Cul Nu
Maman me disait, non tauras pas de pyjama. Une fille ça doit dormir cul nu.
Moi je me sentais frustrée. Toutes mes copines avaient, pour dormir, des pyjamas.
De toutes sortes de matières. Surtout des étoffes douces. Pilou, coton satin, éponge. Et puis avec des dessins sympas de BD de personnages Disney. Et aussi des tailles rigolottes, ras du cou pour le haut et lacet de taille pour le bas. Ou même pire.
En plus elles faisaient des pyjamas partys auxquelles je nétais jamais invitée...
Moi, depuis toute petite je devais dormir cul nu.
Maintenant, à quinze ans, je sentais bien quil me fallait me rebeller. Et dire à ma maman mon désir, moi aussi, de dormir en pyjama.
Mes seins avaient poussé. Je les cachais, les protégeais de mes deux bras croisés. Mais les tétons qui frottaient sur le drap étaient toujours dressés et ça me gênait. Je pensais, si seulement javais un pyjama, ces petits appendices seraient abrités dans le pilou et resteraient bien au calme. Lors quainsi je suis le poitrail bandé à tout le temps ménerver de désirs flous de frottis frottas.
Pareil pour mes fesses, cambrées en cherche des caresses du drap et des couvrantes. Et, le nez dans loreiller, je levais et balayais de mon postère pour sentir sur mes peaux fines et galbées le tendre glissement de la couette. Je comprenais que les filles, mes copines, mes camarades, mes amies navaient pas, elles, ces problèmes car le pantalon du pyjama abritait les peaux si sensibles de leurs fesses de ces stimuli.
Ma main, mes mains, la nuit étaient en exploration de ce creux de moi moite et pileux. Manifestement le pyjama aurait pu, si seulement javais été autorisée à en porter, protéger cette sourde intimité. Mais non. Jétais là encore livrée aux effets de nature et mon être dégoulinait de ruissellements dans mes peaux plissées.
Alors, cuisses largement ouvertes et jambes hautes, deux doigts plantés en moi, la main en coque, je rêvais les contractions de mon moi interne et je pensais, si javais un pyjama, à lheure quil est, je dormirais du sommeil du juste .
Et mon bassin cherchait en à coups frénétiques les hanches dun partenaire hypothétique.
Et je pensais, si javais un pyjama, que serait alors ma vie ?
Mes quinze ans et le bouillonnement de mon ventre et mes nuits sans pyjama aucun. Merci maman.
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