Chapitre 11 : Nouvelle Vie
Je nous ai laissés un an, et ce temps est passé. Et quelle période bénie. Son re-tour en ville, on la fêté dignement en sortant en boite et en faisant lamour jusquau matin. On a ensuite dormi toute la journée, et je lai regardé dans son sommeil un long moment. A son réveil, quand ses yeux se sont ouverts, jai su que je ne tiendrai pas mes résolutions longtemps. Jai quand même tenu quatre mois avant de linviter à rester à dormir un soir, puis deux, puis trois, puis presque tous les soirs. Pour finir, on vit presque ensemble, et cest génial.
Sylvain est un pilier sur lequel je peux vraiment compter. Soumis à mes désirs au lit (et je nexagère pas, il se soumet à moi, je peux faire ce que je veux), dans notre quotidien, il gère notre vie à égalité avec moi. On prend nos décisions en-semble après de longs débats où il nhésite pas à me contredire ou à me vexer. Il a acquis une nouvelle assurance grâce à son travail, et ça me plait, bien plus que lêtre fragile que jai connu six ans auparavant. Avec ce nouveau Sylvain, la vie devient fascinante, je ne parviens plus à prévoir ses réactions. Chaque jour apporte son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. On a aussi nos disputes, sur des sujets sans importances, la plupart du temps.
Cette fois, je sens que cest la bonne. Je lemmène diner dans le meilleur res-taurant de la ville. Je vais le chercher chez lui avec, dans ma poche, un cadeau. Cela fait deux jours que je ne lai pas vu, il est retourné à Lille pour une réunion importante. Il est rentré dans laprès-midi, il a lair fatigué. Pourtant, il me sou-rit largement et membrasse avec sa fougue habituelle. On descend, main dans la main, il membrasse encore dans la voiture, comme sil voulait faire lamour.
-Eh bien, je tai beaucoup manqué.
-Tas pas idée, me répond-t-il pendant que je démarre. Jaurais voulu que tu sois avec moi, hier soir, pour maider à me détendre. Ce connard de Robinson, je laurais tué.
-Calme-toi, bébé, ton patron sait très bien que tu es le meilleur.
-Oui, il me la assuré avant de partir, et quil allait faire le nécessaire pour lautre. Franchement, il devrait le virer, mais non, cest le fils dun des associés, alors pas touche. Rah, ça magace. On va où ?
-Dans un endroit où tu vas oublier tout ça ;
Je me gare sur le parking, et je lui ouvre galamment la portière. Il retrouve le sourire et se détend un peu. Je le fais passer devant pour admirer son sublime fessier moulé dans son pantalon noir. Le maitre dhôtel nous conduit à une table un peu à lécart, près dune fenêtre. Je suis un peu nerveux, Je ne vais pas seu-lement lui proposer de vivre avec moi, je vais aussi nous engager plus loin. Ce projet est dingue, mais ça vaut le coup, on est prêts tous les deux. On com-mande un apéritif, et on porte un toast à tous les connards de fils à papa. On en rigole, et je vois les épaules de mon homme sassouplir. Ses yeux ne lancent plus déclairs, sa jambe ne tremble plus, ni ses mains. Si je pouvais, je lui offrirais ce massage dont il a tant besoin.
-Et toi alors ?, me demande-t-il. Ça a été comment ?
-Comme dhabitude, des parebrises fissurés, des pneus à changer. Ah si, y a eu ce mec canon, il ma dragué.
-Comment ça un mec canon ta dragué ?, sétrangle-t-il.
-Je plaisante, personne ne ma dragué, jai été sage. Enfin, juste assez sage pour regarder sans toucher. Y a vraiment eu un canon, avec sa copine qui ne le lâchait pas.
-Mouais, répond-t-il, je préfère ça. Il était comment ?
-Un mètre soixante-quinze, brun, les yeux bleu foncé, beau petit cul, pas autant que le tien, il aurait fait un bon partenaire pour jouer. Imagine, il aurait été rien que pour nous deux.
-Jai jamais fait à trois, et à ce que je vois, toi si.
-Avec un couple que jai rencontré sur une appli. Au début, je croyais que le gars était seul, mais il est venu avec son copain.
-Stop, je ne veux rien savoir. Lidée que dautres ont pu te toucher me rend malade.
-Et moi, je men fiche de ce quon a fait quand on était séparés. Tu as eu ta vie et un copain, et je suis persuadé que tu as pris ton pied avec lui.
-Pas vraiment, javoue. Hey, je viens de me rendre compte que tu ne mas jamais rien demandé sur lui.
-Parce que je ne veux rien savoir, sauf si tu as envie den parler. On a tous les deux continué à vivre, et ton père massurait que tu étais heureux, ça me suffisait.
-Je létais, cest vrai, sauf pour le sexe. Il était pas très performant. Il compensait par le reste, il était sympa et tout, parfois un peu chiant avec son besoin maladif de lordre. Il programmait tout, y compris nos ébats. Ça ma ren-du dingue, et je ne laimais pas vraiment, lui non plus. Bref, on sest quittés en bon terme. Il a été le seul pendant ces deux ans. Alors que toi
-Jai baisé dans tous les sens. Tu vois, on a fait ce quon pensait être bon pour soi.
-Tu as raison, et on va éviter den parler. Mais je suis curieux dun truc, parmi tous ces mecs, y en a un qui ta rendu heureux ?
-Le couple, avec eux jai retrouvé un semblant de joie. Avec toi, je suis au-delà de la joie.
Le serveur arrive à ce moment avec nos plats. Jen profite pour demander un pichet deau fraiche. La viande que jai commandée, du canard, est fondante dans ma bouche, et le riz légèrement croquant. Je nai jamais rien mangé daussi bon. Sylvain aussi se régale, et je ne le jurerais pas, mais jai limpression quil fait exprès de mâcher bruyamment. Je note également quil joue avec son couteau de manière à mimer une branle. Je comprends mieux pourquoi il a pris des spaghet-tis au pesto. Mon passé sexuel la blessé sans que je puisse rien ny faire. Jai choisi la débauche pour loublier, lui, il a trouvé un mec qui ne lui a rien apporté. Il ne sert à rien de revenir et de séterniser là-dessus.
Pourtant, quelque part, je ressens aussi de la jalousie quand jimagine Sylvain avec ce mec dont je ne sais rien. Ça ne marrive pas souvent, et jessaye de ne pas trop y penser. Mais chaque fois, cest pareil, jentends les couinements de plaisir de mon homme pendant quun autre le pilonne, et ça me donne envie de retrouver ce type pour le boxer. Alors, je comprends parfaitement ce que res-sent Sylvain quand jévoque mon passé. Cest pire pour lui, parce que chaque mec quon croise peut avoir été mon amant. Javoue ne pas me souvenir de tout leur visage, jétais trop concentré sur autre chose.
Au dessert, je prends mon courage à deux mains et je sors de ma poche la pe-tite boite qui semble si lourde. Sylvain ouvre les yeux de surprise, il ne sattend pas à ça. Il prend la petite boite avec précaution, les mains tremblantes. Je suis encore plus nerveux quau début, et légèrement anxieux. Cest la première fois que je lui offre ce genre de cadeau. La boite est ouverte, et Sylvain en sort la chevalière que je lui ai achetée. Elle est en or avec ses initiales gravées en lettre stylisées. Il la passe à son doigt et se penche pour membrasser. Nos pieds se touchent sous la table :
-Merci, mon amour, elle est superbe. Mais pourquoi ?
-Il y a un an environ, je recommençais à faire des projets avec toi, et je tai promis quune fois ce délai passé, on discuterait de notre avenir.
-Cest aujourdhui ?, sétonne-t-il. Désolé, je ne tai rien acheté.
-Pas grave, tu peux quand même faire un truc pour moi.
-Pas sûr que je puisse te sucer discrètement sous la table. On peut ten-ter
-Je ne pensais pas à ça, coquin. Non, je voudrais que tu viennes vivre avec moi.
-Oui, me dit-il sans réfléchir. Je viens quand ?
-Attends, cette fois, on ne va pas vivre chez toi ou chez moi. La dernière fois, ça a échoué parce quon nétait pas à égalité. Cétait moi qui nous faisais vivre, et cest pourquoi tu tes senti si mal. On ne fera pas cette erreur, on va acheter notre chez nous, ensemble.
-Jaccepte, jadore cette idée. Mais on va prendre quoi ? Maison ou appar-tement ?
-Ça dépend, il y a des avantages et des inconvénients pour les deux. Une chose est certaine, je veux une piscine.
-Et moi, un jacuzzi. Au moins, on est daccord quil nous faut un lieu de dé-tente. Une maison ?
-Ça marche aussi avec un appartement, au dernière étage avec terrasse. Ça va être difficile de faire un choix.
-On va prendre une maison, décide Sylvain. Un jour, tu mas raconté com-ment cétait avec tes parents, tes yeux brillaient quand tu évoquais le potager et le verger. Ça te dirait pas de retrouver tout ça ?
-Bien sûr, mais toi, tu le veux aussi ?
-Jai toujours vécu dans un immeuble, ça me changera un peu. On pourrait trouver une petite maison avec un grand jardin.
-Ce serait parfait si on navait pas de voisins. Donc, ce sera une maison.
-On commence à chercher demain ?
-Oui, ce soir, on a autre chose à faire.
Après ce repas, on va se promener en ville, et nos pas nous mènent au Parc des Ilets qui est toujours ouvert. Sylvain me conduit dans un coin tranquille. De toute façon, il ny a pas grand monde, à cette heure. On sallonge dans lherbe et très vite, on sembrasse. Jai envie de lui faire lamour, et il fait tout pour mexciter. Il na pas peur quon nous surprenne, ni quon nous entende, au con-traire de moi. Pourtant, jai déjà baisé des mecs en extérieur, mais là cest dif-férent, sans que je comprenne en quoi. Sylvain masse ma queue, me branle à tra-vers le tissu de mes vêtements. Il commence à se tourner et à moffrir son cul. Je le désire tant que mes mains commencent à le caresser. Soudain, un bruit me tire de ma transe. Je nous relève et on senfuit du parc comme des voleurs. Jai le cur qui bat fort, et je tremble. On regagne la voiture, Sylvain est dun calme olympien.
-Désolé, jai pas pu.
-Pas grave, rentrons.
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