Chapitre 6 : Week-End

C’est fou ce que le sexe peut régler comme problème. Depuis cette après-midi où Sylvain m’a sucé, notre couple est devenu plus fort. Mes doutes se sont envo-lés, enfin les plus importants. Sylvain a trouvé une nouvelle assurance, il n’est plus le garçon soumis de nos débuts. C’est même lui qui pimente nos ébats avec son imagination débordante. Ce garçon assouvit enfin ses fantasmes, et le voir se lâcher est un pur plaisir. Je suis quand même obligé de le réfréner parfois, parce que je tiens à nos limites : pas de pénétration anale sans une minutieuse préparation.
Chaque fois que j’envisage ça avec lui, je revis ma première fois, et j’entends les hurlements de mon partenaire. Il m’arrive parfois d’en rêver, et de me réveil-ler, une sueur froide coulant dans mon dos. Je refuse de faire vivre ça à Syl-vain, ça me hanterait toute ma vie. Je revois encore le visage crispé et rouge à cause de la douleur et plein de larmes de mon ami, son essoufflement à force de crier, et à la fin, les insultes qu’il m’a lancées avant de s’excuser. Je n’ai jamais raconté ça à personne, c’est de là que vient ma honte.
Sylvain ne cherche pas à savoir, il s’est donné pour objectif de faire entrer mon sexe en entier dans sa bouche. Il rêve de me faire une gorge profonde depuis qu’il l’a vu dans une vidéo porno. A chaque fois, il essaye et petit à petit, il par-vient à grapiller quelques millimètres. Par contre, il ne se fait pas à l’éjaculation buccale, et me demande de le prévenir juste avant de gicler. Je dois avouer que ses efforts me plaisent, j’ai de moins en moins honte de ma queue. J’ai enfin trouvé un mec qui prend à la fois plaisir à ma compagnie et à mon sexe. Je suis comblé.
Sylvain travaille toujours à l’usine, mais il envisage de faire une formation. Il ne sait pas encore dans quoi, et je le pousse à passer des tests à Pôle Emploi. En attendant, j’aime qu’il travaille à l’usine, je peux m’occuper de lui après son tra-vail. Mais dans un autre sens, il est épuisé, tant physiquement que mentalement.

Il subit une énorme pression de la part de son chef qui ne cesse de mettre tous les ennuis sur son dos, alors qu’il fait son boulot normalement. J’ai rencontré certains de ses collègues qui m’ont tous dit la même chose. Ce type a une dent contre les intérimaires et leur fait faire tout le sale boulot. Hélas, on ne peut rien faire contre lui, faute de preuves, et Sylvain a besoin de ce travail.
Pour l’aider, je fais des recherches sur les formations qualifiantes dans la ré-gion. Ça me ferait mal s’il partait trop loin, mais je me console en me disant que c’est pour son bien. Et puis, je peux lui rendre visite, quand je veux. On dit que la distance renforce les liens, il ne faut pas non plus que ça dure trop long-temps, ni que ce soit trop loin. Oui, c’est vrai, je suis accroc à mon mec, et je compte passer le plus de temps possible avec lui. Déjà qu’on ne se voit pas au-tant qu’on le veut, s’il va trop loin, on explose.
Les jours passent et nos liens se renforcent. J’aime ce garçon qui devient plus fort. Il ne parle presque plus de son porc d’ex, sauf pour l’insulter. Son cœur n’est plus brisé, il l’a reconstruit, et je suis devenu le ciment qui l’a consolidé. Je n’ai plus peur de mes sentiments ni de le toucher, j’ai relevé le défi, il est guéri et il a gagné mon cœur. Je n’ai toujours pas la certitude que notre histoire du-rera, mais je fais tout pour cela. Je veux finir ma vie avec lui, et je prépare un week-end romantique.
-Où est-ce que tu m’emmènes ?, me demande-t-il avec impatience.
-C’est une surprise, et ne touche pas ce bandeau, ou je t’attache aussi les mains.
-C’est une promesse ?, lance-t-il joyeusement.
-On verra ce soir, répliqué-je émoustillé.
La radio diffuse une musique douce. Cela fait une heure qu’on roule, et que Syl-vain est aveugle, et ça m’excite. Ça fait quelque temps que j’a envie de tester le sexe en aveugle avec lui. En fait, je veux tester certains trucs, ce week-end. Ma main serre sa cuisse et remonte vers son sexe.
Je me dis qu’on pourrait faire une pause coquine, on ne s’est pas encore touché. Il a dormi chez lui, la nuit der-nière, il a fini à vingt-deux heures. Ça m’a arrangé, j’ai pu tout préparer pour ce voyage. A neuf heures, j’étais chez lui, et je faisais son sac avant de le réveiller d’un baiser. Il a grogné un peu avant de s’enthousiasmer pour ce voyage.
Je me retiens, on est presque arrivé, plus qu’une demi-heure de route. Pourtant, je laisse ma main sur sa jambe pour attiser son désir, et le mien. Il soupire d’envie, comme chaque fois qu’on se touche. Je ne quitte pas la route des yeux, et ma main tâte sa cuisse ferme. Sylvain met fin à ce petit jeu en tapotant ma main. S’il y a une chose qu’il n’aime pas, ce sont les mystères, agrémentés de mes tentatives de séduction pour détourner son attention. Je jette un œil à son visage, il sourit largement, et il a les pieds nus, pour moi. C’est sa petite ven-geance.
Nous arrivons enfin. J’aide Sylvain à descendre de voiture et le guide le long de l’allée. Il retire son bandeau et ouvre grand les yeux. J’ai loué un petit chalet en rondin de bois à la montagne, un peu à l’écart de la ville. La vue sur les monts d’Auvergne est splendide. J’ouvre la porte, et on entre directement dans le sé-jour où un feu brûle dans la grande cheminée. Un canapé immense attend sage-ment qu’on s’assoit dessus, les jambes posées sur l’un des poufs moelleux. A gauche, on trouve le coin repas composé d’une cuisine équipée et d’une table avec deux chaises. Le parquet craque sous nos pieds, j’adore. Ça sent le feu de bois.
La chambre et la salle de bain sont au fond. On prend nos sacs dans le coffre et la glacière. Le lit en chêne est King Size avec un baldaquin, il y a aussi une com-mode et un écran plat géant. Un tapis rouge sang donne une note de couleur à ce décor de rêve. Sylvain teste les ressorts du matelas et je l’aide. On s’allonge en riant comme des s, ce que nous sommes un peu. Il pose sa tête sur mon torse, le bras autour de ma taille.
J’embrasse son crâne :
-C’est beau ici, dit-il. On va faire du ski ?
-C’est pas encore ouvert, on n’est qu’en novembre, et de toute façon, je ne sais pas skier. On peut faire de la marche, si tu veux.
-On peut aussi rester devant la cheminée, nus, propose-t-il. C’est moins fatiguant.
-On peut, et on fera ce que tu veux.
-Alors, je veux qu’on fasse un truc que tu aimes, cette fois. Jusqu’à main-tenant, on a réalisé mes fantasmes.
-Ne va pas croire que je n’en ai pas profité pour réaliser les miens. On a des fantasmes communs.
-Tu rêves de me faire l’amour ?
-Oui, mais…
-Je sais, m’interrompit-il, on doit attendre.
-Non, ce n’est pas ce que j’allais dire. Il va falloir qu’on te prépare soi-gneusement, et qu’on achète du matériel.
-J’ai acheté un gode sur le net, m’avoue-t-il. Il est toujours dans son em-ballage. Ça sera utile ?
-Oui, on pourra l’utiliser. Tu comptais me le dire ?
-Mieux, je voulais l’utiliser devant toi, un soir. Pourquoi autant de prépara-tion ?
-Je ne t’ai jamais parlé de ma première pénétration ? En fait, personne ne connait cette histoire. On était puceau tous les deux, c’était quelques se-maines après ma rencontre avec ce mec qui m’a branlé en vacances. Il s’appelait Vincent, il était dans ma classe. Il m’a invité chez lui pour réviser, et faire nos devoirs. Ses parents n’étaient pas là. On a bossé une heure, et puis il me dit qu’il veut m’embrasser. On le fait, et on se tripote. Il m’avoue qu’il a une copine mais qu’il est aussi attiré par moi. Perso, je m’en fiche, du moment qu’on se tripote et que je prends mon pied. Bref, on se voit souvent chez lui, et on se caresse, c’est le premier mec qui m’a sucé et que j’ai sucé Puis, un jour, je vais chez lui, il est à poil sur son lit. Je le trouve beau, et il me demande de lui faire l’amour. Je bande déjà, et je me déshabille. Je me place entre ses cuisses, on se roule des pelles, et je soulève ses jambes.
Et c’est là que le cauchemar commence.
-Comment ça ?, s’étonne-t-il.
-J’ai posé mon gland sur son trou et j’ai poussé. Il a contracté son corps, j’ai continué de pousser, il a crié et je me suis retiré. On a refait un essai, et ça a été pire, il hurlait chaque fois que je m’enfonçais, il avait les larmes aux yeux. Son visage était congestionné, il avait la voix cassée. J’ai renoncé, je débandais parce qu’il m’insultait. J’ai regardé mes doigts, il y avait . Je suis rhabil-lé, et je suis parti, je pleurais aussi. Le lendemain, on s’est revus, et il m’a de-mandé pardon pour ce qu’il a dit. Mais on n’a jamais réessayé, on a juste continué de se tripoter. C’est plus tard que j’ai fait un nouvel essai, avec un mec plus ex-périmenté. Tu vois, quand je m’imagine en train de te pénétrer, j’entends des cris et il y a .
-Je comprends, dit-il, on fera comme tu dis.
-Tu as peur ?, lui demandé-je.
-Oui, beaucoup, ça fait un moment que j’y pense, et c’est vrai que la taille de ta queue est effrayante. Je sais aussi que tu ne feras jamais rien pour me faire souffrir. Ça fera mal, mais le jeu en vaut la chandelle.
-Je t’aime, lâché-je d’un coup.
Sylvain se redresse et me regarde fixement, le regard paniqué. Je réalise alors que je viens peut-être de commettre une erreur. La seule personne qui lui a dit ces mots s’est fichu de lui, et a détruit son existence. Puis, ses yeux brillent de larmes, et il m’embrasse longuement, tendrement. Ce n’est pas de la tristesse qu’il ressent, mais de la gratitude et du soulagement. Une joie intense m’envahit. Il lâche mes lèvres, et un sourire éclaire son visage, contaminant ses yeux gris. C’est la première fois que je le vois aussi heureux et détendu :
-Je t’aime, répond-t-il.

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