour d'expédition en Espagne, trois jours plus tard, jappris quelle sétait vu refuser un emploi dans mon entreprise. Léon l'avait trouvée éhontée après le tour qu'elle m'avait joué. Le coucou dAfrique sétait déjà envolé, elle devrait travailler et aurait moins de temps pour se livrer à la gaudriole. Plus tard on me lannonça vendeuse dans un magasin de confection. Je ne voulais plus la voir ni répondre au courrier désespéré quelle déposait chez Léon.
Pour une fois elle sétait pliée à mon ordre sans protester vraiment, ne comprenant pas que jattendais quelle se révolte violemment, quelle rejette lhomme contraint de reprendre louvrage par le cocu furieux. Avait-elle imaginé que jallais les applaudir ou, pourquoi pas, me joindre à eux pour une partie à trois?
Jai été très touché par lamabilité de ma logeuse. A mon retour elle a absolument tenu à me servir un repas chaud. En mangeant je lobservais. Elle devait avoir une quinzaine dannées de plus que moi, la quarantaine bien sonnée, mais avait su garder une ligne impeccable, était très soignée. Elle voulut entendre le récit de mon dernier voyage. Elle sétait renseignée pendant mon absence et me fit comprendre quelle plaignait le mari bafoué. Elle compatissait et se tenait à ma disposition pour adoucir ma peine. Elle serait volontiers ma confidente. Sa bise sur ma joue quand je la remerciai avant daller me reposer me fit chaud au cur.
Deux jours plus tard je repartis vers Naples. Sur une aire dautoroute, au moment de me remettre en route, je fus interpellé par une jeune inconnue. Grande brune, à lallure sportive, elle souhaitait rejoindre la région de Toulon et faisait du stop. Pour la première fois je chargeais une passagère dans ma cabine. Elle avait un contrat de travail dans un hôtel restaurant, me raconta sa vie, remarqua la trace blanche de lalliance à mon annulaire, profita de ma couchette pour faire un somme. A larrêt suivant, jexaminai la dormeuse. Elle ouvrit les yeux, surprit mon regard posé sur ses cuisses dénudées pendant son sommeil.
Privé de sexe, jétais ému par la vue de sa petite culotte bleue, je me trouvais stupide dêtre surpris en train de jouer au voyeur. Elle sourit:
-Alors, tu me trouves à ton goût? Plaisanta-t-elle avec un sourire hésitant.
Dire non pouvait la vexer. Dire oui me ferait prendre du retard si elle se sentait flattée et voulait me remercier sur le champ.
Pour men tirer je lui fis un compliment qui accentua son sourire. Elle rejoignit le siège sans chercher à cacher ce que javais vu. Cette fille était belle, désirable. Mais javais perdu la confiance en moi en voyant Elodie en plein coït et en constatant que mon arrivée inopinée ne lavait pas empêchée de jouir avec son amant. Comment oser avouer mon intérêt, comment tenter une nouvelle aventure si cela devait mener à un refus immédiat ou à une nouvelle mésaventure?
Je devais être nul, sinon Elodie ne se serait pas laissé sauter par un étranger. Sa tromperie mavait châtré, rendu incapable de madresser à une autre femme pour exprimer mes sentiments. Mais mon sexe délaissé durcissait, me manifestait sa présence et réclamait un rapport. Je sus me contenir. Nous étions deux amis, Rachel avait chaud et ouvrit un bouton de sa blouse. Je lorgnais en douce sur la peau blanche de lattache dun sein, me mettais à rêver à la chair douce des seins dElodie et le charme fut rompu. Un bisou reçu à Toulon fut notre seul contact physique. Je me jugeai idiot de n'avoir pas su concrétiser. Pourquoi me conduire avec elle comme Boubou l'avait fait avec Elodie ? Je nageais en pleines contradictions.
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