Solveig Nue
Solveig portait toujours une culotte blanche. Nous le savions.
Nous savions même que ses culottes étaient de marque Petit Bateau. Coton côtelé, hautes sur les hanches, peu échancrées. Somme toute, chastes et prudes ces culottes-là.
Et puis bien pleine la culotte car Solveig avait des fesses rebondies et un pubis charnu. Et en sus une touffe fort garnie et luxuriante.
Voir la culotte de Solveig était, comme qui dirait, expérience inouïe comme dassister à Cap Kennedy, à lenvol dune fusée pour la lune ou à Paris au spectacle des Stones au Stade de France.
Enfin ici il y avait deux sortes de gens. Ceux qui lavaient vue et ceux qui seulement en avaient juste entendu parler.
Mais la culotte nest, somme toute, que le contenant. Limportant en fait était seulement le contenu. Et là, question contenu, ils se comptaient sur les doigts de deux ou trois mains ceux qui pouvaient dire sans mentir, moi, je...
Solveig, toujours, cachait sa culotte sous ses jupes. Solveig était fille sage. Très sage. Trop sage...
Lété, elle portait des jupes légères de fin coton imprimé. On ne voyait ni ne devinait sa grande culotte blanche sous ces jupes-là. Pourtant tous savions tous quelle était là cette coquine de culotte à emballer les secrets de Solveig. Et à les emballer fort serré. Fort cachés, ces secrets.
Lhiver, ou du moins à la saison froide, elle portait un jupon épais étroit. Et par dessus le jupon une jupe de laine lourde et longue. Pensez bien quen cet état la culotte de coton était parfaitement superflue. Néanmoins Solveig sobligeait à porter cette culotte haute parfaitement inutile sous empilage de vêture. Et ici, tous, tout autant que nous étions, pensions au ridicule de cette situation. À lattitude peu écolo de cet accoutrement et au Light is right qui guidait nos comportements à nous tous. Écolos.
Il a fallu quun gars, déterminé, se décide à, un jour, lui parler et la convainque.
Sur sa guitare étaient écrits ces mots Memphis Tenesse.
Le gars était, comme disait Danyel Gérard, complètement dézingué, mais il y avait écrit, sur le bois de sa guitare Memphis Tennessee.
Quand je joue sur ma guitare un air quil ma appris, un écho dans ma mémoire dit Memphis Tenessee.
La culotte de Solveig ne justifiait en rien ces enthousiasmes. Surtout que la chanson de Chuck Berry était bien plus suréaliste, quasiment dalienne, ascencence Bunuel.
Enfin, je veux dire que ladaptation française manque singulièrement de fantasy. Enfin, paroles de Pierre Barouh, très, trop convenables
La culotte de Solveig moulait sa vulve façon camel toe.
Et nous les mecs on en était tous chavirés.
Et pourtant on nen voyait rien, mais vous savez, on le savait.
Comme je disais, on était tous tous chavirés, sans en avoir rien vu...
Le coton, tiré haut sur les hanches par les élastiques déchanchrures, dessinait sans vergogne aucune les lèvres charnues ouvertes sur son papillon, au creux chaud de sa touffe épaisse.
Elle souriait et nous aussi nous aimions ça et on lui rendait son invite par un sourire de même acabit. Enfin, si je puis dire...
Solveig, alors, a fait un geste sans équivoque. Un geste que tous ici, on a bien aimé.
Elle a passé ses mains à sa jupe et a abaissé le slip de coton blanc qui nous faisait tous fantasmer.
Aux chevilles, à ses chevilles.
Et elle, était pliée, ses mains aux chevilles aussi
Enfin, non, plutôt aux élastiques de la culotte pour labaisser.
Bascule des pieds avant arrière et la culotte était dans ses mains. Et elle sest relevée et elle était grande devant nous.
Elle a porté le fin coton à ses narines et nous lavons vue longuement linspirer.
A-t-elle été satisfaite, je ne sais. Se connaître soi-même, Montaigne... Tous nous pensions La Boétie. Amitié ? Ou plus encore ?
Solveig nous troublait.
Solveig est prénom pas courant. Pourtant, nous on trouvait quelle était fille de chez nous, fille quon pouvait librement puissamment aimer.
Ta culotte, Solveig, jaurais aimé moi aussi la humer.
Solveig, viens ten auprès de moi te serrer et me donner tes cheveux à respirer.
Solveig vaquait nue dorénavant sous sa robe Laura Ashley et elle virevoltait. Et nous tous on bandait. Va savoir pourquoi...
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