Collection Zone Rouge. La Comtesse De Forchambeau (9/16)

Le couvent vient d’être pris pour cible par une bande de gens se prenant pour des révolutionnaires alors que ce sont des criminelles comme cet homme portant cagoule devant notre château qui a tranché la tête du garçon qui m’était promis emmenant père et mère vers un destin que je n’ose imaginer.

Avec sœur Agnès nous avons une double chance, nous sommes montées dans le clocher pour récupérer mes Louis d'or cachés sur une corniche ainsi qu’une adresse que je dois pouvoir atteindre en cas de problèmes au couvent.
Une cloche que des ouvriers ont déposée pour la remplacer, car elle était fêlée, nous sert pour caler la porte d’accès à la terrasse ce qui nous sauve la vie, car nous entendons sœur Isabelle nous supplier d’ouvrir, mais trop tard et se faire sauter par trois soudards qui l’on prise de tous les côtés, la faisant jouir plusieurs fois ce qui est un moindre mal pour elle.

Nous nous sommes assoupis malgré la peur, mais du bruit venant du bas du clocher me réveille et en faisant attention, je regarde pour voir la sortie de la troupe composée d’hommes et même de femmes entourant les sœurs qui semblent pour certaines bien mal en point physiquement et vestimentairement parlant.
Plusieurs essayent de cacher leurs seins avec leur bras, d’autres reçoivent les mains aux fesses de certains manants, elles font des bonds comme si ses mains les avaient brûlées chaque fois qu’ils les touchent.

Je reconnais Isabelle sortie vivante de cette épreuve, elle a un des bonnets avec cocarde identique à celui que le Duc m’avait mis sur la tête au début de notre fuite vers la Vendée. Elle est pendue au bras d’un homme qui doit être soit Émile soit Polo suivi par un jeune homme qui doit être le puceau qu’elle vient de déniaiser à son corps défendant, Émile ou Polo tourne la tête vers elle et c’est elle qui l’embrasse lui caressant le visage, elle vient certainement de changer de mari.
La mère supérieure est là avec la Prieure, comme la plupart des personnes dans leur colonne portent des baluchons d’affaires que les révolutionnaires leur font porter, le couvent déjà très pauvre doit être complétement vidé.


Je suis dans l’incapacité de les aider comme je l’ai été pour aider père et mère, le temps est à la survie ou à la mort, je choisis vite, j’aime profondément la vie surtout depuis que j’ai appris ces derniers jours qu’un corps humain pouvait vivre de différents plaisirs procurés par les garçons ou filles.
Une mission m’incombe, bien sûr me sauver mais aussi sauver Agnès qui est enfermée ici depuis si longtemps qu’elle risque d’être dépassé par les évènements alors je regarde la colonne partir vers l’est sans savoir qu’elle est leur destination.
Je sais que le Duc voulait aller à l’opposé vers l’ouest chez un parent alors il faut suivre le même chemin à la grâce de Dieu, mais par les temps qui courent ou se cache-t-il, certainement pas en haut de ce clocher.

La nuit est venue quand je décide de redescendre, aussi il nous faut bouger la cloche.
Autour de nous, la situation est loin d’être calmée, des feux sont toujours visibles.
Nous essayons de la pousser, mais c’est une chose de le faire sous l’emprise de la peur, alors que là nous poussons et elle est si lourde que nous la bougeons de quelques millimètres, mais par son poids elle revient contre la porte.
Je fais le tour du clocher regardant s’il est possible de descendre vers le bas par des pierres saillantes, mais la lune notre ami aujourd’hui me montre que c’est impossible.
J’inspecte la porte pour voir s’il est possible de casser les planches qui la composent, mais les chênes avec lesquels elle a été fabriquée devaient venir de notre forêt et est assez solide pour rendre cette opération impossible sans un bon outil.
Nous nous plaçons côte à côte et nous poussons avec nos pieds.

• Un deux trois, on pousse.
Un deux trois, on pousse.

Chaque fois, la cloche raisonne à nos poussées me donnant l’impression que toute la région l’entend, centimètres par centimètre nous faisons pivoter la cloche afin de pouvoir nous frayer un chemin nous libérant enfin de son emprise.


• Je passe devant, suis-moi sans faire de bruit, à la moindre alerte, tu te plaques au sol.
• Oui, si tu savais comme j’ai peur.
• Tu es avec moi que crains-tu ?
• C’est vrai, tu trouves toujours une solution, la cloche, c’était une idée lumineuse.
• Non devons être sous la protection de notre bon Dieu.

Si elle savait comme j’ai peur, en descendant dans l’escalier voyant vers le bas dans la chapelle une lueur vacillante provenant certainement de cierges brûlant près de la statue de la vierge, elle serait moins affirmative si elle voyait la chair de poule que j’ai sur mes bras malgré la chaleur.

• Vite, Agnès récupère des morceaux de bougie, le dernier cierge va s’éteindre, nous allons être dans le noir et dans le couvent nous ne verrons rien.

La lumière récupérée grâce à ce premier cierge, nous réunissons tous les morceaux de bougie possible.
Dommage que j’aie quitté mon château aussi précipitamment, le comte avait acheté des lampes à huile plus modernes et plus efficaces, père s’il était bien plus âgé que mère aimait tout ce qui touchait au modernisme.

• Blanche, allons dans la cellule de sœur Juliette elle a une lampe à huile et une pierre à briquet pour aller voir si un visiteur sonne la nuit.
• Ils ont dû la voler.

Nous trouvons la lampe et la pierre à briquet, mais la lampe a été bousculée et est couchée au sol vidé de son huile.

• Allons voir dans les réserves de sœur Odile la Dépositaire elle s’occupait de l’approvisionnement.

Les réserves ont été pillées, mais dans les armoires certaines choses inutiles aux yeux de ces gens frustes ont été laissées, je trouve l’huile nécessaire à la lampe.
Voilà une bonne chose de faîte, il me reste à surveiller la mèche afin d’éviter qu’elle s’éteigne.
Nous passons de cellule en cellule jusqu’à celle de sœur Odette qui a préféré aller retrouver le trait haut évitant de voir ce massacre, car elle est déjà prête pour son dernier voyage, les sœurs l’ayant préparée avant l’attaque, par chance les insurgés ont respecté son cadavre et sa cellule.

Sur sa chaise, sa cornette est posée, je la prends pensante qu’il est préférable qu’Agnès et moi, nous nous ressemblions par les vêtements.
Nous la quittons, au moins sœur Odette sait si là-haut, il existe, surtout pour accepter une telle barbarie.

• Bon, partons vers le village, il faut trouver la maison du curé s’il a été épargné.
• Je sais où elle est, comment y aller par un petit sentier évitant la grande route, j’y suis allée un jour avec sœur Odette pour le prévenir de déplacer le jour de confesse, d’ailleurs, j’ignore pourquoi la mère supérieure l’avait décidé, il devait y avoir un problème le jour prévu.

Nous nous mettons en route et rapidement nous arrivons vers l’église ou à côté une petite maison est dans le noir sauf la lueur d’une bougie nous montrant que quelqu’un est là.
Nous frappons.

• Monsieur le curé, c’est moi Agnès, la copine de votre amie la sœur Odette, ouvrez-nous.

Nous voyons la lueur de la bougie disparaître.

• Il doit avoir peur et il va nous laisser dehors.
• Tu as dit « votre amie Odette » !
• Ils étaient amants.
• Odette avec le curé.
• J’ignore où et comment cela a commencé, mais c’est certain qu’il s’occupait d’elle depuis longtemps.

Agnès m’a dit cela à l’oreille et il est impossible que le curé ait entendu.
J’ai une idée.

• Monsieur le curé, je suis l’amie d’Agnès, si vous persistez à laisser cette porte close, j’irai voir mon cousin votre évêque et je lui dirais que vous couchez avec sœur Odette, il sera ravi de l’apprendre.

Un bruit de serrure et la porte s’ouvre.

• Excusez ma tenue, entrez, j’avais peur que ce ne soient les deux types qui reviennent, ils ont mangé mon lard et volé mes deux soutanes dont celle pour les jours de fête, je suis tout nu.

Il est vrai qu’il est en chemise de nuit qui lui arrive sous les genoux.

• Que vous arrive-t-il ?
• Le couvent a été attaqué par des pillards et toutes les sœurs emmenées, j’ignore où ?
• Des sœurs sont mortes !
• Non, toutes ont été emmenées par les soudards.


Je lui raconte ce qui s’est passé de la venue des deux hommes avec ses soutanes suivies de la bande de fous qui semble avoir violé certaines sœurs, j’omets de parler de la mort de sœur Odette pour éviter de le traumatiser.
Je lui explique que les deux hommes avec ses soutanes ont abusé de moi profitant de mes confessions bien sûr sans insister sur les détails et surtout la pénétration double, car il me serait impossible de cacher que j’avais aimé.

• Et vous monsieur le curé, comment êtes-vous devenue l’amant de sœur Odette alors que vous aviez fait vœu de chasteté ?
• Je vais essayer de vous le dire sans trahir le secret de la confession.
Il faut que vous sachiez que sœur Odette a été mariée avant de rentrer au couvent à la mort de son mari qui était un noble bien connu à la cour.
C’est difficile de vous dire ce qu’elle a vécu avec lui, car je crois qu’elle a été la maîtresse d’un puissant du royaume.
• Elle a été la maîtresse de Louis XVI !
• Secret de la confession ma fille, mais non, il était de haut rang, mais pas à ce point.

Je comprends qu’il veut éviter de me le dire ouvertement.

• À sa mort, ses soutiens l’ayant lâché elle s’est retirée ici.
Un jour, je l’ai vu arriver dans la nuit, elle avait quitté le couvent par la petite porte donnant sur le jardin potager.
• Elle vous avait dit qu’elle avait envie de retrouver un sexe d’homme !
• Secret de la confession ma fille.
J’étais comme aujourd’hui en chemise de nuit, avant que j’aie eu le temps de réagir ma verge s'est retrouvé dans sa bouche et dès qu’elle a réussi à ce que je bande, elle a soulevé ses jupons et je l’ai prise sur le lit où je vous ai assis mes sœurs.
Dans les semaines suivantes, nous nous retrouvions dans la chapelle les jours de confessions, nous avions envie de recommencer, mais devant la croix et surtout le saint-sacrement s’était impossible.
J’ai demandé à la mère supérieure décédée depuis et remplacé par la sœur actuelle de me mettre la petite salle à côté à disposition prenante comme prétexte qu’une sœur avait entendu la confession d’une autre sœur qui était sourde et parlait deux fois plus fort que les autres.
• Avez-vous menti ?
• Que Dieu me pardonne, je suis un simple pécheur et que celui qui est resté pur me jette la première pierre.
• Dans cette salle, vous avez pu baiser tranquille pendant des années.
• Oui, de temps en temps, elle venait passer la nuit et nous nous éclations, elle avait retrouvé les jouissances d’avant son veuvage et j'avais pris mon parti de vivre dans le pécher, j’ai même tout caché à l’évêque.
Je devrais dire aux trois évêques successifs qui ont dirigés notre église pendant ces années.
• Et depuis qu’elle est tombée malade, c’est fini vous êtes revenu à votre vie fidèle à vos vœux.
• Non, un jour c’était la mère supérieure actuelle qui était derrière la porte, elle savait pour moi et Odette alors…

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