Troublant Marché, Langage Sale...

"Dialogues Interdits" : une série de mini-nouvelles sans narration, uniquement faite de dialogues. Confessions crues, drôles et surprenantes entre amis...



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### Langage sale, interrogation ###
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— J’ai été romantique toute la nuit.
— Même pour la baiser ?
— Même. Tout love, tout doux, tout gentil.
— Même dans les mots ?
— Surtout dans les mots. Et quelques jours plus tard elle m’apprend qu’elle aurait voulu que je sois plus trash. Alors qu’avec celle d’avant, j’ai eu le malheur de la traiter de salope pendant l’acte et elle m’a ordonné de me retirer tout de suite pour se barrer !
— T’as pas de bol décidemment.
— Comment savoir ce que je dois faire ? Si je leur demande je vais passer pour un neuneu. Elles me répondront que je casse la magie.
— Ce qu’il faut que tu développes, c’est ton sens de l’intuition… et de l’observation. T’as jamais regardé bien au fond des yeux d’une fille ? Si si, tout au fond et un peu à droite. Commence à avoir une attitude un peu crue, ou au contraire un peu douce, plonge tes yeux dans les siens à t’en noyer, et là tu verras une petite pancarte qui s’agite : « Vas-y tu peux » ou « Je préfère pas ».



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### Troublant marché ###
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— François mon ami, faut que tu apprennes à mieux choisir tes légumes au marché. Remets ces tomates, franchement la salade que tu vas te faire avec elle sera dégueulasse.
— Okay Ben. Choisis pour moi alors.
— Tu connais pas le dicton ? « Pêche pour un homme il mangera un jour, apprends-le à pêcher… »
— « …il mangera toute sa vie ». Vas-y, apprends-moi à choisir.
— Joue-le plus sexuel. Passe doucement tes mains sur les tomates en fermant les yeux, et empoigne-les comme si tu tenais des nichons. Il faut qu’il y ait un petit côté moelleux, et surtout une fermeté… sans que ce soit trop dur non plus comme des seins refaits.

— Okay, alors je dirais… celle-ci… celle-ci et puis celle-là.
— Et voilà ! Un peu d’imagination et tu fais de biens meilleurs choix.
— Ça fonctionne pareil pour tous les fruits et légumes ?
— Pas tout à fait. Ceci dit, un pamplemousse doit avoir la fermeté d’un ventre. Une endive, le lissage d’une peau. Pour les figues, ça doit avoir la douceur d’une couille. Et pour les courgettes, tiens justement en voilà, tu les tâtes en pensant à des bites.
— Ça je ne pourrais pas. Sauf si je pense à la mienne à la rigueur.
— Tente, c’est tout simple ! Tu cherches de la grosse bite bien longue et dure, avec un petit côté moelleux qui fait envie.
— …Tu commences à me mettre mal à l’aise. Comment tu sais tout ça ?
— Rassure-toi monsieur l’homophobe. Je ne suis bi que le temps de choisir mes fruits et légumes. Dès que mon panier est rempli je redeviens cent pour cent hétéro.



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### Jour de soldes ###
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— Moins soixante-dix ! J’arrive même pas à y croire. Moins soixante-dix ! Pour une robe à la mode, qui moule super bien et qui est pile à ta taille ! L’affaire du siècle. Quel dommage qu’aucune ne soit assez grande pour moi.
— Heu, je pense pas la prendre.
— Je te laisserai pas passer devant une occasion pareille. Je te l’achète.
— Elle ne sera pas portée, ça ne sert à rien ! Même si t’es la top des copines.
— Mademoiselle fait encore sa tatillonne. J’y crois pas… Bon, laisse-moi deviner. C’est la longueur, c’est ça ? Tu rêverais que ce soit un poil au-dessus des genoux plutôt qu’un poil en dessous ?
— Pas du tout.
— Je sais, ce sont les petites perles sur les lanières.
— Elles sont très jolies.
— Ou encore la forme des boutons…
— Tu n’y es pas.
— Alors quoi, merde !
— Voyons ma chère. Cette matière n’encaisse pas du tout les tâches de mouille, encore moins celles de sperme. Et elle me rend bien trop excitante pour que je prenne le risque.