Ma Déchéance (9)
Ma déchéance (9)
- Mince, jai renversé ma coupe ! Euh
dis-moi où je peux trouver une éponge
- Non, ne bouges pas, jy vais Hervé ! Cest plutôt aux femmes de soccuper de ce genre de tâches, non ?
- Ah, ah ! oui cest vrai, tu as raison ma belle
rigole Omar
Je file vers la cuisine, fière de ma répartie dont Hervé na sans doute pas saisi lironie tout occupé quil est dessuyer son pantalon tâché. Tant pis, à défaut dautre chose, ce petit accident arrive à point nommé pour me permettre de me remettre de mes émotions. Jen ai bien besoin
Pendant ces dix minutes, jai tenté de faire bonne figure- et je pense que jai plutôt réussi- mais jai les mains moites, la bouche sèche, mes jambes tremblent
Mon cur sest un peu calmé par rapport à laffolement du début mais je reste encore sous le choc ! Il y a de quoi : être travesti en femme et voir débarquer à limproviste deux mecs, dont son meilleur ami, lautre étant très probablement lamant de sa femme, est ce quon peut imaginer de pire en matière de cauchemar ! Et cest Julia qui en est lauteur puisque cest apparemment elle qui les a invités ! Je ne la savais pas aussi perverse
Ceci dit, Hervé a dû aussi recevoir un choc en me voyant dans cette tenue ! Il a beau faire le malin devant Omar, je suis sûr quil aura du mal à sen remettre... Tant pis pour lui, il navait pas à forcer ma porte !
En attendant il faut que je me reprenne si je ne veux pas me laisser bouffer ! Pas question quils continuent à se foutre de moi avec leur petit numéro de machos ! Je suis travesti cest un fait mais cest mon droit et je suis chez moi, après tout ! Je fais rapidement trois ou quatre respirations profondes avant de jeter un coup dil inquiet dans le miroir de la cuisine
Avant tout, ne pas être ridicule ! Non, tout va bien, je me trouve plutôt agréable à regarder au contraire
Un peu trop provocante sans doute aux yeux de cet obsédé dOmar mais il est trop tard pour reculer.
Résultat de mes petits exercices respiratoires ou effets de lalcool je me sens dans une sorte détat euphorique
Du coup, cest avec beaucoup plus dassurance que je reviens vers les deux hommes. Je marche en ondulant des fesses et des hanches, un peu comme un mannequin défilant sous les yeux du public
Changement qui néchappe pas à mes invités littéralement statufiés, le regard braqué sur mes fesses ! Mmmm
finalement, jouer les allumeuses nest pas si déplaisant, au contraire !
Je me penche vers Hervé et entreprends dessuyer la tache sur son pantalon. Il proteste dabord mollement, gêné, puis se laisse finalement faire, son regard braqué sur mon corsage dont jai perfidement dégrafé un bouton dans la cuisine. Quelle salope je fais ! Moi si pudique et si réservé habituellement, voilà que je prends plaisir à mexhiber à tous les regards. Je ne me reconnais pas
Insensiblement ma main saventure loin de la tâche vers sa braguette où il me semble deviner
Mais ma parole, il est en érection ?! Lidée que je puisse en être lorigine simpose peu à peu jusquà devenir obsédante. Non, ce serait fou
Je me risque à effleurer la bosse du bout de mes ongles. Cette fois le doute nest plus permis : il bande et apparemment cest pour moi ! Cest incroyable ! Une intense satisfaction menvahit à lidée que je puisse posséder un tel pouvoir de séduction
Jusquà quel point sexercerait-il sur lui ? Je nen ai aucune idée mais jai soudainement envie de jouer avec lui : jaimerais le voir faire le beau comme un petit chien fou de désir.
- Bon, de quoi parlait-on ? je questionne en me rasseyant face à eux en croisant haut les cuisses.
- Euh
je ne sais plus
- Nous étions sans voix, tous les deux sous ton charme, chère Clarisse ! coupe Omar. Nest-ce pas Hervé ?
Hervé parait avoir quelque peu perdu son assurance. Il bredouille un « oui » peu convaincu en étalant une serviette de papier sur son pantalon mouillé. Je remarque quen même temps il tente de cacher la bosse que fait son sexe. Je jubile intérieurement !
- Reconnais quand même que Clarisse, euh
Eric, si tu préfères, est bluffant ! lencourage Omar.
- Euh, oui, oui tu as raison, javoue que je suis bluffé ! Jamais je naurais imaginé
- Mais tu ne le, la pardon, trouve pas assez excitante ?
- Omar, tu oublies quon se connait depuis des années ! Jai fait les 400 coups avec lui alors ment, jai du mal à loublier
- Oui je comprends
« Nempêche quil bande », me susurre ma petite voix intérieure. Jen suis sûr
Et je suis persuadé quil sait que je le sais
- Et puis, contrairement à toi, je suis hétéro à 100% ! rajoute-il comme sil devinait mes pensées. Jamais je nai été attiré par les trav ! Pourtant, jen ai vu des très belles au Bois mais jamais ça ne ma tenté
- Ah, ah Hervé, ne dit jamais Fontaine je ne boirai pas de ton eau
Moi en tout cas, elle me fait un certain effet et même un effet certain
rigole Omar tout en me faisant un clin dil. Moi aussi jaime les femmes Hervé mais contrairement à toi, javoue être accro aux travestis et aux trans... Jen ai fréquenté des dizaines
Jaime leur charme ambigu, leur féminité exacerbée, leur sensualité
sans parler de leurs talents au lit
.
- Peut-être
réponds pensivement Hervé en me regardant fixement. Cest vrai que
Je savoure leurs paroles tout en tentant de cacher ma satisfaction. En cet instant, je me sens tellement supérieur à eux, pauvres hommes soumis à leurs excès de testostérone !
- Julia mavait montré des photos mais je ne mattendais pas à une transformation si réussie ! Si je lavais vu dans la rue je pense que je laurais pris pour une vraie femme.
- Tu laurais draguée, tu veux dire, ah, ah !
- Nexagère pas
« Julia mavait montré des photos
» Les mots sentrechoquent dans ma tête : il savait donc avant de venir ce soir que je me travestissais
Depuis longtemps peut-être
Cest dégueulasse, elle navait pas le droit de dévoiler notre secret ! Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pour se venger ? Pour me faire mal ? Si cest le cas, elle a fait mouche : je ressens cette nouvelle trahison comme un coup de poignard. Passe encore quils se soient moqués de moi mais ce qui me fait le plus mal cest de penser quil ait pu exister une complicité entre eux deux ! Lui qui a toujours été jaloux de ma relation avec elle, qui menviait, il doit être aux anges
- Tu ne bois pas ? me demande Omar.
- Si si
Javale une petite gorgée du bout des lèvres.
- Bois donc, chérie ! Allez, détend toi un peu ! mintime Hervé. Je tai vu plus gai en certaines occasions !
Fier de sa vanne, il se met à rire à gorge déployée. Quel salaud ! Omar se contente de sourire tout en continuant de me fixer dun regard égrillard que jai de plus en plus de mal à supporter ! Le énième clin dil quil madresse me fait sortir de mes gonds :
- Bon, Omar arrête de me regarder comme si jétais une bête de foire ! Et toi, Hervé, cesse de mappeler « chérie » ! Tu mhorripiles ! Je suis ravie de savoir que je vous fais de leffet et merci pour vos considérations hautement philosophiques sur les « travs » comme vous dites ! Sache Hervé que jai changé ! Oui, oui
tu peux te marrer mais cest vrai ! Je ne suis plus celui qui te suivait comme un toutou dans tes parties de jambes en lair.
Hervé se met à rire de plus belle.
- Ohhh
mais cest quelle se fâcherait
Tu as vu ça Omar ?
Omar se contente dacquiescer avec un sourire qui ne laisse aucun doute sur ses intentions : il suivra Hervé quoi quil fasse. Tous les deux se fichent ouvertement de ce que je peux dire ou faire. Pour ces deux cons, ma tenue, mon état ne me donnent pas droit à la parole.
- La pauvre petite chérie
Cest la parole de trop ! Je me lève pour frapper Hervé qui esquive facilement ma main en riant de plus belle
Je trébuche sur mes hauts talons et ce salaud en profite pour me prendre les poignets quil maintient solidement. Je suis affreusement humilié
. Les larmes me montent aux yeux de rage contenue et de douleur. Toujours hilare, Hervé me pousse maintenant vers Omar et tente de me faire assoir sur ses genoux. Je résiste de toutes mes forces mais je cède peu à peu. Vaincu je me laisse aller et je sens aussitôt des mains puissantes se poser sur mes hanches. Je tente de me dégager mais peine perdue, Omar me maintient fermement. Je ne peux plus bouger du tout. Soudain je panique ! Je hurle :
- Salauds ! Lâchez-moi ou jappelle ! Je te déteste Hervé ! Au secours ! Julia !!!
Mais quest- ce que je fais ? Voilà que jappelle Julia à laide ! Devant ces deux cons ! Ca ne va pas non ? Au moins, que je me conduise en homme
Mais en suis encore vraiment un, perché sur des hauts talons, habillé comme une pute et assis sur les genoux dun mec ? Ils sont en droit den douter
Je suis surtout ridicule, risible
Hervé dailleurs rit de plus belle, se moque ouvertement pas du tout impressionné par mes cris dorfraie :
- Tu me détestes ? Et moi je tadore, chérie !
Soudain, se baissant à hauteur de mon visage, il dépose un baiser sur ma joue puis tente de membrasser la bouche. Mais il est fou !! Je fais tout pour échapper à son étreinte, je tourne la tête dans tous sens en serrant les lèvres. Malgré mes efforts, sa bouche se colle à la mienne, sa langue tente de simmiscer entre mes lèvres. Quelle horreur !! . Je pleure de rage en serrant les dents. Julia
où es tu ? Viens sil te plait ! Hervé est plus fort plus musclé que moi et je métouffe
En plus, son haleine empeste lalcool et la cigarette
Je sens avec terreur que mes forces mabandonnent : je suis en train de me faire violer. Dans mes souvenirs il me semble avoir déjà vécu cette situation mais jétais à la place dHervé
Mon cur bât à tout rompre dans ma poitrine, je dois reprendre mon souffle
je desserre les lèvres, prend une inspiration
.Je sens avec dégout sa langue pénétrer ma bouche. Bizarrement je pense à mon rouge à lèvres : il doit en avoir étalé partout
Moi qui avais pris tant de soin à mon maquillage.. Que va dire Julia ? Sa salive se mêle à la mienne et je réprime quelques nausées avant de me laisse aller, vaincu
A quoi bon lutter ? Mes yeux se ferment sur mon abandon, je laisse ma langue jouer avec la sienne. Le pire cest que ce salaud sait embrasser
Je constate avec effroi que jéprouve du plaisir, la preuve mes pointes de seins qui sont dures et me font mal
Peu à peu Hervé relâche la pression sur mes poignets puis fini par me lâcher tout à fait. Je devrais me ressaisir, tenter de me lever mais je reste hébétée, haletante, sur les genoux dOmar qui me tient toujours les hanches.
- Jai soif
Hervé remplit sa coupe de champagne et la présente à mes lèvres.
- Non, de leau sil te plait !
Pour toute réponse Hervé penche le verre et je bois plusieurs gorgées
jai tellement soif ! En définitive, javale tout jusquà la dernière goutte. Lalcool me grise, apaise les battements de mon cur
Je me sens mieux
- Merci
- De rien, ma belle.
Omar profite de mon relâchement pour caresser mes hanches du bout des doigts. Je fais comme si je ne mapercevais de rien. Je rajuste ma jupe pour me donner une contenance, recroise mes jambes qui tremblent un peu. Je nobtiendrai rien en ménervant. Il faut que je me calme si je veux quils me fichent la paix.
- Clarisse
- Oui ?
Par reflexe, jai tourné la tête vers Omar. Nos deux visages sont à quelques centimètres lun de lautre
Je sens son haleine fraiche sur mon visage, le parfum un peu épicé de sa peau qui me trouble
Mais que marrive-t-il ? Je suis dans un état second, comme hypnotisé
Omar dépose soudain un baiser sur mes lèvres humides puis commence à me caresser les fesses. Je me laisse faire, mieux même, je pose mes bras sur ses larges épaules et me mets à caresser sa nuque rasée du bout de mes ongles manucurés
Mes bras, tout naturellement senroulent autour de son cou et japproche mes lèvres des siennes. Je lui roule un patin langoureux... Mais quest ce que je fais ? Je suis dingue ou quoi ? Jai perdu toute conscience de ce que je fais, de qui je suis
Je me dégoute au fond mais le plaisir est plus fort... Je me cherche des excuses : ce nest pas ma faute. Avec le champagne que ce salaud ma fait boire je dois être ivre. Et puis, je suis à labstinence depuis un an
Qui ne se laisserait pas aller ? Cest si bon
Et puis, pour être honnête je dois reconnaitre quOmar ne me laisse pas indifférent. Ce pincement de jalousie quand jai vu Julia dans ses bras
je me demande maintenant si je nétais pas plutôt jaloux delle
Ohhh
mais quest-ce quil marrive ? Je deviens fou
ou folle
Mais cest si bon de se laisser faire, de sabandonner à ses caresses. Mmmm
Et comme il embrasse bien le salaud ! Il malaxe maintenant mes petits seins et titille mes tétons gonflés de désir. Comment a- t-il su que jétais si sensible à ces caresses ? Lexpérience sans doute
à moins que Julia ? Elle sait que depuis que je suis condamnée à labstinence je me donne secrètement du plaisir en me caressant de cette façon. Elle lui a peut-être dit
Mais peu importe
cela mest égal. Seul compte le plaisir. Mmmmm
Je pousse malgré moi des petits gémissements de femelle. Lui a-t-elle dit quelle mavait fait lécher sa chatte remplie de SON sperme ? Je voudrais quelle lait fait
Suis-je en train de devenir homo ? Non bien sûr que non, je ne veux pas, jaime trop les femmes et pourtant
Mes pointes sous ses doigts me paraissent avoir doublé de volume, cest tellement bon
Nos baisers sont de plus en plus passionnés. Cest moi la plus gourmande à présent
Tiens, jai pensé de moi au féminin ! Normal, je me sens tellement femme. Cest si bon
Mais de là à me laisser peloter comme une chienne en chaleur ! Ce nest pas possible, je ne contrôle plus rien
Sous mes fesses je sens son sexe gonflé qui palpite de désir. Omar semble avoir un très gros pénis
A ma grande honte je me rends compte que je ne souhaite quune chose : le voir, le toucher, le caresser même
Il ne faut pas
Oh comme je voudrais que Julia arrive maintenant quelle me délivre de mes inavouables pulsions !
(à suivre)
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